Kévin Lejeune vient de marquer. Le clan messin peut laisser éclater sa joie. Photo Pascal BROCARD
En s’imposant, hier face Evian (2-1), dans le temps additionnel grâce à une magnifique frappe de son capitaine Kévin Lejeune, les Messins préservent leur invincibilité et gardent les commandes de la Ligue 2.
De l’aveu même de leur entraîneur, les Messins vont pouvoir aborder la trêve internationale « sereinement ». Le succès acquis hier face à Evian TG (2-1), conjugué à la reprise du pouvoir en championnat, les y autorise, en effet. Pour autant, comme l’a souligné Kévin Lejeune, le capitaine fracasse du FC Metz, son équipe doit apprendre « à tuer un match » et plus globalement à « faire preuve de plus de maîtrise collective ».
Mais à ce stade de la compétition, personne, du côté de Saint-Symphorien, ne va faire la fine bouche. Pas encore. Les Lorrains restent sur une série de cinq matches sans défaite (1 nul, 4 victoires) et occupent, seuls, les commandes de la Ligue 2. « Le bilan comptable est excellent », tranche Kévin Lejeune, le meilleur buteur messin, à l’heure actuelle, avec quatre réalisations.
Pour autant, une fois encore, la première période des hommes de José Riga a interpellé. Inquiété même, parfois. Certes, les circonstances ont contraint le technicien belge à remanier son onze de départ. Balliu a ainsi glissé sur le côté gauche de la défense, Lejeune a reculé d’un cran et le jeune Sakhi a connu son baptême du feu. Forcément, pour créer des automatismes, ce n’est pas évident. Mais le FC Metz a surtout manqué de mobilité, notamment autour du porteur du ballon.
C’est d’ailleurs son adversaire qui a lancé les hostilités d’une frappe puissante signée Tejeda, parfaitement repoussée par Didillon (9e ). La seule véritable occasion des Haut-Savoyards des quarante-cinq premières minutes. Car une nouvelle fois (et c’est une tendance positive), la défense messine, même remaniée après la sortie de Reis (touché à une cheville et remplacé par Özmen, 20e ), est restée vigilante, voire sereine. Reste que les Lorrains n’ont pas été spécialement dangereux, eux non plus, à l’exception d’une frappe enroulée de Gbaklé (40e ) et d’un tir tendu signé Ngbakoto, obligeant Leroy à se détendre (45e ).
Persévérance
Mais sur le corner qui suivait, Tejeda était coupable d’une faute de main dans la surface et Ngbakoto, sans trembler, profitait de l’offrande (1-0, 45e +1). Une addition à la mi-temps corsée pour Evian, heureuse pour Metz.
Mais, au moins, cette ouverture du score a permis aux Mosellans de revenir sur leur pelouse de Saint-Symphorien (plongé dans une bien belle ambiance hier) avec de meilleures intentions. Sakhi décalait ainsi parfaitement Ngbakoto qui centrait pour Baldé dont la tête flirtait avec le montant droit de Leroy (52e ). Ce même Sakhi tentait ensuite sa chance (62e ), imité quelques instants plus tard par Gbaklé (74e ). La reprise de Santos, après un joli travail de Baldé côté droit, trouvait, quant à elle, Leroy sur sa trajectoire (74e ). Enfin, Palomino à la réception d’un centre de Lejeune voyait sa frappe du plat du pied heurter le poteau (77e ).
Autant d’occasions comme autant de coups d’épée dans l’eau… d’Evian. Et cela aurait pu coûter très cher aux Messins puisque sur le contre, Da Cruz envoyait une frappe magistrale dans la lucarne de Didillon (1-1, 78e ). Mais à force de persévérance – une marque de fabrique en ce début de saison –, les Lorrains ont finalement évité la noyade. Diallo aurait pu être le héros de la soirée, mais sa frappe croisée n’accrochait pas le cadre (90e +2). Finalement, c’est le capitaine Lejeune qui avait le mot de la faim en catapultant une reprise magnifique dans les filets de l’ETG juste avant le coup de sifflet final (2-1, 90e +5).
Jean-Sébastien GALLOIS.
