Jeunechamps: "Le message était casse-toi !"
Deux mois après sa démission, José Jeunechamps "se pose 100.000 questions".
Le 13 novembre 2016, au terme d’une prestation amère de ses Sérésiens, José Jeunechamps avait remis sa démission. Deux mois plus tard, Seraing retrouve Sprimont et il se livre.
José, avec le recul, comment analysez votre départ ?
"Je n’aurais pas dû donner ma démission, ça ne se fait pas. Mais, dans le milieu du foot, je suis différent. Je ne pense pas qu’à moi ou à l’aspect financier. Car j’ai délaissé un contrat intéressant en décidant de partir."
Il faut dire que contre Sprimont, Seraing avait touché le fond !
"Le message envoyé par les joueurs était on ne peut plus clair : ‘casse-toi’ ! Et cela, contre le club du village où je vis depuis 49 ans, c’est compliqué à vivre ! J’étais gêné ! Le message a été confirmé à Virton et par la direction qui n’a jamais dit hors de question concernant ma démission. C’était la bonne décision, Seraing ne fait plus que gagner depuis que je suis parti."
Avez-vous des regrets ?
"Non. Aucun. Si j’avais pensé à mon salaire, je serai resté. Quand je vois certains coaches qui prennent des raclées et qui restent sur le banc après, je ne sais pas comment ils font !"
Vous semblez circonspect par rapport à ce qui s’est dit depuis votre départ ?
"Je ne veux pas rentrer dans ce petit jeu que certains ont adopté. Mais les joueurs et le staff faisaient croire qu’ils adhéraient à fond au projet. Jamais personne n’a dit quoi que ce soit sur la méthode de travail. Puis, j’ai pu apprendre que tout était nul !"
Il y a eu le changement de système, efficace à Virton…
"C’est un peu facile de pointer le seul système non testé. On les a tous essayés, sauf le 3-5-2. J’y avais pensé contre le Beerschot, mais ce club ne jouait qu’avec une pointe."
On vous a aussi étiqueté trop… gueulard. Trop sévère ?
"Je ne suis pas du tout contre le fait de me remettre en cause. Je me pose d’ailleurs 100.000 questions, sans en trouver les réponses, depuis la fin de l’aventure. D’ailleurs, j’ai suivi une formation en management en France la semaine dernière afin de mieux appréhender encore la gestion d’un groupe."
Où situeriez-vous le problème alors ?
"Avec les joueurs pros, je n’ai jamais eu de souci. Que ce soit Dacourt au Standard, Malouda à Metz ou Camara et Swerts à Seraing. Quand un joueur rate 5 fois une passe facile, je ne peux plus lui dire que ce n’est pas grave ! Je suis exigeant, mais si les joueurs sont aussi vite déstabilisés dans le monde amateur, c’est qu’ils ne sont pas prêts à devenir professionnels."
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