Érigées en véritable étendard par Dominique Bijotat, la solidité défensive et l’abnégation collective ont permis au FC Metz de prendre un point à Nantes, lundi soir, après un peu moins de trois semaines sans compétition.
Hadami Ayari, ici à la lutte avec le Nantais Florian Raspentino, a réussi ses premiers pas en Ligue 2 avec le FC Metz. Photo MAXPPP
Neuf heures n’ont pas encore sonné, hier matin, lorsqu’une longue colonne d’hommes en noir, survêtements frappés de la Croix de Lorraine, pénètre dans la gare Nord de Nantes. Avec des valises lestées d’un point supplémentaire glané la veille sur la pelouse de la Beaujoire. Un supplément bagages qui n’allait pas forcément de soi, les Nantais n’étant pas spécialement réputés pour leur hospitalité cette saison.
Ces mêmes Nantais qui espéraient bien profiter du passage de Messins pour enfin enchaîner une série de trois succès de rang à domicile. C’est donc raté. La faute à une prestation relativement terne – « on a trop vite déjoué », dixit Matheus Vivian – mais également à la cohérence de l’organisation des hommes de Dominique Bijotat.
Certes, un tel procédé ne risque pas de combler le manque qui ronge depuis bien longtemps n’importe quel esthète de la chose footballistique. Pour le beau jeu, on repassera ! Mais l’entraîneur du FC Metz a-t-il actuellement suffisamment d’arguments à avancer pour ne pas laisser la parole à la défense ? Sans doute pas. De toute façon, « ne pas prendre de but était l’objectif prioritaire », a ainsi argumenté, après-coup, Hamadi Ayari, auteur d’une prestation aboutie pour sa première en championnat cette saison. « On voulait se rassurer défensivement, plaide, de son côté, Dominique Bijotat. Alors, c’est vrai que cela s’est fait au détriment du secteur offensif. Dans ce domaine nous avons été timides. Nous ne sommes que trop rarement parvenus à sortir les ballons proprement. On manque encore de repères. »
Ressurgit alors le sempiternel débat sur le supposé manque d’ambition des Messins. Il est vrai que le scénario de la rencontre aurait pu laisser présumer que Ludovic Guerriero et ses partenaires pouvaient lorgner sur des horizons un brin plus attrayants et proches des buts de Rudy Riou. On pourra longtemps disserter sur le sujet. Chacun y trouvera sans aucun doute des arguments à avancer. Mais au coup d’envoi, lundi soir, ce FC Metz-là, privé de repères – qu’ils soient physiques ou collectifs – pouvait-il légitimement prendre le risque de mettre la barre plus haut ?
Des contres rondement menés
Par instants, Ludovic Guerriero et ses partenaires y sont toutefois parvenus. À l’image de cette accélération de Sadio Mané ayant débouché sur le coup franc de Pierre Bouby repoussé par le poteau (33 e) ou de cet échange entre Yohan Betsch et Sadio Mané, gêné par Mathieu Duhamel alors qu’il était en situation idéale (74 e). Des contres rondement menés qui auraient pu faire la différence.
Mais de là à prendre le jeu à leur compte ? Il n’y a qu’un pas que les Messins n’ont pas su ou voulu franchir. Pour ce faire, il est de toute façon nécessaire de disposer d’une plaque tournante optimale que n’est pas encore – malgré un talent indéniable – Thierry Steimetz. Il faudra encore quelques matches pour que l’ex-Amnévillois sorte de sa réserve et trouve les automatismes avec ses nouveaux partenaires, Mathieu Duhamel en tête. Il faudra également, une fois qu’il en aura terminé avec ses problèmes de mollet, un grand Mahamane Traoré (celui de Metz - Évian, pas un autre…).
En attendant, Dominique Bijotat a choisi, à la Beaujoire, de jouer la carte de la sécurité. Pas très glamour – Metz a terminé la rencontre avec huit éléments à vocation défensive alors que Mathieu Duhamel puis Andy Delort ont paru bien seuls devant – mais suffisamment efficace pour récolter un point sur une pelouse où, jusqu’ici, huit équipes s’étaient cassé les dents…
Hier, lorsqu’ils ont débarqué peu avant treize heures en rase campagne du côté de Louvigny, les Messins n’étaient certes pas beaucoup plus avancés au classement. Toujours quatorzièmes à seulement quatre points du premier relégable, ils ont toutefois eu le mérite de défricher le terrain avant un nouveau périlleux déplacement à Istres, dès vendredi.
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement l’après-midi. Aujourd’hui : une séance à 15h (stade de l’autoroute). Demain : une séance à 15h (stade de l’autoroute).
D’un match à l’autre. Dernier match : Nantes - Metz (24 e journée de Ligue 2), lundi 20 février : 0-0. Prochain match : Istres - Metz (25 e journée de Ligue 2), vendredi 24 février à 20h. À suivre : Metz - Clermont (26 e journée de Ligue 2), vendredi 2 mars à 20h.
À l’infirmerie. La rencontre à Nantes n’a occasionné aucun blessé supplémentaire au sein de l’effectif messin. De son côté Mahamane Traoré, qui ressent toujours une légère douleur au mollet, passera une IRM demain afin de connaître l’état exact de sa cicatrisation. Joris Delle (genou) et Thibaut Bourgeois (genou) poursuivent leur travail spécifique.
Suspendu. Si Oumar Sissoko en a terminé avec sa série de matches de suspension (le gardien malien peut donc postuler à une place dans le groupe qui se rend à Istres vendredi), Adama Tamboura, lui, a encore un match à purger et sera donc absent dans les Bouches-du-Rhône.
