Le monde du Western

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 19 mars 2012, 10:23

DominoCrew57 a écrit :
Palinodie a écrit :Aujourd’hui, on évoque « Tall man riding » ( la furieuse chevauchée en vf soit une traduction quasi mot à mot…), un film de 1955 de Lesley Selander.
??? :-X ayant parler un peu anglais ces dernières années, je pense plutôt que "The Furious Riding" serait la traduction mot à mot ...

"Tall man riding" voudrait plutot se traduire comme la chevauchée du grand homme ...
C'était évidemment une forme d'humour, et le sujet des "traductions" de titre a été évoqué régulièrement ici, et notamment dans la première page de ce topic, avec un excellent post de Hooper.

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Re: Le monde du Western

Messagepar DominoCrew57 » 19 mars 2012, 10:52

Palinodie a écrit :
DominoCrew57 a écrit :
??? :-X ayant parler un peu anglais ces dernières années, je pense plutôt que "The Furious Riding" serait la traduction mot à mot ...

"Tall man riding" voudrait plutot se traduire comme la chevauchée du grand homme ...
C'était évidemment une forme d'humour, et le sujet des "traductions" de titre a été évoqué régulièrement ici, et notamment dans la première page de ce topic, avec un excellent post de Hooper.
C'est vrai et j'avais bien compris. Et puis tu avais bien précisé "Quasi" ... mais c'était aussi pour les gens qui ne parlent pas anglais que j'ai voulu "corriger"

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 20 mars 2012, 18:08

Comme souvent, les westerns vont par série, après plusieurs John Wayne, nous voici en plein Randolph Scott, puisque c’est de « Westbound » (le courrier de l’or), qu’il va être question, un des 7 films avec le duo Bud Boetticher(réalisateur)/Randolph Scott (en tête d’affiche).

D’ailleurs, dans le générique, apparaît, sitôt après le logo Warner, le nom en énormes caractères de RS, accolé à celui de Virginia Mayo qui serait donc la co-star ce cette production de 1959.
En fait Virginia Mayo n’apparaît que très peu dans son rôle d’ex- de RS, mais celle qui crève l’écran, à la fois par son éclat et par l’importance de son character dans le film, c’est Karen Steele.
Voilà encore une actrice méconnue, totalement oubliée et pourtant…

Vous n’êtes pas prêts d’oublier le premier plan où elle apparaît et pourtant à priori la posture n’a rien de sexy : Karen Steele est en train de labourer un champ avec une charrue tirée par 2 chevaux, oui, mais voilà, elle est revêtue d’un jean hyper-moulant et d’une chemise trempée de sueur qui lui colle à la peau, ajoutez à cela une ceinture lui affine encore plus la taille si c’est possible et une paire d’obus qui font craindre pour la pérennité de sa chemise et vous comprendrez le choc visuel qui vous saisit, d’autant que quand la caméra s’approche (et que vous avez réussi à lever un peu la tête), vous contemplez un minois tout ce qu’il y a de plus attrayant, rehaussé par 2 magnifiques yeux bleux.
Bref, on a fait tout un plat sur l’apparition à l’écran de Sylvana Mangano dans « Riz amer » ou d’Ursula Andress dans « James Bond contre le docteur No » (là, je sens que Google Images va servir…), mais franchement cette scène avec Karen Steele, c’est du même tonneau, plutôt du même calibre !

D’ailleurs RS (enfin son personnage) ne s’y trompe pas, dès que la charmante passe du statut de jeune épousée à celui de veuve éplorée, il renvoie par la première diligence son ex- (Virgina Mayo donc) le plus loin possible vers l’Est et on pressent bien, dans la scène finale, que RS, même s’il part au galop vers de nouvelles aventures, va revenir rapidement la consoler et que par ailleurs elle n’attend que çà…

Ben alors, pourquoi Virgina Mayo émarge t-elle comme co-star du film alors que son rôle est secondaire ?

Et bien, p’tit gars, c’eût été une énigme pour moi aussi, si, par le plus grand des hasards, n’avait pas succédé à ce film, diffusé hier soir sur TCM, une interview de Frank Capra, un des plus grands directors de tous les temps.

Je ne vois vraiment pas le rapport.

