Avant de recevoir Boulogne, dix-neuvième, vendredi, le FC Metz met son calendrier à jour en accueillant aujourd’hui Le Mans, son premier poursuivant, premier relégable. La semaine de tous les dangers !
20 août 2011 : face à Châteauroux, les Messins célèbrent leur victoire avec leur public. Sept mois plus tard, l’ambiance s’est nettement refroidie. PhotoFred MARVAUX
Un match en retard pour reprendre un peu d’avance. Présentée ainsi, la venue du Mans à Saint-Symphorien, aujourd’hui, ne traduit pas l’exacte importance de l’enjeu entourant ce rendez-vous initialement programmé le 10 février dernier. A l’époque, le froid était venu tacler le calendrier : pelouse impraticable. Un mois et dix-sept jours plus tard, plus rien de tout cela.
Ce soir, la pelouse en question sera accueillante et la température agréable. Bref, un décor idéal pour une affiche qui s‘annonce à tout le moins angoissante. Autour du ballon, deux formations en souffrance, l’une un peu plus que l’autre, et pas forcément celle que l’on croit.
Le Mans a beau occuper la place de premier relégable, il se présentera aujourd’hui avec un peu plus de certitudes quant à sa capacité à gagner que son adversaire messin, premier non relégable… à la recherche du succès depuis la mi-décembre 2011. Dominique Bijotat l’a bien compris : « C’est une équipe qui a refait surface. » Les défaites venues conclure les deux dernières apparitions des Manceaux ne permettent pas, en effet, d’ignorer le relèvement opéré depuis la trêve hivernale.
Là où les Grenats ont pris six points en dix matches, leurs homologues sarthois en ont engrangé douze. Ce qui les installe aujourd’hui à trois longueurs derrière le FC Metz. C’est une perspective à envisager : en cas de succès en Lorraine, ce soir, Le Mans céderait sa place de dix-huitième à son hôte. Alors, oui, danger !
« Il n’y a qu’un match important »
Et le tableau sera le même vendredi, avec le passage annoncé d’une autre troupe de galériens à Saint-Symphorien, tout droit venue de Boulogne-sur-Mer. Mais ça, évidemment, c’est un autre jour. « Il n’y a qu’un match important, c’est celui du Mans. La priorité est là, de remporter une victoire contre un adversaire qui joue la même chose que nous. » Le maintien, en l’occurrence, pour compléter la vision de Dominique Bijotat. « La réception de Boulogne sera conditionnée par notre résultat de mardi (aujourd’hui, ndlr). »
Une question, dès lors, se pose et s’impose : giflés vendredi dernier à Reims (3-0), auteurs d’un parcours de relégable depuis le mois de janvier, Ludovic Guerriero et ses coéquipiers sont-ils capables de changer de refrain ? Il le faudra pour éviter ce destin National qui leur pend aujourd’hui plus que jamais au nez.
Cela, Dominique Bijotat évitera sans aucun doute de le rappeler à ses joueurs, ce matin, lors du réveil musculaire, comme il évitera de le faire tout au long d’une journée qui s’annonce longue, très longue, jusqu’au coup d’envoi programmé à 19h… « C’est le meilleur moyen de les amener vers la peur », croit savoir le technicien.
Hier après-midi, à l’issue d’une dernière séance de répétition, Dominique Bijotat n’a écarté aucun des dix-huit joueurs présents sur le terrain d’entraînement. Une volonté de garder la "famille" au complet à l’heure d’un rendez-vous qui pourrait bien marquer le tournant de cette fin de saison. Le déclic sera-t-il pour ce soir ? Il faut le souhaiter aux Messins car il est facile d’imaginer ce que pourrait entraîner pour eux une nouvelle claque à domicile…
Cédric BROUT.
Mathieu Duhamel : « Tout le groupe est derrière le coach »
À l’amorce d’une fin de saison sous haute tension, Mathieu Duhamel affirme le soutien sans faille de l’effectif envers Dominique Bijotat. « On est une famille » assure le meilleur buteur messin.
