Après une parenthèse très mitigée en Coupe de France, le FC Metz retrouve la route National. Direction Colmar, le quatrième de la classe, avec l’ambition de retrouver des couleurs loin de Saint-Symphorien.
Deuxième meilleur buteur messin en championnat (5 buts) derrière Diafra Sakho (8), Yéni N’Gbakoto pourrait débuter sur le front de l’attaque, ce soir à Colmar. La mise en place effectuée, hier, par Albert Cartier peut le laisser penser… Photo Anthony PICORÉ
Il aura donc fallu soixante-quatre ans, presque jour pour jour, pour que Messins et Colmariens croisent à nouveau le fer en championnat. Le 29 octobre 1948, les Lorrains s’inclinaient lourdement (5-1) en Alsace pour le compte de la huitième journée de Division 1. Une autre époque…
Tout comme celle, bien que plus récente, ayant vu le FC Metz, alors en Ligue 2, quitter sans gloire la Coupe de France au huitième tour, éliminé par une équipe de Colmar évoluant en CFA (2-2, 4 tab à 2). De ce funeste 13 décembre 2009, il ne reste aujourd’hui qu’un seul rescapé : Thibaut Bourgeois. L’attaquant messin, de retour dans le groupe cette semaine, a d’ailleurs pris, hier en fin d’après-midi, la direction du Haut-Rhin avec ses coéquipiers. Pour un rendez-vous qualifié d’« important » par Albert Cartier. « Actuellement,Colmar est un prétendant crédible au podium, décrypte l’entraîneur lorrain. Nous allons donc rencontrer un concurrent » que ses joueurs pourraient repousser à douze longueurs en cas de succès.
« Il faut que ça change ! »
Mais voilà. Si Grégory Proment et ses partenaires restent intraitables à domicile, il faut remonter au 31 août et un voyage à Quevilly, pour retrouver la trace d’un succès (3-6) loin de Saint-Symphorien. « Tout le monde est d’accord pour reconnaître que cela a assez duré, tranche Albert Cartier. On ne peut évidemment pas se satisfaire de notre bilan actuel à l’extérieur. Mais on sait pourquoi nous avons perdu à Carquefou : c’est le résultat de notre incapacité à bloquer et contrer notre adversaire. On a mis le doigt sur ces lacunes et il faut que ça change ! » En perpétuelle quête d’exigence, le technicien a également décortiqué la dernière prestation de ses joueurs face aux amateurs de Sorcy en Coupe de France. « C’est réducteur de prétendre que seul le résultat compte. S’il n’est pas question de remettre en cause la qualification, j’estime tout de même qu’on ne peut pas se contenter d’une telle prestation. Les joueurs sont bien conscients qu’ils n’ont pas montré grand-chose et qu’ils se sont fait bousculer par une équipe de PH… »
Alors, évidemment, Albert Cartier attend un autre scénario, ce soir au Colmar Stadium, face à une équipe « très rigoureuse, agressive mais qui est aussi capable de rapidement se projeter vers l’avant ». Meilleure défense du championnat (8 buts), la formation alsacienne peine, par contre, à se montrer efficace devant les buts adverses (12 buts). « Oui, mais ils se créent beaucoup d’occasions », nuance Albert Cartier.
Et pour contrarier les plans des coéquipiers du Florangeois Frédéric Marques, l’entraîneur messin a testé différentes formules, hier, lors de la mise en place. L’une d’entre elles menait à la piste Samy Kehly qui aurait dû débuter la rencontre dans le couloir droit. Malheureusement, le milieu de terrain a quitté prématurément ses partenaires après avoir ressenti une douleur au pubis.
Reste que les Messins pourraient se présenter sur la pelouse du Colmar Stadium dans une configuration inédite avec Mayoro N’Doye dans un couloir et Yéni N’Gbakoto aux avant-postes aux côtés de Diafra Sakho. Histoire de changer la décoration extérieure…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Marques : « J’aurais mouillé le maillot »
L’ancien buteur d’Amnéville joue aujourd’hui à Colmar, après un passage à Créteil. Il évoque la venue de Metz avec son franc-parler légendaire.
Frédéric Marques. Photo MAXPPP
Frédéric Marques, comment appréhendez-vous la venue de Metz à Colmar ?
« Je ne suis pas très content. Je serai remplaçant… »
• Pour quelle raison ?
« Choix du coach. J’accepte. »
• Ce match est un petit virage pour Colmar, non ?
« On ne veut pas se laisser distancer. On a préparé ce match toute la semaine parce qu’on veut remonter sur le podium. En plus, le stade sera complet, ce sera la plus grosse affluence de la saison. Normalement, il y aura 4 500 personnes. »
• Pouvez-vous présenter votre nouveau club ?
« Ici, c’est sain, familial. Un petit club qui grandit avec ses moyens. Personne ne se prend pour une star. Nous avons une cohésion de groupe, un collectif qui va de l’avant et je pense qu’on mérite notre place. »
• Vous revendiquez la meilleure défense du championnat également…
« Oui, on ne lâche rien. On est craint pour ça maintenant. Le problème, c’est qu’on ne marque pas beaucoup de buts non plus. On a tendance à croquer un peu parfois. Depuis trois semaines, on fait un travail spécifique d’attaquants pour corriger ça. »
• Pourquoi avez-vous quitté Créteil cet été ?
« J’avais besoin de temps de jeu et Colmar me le proposait. J’ai vécu une bonne expérience la première année à Créteil, avec 10 buts ( en 32 matches), mais le staff a changé et j’ai moins joué. Je ne voulais pas rester. »
• Caressez-vous toujours l’espoir de devenir professionnel ?
« J’ai vingt-sept ans. Beaucoup de joueurs ont signé un contrat pro à cet âge-là. Si ça ne se fait pas, tant pis, je suis déjà content de jouer en National. »
• Metz aurait-il pu vous tenter ?
« Bien sûr. C’est ma région, mais ils ne m’ont jamais appelé. J’aurais aimé porter ce maillot. Je l’aurais mouillé ! »
• D’où votre frustration d’être remplaçant ce soir…
« J’avais pourtant prévenu le coach que ça me tenait à cœur de jouer contre Metz ou contre mon ancien club. Marquer contre Créteil serait de bonne guerre. Je suis un peu revanchard. »
• Vous pouvez aussi entrer en jeu et marquer contre Metz.
« Voilà, exactement. Peut-être qu’ils m’appelleront après...»
Ch. J.
« Cartier, c’est un ouf ! »
Du haut de ses 12 matches de Ligue 1 et de ses 179 en Ligue 2, l’expérimenté milieu de terrain de Colmar, Cédric Liabeuf (passé par Reims, Le Mans, Brest, Guingamp et Vannes), a déjà croisé la route d’Albert Cartier. « Connaissant leur entraîneur, les Messins ne devraient pas lâcher l’affaire en cours de saison. Cartier, c’est un ouf. J’ai fait trois semaines de stage avec lui lorsqu’il s’occupait des joueurs au chômage. Il court plus que tout le monde et, pour celui qui oublie ses affaires, c’est 200 pompes. Ça ne donne pas envie de rester longtemps au chômage… »
La famille Borbiconi dans la peine
Nous apprenons le décès de Mme Sylvie Borbiconi, née Cardi, survenu mardi, à l’âge de 57 ans. Mme Borbiconi était la maman de Christophe et Stéphane Borbiconi, l’ancien joueur du FC Metz. À sa famille, ses proches, la rédaction sportive du Républicain Lorrain présente ses sincères condoléances.
