Après le gros couac face à Auxerre, Yeni Ngbakoto et le FC Metz doivent repartir de l’avant. Photo Pascal BROCARD
Complètement hors sujet contre Auxerre, la semaine dernière, le FC Metz a l’occasion de se racheter, ce soir, face à la surprenante équipe de Bourg-en-Bresse. En y injectant ce grain de folie et de spontanéité qui lui irait si bien.
Battus en toute logique pour la deuxième fois de la saison la semaine dernière à l’occasion de la venue d’Auxerre (0-1), les Messins retrouvent à nouveau Saint-Symphorien, ce soir, avec la nécessité de changer de rythme…
Ce neuvième rendez-vous à domicile, s’il n’est pas décisif, ressemble tout de même à un sacré virage. Un virage qu’il est interdit de manquer sous peine de voir les deux équipes de tête s’envoler et d’autres prétendants (dont Bourg-en-Bresse, l’adversaire du jour) venir titiller des Lorrains dont la place ne doit – et ne peut – être ailleurs que sur le podium selon les objectifs fixés dès juin dernier.
Pour l’heure, les hommes de José Riga ne sont pas (encore) parvenus à réaliser une œuvre complète, sans aucune fausse note. Pourtant, le programme édité en début de saison promettait un vent de nouveauté et de fraîcheur… Certes, avec un effectif remanié dans les grandes largeurs, réclamer du temps n’est pas dénué d’une certaine logique. Mais solliciter de la régularité, de l’envie et du tempérament n’est pas inconvenant non plus.
« La réponse viendra du terrain »
Autant d’instruments que Kévin Lejeune et ses partenaires savent manier. Ils l’ont déjà prouvé même si ce fut souvent à temps partiel. Désormais, et ce dès ce soir, il leur est demandé d’accorder leurs violons, de réciter des gammes inspirées et de faire preuve de cet esprit de création promis cet été. Car le deuxième mouvement, à l’automne, manque singulièrement d’harmonie, le couac auxerrois en étant le point d’orgue. « Si j’estime qu’on a parfois été sévère avec nous, cette fois, il n’y a rien à dire : on est complètement passé à côté , reconnaît José Riga. J’insiste sur le on : les joueurs et le staff sont fautifs. On se doit donc, ensemble, de proposer autre chose dans l’attitude et le contenu ! »
Un discours qui a résonné dans le vestiaire de Saint-Symphorien dès le coup de sifflet final, samedi dernier. « Je ne voulais pas rentrer chez moi sans avoir certaines explications par rapport à ce que j’avais vu , explique le technicien belge. On s’est parlé et, cette semaine, la sensibilisation a sans doute été plus grande. Mais la réponse viendra du terrain, comme toujours. »
Les Lorrains ont donc une nouvelle partition entre les mains. Il leur faut maintenant la mettre en musique. Pour ne pas déchanter face au promu burgien qui fonctionne, cette saison, par cycle et qui vient d’en débuter un nouveau grâce à sa probante victoire (4-1) face au Paris FC mardi.
D’ailleurs, son entraîneur, Hervé Della Maggiore, a d’ores et déjà prévenu que son équipe ne se rend pas à Saint-Symphorien pour fermer le jeu. Au contraire. D’autant que Bourg-en-Bresse, cinquième à quatre longueurs des Messins, jouera sans pression.
« Peu importe l’adversaire et sa façon de jouer , tranche José Riga. Ce qui m’importe, c’est que six jours après notre non-match contre Auxerre, on peut se remettre sur de bons rails, chez nous, en revenant à l’essentiel de ce qui a fait notre force jusqu’ici. » Alors, Messieurs, lâchez-vous !
Jean-Sébastien GALLOIS.
Thomas Didillon est de retour
Thomas Didillon. Photo Pascal BROCARD
José Riga a retenu le même groupe que celui auquel il avait fait appel la semaine dernière pour la réception d’Auxerre. Seul Carrasso cède sa place à Didillon, remis de sa blessure. Metz va-t-il pour autant tourner ? Mystère.
S’il n’a rien dévoilé de ses plans, José Riga a néanmoins reconnu que « tout était possible » en ce qui concerne le onze appelé à débuter la rencontre de ce soir. « Tous ceux ayant disputé le match face à Auxerre peuvent faire mieux, mais si je dois apporter une autre impulsion, je le ferai… »
Reste que l’entraîneur messin n’a effectué aucun changement dans le groupe de dix-sept joueurs. À une exception près : le gardien Thomas Didillon, touché à un doigt le 18 septembre lors de l’échauffement avant le match face à Nancy, est à nouveau opérationnel et remplace Johann Carrasso. Et si le staff du FC Metz a choisi de retenir le jeune international Espoirs, c’est sans aucun doute avec l’idée de lui redonner la panoplie de n°1 et donc de le faire débuter la rencontre. Devant lui, une seule véritable incertitude : Ivan Balliu, écarté pour la venue d’Auxerre, sera-t-il titularisé dans le couloir droit ? Jonathan Rivierez est également candidat alors que Romain Métanire n’a (une fois encore) pas été retenu. À gauche, Tiago Gomes devrait être reconduit (à moins que Rivierez ne glisse de ce côté). Dans l’axe, le duo Reis-Palomino est incontestable.