Ca ne m’étonne guère ! Figure toi que FC, par ailleurs affublé d’un physique de coiffeur italo-américain , nous a confié que dans les années 50 aux States, les antennes télé ont fleuri sur tous les toits, du coup le cinéma a commencé à perdre des spectateurs, c’est devenu plus risqué de produire un film, aussi les banques, qui prêtaient de l’argent, ont exigé des acteurs stars pour être certaines de rentabiliser le film, or poursuit Capra, «cela a entraîné une hausse vertigineuse des cachets des stars » et, conclut-il « quand les acteurs sont payés 10 fois plus que les réalisateurs, au bout d’un moment, les acteurs en viennent à penser que ce sont eux les plus importants » et ils commencent à intervenir dans la réalisation, ce qu’entre parenthèses, Capra a toujours refusé et du coup, il a arrêté sa carrière dès 1961.

Tout ce qui précède explique la présence de Mayo au générique, il fallait une actrice connue et VM l’était, même si elle aussi a plus tourné de films B que de grands succès.
Ca explique aussi (et ce n’est pas valable uniquement pour Westbound) le fait de la faiblesse du jeu des acteurs qui jouent des seconds rôles, la star number one, ici RS, n’avait pas intérêt à ce qu’on engage des acteurs qui pourraient lui disputer la vedette, d’où, sans doute, la présence de Michaël Dante, très fade dans le rôle de ce soldat nordiste manchot (on est en pleine guerre de Secession) et époux de Karen Steele qui devient l’associé de RS dans le film, Michaël Dante, un ex-joueur de base-ball dans une ligue mineure qui a surtout joué dans des séries télé ou alors tout le pognon passant dans le salaire des stars, ne restaient plus qu’ à engager des obscurs.
Ceci dit, Michaël Dante a quand même eu quelques compensations, quand, par exemple, pour les besoins du rôle, Karen Steele le presse dans ses bras, puisque l’inverse n’est plus possible…

Si on consulte la Toile, il apparait que Westbound est le plus faible des 7 films de Boetticher/Scott, et pourtant le début du film est littéralement scotchant : ça commence par une scène très courte dans laquelle en 2 temps 3 mouvements, l’intrigue est posée : RS, valeureux officier nordiste et ex-dirigeant de Overland stagecoach line, est renvoyé dans l’Ouest (d’où Westbound), exactement à Julesburg (Colorado) à pour mettre en place un circuit de diligence afin de convoyer l’or nécessaire (d’où le courrier de l’or) à la poursuite de la guerre (nous sommes en 1863) de la Californie vers l’Union. En chemin, il rencontre un soldat démobilisé et donc manchot qui regagne Julesburg pour retrouver sa femme et tout de suite, on voit bien les difficultés auxquelles RS va être confronté : le relais de diligence, situé non loin de Julesburg, est tenu par un partisan du Sud et à l’arrivée à Julesburg, après donc avoir déposé le soldat (cf scène de la charrue…), RS constate que la ville déteste les Yankees.

C’est effectivement après que ça se gâte, l’intrigue va se focaliser sur la rivalité avec l’ancien associé de RS qui est un sudiste qui plus est marié à l’ex de RS, RS qui se retrouve seul ou presque(le manchot et sa femme) contre une bande dirigée par un homme de main impitoyable joué par Michaël Pate, d’habitude spécialisé dans le rôle de Native American (le politiquement correct de damné peaux-rouge) à cause de son teint mat.

Donc vont se succéder des évènements très prévisibles, une escalade de la violence, ça commence par des baffes et on finit par une diligence qui s’écrase au fond d’un ravin, une diligence avec, entre autres comme passager, une petite fille blonde avec des rubans dans les cheveux, en passant par le meurtre du manchot.

Mais bon, comparativement à Tall man riding (la précédente chronique), c’est largement regardable, Karen Steele, mais pas que, certaines scènes sont remarquables, d’abord pour l’utilisation des décors naturels, les mêmes que ceux de Tall man riding pourtant, enfin situés dans la même région (exactement dans le Warner Ranch situé dans une région de collines tout près de LA), mais utilisés par un metteur en scène, un vrai, Boetticher.
C’est vrai, que de toute façon, après Tall man riding, tout est regardable…

Un petit mot sur Randolph Scott, quasiment sexagénaire au moment du tournage : eh bien, figurez vous qu’il a plutôt bonne mine, il joue relax, détendu, bref il est plus crédible que dans le film précédent et , la vache, qu’est ce qu’on aurait voulu être à sa place…

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 21 mars 2012, 12:10

Un blog que je viens de découvrir aujourd'hui et qui est bien documenté, même si je ne partage pas toutes les idées de son auteur : http://wild-wild-western.over-blog.com/ ... 38324.html

Du coup, vous pourrez faire votre propre opinion sur le physique de Mlle Steele...

