En arrachant le nul à Nancy, Yeni Ngbakoto et ses partenaires ont porté à quatre leur série d’invincibilité. Photo Pascal BROCARD
Le scénario n’était pas écrit d’avance. Bien au contraire. Malmenés sur la pelouse de leur voisin nancéien, les Messins ont néanmoins eu les ressources, mentales notamment, pour arracher un point (2-2).
Sur le papier, la seconde manche du derby lorrain n’a donc désigné aucun vainqueur. Sur le papier seulement… Les visages fermés des uns et le petit sourire en coin des autres laissaient néanmoins deviner une tout autre vérité où la frustration (légitime) des Nancéiens se disputait au soulagement des Grenats.
Des Messins martyrisés sur le synthétique de Picot. Mais des Messins libérés… Libérés par eux-mêmes. Avec le concours d’un adversaire qui, avec plus d’efficacité, aurait dû remporter la bataille. Lucide, Philippe Hinschberger en convient : « Si on décroche ce nul, c’est peut-être aussi grâce à Nancy qui a oublié de concrétiser ses occasions », reconnaît l’entraîneur messin.
Pour en revenir au papier, ce résultat confirme, en tout cas, le renouveau du FC Metz depuis début janvier. Son bilan ? 4 victoires, 1 nul, 1 défaite soit 13 points pris sur 18 possibles. Mais, surtout, Yeni Ngbakoto et ses partenaires restent sur une série de quatre matches sans la moindre défaite (3 victoires, 1 nul). Autrement dit, les Messins ont (enfin) repris leur interprétation de L ’importance d’être constant … Une nécessité s’ils veulent que le rideau tombe sur la scène de la Ligue 1 en mai prochain.
« Ce but sauve un peu mon match »
En attendant, la tournée de la troupe mosellane est loin d’être terminée. Et la représentation de vendredi lui a aussi rappelé qu’il lui faut, selon les propres mots de Philippe Hinschberger, « s’interroger sur [ses] manques ». Face au voisin nancéien, les Grenats ont, en effet, été improductifs, ont été dominés techniquement mais aussi dans l’impact et l’engagement. « Dalé a pris huit ballons sur dix , souligne ainsi le technicien messin. De notre côté, nous n’avons pas assuré nos premières relances et on voulait tous les ballons dans les pieds. Sauf sur notre second but qui est sans doute notre meilleure action du match… » Il aura donc fallu attendre le temps additionnel.
Pour autant, une tendance forte se dégage, depuis un mois, qui révèle quelque chose d’une équipe solidaire : le FC Metz manifeste des capacités de réaction et une faculté à ne pas céder au découragement. Ce qui lui a permis, à Marcel-Picot, de se tirer d’un bien mauvais pas. « Mon but en toute fin de match est bien la preuve qu’on ne lâche rien , certifie Romain Métanire. Nous n’avons pas fait un grand match, mais on repart néanmoins avec un point. Et, personnellement, ce but sauve un peu mon match. Je suis soulagé… »
« Continuer sur notre lancée à domicile »
Comme l’ensemble du clan grenat… Repositionné sur le sentier de la crédibilité, le FC Metz apprend donc à traverser les remous provoqués par ses phases d’inconstance. Personne ne s’en plaindra tant que les résultats suivront…
Le derby à peine digéré, les regards sont déjà tournés vers la réception du Havre, samedi prochain. « Nous avons une semaine pour préparer ce match avec un seul objectif : continuer sur notre lancée à domicile », annonce Philippe Hinschberger. C’est un préalable pour un candidat à la montée ! Pas seulement sur le papier…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Métanire plébiscité
Romain Métanire. Photo Pascal BROCARD
Buteur providentiel dans le temps additionnel, vendredi à Nancy, Romain Métanire a été désigné homme du match sur notre site. Le défenseur messin récolte 39 % des suffrages. Il est néanmoins talonné de très près par David Oberhauser, auteur d’un match remarquable dans les buts du FC Metz (36 %).
Suivent le milieu de terrain et capitaine mosellan Yeni Ngbakoto (18 %) puis José Luis Palomino et Christian Bekamenga qui obtiennent tous les deux 4 % des votes.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier et aujourd’hui : repos. Demain : une séance d’entraînement à 15 h. Mardi : une séance à 10 h. Mercredi : une séance à 10 h. Jeudi : une séance à 10 h. Vendredi : une séance à 15 h. Samedi : Metz - Le Havre à 14 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Nancy - Metz (25e journée de Ligue 2), vendredi 5 février : 2-2. Prochain match : Metz - Le Havre (26e journée de Ligue 2), samedi 13 février à14 h. À suivre : Nîmes - Metz (27e journée de Ligue 2), lundi 22 février à 20h30 ; Metz - Brest (28e journée de Ligue 2), vendredi 26 février à 20 h.
