DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL FLAVIEN TRÉSARRIEU (avec H. G.)
METZ – Seul Clinton Mata, sûrement un peu déconnecté, semblait ignorer hier soir l’ambiance délétère qui a suivi le coup de sifflet final. Pendant que ses coéquipiers rentraient au vestiaire, le défenseur lyonnais a tenté de traverser la pelouse pour aller à la rencontre de spectateurs de sa connaissance, mais il a vite été rattrapé par deux stadiers qui l’ont raccompagné au pas de course vers une zone protégée.
Au même moment, chaque virage de Saint-Symphorien grondait de plus en plus fort. Les ultras de la Gruppa d’abord puis ceux de la Horda Frénétik ensuite ont sifflé les joueurs messins venus les saluer de loin, tout en gardant leurs distances, protégés derrière une ligne de stadiers qui anticipaient des débordements à l’issue de la neuvième défaite en dix matches de Ligue 1 des Grenats (1-2).
Ils ont eu lieu une vingtaine de minutes après la rencontre. Excédés par la prestation affichée par leur équipe, plutôt encourageante en première période avant de disparaître aussitôt qu’elle a pris le deuxième but (60e) – mis à part sur les dernières minutes –, et décidés à rester dans l’enceinte du stade, les ultras ont multiplié les appels à la démission du président Bernard Serin. Quelques pétards ont éclaté puis, à 23 h 13, les supporters de la Gruppa se sont rués sur la pelouse, direction le couloir devant lequel se sont regroupés les stadiers. Ce mouvement général a été suivi par l’explosion de deux bombes agricoles lancées par les Frénétik.
Pas de heurts particuliers
S’il y a eu un long moment de tension, les supporters ont fini par regagner leur tribune sans heurts particuliers, assez loin de la scène de chaos qui avait opposé une centaine de supporters aux forces de l’ordre à l’extérieur du stade lors du match à domicile précédent face à Lorient (1-2, le 4 février).
Face à un OL longtemps très friable, qui a fait à peu près autant de passes à Georges Mikautadze que ses coéquipiers, Metz aurait pu obtenir bien mieux qu’une nouvelle défaite. L’attaquant géorgien avait d’ailleurs ouvert le score dès la 13e minute, pendant que la Gruppa faisait la grève d’encouragements. « Bien » servi par Gift Orban, Mikautadze a réactivé son compteur de buts sur une jolie action individuelle : un grand pont sur Jake O’Brien suivi d’un piqué sur Anthony Lopes sous les acclamations, alors, de son public.
Cette scène de joie semblait bien lointaine en fin de soirée. Pendant que les ultras manifestaient leur colère, Laszlo Bölöni décrivait de son côté les bonnes choses qu’il a vues de ce match. « Au niveau de la volonté, les joueurs ont fait le maximum de ce qu’ils étaient capables de faire. Certains ont même dépassé leurs limites mais ce n’était pas suffisant », a-t-il avancé. Ensuite ? Le technicien roumain a refusé tout commentaire sur l’ambiance de la soirée. Elle continuera d’accompagner son équipe (17e), décrochée dans la course au maintien.
