Joris Delle fait le grand saut : ce soir, le gardien messin héritera des cages abandonnées par Christophe Marichez, blessé. Photo Karim SIARI
Joris Delle saute dans la brèche ouverte par la blessure de Christophe Marichez : à vingt ans, le gardien messin honorera sa première titularisation ce soir, face à Vannes. Pour lui comme pour son équipe, match à enjeux.
Pour lui, c’est véritablement aujourd’hui que tout commence. Face aux Bretons de Vannes, contre lesquels Metz tentera de décrocher son premier succès de la saison, Joris Delle posera aujourd’hui les premières lignes officielles de sa carrière professionnelle. En tout de début de semaine, contre Troyes, la blessure de Christophe Marichez a, en effet, ouvert les portes d’une première titularisation à ce gardien de vingt ans, formé au club.
• Joris, la première question tombe sous le sens : comment vous sentez-vous à l’heure de votre première titularisation dans les buts de l’équipe professionnelle ? « Bien. Je n’ai pas d’appréhension particulière, je ne ressens pas de pression. A l’exception de l’obligation qui nous est faite de l’emporter, je n’ai pas à me poser de question. »
• Vous avez débuté la saison dans un rôle nouveau de doublure. La façon dont vous arrivez sur le devant de la scène, provoquée par la blessure de Christophe Marichez, est un peu « brutale ». Est-ce une bonne chose ? « Pas forcément, j’aurais préféré gagner ma place à l’entraînement… Mais c’est comme ça. Avec Christophe, nous nous entendons bien. Je l’ai eu au téléphone. Il m’a dit que le malheur des uns faisait le bonheur des autres, que lui-même avait débuté de cette façon. Maintenant, c’est à moi de jouer. »
« J’étais en éveil »
• Et alors, prêt ? « Oui. A l’issue de la préparation, je me sentais bien physiquement. J’avais eu l’occasion de jouer en amical. J’ai cinq matches dans les jambes, il n’y a pas de souci de ce côté. Lors des premiers rendez-vous en championnat, je me suis toujours échauffé aux côtés de Christophe en me mettant plus ou moins dans la peau de celui qui allait débuter la rencontre. Je ne me suis jamais senti à l’extérieur des événements. J’étais en éveil. »
• Les mauvais résultats de votre équipe ajoutent-ils un peu de pression à votre première apparition sur le terrain professionnel ? « Non. C’est un match de foot. Et comme d’habitude, il faudra entrer sur la pelouse avec l’ambition de gagner. »
• Pour vous, cette saison est la première en tant que membre à part entière du groupe pro. Vos impressions ? « Vivre au quotidien dans le groupe était ce que j’attendais depuis mon arrivée au centre de formation. Ce n’est pas une finalité, parce que j’ai l’ambition de m’imposer en tant que titulaire, mais ça me permet d’être au cœur du truc, de vivre les avant-matches dans les vestiaires, de suivre les causeries. Bref, aujourd’hui, je fais mon métier. »
« Je crois en cette équipe »
• Trois matches de championnat, trois défaites. Comment un groupe en reconstruction gère-t-il pareil démarrage ? « Pour l’instant, sans problème. Personne ne se tire dans les pattes, on vit bien ensemble. Et on mesure ce qui reste à faire pour redresser la barre. Moi, je crois en cette équipe. »
• Vous doutiez-vous que le début de l’aventure serait aussi difficile ? « On ne savait pas trop où nous allions, mais en même temps, nous ne sommes pas vraiment surpris. Ceux qui avaient du vécu en Ligue 2 nous avaient dit que ce serait difficile. L’expliquer ? Il y a eu beaucoup de mouvements à l’intersaison, nous sommes encore en train de construire notre équipe. Et jusqu’à présent, nous n’avons pas eu ce brin de réussite qui aurait pu faire tourner les choses en notre faveur. »
Cédric BROUT.
Publié le 20/08/2010