À l’infirmerie. Après avoir passé quelques jours au Centre Européen de Rééducation du Sportif (CERS) de Capbreton, Cheick Doukouré (genou) a effectué son retour à Metz où il poursuit son programme individuel de reprise. De son côté, Kévin Lejeune (genou) doit progressivement reprendre la course pour un retour espérer début mars. Quant à Thomas Didillon (orteil), le staff médical devrait en savoir un peu plus sur la durée de son indisponibilité (ou pas) en début de semaine.
Buteurs. En Ligue 2 : Ngbakoto ( 8 buts ) ; Bekamenga ( 5 dont 1 avec Lens), Lejeune ( 5 ) ; Mayuka, Métanire, Palomino ( 2 ) ; Balliu, Bussmann, Doukouré, Falcon, Kaboré, Rivierez, Santos ( 1 ).
Nancy, vite s’en remettre
À l’image de Benoît Pedretti les deux mains sur la tête après le but de Métanire dans le temps additionnel, les Nancéiens ont pris un gros coup au moral. Photo L’EST RÉPUBLICAIN
L’ASNL a livré l’une de ses prestations les plus abouties dans le jeu mais ressort de ce derby avec Metz abasourdie après l’égalisation dans les dernières secondes de Métanire. Pas simple de digérer une frustration pareille.
Il y a du Kostadinov dans l’égalisation messine à 2-2 signée Métanire à la 92e minute de ce derby. Un but décisif pour les Grenats qui a laissé pantois pas mal de monde vendredi à Marcel-Picot, comme la fameuse œuvre de l’attaquant bulgare un soir de novembre 1993 au Parc qui avait privé les Bleus de la Coupe du Monde 1994.
Après le but du défenseur messin à Picot, ça ne servirait à rien d’incriminer un Nancéien en particulier parce que le manque d’agressivité a été quasi-général sur le coup : des défenseurs qui ont laissé Bekamenga remiser sur Ngbakoto, auteur de la passe décisive, jusqu’au milieu offensif gauche Puyo qui a laissé trop de liberté au latéral droit grenat, en passant par le gardien Ndy Assembé qui n’a fait que constater les dégâts sur la frappe. « Cela fait quand même trois duels perdus dans notre propre surface de réparation , compte Benoît Pedretti, C’est là qu’on peut avoir des regrets, même si je pense que c’est cruel et injuste par rapport à tous les efforts fournis pour réussir une grande prestation ». « Peut-être notre meilleur match de la saison dans le jeu », estime Julien Cétout, sorti sur blessure juste avant la mi-temps, qui a revu le match à la télé dans la nuit de vendredi à samedi et qui se demande encore comment l’ASNL a pu laisser échapper les trois points : « Les Messins n’ont rien montré. On les a dominés partout mais ils repartent avec un point. C’est abusé quand je pense à tout ce que nous avons dû faire, de notre côté, pour ramener un simple nul de Brest ou de Niort ».
Le danger est là, pour les Nancéiens, d’accuser le coup moralement après une frustration aussi gigantesque. Les joueurs de l’ASNL croisés à la sortie des vestiaires étaient abasourdis, vendredi soir, le visage très marqué, après avoir même eu les yeux larmoyants pour certains au coup de sifflet final tellement ils avaient à cœur de marquer les esprits.
Le jeu comme antidépresseur
Malgré son immense expérience et sa prestigieuse carrière, Pedretti est lui-même resté groggy après le match, au point de ne pas être passé par la salle de presse de Picot.
Après une nuit au cours de laquelle le milieu de 35 printemps a pourtant eu du mal à fermer l’œil, ça allait déjà mieux. « Cinq ou dix minutes après le match, alors qu’il y avait un silence de cathédrale dans le vestiaire, le coach est venu nous féliciter pour le match presque parfait que l’on venait de faire. Il nous a dit de relever la tête en nous donnant rendez-vous lundi à l’entraînement pour commencer à préparer le déplacement à Auxerre » raconte Benoît Pedretti. « Le staff nous a laissé deux jours de repos, c’est bien, on va se changer les idées, en décompressant en famille notamment ».
Après ce 2-2 aux allures de défaite sur le plan mental, les leviers à activer pour repartir de l’avant ne sont pas aussi simples à trouver qu’après une claque 3-0 où il est alors question de réaction, d’orgueil surtout. La meilleure manière de se remettre au plus vite de ce derby, c’est probablement d’insister sur le jeu, rien que le jeu, comme l’entraîneur Pablo Correa et son adjoint Vincent Hognon ont commencé à le faire. Car s’il est impossible de deviner ce qui va se passer d’ici la fin du championnat, il y a une chose qui semble certaine, y compris aux yeux du coach messin Philippe Hinschberger très objectif à l’issue du match : l’ASNL gagnera la plupart de ses prochaines rencontres si elle parvient à maintenir le niveau de jeu affiché lors de ce derby.
R. J.
Metz/Algrange : match reporté
D2 FÉMININE. Qualifiées en Coupe de France, les filles de David Fanzel devaient reprendre la route du championnat ce dimanche. Mais la rencontre prévue à Rouvroy a été reportée à une date ultérieure.