Lejeune de haute volée
Kévin Lejeune a réalisé un chef-d’œuvre pour offrir un précieux succès au FC Metz. Photo Pascal BROCARD
Dans un rôle moins offensif qu’à l’accoutumée, le capitaine messin a quand même trouvé le moyen de briller grâce une superbe reprise de volée dans les arrêts de jeu. Un geste qui offre la victoire aux Grenats.
DIDILLON. Une parade spectaculaire sur une frappe de Tejeda (9e ) pour commencer, d’autres arrêts plus sobres ensuite puis une sortie à quarante mètres de son but alors que Keita partait seul, le gardien messin a livré une prestation complète. Il ne peut rien sur le but de Da Cruz, qui nettoie sa lucarne gauche (79e ).
MÉTANIRE. Quelle activité ! L’arrière droit grenat a multiplié les allers-retours dans son couloir en étant souvent l’accélérateur de jeu de son équipe. Averti à la 71e minute pour une faute discutable, il est à l’origine du deuxième but lorrain après s’être arraché pour un ultime centre.
REIS. Son après-midi s’est terminée au quart d’heure de jeu. Sa cheville droite n’avait pas résisté à un contact consécutif à un contrôle mal négocié. Remplacé par Özmen (20e ), auteur d’un tacle très limite pour son premier ballon avant de multiplier les interventions. Pas toujours très académiques mais efficaces.
PALOMINO. Une intervention pleine d’autorité d’entrée devant Bruno (2e ) qui a donné le ton de son match. Impressionnant au duel (en a-t-il perdu un ?), il paraît parfois imbattable. L’Argentin a trouvé le poteau sur sa reprise en pleine surface haut-savoyarde (77e ).
BALLIU. Repositionné arrière gauche, le droitier formé au FC Barcelone a tenu son côté grâce à un très bon placement.
SANTOS. Propre dans ses interventions, le Portugais a d’abord eu du mal à orienter le jeu messin tant il n’y avait pas de mouvement devant lui. Mais il a bien terminé sa première période en obtenant le penalty, puis est monté en puissance ensuite, comme son équipe. Sa jolie frappe, qui filait en lucarne, a été sortie par Leroy (75e ).
LEJEUNE. Positionné plus bas que d’habitude, en récupérateur à côté de Santos, il a été discret mais souvent très utile à son équipe. Une prestation solide magnifiée par un but d’exception, dans les arrêts de jeu (90e +5) où il enchaîne contrôle de la poitrine-reprise de volée croisée. Du grand art.
GBAKLÉ. Indéniablement, le Malien a du talent balle au pied. Mais il a aussi souvent tendance à s’enfermer dans ses dribbles. Ses deux tentatives (41e , 74e ) ont terminé au-dessus du but. Remplacé par Falcon (83e ), qui a peu eu l’occasion de se mettre en valeur, à part sur un ballon dans la surface où il a trop tergiversé (89e ).
SAKHI. Pour sa première sous ses nouvelles couleurs, il a été intéressant dans sa capacité à se projeter rapidement vers l’avant. Postionné en meneur de jeu, il a d’abord bien combiné avec Gbaklé avant de disparaître un peu puis de se reprendre en début de seconde période. Sa frappe a trouvé les gants de Leroy (63e ). Remplacé par Diallo (73e ), très percutant et qui a eu le temps de tenter sa chance, à côté (90e +3).
NGBAKOTO. Jusqu’à la 45e minute et cette frappe vicieuse que Leroy boxe en corner – celui à l’origine du penalty qu’il a transformé –, il avait été discret. Ensuite, toutes ses accélérations ont fait mal à l’ETG, comme à la 75e , où, déséquilibré, il aurait dû obtenir un penalty.
BALDÉ. Il y a bien eu quelques sifflets quand il a raté quelques gestes. Mais sa générosité a aussi soulevé l’entousiasme de Saint-Symphorien, qui ne l’avait jamais autant vu à son avantage. Comme sur cette tête de peu à côté (52e ) ou cette percée côté droit qui amène la frappe de Santos (75e ).
Thibaut GAGNEPAIN.
