Le monde du Western

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Cactus
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Re: Le monde du Western

Messagepar Cactus » 11 nov. 2017, 10:01

On a même appelé ça dés western spaghettis ce qui est tout de meme assez péjoratif ...
Limite art cinématographique mineur.

Mais gros succès populaires à l’époque.

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 11 nov. 2017, 10:01

Merci pour l'excellent article dont un des premiers chapitre s'intitule "Diatribe, controverse et palinodie"...

Ceci dit, nos 2 visions ne sont pas forcément contradictoires :
Dans les sixties, commençait à poindre une contre-culture dont le teenager que j'étais pouvait percevoir un écho plus ou moins atténué dans certaines émissions de radio (le Pop-club) ou certains magazines (Actuel, Hara-Kiri) et là, les films de Leone n'étaient pas descendus mais plutôt bien considérés.
Par contre, la critique "officielle" s'en est donnée à coeur joie, mais de moins en moins au fur et à mesure de la sortie des films et après les 2 "Dollars", le Bon la Brute et le Truand a été relativement bien accueilli.

En tout cas, j'en avais suffisamment entendu depuis le 52 (pas de I-phone, d'internet, de réseaux sociaux, je le rappelle !) pour me taper 6 h de train A/R pour aller voir ces films à Paris dans une salle près d'Odéon qui les diffusait quasi non stop.

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Lorange
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Re: Le monde du Western

Messagepar Lorange » 11 nov. 2017, 10:38

6H00 de train pour aller voir un film ?! Wow, la passion !

Je suis un peu plus jeune, je n'ai pas connu cette période du cinéma qui ressemblait un peu à un âge d'or (je me trompe peut-être ?). Mais surtout un vrai plaisir populaire à prix...populaires (je me re-trompe peut-être ?).

Quand on voit le prix de la place aujourd'hui, c'est prohibitif pour une petite famille et si je n'étais pas abonné je passerais mon tour. On fait beaucoup pour inciter le cinéphile à regarder les films depuis son canapé alors que rien ne vaut la salle.

(Finalement peut-être pas mal de points communs entre l'industrie cinématographique et ce qui est devenu "l'industrie footballistique" ?)

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gg67
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Re: Le monde du Western

Messagepar gg67 » 11 nov. 2017, 14:18

Lorange a écrit :6H00 de train pour aller voir un film ?! Wow, la passion !

Je suis un peu plus jeune, je n'ai pas connu cette période du cinéma qui ressemblait un peu à un âge d'or (je me trompe peut-être ?). Mais surtout un vrai plaisir populaire à prix...populaires (je me re-trompe peut-être ?).

Quand on voit le prix de la place aujourd'hui, c'est prohibitif pour une petite famille et si je n'étais pas abonné je passerais mon tour. On fait beaucoup pour inciter le cinéphile à regarder les films depuis son canapé alors que rien ne vaut la salle.

(Finalement peut-être pas mal de points communs entre l'industrie cinématographique et ce qui est devenu "l'industrie footballistique" ?)
4€50 ( abonnement ) sinon 5€ non abonné la place dans mon bled avec une salle nickel (son,ecran,place) et des sièges très confortables !

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 29 nov. 2017, 17:19

Un petit mot sur "She wore a yellow ribbon" (1949) de John Ford qui passe en ce moment sur les chaines cinéma.

Évidemment le titre français est totalement à côté de la plaque, "La charge héroïque", titre plutôt porteur de bruit et de fureur, alors qu'il s'agit plutôt d'une chronique par moment intimiste sur l'armée américaine, particulièrement la cavalerie, qui se situe en 1876, peu après Little Big Horn, la bataille que Custer perdit avec comme corollaire le massacre de toute sa troupe.

C'est probablement le film dans lequel John Wayne est à son meilleur, à mille lieux des characters qu'il jouera trop souvent, celui du héros au courage indéfectible et à la mentalité parfois suspecte, le tout doublé d'une grande g*eule .
D'ailleurs Ford n'avait pas pensé à lui en préparant le film, mais la vision de "Red River" que JW venait de tourner et dans lequel il est excellent l'avait fait changer d'avis : selon la légende, Ford aurait déclaré "I didn't know the big son of a bitch could act!"
Là JW est vraiment Nathan Brittles, un capitaine sur le point de prendre sa retraite et du coup, il s'est volontairement vieilli, déjà en ne mettant pas son célèbre" toupet" qu'il a arboré dès que sa calvitie est devenue apparente.

