Revanchard Albert Cartier ? « Oui, mais si aujourd’hui j’ai une revanche à prendre, c’est sur moi-même. » Photo Pascal BROCARD
C’est avec « une sérénité teintée d’émotion » que le nouvel entraîneur du FC Metz aborde ce nouveau virage de sa carrière. Un retour aux sources qu’il sait « difficile » mais « réalisable ».
Heureux de retrouver le FC Metz ? « Je ne connaissais pas la date de mon retour, mais mon vœu le plus cher était de retrouver Saint-Symphorien. Aujourd’hui, mon vœu est exaucé ! Durant toutes ces années, mon attachement aux couleurs grenat est resté le même. Sans faille. Ce maillot me colle à la peau. Et la relégation en National n’a pas été un frein à mon envie de revenir. J’attendais l’officialisation de ma venue avec impatience et c’est avec une sérénité teintée d’émotion que je veux relever ce nouveau défi. Lors de mon dernier passage à Metz, je n’étais pas parvenu à aller au bout de ma mission. J’arrive aujourd’hui avec passion et optimisme et je ne serai satisfait que lorsque le club aura retrouvé la Ligue 2 dans un premier temps puis l’élite à moyen terme. »
• Vous évoquez votre dernière expérience sur le banc messin qui s’est achevé, en janvier 2002, sur un échec. Revanchard ? « Oui. C’est important de l’être dans la vie. Mais si aujourd’hui j’ai une revanche à prendre, c’est sur moi-même et surtout pas sur les hommes. À Metz, que ce soit comme joueur, adjoint ou entraîneur, j’ai abordé tous les matches avec orgueil et l’envie de gagner. J’aborde donc ce nouveau challenge avec ces mêmes convictions, cette même force. Alors, oui, je suis revanchard, mais dans un seul et unique but : permettre au FC Metz de retrouver le niveau sportif qu’il mérite. »
• La tâche s’annonce tout de même difficile ? « Difficile, mais réalisable. On redémarre un nouveau cycle. Metz doit absolument écrire une nouvelle page de son histoire. La pression existe, je ne vais pas le nier. Mais elle est, à mes yeux, nécessaire dans le football de haut niveau. Elle permet d’avancer. Et le FC Metz doit avancer. Je le répète, toute autre ambition que celle de la remontée immédiate en Ligue 2 est à bannir. »
« Des matches de Coupe »
• Le plus difficile commence ? « Le plus intéressant commence ! Dans les prochains jours, nous allons mettre en place une équipe capable de relever ce défi, fixer les différents objectifs, etc. Sans perdre de temps. L’attente autour du club est énorme. C’est pour cette raison que nous avons besoin de cohésion. J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur des personnes compétentes que je connais très bien. C’est un énorme avantage. Mais cette cohésion exige également le soutien et l’adhésion des joueurs, des pouvoirs publics et, évidemment, des supporters. »
• Avez-vous eu l’occasion de prendre la température du National, un championnat que vous allez également découvrir? « Tout à fait. En novembre dernier, j’ai été sollicité par un club de National et j’ai donc suivi quelques matches. J’ai découvert un championnat très hétéroclite avec des équipes aux caractéristiques très différentes. C’est simple : nous allons principalement disputer de véritables matches de Coupe, notamment à l’extérieur. Sans faire injure à qui que ce soit, Le Poiré-sur-Vie – FC Metz ou Luzenac – FC Metz ressemblent plus à des affiches de Coupe qu’à des matches de championnat. Et pourtant, aujourd’hui, c’est notre réalité. Mais je suis un homme convaincu que tout est possible. La preuve : je suis originaire d’un petit village des Vosges ( Vagney) et je suis allé jusqu’aux portes de l’équipe de France avec finalement peu de qualités. Mais l’envie, la passion, les convictions m’ont toujours accompagné, guidé. Ma mission, aujourd’hui, est de transmettre ces valeurs. »
Né le22 novembre 1960 à Vesoul.
Parcours de joueur (défenseur). AS Vagney, INF Vichy, AS Nancy-Lorraine (de 1980 à 1987), FC Metz (de 1987 à 1995, 251 matches, 9 buts).
Palmarès de joueur. Vainqueur de la Coupe de France avec le FC Metz en 1988. International A’ français.
