Où va le FC Metz ? A Saint-Symphorien : premiers relégables depuis mardi et leur défaite contre Le Mans, les Messins jouent une partie de leur avenir et celui tout entier de leur entraîneur, aujourd’hui, face à Boulogne.
Mathieu Duhamel et les Messins sont virtuellement en National. Il leur reste neuf matches pour revenir à une réalité moins effrayante. PhotoPascal BROCARD Dominique Bijotat survivra-t-il à la rencontre qui oppose son équipe à celle de Boulogne-sur-Mer ? Cette même équipe prolongera-t-elle son bail en Ligue 2 le 17 mai prochain, à l’issue de la dernière journée de championnat ? Les réponses à ces questions tomberont bien assez vite, très vite, même, s’agissant de la première : un treizième échec des Grenats, ce soir, sonnerait la fin prématurée de la collaboration ouverte en juin 2010 entre le technicien et le club de Bernard Serin. Pas la fin de la galère.
Que Dominique Bijotat aille ou non au terme de son contrat, que l’histoire prenne un accent belge ou non (D’Onofrio ?), le FC Metz est condamné à haleter quelque temps encore, jusqu’à ce que la conclusion de sa quatrième saison en Ligue 2 se dessine. Heureusement pour lui, l’idée que celle-ci puisse ne pas être malheureuse a survécu au désastre sportif de ce début d’année 2012. Les chiffres le disent – insensibles à la réalité du terrain et à celle de l’impuissance dégagée par la machine messine –, le maintien en Ligue 2 reste une perspective plausible.
Bravo les chiffres.Leur lueur, chancelante, ne doit cependant pas dissimuler le constat d’un échec sportif déjà entériné, lui : celui de Bernard Serin. En arrivant au pouvoir en juin 2009, invité par Carlo Molinari, l’ancien actionnaire avait fait du retour parmi l’élite son principal objectif. Raté. Passé tout près du bonheur en 2009-2010, Metz a frôlé la catastrophe au terme de la saison suivante, terminant premier non-relégable. Le seul exploit possible, près d’un an plus tard, consisterait à rééditer l’opération.Du flou, surtout et partout
Que les Messins, les joueurs, s’en montrent capables ou pas aura des incidences sur la vie d’une structure qui apparaît aujourd’hui plus que jamais essoufflée. Le maintien limitera les dégâts, la relégation les décuplera. En attendant de découvrir la teneur de la conclusion et de se pencher sur le bilan des uns et des autres, le FC Metz semble déjà parvenu à un tournant de son histoire. Devant lui ? Pas de Grand stade, l’autre projet majeur de Bernard Serin. Mais du flou, surtout et partout.La venue de Boulogne-sur-Mer, son poursuivant direct, aujourd’hui à Saint-Symphorien, n’échappe pas à l’incertitude qui ronge l’horizon ces derniers temps. L’entraînement à huis clos et la mise au vert sous le ciel amnévillois décrétés hier par le staff apparaissent ici comme autant de signes de fébrilité. Celle de Dominique Bijotat s’explique facilement : l’entraîneur avance vers cette soirée de vendredi avec l’épée de Damoclès au-dessus de la tête.En sortant de son attentisme et en adressant un ultimatum à son technicien, avant-hier, au lendemain d’une nouvelle piètre prestation scellée par la défaite contre Le Mans (0-1), Bernard Serin a sans doute voulu agir comme un détonateur sur l’ensemble des forces du vestiaire. Mais après onze matches sans la moindre victoire et à neuf journées de la fin du championnat, n’est-ce pas déjà trop tard ?La réponse doit venir des joueurs. Aujourd’hui. Demain, il sera trop tard, et peut-être pas seulement pour Dominique Bijotat. S’ils venaient à précipiter le départ de leur entraîneur en subissant un nouvel affront, les Messins compliqueraient en effet d’autant plus leur tâche. Et celle de leur futur homme de banc, appelé à faire un miracle.
Cédric BROUT.
Les trois coups de la révolte ?
Entraînement à huis clos, mise au vert et modifications du onze de départ. Aux grands maux, les grands remèdes.