Tout autour de lui, dans le petit fort paumé aux confins du désert, s'agitent 2 jeunes lieutenants éblouis par la nièce du colonel (on les comprend, c'est la wonderful Joanne Dru), des sous-off pittoresques dont évidemment Victor Mc Lagen (le colosse de "L'homme tranquille" entre autres qui ici reprend son rôle de soiffard bagarreur qui lui sied si bien dans une séquence d'anthologie) et Ben Johnson (cf http://www.forum-fcmetz.com/viewtopic.p ... 22#p277522) en sergent nostalgique de la sécession sudiste, des troopers courageux et dévoués, tout un folklore militaire évidemment idéalisé et néanmoins très touchant - le départ de Brittles, les séquences où il rend dans le cimetière - et non démuni de touches d'humour (le mouchoir de Joanne Dru).

Ceci dit, il y a quelques traits plus réalistes, à commencer par les uniformes, à savoir les longues capotes qui protègent de la pluie et de la poussière et le fait que la cavalerie n'est pas toujours synonyme de chevauchée au galop, mais que très souvent pour reposer leur monture, les cavaliers marchent...
Vous trouverez dans ce film une longue séquence de patrouille avec Monument Valley comme décor, qui est probablement la plus belle jamais tournée, avec ses cadrages fabuleux, ses couleurs (la séquence de l'orage) et les péripéties qui s'y déroulent.

Comme d'hab' quand il tourne à Monument Valley, Ford emploie des Navajos pour figurer les Indiens (ici, Cheyennes, Arapahos), ce qui, rappelons, n'est pas si courant dans les westerns (on se contente souvent d'une perruque, de quelques plumes et de peinture sur des torses nus de figurants qui n'ont pas du tout le morphotype adéquat) et de plus, les indiens ont, dans ce film, des motifs pour se rebeller et enfin, il n'y a que des escarmouches avec très peu de tués (dont 3 "méchants") et aucune bataille finale comme morceau de bravoure, puisque celle-ci est évitée en privant les indiens de leurs montures.

Pour terminer, une explication sur le titre amerloque, le yellow ribbon, c'est le ruban jaune qui se met dans les cheveux une jeune fille qui signale que son cœur est pris et accessoirement le titre de la chanson du générique.

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 01 déc. 2017, 17:01

Ce n’est pas du jamais vu, comme pour les 8 défaites à domicile de notre équipe fétiche, mais du qui devient de plus en rare, 2 westerns, que je n’avais jamais vus et pas non plus entendu parler, viennent de passer sur les chaines cinéma.

En fait, le premier film, « Springfield riffles », est devenu en français « La mission du commandant Lex » et je confondais ce film avec « They came de Cordura » (Ceux de Cordura) avec Gary Cooper qui jouait le rôle d’un officier accusé de lâcheté et je n’avais pas vraiment apprécié ce film.
Du coup, quand je lisais, sur les programmes télé ou grâce à la touche « Info » de ma télécommande, un résumé avec Gary Cooper, officier, lacheté » je pensais que c’était They came de Cordura » et donc je passais mon tour.
Là, faut croire que j’ai été plus attentif et j’ai donc regardé ce western de 1952, avec GC, et tourné juste après « High Noon » (le train sifflera 3 fois) et c’est peu dire que ce dernier film a totalement éclipsé « Springfield riffles », l’un étant considéré comme un film majeur et l’autre comme une honnête série B.

C’est un peu injuste, le metteur en scène, De Toth, le borgne le moins célèbre d’Hollywood, a eu pas mal de moyens, des bons acteurs, un scénario plutôt original et des lieux de tournage sympas.

Revenons sur ces derniers : rien que l’ordinaire, les Alabama Hills qui, comme son nom ne l’indique pas, est situé à 300 km de Hollywood, dans la Sierra Nevada au pied du Mont Whitney, c’était pratique, pas trop loin de Los Angeles et avec des paysages divers, variés et crédibles, il y a au moins 150 westerns qui ont tourné leurs extérieurs là-bas plutôt que de s’embêter à aller tourner au Wyoming, en Utah ou au Colorado.
C’est toujours utilisé, une séquence de Gladiator y a été filmé.