Son parcours d’entraîneur. FC Metz (entraîneur adjoint, 1996-2000), FC Metz (déc. 2000 à janvier 2002), Gueugnon (2002 à fév. 2004), La Louvière (Belgique, 2004-2005) ; FC Brussels (Belgique, 2005 à jan. 2008), RAEC Mons (jan. 2008 à mai 2008), Tubize AFC (Belgique, 2008-2009), Panthrakikos (Grèce, sept. 2009 à janvier 2010), AS Eupen (septembre 2010 à avril 2011). Titulaire du DEPF.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Retour vers le futur
Albert Cartier revient à Saint-Symphorien. Un terrain qu’il a connu durant sa carrière de joueur, et qu’il a arpenté aussi, plus brièvement, en tant qu’entraîneur du FC Metz, de décembre 2000 à janvier 2002. Photo Pascal BROCARD
Ramener le FC Metz en Ligue 2 dès l’issue de la saison prochaine. Voilà le chantier dont hérite Albert Cartier. A 51 ans le technicien retrouve un banc grenat qu’il avait déjà fréquenté il y a un peu plus de dix ans…
On ne sait pas s’ils se sont serré la main. Mais ils ont assurément dû se croiser, hier après-midi, sous le toit de la maison blanche messine. Carlo Molinari et Albert Cartier s’étaient quittés il y a un peu plus de dix ans, le 20 janvier 2002, sur un constat d’échec retentissant. Et sur une lettre de résiliation de contrat adressée par le président de l’époque à un entraîneur devenu indésirable… L’adieu n’était en fait qu’un au revoir.
Hier, Albert Cartier a une nouvelle fois franchi la porte de Saint-Symphorien. Derrière, un nouveau contrat l’attendait, portant sur deux saisons, et proposé celui-là, par Bernard Serin, le successeur de "Carlo". Le grand pardon à Metz ? Le nouveau président n’a pas tenu à ouvrir les vannes du passé. Bien assez préoccupé par le présent, le dirigeant a fait le choix de son nouvel entraîneur en s’appuyant sur le caractère « d’un homme qui incarne nos valeurs et qui sait quelle place doit occuper le FC Metz dans le football français. Le passé n’entre pas dans mon propos, je suis là pour préparer le futur. »
« Passion et optimisme »
Bienvenue, donc, à Albert Cartier, 51 ans et « un amour sans faille pour le maillot grenat. » Bienvenu, donc, au successeur de Dominique Bijotat. Ce dernier a, sans le vouloir, offert un défi énorme à celui qui occupera désormais le banc messin : « Nous faire remonter en Ligue 2 dès la fin de la saison qui s’annonce. » Le cap a été dicté par la voix présidentielle.
C’est dire la pression qui entoure le retour aux affaires d’Albert Cartier. « J’arrive ici avec passion et optimisme.J’aborde cela avec beaucoup d’humilité, confie pourtant le technicien. La tâche est difficile mais réalisable. J’ai une vraie conviction. Nous allons travailler en cohésion et en concertation avec toutes les parties du club […]. Pour un jour, peut-être retrouver la première division. »
Impossible de douter de la motivation du nouvel entraîneur. Conscient que les traces de son dernier passage à Saint-Symphorien n’ont pas toutes disparu sous l’effet du temps, le voilà engagé sur un chantier d’une ampleur inconnue. Le FC Metz n’avait jamais fréquenté le National. Il le fera sous la conduite d’un technicien dont l’expérience s’est essentiellement construite à l’étranger, en Belgique.
Là-bas, « il a acquis une grosse crédibilité », assure Dominique D’Onofrio. Le directeur sportif est bien placé pour en parler : son propre passé belge l’a amené à rencontrer Albert Cartier à plusieurs reprises. Il n’aura plus besoin de se déplacer pour cela. A compter d’aujourd’hui, les deux hommes sont appelés à œuvrer ensemble pour ramener le FC Metz sur des berges plus conformes à ses ambitions.
Ancien défenseur messin, doté d’une solide carrière parmi l’élite – plus de 400 matches de Première division – Albert Cartier a-t-il les épaules pour remplir sa mission ? Les mois prochains dessineront peu à peu la réponse. De toute façon, le choix ne s’offre pas à lui. Pas plus qu’il ne s’est offert à Bernard Serin. Hier, passé l’heure des présentations, le président l’a reconnu. « Lorsqu’on nomme un entraîneur, l’erreur est interdite. » Mais elle existe parfois. Pas la peine de chercher bien loin pour s’en convaincre.
Notre reportage vidéo
sur http://www.republicain-lorrain.fr
Cédric BROUT.
