Bien moins inspirés que lors de leur dernière sortie en championnat face à Bastia, les Messins ont su forcer leur destin à Châteauroux pour arracher le nul (1-1) dans les derniers instants.
Yohan Betsch a joué le rôle du renard des surfaces, hier, et a offert à son équipe un point « qui fait un bien fou » selon son entraîneur Dominique Bijotat. Photo MAXPPP
Un brin de crispation durant les premières minutes. Une surface de jeu inhabituelle. Et des Castelroussins entreprenants. Autant d’ingrédients qui ont longtemps joué en défaveur d’une équipe messine venue chercher dans le Berry de quoi retrouver de l’allant après deux sorties particulièrement frustrantes.
De notre envoyé spécial à Châteauroux
Et en se hissant plus haut que tout le monde sur un énième corner concédé par la défense lorraine, Claudio Beauvue semblait bien avoir replongé le FC Metz face à ses doutes (1-0, 75 e). Mais non. Ce brin de réussite, qui fuyait désespérément les hommes de Dominique Bijotat depuis le début de l’année, a enfin tourné en leur faveur. Certes, Ludovic Guerriero et ses partenaires ne sont pas parvenus à rééditer leur performance de samedi dernier face aux Bastiais et ont été régulièrement à la merci des rapides contres de leur adversaire. Mais ce petit point de l’espoir qu’ils avaient su préserver tant bien que mal jusqu’à ce but de Beauvue, est finalement tombé dans leur besace.
Car Metz a fait preuve de suffisamment de caractère et de conviction pour arracher le nul dans ces fameuses dernières secondes qui ne lui avaient guère réussi ces derniers temps. Yohan Betsch s’est ainsi mué en véritable renard des surfaces à la suite d’un coup franc de Yéni N’Gbakoto (1-1, 90 e). Cette égalisation inespérée faisait bondir comme un seul homme le banc messin, Dominique Bijotat en tête. « Au regard des difficultés que l’on traverse actuellement, ce point fait un bien fou », a commenté, dans un large sourire, l’entraîneur messin quelques instants après le coup de sifflet final.
Comme un signe du destin
Certes, son équipe a parfois été brouillonne face à une formation de Châteauroux ayant fait preuve d’une plus grande maîtrise technique. Mais dans l’ensemble, elle a su faire le dos rond et s’en est remise à l’enthousiasme de sa jeunesse, symbolisée par le virevoltant Sadio Mane. C’était d’ailleurs le jeune milieu de terrain qui sonnait le réveil de son équipe en première période en signant un joli numéro solo côté gauche, conclu par une frappe de Yohan Betsch (10 e). Jusque-là, les hommes de Dominique Bijotat avaient subi la loi des Castelroussins. Sans qu’Anthony M’Fa ne soit, pour autant, particulièrement menacé. Et si Bourgeois manquait de façon assez inexplicable sa reprise de volée, seul devant le gardien messin (19 e), Mane, encore lui, inquiétait Vincent Fernandez d’une superbe bicyclette dans la surface de réparation (23 e). C’était là la seule véritable occasion messine des quarante-cinq premières minutes, conclues par une tête plongeante signée Claudio Beauvue, seul au second poteau. Mais le ballon de l’attaquant de la Berrichonne passait de peu à côté des buts d’Anthony M’Fa (44 e).
A la reprise, les Messins se montraient bien plus entreprenants, à l’image de cette tête contrée de Yéni N’Gbakoto (50 e) et cette frappe, également déviée, d’Alexander Odegaard (51 e). La suite ? Un coup franc signé Romain Grange qui s’écrasait sur la barre transversale du gardien messin (59 e). Comme un signe du destin… C’était (presque) écrit : Metz devait repartir avec ce petit mais ô combien important petit point.
Et c’est donc au courage et avec beaucoup de caractère que les hommes de Dominique Bijotat ont repris leur bâton de pèlerin. Une attitude qui ne coulait pas forcément de source sur le papier tant cette équipe, remaniée et rajeunie dans les grandes largeurs, manque encore logiquement de repères et d’expérience. Qu’importe. Le caractère et la solidarité ont fait le reste. Et Yohan Betsch aussi.
Alors certes, le FC Metz, onzièmes ce matin, recule de deux cases à l’issue de cette vingtième journée. Mais peut-être est-ce pour mieux rebondir ?
Jean-Sébastien GALLOIS.
Et Betsch a surgi…
Première titularisation réussie pour Sadio Mane. Photo Pascal BROCARD
EN VUE
Sadio Mane. Du culot à revendre. Beaucoup de générosité. Sadio Mane, pas tout à fait vingt ans, n’a pas manqué sa première titularisation chez les pros. Au contraire. Impliqué dans la majorité des mouvements offensifs de son équipe en première période, le jeune milieu de terrain a donné le tournis à la défense castelroussine, Jordan Fauque en tête, avant de s’effacer (logiquement) après la pause. Un garçon plein d’avenir.
Ludovic Guerriero. L’arrivée de Stéphane Besle va sans aucun doute mettre un terme à l’intérim du capitaine messin au sein de l’axe centrale de la défense. En attendant, Ludovic Guerriero a, une nouvelle fois, livré une copie très propre hier soir.
Anthony M’Fa. Aidé à l’occasion par la maladresse des Castelroussins et par sa barre transversale, le gardien messin est resté concentré jusqu’au bout. Et si le but de Yohan Betsch est, ce matin, synonyme de match nul, l’intervention déterminante d’Anthony M’Fa devant Mandrichi, cinq minutes plus tôt, n’y est pas étranger.