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 23 mars 2012, 16:50

Pour changer, un western récent, de 2011, des frères Cohen, "True Grit", diffusé en ce moment sur Canal.

Récent, mais un remake de "100 dollars pour un shériff" (1969) de Henry Hattaway, adaptation d'un roman de Charles Portis qui venait de sortir l'année précédente.

Pour autant que je me rappelle, dans ce dernier film, John Wayne en faisait des tonnes dans le rôle du shériff Rooster (le coq...) Cogburn et je n'ai aucun souvenir de la gamine, à part la scène avec les serpents, ni même qu'il y avait un Texas Ranger dans l'histoire.

OK, mais quelle histoire, quelle gamine, quel Texas Ranger ?

C'est tout simple, en Arkansas, vers 1880, une ado de 14 ans, dont le père a été assassiné, engage pour 100 $ un shériff en vue de retrouver le meurtrier qui s'est enfui dans une réserve indienne. Se joint à eux un Texas Ranger, qui, lui, veut ramener l'assassin au Texas où il est également recherché. Le film raconte donc l'engagement du shériff (avec une scène dans un tribunal qui veut son pesant de cacahouètes, comme la première rencontre dans les chiottes...) puis la chasse à l'homme pleine de péripéties (dont la chute de la gamine dans un trou rempli de serpents) qui s'ensuit.

La version de 2011 est plus noire que celle de 1969, mais à mon sens plus réussie, plus "crédible", à commencer par le personnage de Mattie, l'orpheline, (Hailee Steinfeld qui a vraiment l'âge du rôle) à qui on a donné des répliques qui tuent vraiment, raccord avec sa personnalité très forte, très souvent au delà de la limite de l'insolence, que ce soit dans ses relations avec le shériff, le Ranger, les commercants (scène hilarante de négociation et de marchandage) et même avec les truands.

Le ranger, Laboeuf (!), est interprété par un Matt Damon quasiment méconnaissable et qui est formidable dans ce character de policier texan, très texan même, dont Mattie et Rooster se moquent tour à tour.

Et puis Rooster en 2011, c'est Jeff Bridge, l'inoubliable Dude (Big Lebowski), qui s'est affublé d'un bandeau sur l'oeil puisque Rooster est borgne et qui joue à merveille ce vieux shériff alcoolo mais néanmoins toujours d'attaque.

Apparemment, il faut absolument éviter la vf car la traduction ne rend que très peu l'humour, l'insolence et la vigueur des dialogues originaux (voir http://www.imdb.com/title/tt1403865/quotes) et toujours apparemment (moi, j'ai regardé en VO) le doublage des voix, c'est pas tout à fait çà !

De plus, 1880, c'est 15 ans après la guerre de Secession et il en reste des traces puisque ça se passe en Arkansas, un état tampon entre les 2 camps qui a connu les bandes para-militaires genre Quantrill et tout cela est évoqué dans le film et explique la dernière réplique de Mattie envers Frank James (oui, le frère de Jessie) : Keep your seat, trash !

Bref, ne loupez pas ce film, p't'e que si quelqu'un a Canal, il va pouvoir donner son avis, il y a encore plein de choses à dire/écrire...

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 28 mars 2012, 23:32

Semaine western, puisque ce ne sont pas moins de 5 films que j'ai vus en 5 jours, un quasi chef d'oeuvre "Fureur Apache", une curiosité avec Marlene Dietrich "Femme ou démon, une antiquité, "La piste des géants, un John Wayne classique "Chisum" et enfin, last but not the least, enfin si the least, "Sur le territoire des Comanches", le nanar de la semaine et tiens je vais commencer par celui-là, je chroniquerai les autres si Dieu me prête vie et que j'ai un peu de temps pour faire des copier/coller...