Mathieu Duhamel veut renvoyer l’ascenseur à Dominique Bijotat, qui lui accorde une totale confiance. Photo Pascal BROCARD
Quelle est l’ambiance dans les vestiaires après la défaite cinglante à Reims (3-0) ?
« On se soutient mutuellement, avec le staff qui est derrière nous. On reste une famille, qui est solidaire dans les moments difficiles. On sait où sont nos erreurs. Le coach nous donne des conseils et, maintenant, il faut les appliquer. Je pense qu’on va s’en sortir si on a la même mentalité que la saison passée. Il faut qu’on soit courageux, des vrais lions sur le terrain. »
• Concrètement, cela se passe comment ?
« On parle mais, maintenant, il faut agir. On sait se dire les choses parce que c’est comme ça qu’on avance dans un groupe. Lors des matches précédents, il y a eu des absences et c’est à corriger. Si on est concentré de la première à la quatre-vingt-dixième minute, avec le groupe qu’on a, il ne pourra rien nous arriver. »
• Comment abordez-vous ces deux matches cruciaux qui s’annoncent cette semaine face à des concurrents directs pour le maintien (Le Mans puis Boulogne-sur-Mer) ?
« Très concentré, surtout. Il ne faut pas non plus se mettre une pression inutile. Il reste dix matches. Il ne faut pas oublier que le football, c’est du plaisir avant tout. Et nous, ce qui nous fait le plus mal au cœur, c’est de ne pas donner de plaisir quand on perd des matches comme vendredi. Mais on se remet dedans et on travaille beaucoup à l’entraînement. »
• Quel a été le discours de Dominique Bijotat au cours de ces trois derniers jours ?
« Le coach est très positif. Ce que nous disent les entraîneurs est toujours très constructif. Ils nous donnent les clés de la réussite. Il faut surtout que tout le monde les écoute. »
• Vous retrouvez Saint-Symphorien, où vous restez sur un doublé contre Troyes. Deux buts qui n’avaient quasiment servi à rien…
« Un point ne sert jamais à rien. Quand on fait les comptes, on constate que tous les points sont vraiment importants. J’étais content d’avoir marqué deux buts. Mentalement, ça m’a fait du bien de trouver à nouveau le chemin des filets. »
• Un grand soulagement ?
« Pour un attaquant, c’est toujours important de marquer des buts. Ça fait énormément de bien, j’ai envie que mes coéquipiers me fassent confiance comme moi j’ai confiance en eux. »
• L’attente est toujours grande autour de vous. Comment vivez-vous cette pression ?
« Je l’ai ressenti surtout au moment où je marquais moins. À ce moment-là, je m’en suis rendu compte. On attend beaucoup de moi. Ça peut être flatteur. C’est dans le sens là que je le prends. Si on attend beaucoup de moi, c’est que je peux donner beaucoup. Je veux rendre au coach la confiance qu’il nous accorde. C’est très important parce qu’on a vraiment un très bon entraîneur au FC Metz. Et il faut en profiter, ce n’est pas comme ça dans tous les clubs. »
« Il est fort »
• Il y a une mobilisation autour de lui ?
« Tout le groupe est derrière lui. Humainement et sportivement, pour moi, c’est le meilleur entraîneur que j’ai eu depuis que je joue au foot. »
• Vous le sentez fragilisé par la mauvaise passe actuelle ?
« Non, pas du tout. Il est fort, il est toujours derrière nous. Je dis ça parce qu’il est avec nous et entièrement avec nous. Et quand il est touché, je le prends aussi pour moi. Je l’ai dit : on est une famille. »
• Metz a réalisé une série de cinq victoires à l’automne pour repartir du bon pied. Est-il encore capable, à dix journées de la fin du championnat, de rééditer un tel parcours ?