Yéni N’Gbakoto. Photo Pascal BROCARDUn silence pesant s’est abattu, hier après-midi, du côté de Saint-Symphorien. Les crampons se sont tus. La pelouse du stade de l’autoroute ? Désertée. Acte I, ce huis clos voulu par Dominique Bijotat. L’entraîneur messin et son staff ont, en effet, décidé de rompre avec leurs habitudes à la veille d’une rencontre décisive face à Boulogne-sur-Mer. Autant pour l’avenir du technicien lorrain que pour celui du club dans sa globalité, encadrement administratif compris.Entraînement à huis clos du côté de Rombas donc. Ensemble, c’est tout. Afin que Ludovic Guerriero et ses partenaires puissent préparer en toute (relative) sérénité ce rendez-vous crucial. Afin, surtout, que chacun puisse ressentir, percevoir l’urgence de la situation dans le regard et les discours des un et des autres. Afin que l’Enfer ne finisse pas par (re) prendre le dessus…L’acte II, lui, s’est déroulé du côté d’Amnéville où les Messins ont pris leurs quartiers hier, en fin d’après-midi. Les hommes de Dominique Bijotat y passeront toute la journée et ne se rendront au stade que sur les coups de 18h, soit seulement deux heures avant le coup d’envoi. Une mise au vert pour, selon l’entraîneur lorrain, « que le groupe se retrouve ensemble et fasse corps dans ces moments difficiles ». Avec comme « unique objectif la victoire », ce soir contre Boulogne.Avec deux attaquants ?Et pour jouer l’acte III de cette dramaturgie, le metteur en scène a décidé de revoir son casting. « Rien n’est encore tout à fait arrêté, a expliqué hier Dominique Bijotat, mais il devrait y avoir un certain nombre de modifications destinées à amener de la fraîcheur dès le coup d’envoi. » Une redistribution des rôles, dictée par la volonté « de bousculer l’intérieur de chaque tête », mais également par les absences de Ludovic Guerriero (cheville), Oumar Pouye (adducteurs) et Thierry Steimetz (mollet), touchés lors de la dernière sortie du FC Metz à Saint-Symphorien.Une scène que devrait retrouver Bruce Abdoulaye, en lieu et place de Stéphane Besle dans l’axe central. L’expérience et le rôle de leader dans les vestiaires messins de l’international congolais pourraient, en effet, s’avérer des ingrédients importants, sinon indispensables par les temps qui courent. Yéni N’Gbakoto, écarté du groupe à Reims puis remplaçant mardi face au Mans devrait, lui aussi, débuter la rencontre dans le couloir droit, les clés de l’animation offensive revenant au jeune et remuant Sadio Mané, plutôt à l’aise dans ce rôle sur la pelouse rémoise et auteur d’une prestation très satisfaisante face au Mans.Des changements d’hommes, mais aussi, et sûrement, de schéma tactique (4-1-3-2), avec Yohan Bestch comme unique récupérateur. Appelé en renfort, le jeune attaquant ghanéen de dix-neuf ans, Kwame N’Sor, ne devrait pas débuter la rencontre. Andy Delort peut-être. Aux côtés de Mathieu Duhamel ?
J.-S. G.
L’arbitre Olivier Husset. Après quatre années passées en National, Olivier Husset a débuté sur les pelouses de Ligue 2 en 2008. Cette saison, l’arbitre de la Ligue du Centre, 39 ans, a dirigé quinze rencontres dans l’antichambre de l’élite dont trois matches du FC Metz : à Monaco (16 e journée, 0-2), à Angers (18 e journée, 2-0) et à Istres (25 e journée, 1-0). À noter que la couleur préférée de M. Husset semble être le jaune : à l’heure d’aborder la rencontre de ce soir à Saint-Symphorien, ce dernier a déjà distribué la bagatelle de 65 avertissements pour 3 exclusions…
La question Diafra Sakho foulera-t-il la pelouse de Saint-Symphorien ? Non. L’attaquant messin, prêté cet hiver à Boulogne-sur-Mer, a recommencé à courir mais n’est pas suffisamment remis d’une blessure aux adducteurs. Il ne fait partie des joueurs retenus hier par Pascal Plancque, l’entraîneur nordiste. La dernière apparition du Sénégalais remonte au 2 mars, à Bastia.
La phrase « La machine est relancée ». « On voulait rester en vie et cela passait forcément par une victoire. Sans cela, on aurait vraiment été très mal. C’est certainement le match le plus abouti de 2012. Mais il n’est pas question de se relâcher. Maintenant que la machine est relancée, je pense qu’on est capable de battre beaucoup d’équipes. » De Pascal Plancque, l’entraîneur de Boulogne après le succès de son équipe face au Mans (2-0) vendredi dernier et avant la rencontre de ce soir sur la pelouse de Saint-Symphorien.
L’info Boulogne privé de son meilleur buteur. Alexis Allart, auteur de neuf des trente buts de son équipe cette saison, ne sera pas du voyage en Lorraine ce soir. Victime d’une contracture vendredi dernier lors de la victoire boulonnaise face au Mans (2-0, Allart avait d’ailleurs inscrit le premier but), l’attaquant de vingt-cinq ans est forfait.
Le chiffre Bonne action. À l’occasion du match de ce soir, opposant le FC Metz à Boulogne, le club à la Croix de Lorraine s’associe au Secours Populaire Français. 0,50 € sur chaque billet vendu pour cette rencontre seront reversés à l’association caritative.