« L’état d’esprit de l’équipe est irréprochable »
José Riga (entraîneur de Metz) : « En première période, nous avons fait preuve de trop de résignation, voire de défaitisme. Mais, au final, nous avons une fois de plus émergé. Lorsque cela arrive une fois, on peut parler de chance. Quand ça se répète, c’est que d’autres ingrédients entrent en ligne de compte. On a su faire le forcing en prouvant, une fois encore, que l’état d’esprit de l’équipe est irréprochable. D’autant que nous avons dû gérer différents obstacles : les absences pour blessure, le départ de Gaëtan (Bussmann) et la sortie prématurée de Nuno (Reis). Sans compter que certains ont débuté la rencontre avec peu de repères. Ce succès fait du bien juste avant la trêve internationale. Tout en gardant à l’esprit que les pistes de travail sont encore nombreuses. »
Romain Métanire (défenseur de Metz) : « On a débuté timidement la partie en perdant beaucoup de ballons. Le fait d’avoir regagné les vestiaires en menant au score nous a fait beaucoup de bien. On a montré un tout autre visage après la pause, même si Evian a égalisé. On a gardé la tête froide et surtout poussé jusqu’au bout. On n’a rien lâché. C’est l’une de nos forces. (À propos de son avenir). Je me sens bien dans cette équipe et il est quasiment acquis que je reste à Metz. »
Kévin Lejeune (milieu de Metz) : « Mener 1-0 à la pause, c’était un peu heureux au regard de notre prestation. En raison des nombreux changements, les automatismes ont été forcément moins bons. On doit évidemment faire mieux, mais ce que je retiens avant tout de cette victoire, c’est notre état d’esprit à toute épreuve. »
Yeni Ngbakoto (milieu de Metz) : « On était mal rentré dans le match, en n’ayant pas trop la possession du ballon et du mal à emballer le match, sans pour autant être mis en danger. Mais on a rectifié ça en deuxième période et on aurait dû se mettre à l’abri plus tôt si l’arbitre avait vu qu’il y avait penalty (quand il est déséquilibré à la 75e ). On s’est finalement arraché pour gagner, grâce à un très bon état d’esprit. Mon avenir à Metz ? Il reste quarante-huit heures dans le mercato, on verra. Pour l’instant, je suis dans l’inconnu. Si je savais ce que je faisais, je le dirais, mais je ne sais vraiement pas. »
Safet Susic (entraîneur d’Evian) : « On a été maudit en prenant deux buts dans les dernières minutes des deux périodes et en perdant, sur nos derniers matches, quatre joueurs. Tout a été contre nous aujourd’hui (hier). J’étais très satisfait de notre première période, mais on a cédé sur la fin, c’est dommage. Vu les efforts fournis, je n’ai rien à reprocher à mes joueurs. »
Da Cruz a reveillé Evian
Entré à la 61e minute de jeu à la place de Centonze , Da Cruz n’a pas mis longtemps à se mettre dans le rythme. Après une accélération côté droit, il envoyait le ballon dans la lucarne de Didillon (79e ) et réveillait son équipe. Quelques minutes plus tôt, son gardien Leroy avait sorti une belle parade sur la frappe de Santos (75e ) et entretenu l’espoir. Parmi les autres satisfactions, le vétéran Sorlin a assuré… Jusqu’à sa tête en arrière qui a atterri sur la poitrine de Lejeune dans les dernières secondes. Pour le résultat que l’on sait.
Le derby pour se mettre en appétit
Les Messins de José Pinot, qui ont débuté la saison par une victoire, défient, aujourd’hui, Nancy pour le derby.
Le match. Nancy : 13e avec 1 point. Dernier match : défaite à Haguenau (2-0). Metz : 2e avec 4 points. Dernier match : victoire face à Schiltigheim (3-1).
L’enjeu. Les joueurs de José Pinot ont bien débuté leur saison en remportant leur première rencontre face à Schiltigheim. Après cette belle entrée en matière, les Messins se voient proposer le derby contre le rival nancéien dès leur deuxième match. Parviendront-ils à enchaîner en terre meurthe-et-mosellane face à des Nancéiens qui ont, eux, perdu 2-0 à Haguenau la semaine dernière.
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « On a fait une bonne semaine de préparation pour essayer d’enchaîner. ».
L’effectif. Les Messins devront se passer de Kremer, blessé, et Seydi, en sélection. Le groupe devrait fortement ressembler à celui qui a affronté Schiltigheim.