« Oui. On a des ressources mentales. On l’a prouvé la saison passée et il faut renouveler ça. En Ligue 2, le mental est une qualité primordiale si on veut s’en sortir. »
Maxime RODHAIN.
Ayari (r)entre à la maison
Il avait déjà été titularisé une fois cette saison en Ligue 2, sur la pelouse de la Beaujoire (20 février, 24 e journée). Il le sera à nouveau aujourd’hui, avec un autre parfum de (re)découverte puisqu’Hamadi Ayari n’a foulé la pelouse de Saint-Symphorien qu’à une seule reprise en 2011-2012. C’était en novembre dernier à l’occasion de la venue de Beauvais en Coupe de France. Le jeune défenseur, âgé de 21 ans, est appelé à faire son retour dans le couloir droit, couloir confié à Bruce Abdoulaye la semaine passée, en raison de la blessure du titulaire habituel, Romain Métanire.
Steimetz à la baguette
Ce changement ne sera pas le seul : hier, l’opposition a, en effet, laissé entrevoir la probable cinquième titularisation de Thierry Steimetz au milieu de terrain. Remplaçant, vendredi dernier, l’ex-Amnévillois aura les commandes en main. Une grosse responsabilité dont il s’était plutôt bien accommodé lors de son dernier passage devant le public messin : en dépit du score final (2-2), sa prestation contre Troyes avait apporté de nombreuses satisfactions côté messin.
Son retour ne profite pas à Sadio Mané : ce dernier peut néanmoins espérer participer à l’affiche contre Le Mans, à condition de ne pas faire les frais du choix qui sera opéré aujourd’hui par son entraîneur à l’heure de coucher le nom des seize éléments sur la feuille de match. Hier, le technicien avait décidé de ne pas trancher et de convoquer l’ensemble des dix-huit participants à l’entraînement ce matin.
Diaz plutôt que Bouby
Pour mettre son calendrier à jour, Metz se présentera dans sa formule habituelle (4-2-3-1), où Kévin Diaz aura une nouvelle occasion de convaincre. Préféré à Pierre Bouby, il sera notamment chargé de l’animation offensive sur le côté gauche, l’autre revenant à Oumar Pouye. Bref, l’équipe qui débutera aujourd’hui sera quasi similaire à celle qui avait « fait 0-0 en seconde période » à Reims, comme l’avait souligné le président Bernard Serin à l’issue de la rencontre.
Face à eux, les Messins trouveront un adversaire manceau privé de son défenseur Khaled Adenon, suspendu. Pour le reste, Denis Zanko peut compter sur l’ensemble de ses troupes. Ce ne sera pas de trop. Le Mans est aujourd’hui relégable.
C. B.
LES STATS
L’anecdote
Aux premières loges. Joël Muller d’un côté du terrain, Dominique D’Onofrio de l’autre : le conseiller du président et son successeur au poste de directeur sportif ont assisté à la mise en place effectuée hier après-midi par Dominique Bijotat et son staff. Façon pour eux, peut-être, de prendre le pouls du collectif messin à l’heure de l’un de ses rendez-vous les plus importants de la saison.
La phrase
Réveil musculaire. « Quand les matches sont rapprochés, il est bien, dans cette situation, d’effectuer un réveil musculaire. On essaye de se mettre dans les meilleures dispositions. On montre ainsi aux joueurs que le staff se bouge et on invite le groupe à en faire de même. » De Dominique Bijotat, qui a décidé, pour la première fois de la saison, de proposer un réveil musculaire, ce matin, à Ludovic Guerriero et ses coéquipiers.
Le chiffre
28. Ou le nombre de buts encaissés depuis le début de saison par Le Mans. Cela permet à la formation sarthoise de se positionner à la troisième place du classement des défenses, soit trois rangs devant le FC Metz. L’équipe de Dominique Bijotat, elle, a encaissé un but de plus que son adversaire du jour (29). Comme quoi bien défendre ne mène pas forcément et toujours à la réussite…
C. B. et M.R.
