
Inez (à gauche) et Kashi vont tenter de résister aux assauts de Clermont. Photo Pascal BROCARD
Avant un derby qui concentre toutes les attentes, le FC Metz doit négocier un déplacement épineux à Clermont où l’attend la meilleure défense du championnat. Chaque choc en son temps…
Avant l’éruption toute régionale programmée avec la venue de Nancy, mardi, au stade Saint-Symphorien, Metz doit respecter un ordre du calendrier qui l’envoie au pays des volcans ce soir. Tout à l’heure, les coéquipiers de Diafra Sakho mettront le cap sur l’Auvergne et Clermont pour défier un adversaire a priori difficile à contourner. Pour sa qualité d’ensemble d’une part et pour les considérations extérieures qui pourraient parasiter le voyage mosellan.
Un match le vendredi et un autre, puissamment symbolique, le mardi… D’emblée, Albert Cartier a tenu à évacuer le débat autour d’une fatigue présumée. « Les joueurs aiment jouer », tranche l’entraîneur. qui n’entend pas faire tourner son effectif avant le derby. Il ne fera des changements « qu’en fonction des événements ».
Une inconnue
Le technicien n’a pas esquivé, non plus, l’inévitable problème posé par ce derby qui occupe déjà les esprits. Pour lui, c’est l’inconnue de ce vendredi. « Oui , abonde Cartier, je me pose la question. Chacun, à son niveau, va y penser. Même si les joueurs disent qu’ils pensent à Clermont d’abord, on est forcément touché par un derby. »
La réponse lui sera livrée très vite dans un stade Gabriel-Montpied qu’il ne fait pas bon fréquenter cette année. Non content d’être cinquième de Ligue 2, juste derrière Metz, Clermont est aussi la meilleure défense du championnat avec seulement trois buts encaissés. Pour épicer encore le tableau d’ensemble, cet adversaire reste sur quatre matches sans victoire et il sera sans doute soucieux de se refaire une santé contre des Lorrains dont la cote ne cesse de monter.
Un entraîneur n’annonce jamais un match facile. Celui de Metz n’a pas dérogé à la règle hier, mais il a apporté de l’eau au moulin de sa méfiance : « C’est une équipe extrêmement difficile à lire et c’est certainement l’adversaire le plus agressif qu’on va rencontrer , développe l’intéressé. J’ai rarement vu un engagement pareil, aussi total. Sur des séquences de quinze, vingt minutes, ils peuvent mettre une pression terrible. Ils ont un bon jeu sur attaque placée et c’est compliqué d’aller leur chercher le ballon. » Pour résumer ? « Ce ne sera pas un match facile »…
Une autre lecture voudrait que Metz rencontre un adversaire qui lui ressemble un peu. Les Grenats vivent et meurent souvent par leur niveau d’engagement depuis le retour d’Albert Cartier et ce sera vraisemblablement une clef de ce déplacement coton. Ils devront veiller à leur constance également car ils peuvent dominer outrageusement une équipe avant de la relancer dans la même partie. Metz l’a vérifié à Caen, sans conséquences (0-2) mais il l’a aussi déploré face à Nîmes, vendredi (2-2).
Ce match fait donc figure de test instructif avant la grande explication lorraine qui se trame à Saint-Symphorien. La concentration et le talent messins seront mis à l’épreuve ce soir. Au risque d’insister, il est conseillé de gagner. Pour voir venir Nancy avec un peu plus de sérénité.
Christian JOUGLEUX.
Anthony M’Fa envoyé en réserve

Thibaut Bourgeois est ménagé. Photo Pascal BROCARD
Le gardien est sanctionné pour un problème « d’attitude ».
C’est la surprise du groupe retenu par Albert Cartier. Anthony M’Fa, le gardien remplaçant, n’apparaît pas. Il est laissé à la disposition de l’équipe réserve du FC Metz. « C’est un choix d’attitude , a justifié son entraîneur. Anthony a le droit d’être déçu de ne pas jouer. Je comprends la déception, pas les états d’âme. » Pour rappel, le gardien avait assuré un intérim convaincant en l’absence de Johann Carrasso, blessé, avant de retrouver le banc des remplaçants contre Nîmes. En Auvergne, le jeune Thomas Didillon prendra donc sa place sur le banc.
Bourgeois ménagé
Thibaut Bourgeois est l’autre grand absent du groupe. L’attaquant n’est pas blessé. A priori, il n’a pas fauté non plus… Alors ? « Alors il est à 95 % à l’entraînement , explique encore Albert Cartier, et j’ai voulu le laisser au repos. Thibaut est le joueur qui a disputé le plus d’entraînements depuis le début de saison et il a besoin de fraîcheur, de se régénérer. » Privé de football ce week-end, donc, mais pour son bien. L’intéressé devrait refaire son apparition pour Metz-Nancy, mardi.
Marchal forfait
L’information avait déjà été officialisée par le FC Metz : Sylvain Marchal fera l’impasse sur ce déplacement. Touché aux adducteurs à Caen et déjà forfait pour Metz-Nîmes, vendredi dernier, le capitaine devrait, lui aussi, revenir pour le derby.
N’Sor apparaît
Kwame N’Sor fait sa première apparition dans le groupe messin, pour le déplacement à Clermont. Une question d’attitude là aussi, mais au sens positif du terme défend Albert Cartier : « Je l’ai trouvé bien à l’entraînement. Il a montré des choses intéressantes , développe le technicien. Il est impliqué, il y a une qualité de passe, des courses et de la finition. Il ne se sent pas seulement concerné, il est impliqué. »
Salibur incertain
A Clermont, Régis Brouard a convoqué un groupe de 17 joueurs. Une incertitude plane sur la participation de Yannis Salibur. Grippé cette semaine, le milieu s’est entraîné à part hier. S’il peut jouer, l’attaquant Jordan Nkololo sortira du groupe.
