Sinon ce débat, on l'a déjà fait cent fois sur ce forum en ayant le temps de poser des arguments donc je n'ai pas le courage de recommencer mais il ne suffit pas de donner des exemples, même nombreux (puisqu'il ne sont finalement qu'une goutte d'eau parmi les nombreux faits de jeux qui amènent des polémiques), je vais quand même rappeler brièvement pourquoi je suis contre la mise en place de l'arbitrage vidéo :
- Je l'ai déjà écrit plus haut, mais le nombre d'actions qui pourraient être tranchées par la vidéo est très limité par rapport aux nombres de décisions arbitrales qui sont contestées dans un match. Je peux donner comme exemple toutes les polémiques autour des cartons distribués ou non distribués lors de Metz-PSG, Toulouse-Metz, etc ... qui font débat même avec les image.
- Cas du hors jeu 1 : Le hors-jeu se juge en 3 dimensions alors que les images sont en 2 dimensions, il faudrait constamment avoir une caméra dans l'axe de la position du dernier défenseur pour pouvoir juger à peu près correctement, voire des caméras situé à la verticale de l'action ... De plus, on peut ajouter la difficulté à définir l'instant exact du départ du ballon, sachant qu'en quelques centièmes de seconde avec des joueurs qui se déplacent dans des directions opposées, il peut avoir facilement des différences de placement de plusieurs dizaines de centimètres.
- Cas du hors-jeu 2 : L'arbitre signale un hors-jeu et arrêt le jeu. Les images montrent qu'il n'y avait pas hors-jeu, comment reprend-on le jeu ? On aura de toute façon, privé une équipe d'une occasion réelle de marquer et il restera une forme une d'injustice flagrante malgré l'usage de la vidéo. On peut alors décider de laisser systématiquement aller au bout pour vérifier a posteriori (enfin jusqu'à un prochain arrêt de jeu donc il peut se passer un bon moment) et donc on augmente significativement le nombre de recours à la vidéo dans un match.
- Le déroulement du jeu spécifique au football n'est pas adapté à l'usage de la vidéo car il peut se passer plusieurs phases allant d'un but à l'autre avant un arrêt de jeu, ce qui fait que la demande de vérification peut intervenir longtemps après l'action qui fait débat et entre temps, on peut même imaginer que d'autres faits de jeu litigieux se sont déroulés. On va passer donc passer beaucoup de temps à décortiquer toutes les images.
- La demande vidéo pourra être utilisée de façon subversive. Imaginons un arrêt de jeu (coup-franc, touche), une équipe désorganisée va pouvoir demander la vidéo pour n'importe quoi seulement pour éviter que l'équipe adverse puisse jouer rapidement et profiter de cette avantage.
- L'aseptisation du football. Ce qui fait toute la force du football, c'est que même lorsqu'un match est médiocre, il suffit d'un but, même pourri, pour faire chavirer de bonheur des milliers de spectateurs (et des millions de téléspectateurs). Là, on aura toute cette émotion, cette spontanéité qui disparaîtra parce que le validation d'un but pourra être soumis à une vérification vidéo.
- L'augmentation du sentiment d'injustice. SI on prend l'exemple des phases de coups de pieds arrêtés près de la surface (coup-francs, corner), presqu'à chacun de ces actions, on peut trouver quelque chose à discuter (tirage de maillot, poussette, ceinturage) et donc en cas de contestation, l'équipe envers qui la décision sera prise se sentira encore plus lésée.
Il est toujours facile de prendre quelques actions par-ci, par-là, en expliquant qu'avec la vidéo des erreurs flagrantes auraient pu être évitées.
Mais on omet souvent tous les complications qu'induiraient sa mise en place.
De plus, comment définit-on le curseur qui fait passer d'une erreur flagrante à une erreur probable ?
Au final, même avec la volonté initiale de l'utiliser avec parcimonie, on sera obligé d'aller de plus en plus vers une utilisation systématique de la vidéo pour tenter de réduire au maximum les polémiques et on finira par dénaturer complètement le football et le vider de tout son intérêt, sans avoir finalement pas réglé grand chose !