DANS L’OMBRE
Kévin Diaz. Que ce soit dans le couloir droit ou sur le côté gauche, le milieu de terrain prêté par Monaco n’a pas semblé à son aise sur le synthétique de Gaston-Petit. Par manque de précision dans les transmissions et par pêché de gourmandise.
Alexander Odegaard. S’il était parvenu à avoir un peu d’influence sur le jeu de son équipe samedi dernier face à Bastia, le Norvégien s’est montré, hier soir, particulièrement discret.
PAROLES, PAROLES
Didier Tholot (entraîneur de Châteauroux). « Nous avons montré beaucoup de qualité. Mais une seule a finalement manqué : la maturité. Sur l’ensemble du match, mon équipe mérite la victoire. C’est très rageant… »
Yohan Betsch (milieu de Metz). « Je suis très heureux d’avoir inscrit ce but car il permet à l’équipe de repartir de Châteauroux avec un point et ainsi de mettre un terme à une série négative. »
Dominique Bijotat (entraîneur de Metz). « Par rapport au scénario de Bastia, cela rééquilibre un peu les choses. Malgré la jeunesse de l’effectif, nous avons su faire preuve d’expérience pour ne rien lâcher. On a cru en nos chances jusqu’au bout. »
TEMPS ADDITIONNEL
Comme chez lui. A Châteauroux, Dominique Bijotat est un peu comme chez lui. Natif de Chassignolles, à quelques kilomètres seulement de là et ancien entraîneur de la Berrichonne, le technicien messin n’a pas manqué de saluer ses nombreuses connaissances présentes dans les travées de Gaston-Petit.
J.-S. G.
L’HOMME DU MATCH
Yohan Betsch. Photo Karim SIARI
Yohan Betsch. Il a surgi tout au bout de la nuit pour offrir au FC Metz un point presque inespéré. Mais ce but, son premier en championnat cette saison, n’est pas le seul fait d’arme du milieu de terrain messin. Tout au long de la rencontre, Yohan Betsch a été le symbole d’une équipe messine déterminée en harcelant sans réserve ses vis-à-vis tout au long de la rencontre. Et ce, avec le regard toujours porté vers l’avant. Match après match, l’ex-Strasbourgeois, formé à l’école messine, s’affirme comme une pièce essentielle du dispositif de Dominique Bijotat.
TRIBUNE LIBRE
La roue tourne
La chance sourit aux audacieux paraît-il… L’adage ne s’était pas forcément vérifié, samedi dernier lors de la venue de Bastia à Saint-Symphorien. Auteur d’une prestation plutôt réussie, Ludovic Guerriero et ses partenaires avaient cédé dans les derniers instants de la rencontre après s’être vu refuser un penalty parfaitement valable. Hier, à Châteauroux, la roue a donc tourné. Et nul besoin d’avoir recourt à la vidéo pour valider le point arraché à la 90 e minute. Non. Car la chance sourit aussi aux volontaires. A ces soldats, qui, même s’ils ne sont pas toujours en bon ordre en bataille, refusent de céder. Et c’est bien cette force de caractère qui a permis, hier, aux troupes de Dominique Bijotat de sortir du champ de bataille avec le sentiment du devoir accompli.
J.-S. G.
Besle est Messin
Stéphane Besle. Photo REUTERS
C’est fait. Ou presque. Si Stéphane Besle a officiellement donné, hier, son accord aux dirigeants du FC Metz, sa qualification est encore soumise à quelques soucis d’ordre administratif, la réception du certificat international de transfert pour être précis. Toujours est-il qu’en la personne de ce solide défenseur central (1,80 m, 80 kg), Dominique Bijotat tient le remplaçant de Fallou Diagne, parti exercer son art en Bundesliga du côté de Fribourg. Un joueur que l’entraîneur messin, tout comme Joël Muller, le conseiller du président Serin, connaissent bien. En effet, formé au RC Lens, Stéphane Besle a croisé la route des deux techniciens qui étaient alors, respectivement, responsable du centre de formation et entraîneur du club lensois.
Née à Haguenau, la nouvelle recrue messine, qui aura vingt-huit ans le 23 janvier prochain, a réellement lancé sa carrière pro en Suisse, sous les couleurs du Neuchâtel Xamax, qu’il a rejoint en 2005. Il en était d’ailleurs devenu le capitaine emblématique jusqu’à l’arrivée à la tête du club d’un certain Bulat Chagaev, obscur millionnaire tchétchène qui allait bientôt couler le club helvète puisque la Swiss Football League vient tout juste de l’exclure de la Super League (1 re div. suisse). Une lente agonie qui avait débuté par l’éviction de deux joueurs, dont Stéphane Besle. Son contrat ayant été officiellement résilié le 11 janvier dernier, ce dernier était donc libre. Le joueur, qui a signé un contrat de six mois en faveur du FC Metz, sera présenté à la presse demain matin à l’issue de la séance d’entraînement, à laquelle il participera.
J.-S. G.
Steimetz, ça avance
La rencontre, lundi dernier, entre le président du CSO Amnéville, Laurent Fanzel et son homologue messin, Bernard Serin, semble avoir porté ses fruits. Désormais, rien ne s’opposerait plus à la venue au FC Metz du milieu de terrain amnévillois, Thierry Steimetz. Les discussions avec le joueur vont pouvoir officiellement être engagées. Une issue pourrait intervenir d’ici à la fin de cette semaine.