André Santos et Ferjani Sassi devraient, quant à eux, être à nouveau alignés à la récupération mais Georges Mandjeck pourrait être une autre solution. Au milieu, Kevin Lejeune (dans l’axe) et Yeni Ngbakoto (à gauche) débuteront alors qu’à droite, Daniel Candeias pourrait être en balance avec le remuant Juan Kaprof.
Du côté de Bourg-en-Bresse, Hervé Della Maggiore ne procédera, lui, à aucune révolution, son banc ne le permettant pas de toute façon. L’entraîneur burgien devra, comme face au Paris FC, mardi, se passer des services de son duo de la défense centrale : Goyon est blessé, Ogier malade.
J.-S. G.
Toujours pas de visiteurs…
Le Ministère de l’Intérieur a publié un arrêté interdisant le déplacement des supporters visiteurs pour l’ensemble des rencontres, ce week-end, de la 15e journée de Ligue 1 et de la 16e journée de Ligue 2.
Un autre arrêté, reprenant le même dispositif d’interdiction, sera très prochainement publié pour les 16e , 17e , 18e journée de L1, les 17e et 18e journées de L2, le 8e tour de la Coupe de France (les 5 et 6 décembre).
Ces décisions sont justifiées par le manque de disponibilité des forces mobiles en période d’état d’urgence et par l’organisation de la COP21.
Handicap au stade saint-Symphorien : la nouvelle politique a du mal à passer
A Saint-Symphorien, il s’agit plus d’un problème de forme que de fond pour les supporters handicapés. Photo Anthony PICORÉ
Bénéficiant depuis des années de la gratuité pour eux et leur accompagnant, les invalides à plus de 80 % doivent désormais payer leur abonnement au FC Metz. Une décision qui ne grandit pas le club. Mais que celui-ci justifie.
Serge et son petit-fils de 22 ans, en fauteuil roulant, ne vont plus à Saint-Symphorien. Un stade qu’ils ont assidûment fréquenté pendant dix ans. Le premier était l’accompagnateur du second, « surtout pour lui faire plaisir. Parce que les matches en janvier, dans le froid et sous la neige compte tenu de l’endroit sans abri où nous sommes placés, ce n’était pas toujours une partie de plaisir ! »
Jusque-là, le duo bénéficiait d’un abonnement gratuit. Comme toutes les personnes reconnues invalides à plus de 80 % et leur accompagnateur. La politique tarifaire pour les personnes en situation de handicap (PSH) a évolué cette saison. Serge a refusé de s’acquitter des 53 € demandés à chacun, « par principe ». Le retraité n’en fait pas une affaire d’argent : « J’achetais de toute façon un autre abonnement que j’utilisais les jours où mon petit-fils ne venait pas pour ne pas qu’on m’accuse de profiter. Cette année, un copain m’a proposé de me le payer, j’ai dit non ! », précise celui qui ne comprend pas cette stratégie. « En termes financiers, cela ne représente rien du tout. »
L’an dernier, en Ligue 1, le club comptait plus de 200 abonnés de ce type, en comptant les accompagnateurs. Cette année, le chiffre est redescendu à une soixantaine. La faute à la Ligue 2 ou à la nouvelle politique tarifaire ? Impossible de le dire.
Seule certitude, le club a plus à y perdre en termes d’image qu’à y gagner financièrement. En préambule, Jean-François Girard, directeur de l’organisation-sécurité et de la billetterie du FC Metz, tient à préciser que ces abonnements sont payants dans de nombreux stades et que le tarif appliqué est « symbolique et dérisoire, avec une réduction de 75 % ramenant le match à 3 € en tribune latérale, et à 1,5 € dans le nouvel espace mis en place derrière les buts ».
« Une faille dans le système »
Selon le responsable, il permet à ces abonnés de bénéficier des mêmes avantages que les autres, comme la priorité sur la prévente d’autres billets pour les grands matches, les infos du club par mail ou les réductions en boutique : « Ce qui n’était pas le cas à cause de la gratuité. » La nouvelle formule répond ensuite à « une faille dans le système », selon le club : « Nous avons fait le constat que de nombreuses personnes prenaient des abonnements pour les donner ensuite à des valides. »
Cette nouvelle formule permet enfin de proposer plus de places au match par match aux personnes à mobilités réduites, qui se plaignaient de ne pas en avoir assez.
Sur le fond, la nouvelle mesure ne dérange pas outre mesure Jean-Marie Donatello, président de la Ligue Handisports : « Être handicapé n’est pas synonyme de gratuité. Payer, c’est rentrer un peu plus dans la citoyenneté. Si on veut êtr e reconnu, cela passe par là. La contrepartie, c’est qu’on doit bénéficier des mêmes possibilités d’accès qu’aux valides . » C’est là où le bât blesse dans un Saint-Symphorien vétuste. Le club le reconnaît : « Le stade appartient aux collectivités. Nous travaillons depuis longtemps avec elles pour permettre un accueil plus digne », assure Jean-François Girard. Sur la forme, Jean-Marie Donatello ne cache pas en revanche sa surprise : « Revenir sur un acquis, cela ne passe jamais bien. La somme gagnée est-elle importante pour le club ? Je ne crois pas. Dans la vie, il faut savoir être classe. » C’est sans doute ce qui a manqué au FC Metz sur ce coup-là…
Philippe MARQUE.