Le scénario ensuite : nous sommes en 1864, dans un petit fort du Colorado et les militaires nordistes ont pour mission d’acheter des chevaux pour approvisionner l’armée de l’Union. Mais les convois de chevaux sont systématiquement interceptés par des gens qui travaillent pour le Sud. GC, le commandant Lex, lors d’un transfert de chevaux, refuse que ses hommes se battent pour défendre le troupeau. Dénoncé par son officier en second, il passe en cour martiale, est dégradé et du coup pour survivre se met lui-même à faire le commerce de chevaux. Parallèlement et en conséquence, son ado de fils, écoeuré par l’attitude de son paternel, fugue pour aller s’engager à l’armée et sa femme vient l’en avertir.
Je n’irai pas plus avant, mais imaginez un gamin teenager, qu’il soit amerloque ou franchouillard, voir GC, une des stars et modèles de l’époque (dans les magazines, dans la vie réelle moins, cf http://www.forum-fcmetz.com/viewtopic.p ... 43#p513443 ) se faire dégrader en public avec cette peinture jaune infamante dans le dos de sa chemise, ça devait faire un choc et donc vous avez un indice de ce qui peut se passer ensuite, d’autant que le titre en vf est explicite.

A propos de titre, les Springfield riffles font leur apparition à la fin du film, parait que, réellement, la nouvelle version de ce fusil sortie à la fin de la guerre de Sécession a bien aidé les Nordistes, en passant d’un modèle avec chargement par le canon à celui par la culasse.

Là-dedans, GC, qui a la cinquantaine, a l’âge du rôle et il est très crédible. Autour de lui du second rôle solide, citons Lon Chaney Jr, le fils de Lon Chaney, le premier et inoubliable monstre de Frankeinstein, ici très bon en voyou violent, bien que l’abus d’alcool et de tabac commencent à marquer son visage (qu’à cela ne tienne, il léguera son corps à la science quand il mourra de cancer et de cirrhose…) et Gunn « Big Boy » Williams toujours excellent dans un petit rôle qu’il affectionne, ici un sergent gouailleur.

Par contre, quand on voit jouer Phyllis Thaxter dans le rôle de la femme de GC, on croirait un commercial de la télé amerloque des fifties, vous savez ceux où une femme est filmée dans sa cuisine au milieu d’ustensiles ménagers tous plus clean les uns que les autres et apporte un whisky au mâle quand il rentre, exténué, du bureau où c’est sa secrétaire qui a fait tout le boulot. De Toth a expliqué que c’est parce que son film a été amputé de plusieurs dizaines de mn et que du coup, le caractère de l’épouse n’a pas pu être développé comme il l’aurait voulu.
Ceci dit, Phyllis Thaxter a enchainé sans discontinuer les rôles d’épouses modèles durant toute sa carrière, carrière qu’elle a terminé dans « Superman » (c’était la mère adoptive de Clark Kent) grâce au fait que son gendre a produit ce film.

En résumé, un bon western, avec ce qu’il faut de péripéties, un minimum d’invraisemblances et même un peu de réflexion quand est évoquée la possibilité pour l’armée d’avoir un service de contre espionnage.

Un dernier pour la route : au générique français, est crédité dans un petit rôle un acteur nommé Fier Parker. En fait, son nom de scène, c’est Fess Parker et il a fait, sous ce nom, une carrière très honorable à Hollywood, notamment dans le rôle de Davy Crockett. Mais en France, son nom a été changé, on se demande bien pourquoi…

Le second film date de 1969, le titre vf m’a quasiment effrayé, « Au paradis à coup de révolver », ca faisait furieusement spaghetti western de série Z fabriqué à la chaine en Espagne, mais non, pas du tout, « Heaven with a gun » est un western américain, avec en plus Glenn Ford en vedette.
Glenn qui ? Me voilà contraint de dire un mot sur cet excellent acteur que peut-être pas beaucoup de monde ici connait. Tiens, avec Phyllis Thaxter , il composait le couple qui avait adopté le petit Superman…

