BRASSENS, lettres à Toussenot
Une lecture poétique & spectaculaire
http://fr.ulule.com/brassenstoussenot/
a Compagnie "Je Suis Ton Père" présentera dès le 9 janvier 2015 au Guichet Montparnasse (Paris 14ème) son nouveau spectacle intitulé "GEORGES BRASSENS, lettres à Toussenot". Le spectacle se jouera deux fois par semaines durant 3 mois, les vendredi et samedi à 19h, jusqu'au 28 mars 2015.
Il s'agit là de l'adaptation pour "une lecture poétique et spectaculaire" d'une riche correspondance entre Georges Brassens et Roger Toussenot. Le spectacle contiendra également quelques chansons et surtout, des extraits totalement inédits du journal (les "Fragments") de Roger Toussenot, relatant quelques précieux moments passés avec son ami Georges !
Les « Lettres à Toussenot » sont parues la première fois en 2001 en un recueil composé par Janine Marc-Pezet.
En 2001, alors qu’elle prépare l’exposition pour les 20 ans de la disparition du chanteur, Janine Marc-Pézet demande à Agathe Fallet, veuve de l’écrivain, si elle a connaissance d’une œuvre inédite de Brassens à mettre en avant. Celle-ci lui fait alors part de l’existence des lettres à Toussenot…
Elles furent tout d’abord confiées par Roger Toussenot à Pierre Onténiente (le secrétaire de Brassens, dit "Gibraltar") en 1954 "afin d’éclairer plus réellement l’invisibilité d’un grand poète de la révolte et de la mort". Puis, les lettres sont oubliées (sous un meuble !) jusqu’au 24 janvier 1966 lorsque René Fallet, écrivain et ami du chanteur, note dans son journal :
« Georges me confie des lettres écrites par lui à Roger Toussenot entre 1946 et 1951. Beau document sur la misère connue en ces temps à l’impasse Florimond. »
René Fallet est l’ami le plus proche de Brassens. Décrit si souvent comme très pudique et peu enclin aux grandes démonstrations, le fait que Brassens confie ces lettres à Fallet est une immense preuve d’amitié.
De cette riche correspondance ne semblent avoir subsisté que les lettres de Brassens à son ami lyonnais, Roger Toussenot. Ils se sont rencontrés en 1946, quai de Valmy, au siège du journal anarchiste « Le Libertaire ».
Né en 1926 à Lyon, Roger Toussenot est, tout comme Brassens, féru de littérature et plus encore de philosophie. A ce sujet, Emile Miramont (le fameux « Corne d’Aurochs ») dira :
« En matière de philosophie, Roger Toussenot avait tout lu ».
Dès 1948, Toussenot se lance dans l’écriture de ses « Fragments », journal intime et philosophique, dans lequel il laisse libre cours à son esprit critique et au travers duquel on découvre un homme solitaire, tourmenté et passionnant.
Une amitié profonde et sincère naît entre eux : Toussenot le philosophe et Brassens le poète. Ils commencent à s’écrire dès 1946 ; ils ont respectivement 20 et 25 ans.
Toussenot provoque intellectuellement Brassens qui se dit, dans un premier temps, « pas à l’aise dans la convention épistolaire». Une bulle d’intimité et de connivence, d’amitié et de poésie, se crée entre eux.
« Toi, tu es l’ami du meilleur de moi-même », écrit Georges à Roger.
Ils évoquent leurs goûts littéraires, se font découvrir plusieurs auteurs (Gide, Valéry, Prévert, Aragon…) tout en se repaissant de ceux qu’ils ont en commun (Baudelaire, Hugo, Anna de Noailles, Villon…). Leurs philosophies respectives et leurs divergences fleurissent au détour d’un mot, d’un événement, d’un manque.
Dans ses lettres, Brassens confie à Toussenot qu’il souhaite vendre ses chansons « autrement jamais notre plume ne nous fera vivre». Toussenot fait parti de ses premiers lecteurs avec Jeanne, Marcel et Corne d'Aurochs...
En 1952, Patachou lance Brassens sur scène et le succès vient alors rapidement. Leur correspondance, déclinante depuis la fin 1951, s’interrompt définitivement. Brassens n’a plus le temps d’écrire, et Toussenot, selon les propres mots du chanteur dans une lettre à son ami Marcel Renot, devient « terrible ! ». Cependant, nous le savons grâce aux « Fragments » de Toussenot, les deux amis se reverront à plusieurs reprises en 1953 et 1954, le chanteur allant lui rendre visite durant ses tournées ou en revenant de Sète… les copains d’abord !
Roger Toussenot décède à 38 ans, le 31 mai 1964 à Lyon, dans le dénuement le plus total. Georges Brassens paiera les obsèques…
En novembre 1964 paraît « Les Copains d’Abord », 10ème disque de Brassens. On y retrouve la chanson « Les Quat’Z’Arts » : « (...) les vrais enterrements viennent de commencer… »
http://www.youtube.com/watch?v=fp1k6q5LSFI
Le spectacle a reçu le soutien de l'association "AUPRES DE SON ARBRE" et de Pierre Schuller ainsi que celui de Janine Marc-Pezet (auteur du premier recueil des lettres à Toussenot et commissaire de l'exposition de 2001 à Radio-France), de Clémentine Deroudille (commissaire de l'expo "Brassens ou la Liberté" à la Cité de la Musique en 2011 et co-auteur d'un livre du même nom avec Joan Sfar), de Jean-Paul Liégeois (éditeur et auteur du recueil "l'Intégrale Brassens") et enfin celui de Serge Cazzani, neveu et ayant-droit de Georges Brassens.