Ch. J.
Un rêve de 40 millions sur l’ancienne base aérienne de Metz-Frescaty !

La base aérienne 128 de Frescaty, un jardin foncier extraordinaire de 450 hectares au Sud de Metz ! Photo Anthony PICORÉ
Le projet de l’implantation d’un pôle de ressources et d’excellence sportive est devenu réalité sur l’ancienne base aérienne 128. Tout devrait pouvoir aller très vite puisque le plan porte sur 2014-2016. Ça décoiffe !
Vive le sport ! Le gouvernement, plus que l’immobilier ou la culture, a retenu le projet d’un pôle de ressources et d’excellence dans le cadre du Pacte lorrain 2014-2016, signé mardi à Paris, lequel se traduira par 40 millions d’euros d’investissements financés par l’État et la Région. Un projet lancé par les services du Conseil général de la Moselle depuis l’été 2012.
GRAND ANGLE
Ou quand Matignon donne le coup d’envoi sur le terrain désaffecté de la base aérienne 128 de Metz-Frescaty, un jardin foncier extraordinaire de 450 hectares… Décryptage politique, financier… et sportif.
Qui ?
Qui pilotera ? Le Conseil général de la Moselle et Metz -Métropole, propriétaires des lieux à travers les communes comme Augny et Marly. « Mais nous sommes ouverts à tous , clame Jean François, le vice-président mosellan. Au contraire, nous appelons toutes les collectivités à participer. » Concrètement, la SEM (société d’économie mixte) pourra permettre à la Région lorraine ou à la Ville de Metz de développer des projets différents sur le même lieu. N’oublions pas les investisseurs privés possibles (FC Metz, Moselle Open, Ligue de Lorraine de tennis, société gestionnaire d’espaces de remises en forme, centre médico-sportifs, entreprises…).
Qui en profitera ? L’ensemble de la population puisque ce regroupement est destiné autant aux professionnels qu’aux amateurs, tant pour la pratique que pour l’accueil de grands événements. On parle de la population sportive sans oublier les étudiants au travers d’une université du sport.
Quoi ?
Mutualiser et capitaliser pour offrir un maximum de rayonnement régional, national et international. Par le biais d’implantations de centres de formations, d’aménagements d’espaces multisports (salles d’entraînement, halle modulable, parcours de santé, terrains…) et communs : maison départementale des sports, hébergement de Moselle Sport Académie, Moselle Open, implantation du centre de Ligue de tennis…
Où ?
Metz-Frescaty pour profiter de cette incroyable étendue et des acquis avec centre d’hébergement déjà refait à neuf et utilisable dès demain, restauration collective… Il reste à faire voter à l’unanimité Metz-Métropole qui attend la cession des terrains par l’État, mais comme celui-ci a donné son accord au projet où figurait Metz-Frescaty en bonne place, cela ne devrait être qu’une formalité.
Grand stade
A moyen ou long terme, quand il s’agira d’investir beaucoup pour rénover les tribunes de Saint-Symphorien (entre cinq et dix ans environ), le FC Metz choisira sans doute de profiter de la réserve foncière de Metz-Frescaty et des infrastructures déjà existantes puisque le club Grenat est partant certain avec plusieurs investissements prévus dont le centre de formation. Dans un premier temps, on évoque 6,5 millions d’euros injectés par le FC Metz.
Salle de 10 000 places
Les halles militaires existantes sont tellement gigantesques qu’une fois aménagées, elles pourraient se transformer, à moindre prix, en super salle de spectacles sportifs. Le Moselle Open de tennis par exemple, trouverait la surface dont il a besoin pour survivre. Exemple : la rénovation de la halle Garnier à Lyon.
Les acteurs intéressés
Ils sont nombreux : le FC Metz et le tennis, mais aussi Metz Handball qui aimerait accueillir l’équipe de France et qui ne peut le faire, le rugby car Morgan Parra (star des Bleus) souhaite organiser des stages. Idem pour Bob Tahri (on parle d’une piste d’athlétisme avec pour modèle le stade de Dijon). Autres disciplines ayant manifesté leur intérêt : le judo, les sports de combat…. « Beaucoup sont impatients », affirme Jean François, chargé des sports au Conseil général.
Les étapes
L’accord de l’État entériné, la constitution de la Société d’Économie Mixte est en marche. Suivront les études des coûts. Le plan 2014-2016, c’est demain. Donc tout devrait aller vite. Le FC Metz prévoit déjà prochainement la sortie de terre de deux terrains synthétiques. Toute cette action d’ensemble devra se faire en parallèle avec la réforme des collectivités territoriales.
Si c’était demain…
Un grand stade de foot ; une salle capable, enfin, d’accueillir des grosses rencontres internationales ; des stages d’équipes nationales et étrangères ; des amateurs qui viennent s’entraîner dans un milieu professionnel ; des jeunes qui se forment sur les stades et qui étudient ; des espaces d’animation temporaire ; des connexions avec les projets Oxylane (Village sport), universitaires, de centres de recherche et de la surface pour tous les sports. On parle même d’hippodrome et de vélodrome. Ajouter des salles de réunions et des lieux de stockage à n’en plus finir. Un rêve ? Oui, mais un rêve déjà chiffré. Donc palpable.
Alain THIÉBAUT.