Evidemment , ce n’est pas son rôle le plus célèbre et le problème c’est qu’il n’a pratiquement jamais joué dans des films majeurs, du moins qui ont passé l’épreuve du temps avec fracas,
Mais bon, il a joué dans nombre d’excellents westerns, par exemple http://www.forum-fcmetz.com/viewtopic.p ... 72#p290272 et dans des tas d’autres que je décrypterais peut-être un jour.
Et puis, il a eu une vie bien remplie, figurez vous que ce mec a voulu vraiment faire la 2ème guerre mondiale et qu’il est engagé chez les marines alors que c’était déjà un acteur connu (il n’a pu combattre à cause d’un ulcère), qu’il savait tout faire de ses mains (plomberie, électricité etc., plutôt inhabituel pour une star) et pas que des mains, il a épousé ou vécu avec des femmes magnifiques dont Eleanor Powell et il est resté raisonnable en n’allant pas plus loin que 20 ans de différence d’âge.

Là, en 1969, il a plus de cinquante ans, c’est un ex-pistolero repenti qui vient dans une bourgade où la guerre entre éleveurs de bovins et d’ovidés fait rage ouvrir une église, car il est pasteur, tout en savant se servir de son arme.
Alors va-t-il se mettre sur le même plan que ceux qui veulent la guerre ou va-t-il utilser d’autres méthodes ?

Je vous laisse le découvrir (ou pas), mais bon, c’est un western marqué par son époque, il y a une indienne parfois très déshabillée, une scène sinon détaillée du moins explicite de viol, un éleveur de mouton se fait raser le crane avec le truc qu’on utilise pour couper la laine, un b*rdel avec des filles moches, on voit que les italiens commencent à faire école, mais ce n’est pas vraiment gênant.
Ce qui l’est plus, c’est la direction du film en lui-même, par exemple GF disparait pendant 10 mn de l’a ction, ça peut-être par moment assez mal foutu.

Côté acteur, le violeur, c’est David Carradine, le petit scarabée de la série Kung-Fu et la violée, c’est Barbara Hershey, sa copine du moment avec laquelle il eut un enfant baptisé Free, vraiment un symbole de l’époque.

Bref, le genre de film que tu peux regarder une fois avec plus ou moins de plaisir, mais que on en restera là…

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 18 déc. 2017, 09:50

Hier soir j'ai regardé "le reptile" (There Was a Crooked Man) avec Kirk Douglas et Henry Fonda, à qui la barbe allait très bien.

Western amoral, donc plaisant. Je n'ai aucune anecdote à son sujet, sinon que la fin est à l'avenant.

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Re: Le monde du Western

Messagepar titi_lorraine » 18 déc. 2017, 10:17

DCD a écrit :Hier soir j'ai regardé "le reptile" (There Was a Crooked Man) avec Kirk Douglas et Henry Fonda, à qui la barbe allait très bien.

Western amoral, donc plaisant. Je n'ai aucune anecdote à son sujet, sinon que la fin est à l'avenant.
La fin est à l'avenant... dans l'Arizona ? Je ne connais pas :oops:

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 20 déc. 2017, 14:33

C'est, avant d'être un western, un film de Mankiewicz, un grand metteur en scène qui a abordé tous les genres et donc le western avec ce film.

Perso, "L'aventure de Madame Muir" et "Chaînes conjugales" font partie de mes films préférés. J'irai jusqu'à dire que le discours que tient Kirk Douglas dans ce dernier film, sur la publicité et le métier d'enseignant m'a profondément marqué quand j'ai vu ce film ado

Et je confirme, amoral et plaisant...

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 27 mai 2019, 12:00

Palinodie a écrit : Excellente actrice, cette Felicia Farr, elle fera se pâmer plusieurs critiques lors de sa performance dans un autre western, « 3h10 pour Yuma » (1957) et puis après avoir rencontré Jack Lemmon et avoir tourné « kiss me, stupid » (1964) de Billy Wilder, LE director préféré de Jack Lemmon, elle mettra, comme pratiquement toutes les actrices en ce temps là sa carrière au cinoche en veilleuse pour jouer son rôle d’housewive.
« 3h10 pour Yuma » vaut-il le coup ou mieux vaut-il ne pas s'y attarder ?


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