Betsch a une touche, Steimetz aussi
Thierry Steimetz. Photo Pascal BROCARD
Yohan Betsch a-t-il disputé son dernier match avec le FC Metz le 18 mai face à Tours, à l’heure où les Grenats faisaient leurs adieux à la Ligue 2 ? La réponse ne devrait pas tarder : comme indiqué dans nos colonnes dimanche, le club du président Bernard Serin a en effet reçu une proposition pour son milieu de terrain, sous contrat jusqu’en juin 2013. Hier, le joueur a confirmé l’information apportée quelques jours plus tôt par Dominique D’Onofrio, directeur sportif. « Par correction, je ne vous donnerai pas le nom du club, mais oui, j’ai bel et bien reçu une proposition de contrat. Pour continuer à jouer en Ligue 2. Et j’ai fait part de mon intention de partir à mes dirigeants », explique Yohan Betsch, ving-cinq ans.
Formé à Metz, le joueur avait quitté Saint-Symphorien contraint et forcé en 2008. Il avait alors rebondi du côté de Créteil (2008-2010) puis à Strasbourg (2010-2011), avant de repousser la porte de la maison messine, l’été dernier, fort d’une expérience de trois saisons en National. Un niveau que l’intéressé n’a, très logiquement, pas envie de retrouver. « Avant de revenir à Metz, évoluer en Ligue 2 était mon objectif. Je pense avoir démontré que j’en étais capable, même si je n’ai pas assez joué à mon goût (20 matches, 16 titularisations, 1 but). Je ne dirai rien de plus à ce sujet. Simplement, revenir en National serait pour moi comme un retour en arrière. Maintenant, on va voir avec les dirigeants. Moi, j’ai toujours été "réglo" avec eux. » « Même s’il faisait partie de notre projet pour la saison prochaine, nous allons essayer de trouver une solution susceptible d’arranger les trois parties, le joueur, le club demandeur, et nous » , a d’ores et déjà répondu le directeur sportif.
Steimetz sur le départ
Yohan Betsch n’est pas le seul Messin à avoir été sollicité. Les deux défenseurs Adama Tamboura et Kalidou Koulibaly font aussi l’objet de discussions depuis quelque temps. Tout comme Thierry Steimetz. Pour ce dernier, les choses semblent déjà un peu plus avancées. Hier, à l’heure où le nouvel entraîneur messin faisait sa première apparition devant micros et caméras, Dominique D’Onofrio reconnaissait en effet qu’un club de Première division luxembourgeoise avait manifesté son intérêt pour l’ex-meneur de jeu amnévillois, recruté par le FC Metz lors de la trêve hivernale. « Nous allons essayer de le contenter. »
Steimetz à Dudelange ? La perspective est étonnante lorsqu’on se souvient de l’enthousiasme exprimé par ce joueur de vingt-huit ans à l’heure de ses premiers pas professionnels. Elle l’est un peu moins lorsqu’on observe la façon dont Dominique Bijotat et son staff l’ont utilisé. Doté d’une technique pourtant rarissime dans les vestiaires messins la saison dernière, "Titi" n’aura joué que dix matches en l’espace de cinq mois, alors que ses premières prestations s’étaient révélées prometteuses. Après sa quatrième et dernière titularisation face à Troyes (28 e journée), l’intéressé avait ainsi quasiment disparu de la circulation. Une vraie mise à l’écart que le joueur a mal vécue. Ce qui n’est pas difficile à comprendre.
Proposition pour Delle
Hier, comme prévu, Dominique D’Onofrio et Bernard Serin ont aussi avancé dans le dossier Joris Delle. Le gardien étant actuellement retenu avec l’équipe de France Espoirs, les dirigeants ont traité de l’avenir du gardien avec son père. « Nous lui avons remis une proposition de contrat très intéressante , a indiqué le directeur sportif. Nous voulons l’associer à notre projet. » Un discours qui laisse très peu de place à Oumar Sissoko, l’autre gardien messin, en fin de contrat lui aussi…
C. B.
Patience pour le staff
Le FC Metz a donc son nouvel entraîneur, mais la composition de son staff technique, elle, n’a pas encore été arrêtée. « Elle le sera ultérieurement », a noté le président Bernard Serin. Deux voies sont encore à l’étude. La première résiderait dans un "choix maison", dans lequel José Pinot, entraîneur de la réserve, serait susceptible d’endosser l’habit d’adjoint.Ce dernier avait d’ailleurs été appelé au chevet de l’équipe professionnelle pour le dernier match de championnat, en lieu et place de Dominique Bijotat. Pour cet intérim face à Tours (38 e journée de Ligue 2), Christophe Marichez avait aussi été sollicité. Le deuxième choix ? « Faire appel à quelqu’un de l’extérieur, pour ouvrir l’horizon. » Réponse imminente.