Donc "Commanche Territory" est un film de 1950 qui commence le plus classiquement du monde : un cavalier circule au milieu de ce décor magnifique que constitue l'Arizona, vous savez ces montagnes quasi oranges, sur ce fond de musique typique de ce genre de film, mais on distingue come un battement de tambour lent, mais lancinant. Du coup, pas de surprise, les Comanches du titre sont là aux aguets et commencent une course éfrénée après le cavalier qui se révèle un white man tout ce qu'il y a de plus inconnu pour moi.
Il ne s'agit d'aucun acteur connu, mais d'un type qui serait un croisement entre Stephane Bern et Bayrou, mais avec les cheveux plaqués sur le crane et peignés en arrière !
Renseignement pris, il s'agit d'un certain Macdonald Carey, dont le charisme va avoir du mal à passer la rampe en ce qui me concerne et qui a fait une petite carrière aux States, notamment en tenant jusqu'à sa mort un rôle récurrent dans Days of our lives on the TV.
Dans un premier temps, il se tire d'affaire grâce à un autre white man et à une ruse dérisoire mais qui fonctionne, il fait le tour d'un buisson d'arbustes, ce qui suffit pour semer les fiers guerriers.
Dans un premier temps seulement, puisque les Comanches, d'autres sans doute, puisque ceux là sont à pied, surgissent de nulle part et après une bataille épique capturent celui qui va devenir notre héros et l'autre blanc à qui il vient d'extraire une balle grâce à son couteau, oui, parce que c'est Jim Bowie.
Le père de David ?
Pas du tout, Jim Bowie, c'est un american hero, du même calibre que Davy Crockett, d'ailleurs ils sont morts en même temps à Alamo, ce qui entre parenthèses situe l'action de ce film vers 1820, en fait un aventurier qui a trafiqué un peu partout et n'importe quoi, à commencer par des esclaves, et qui avait un certain sens des affaires, vu la façon dont est encore connu aujourd'hui le couteau Bowie.

C'est clair dès le départ, on ne va pas chercher un semblant de vraisemblance dans l'histoire, le but à l'époque était de fabriquer un produit et de le vendre, pas de raconter un morceau de l'histoire des States, il faut un personnage, c'est Bowie, on va donc lui inventer une histoire aux petits oignons, enfin presque, je vous laisse juge...
Après ce premeir épisode, voilà Bowie et l'autre bonhomme attaché au poteau de torture, coup de bol, Quisima, le big Chief Ccommanche passe par là et après que Bowie lui ai tenu un discours vachement agressif et crédible (par exemple "This is Quisima who gave one hand in friendship to his white brothers while the other hand held a knife") quand on connait la réalité historique, Quisima le délivre de suite avec le fameux couteau dont il remarque la qualité et illico voilà Bowie qui transforme le camp indien en mini-fonderie et fabrique du couteau à tire-larigot, en n'omettant pas de faire faire le plus gros du boulot par les natives, sans doute un rste de son passé d'esclavagiste.
Là déjà, sur ton canapé, tu es prêt à zapper pour constater l'ampleur de la défaite marseillaise, mais un sursaut de conscience te dicte de continuer, parce que se pose une question, jusqu'où les scénaristes vont-ils aller ?

Au fait, j'ai oublié de présenter l'autre personnage, c'est l'envoyé de Mister President et il est chargé de donner aux indiens une prolongation du traité qui unit les 2 parties, mais quelqu'un l'a attaqué et blessé, plus grave volé le traité, qui, il ne sait pas, mais il se rappelle d'un parfum, lequel, pas moyen de s'en rappeler comme çà, mais il est certain que si un jour, il renifle la même senteur, il la reconnaitra.
Voler le traité, c'est pas grave, répond Bowie, le President enverra une copie, ah non, ça colle pas, ces traités, c'est un peu comme le mercato, il y a une date limite, s'il n'est pas resigné tel jour à minuit, l'accord sera caduque et du coup, plein de gens vont vouloir s'installer sur le territoire des Comanches.
M*rde, ça fait pas l'affaire de Bowie, justement lui, il est venu pour exploiter les mines d'argent des Comanches, attention pas uniquement que pour lui, mais l'avenir du pays est en jeu, on manque de métal précieux, alors tous ces mecs qui risquent de venir en territoire indien, ça va pas être bon pour le business.

Bref, faut retrouver le traité, les 2 complices se séparent pour ne pas attirer l'attention dans la ville voisine, ça marche à mort, puisque Bowie interrompt une course de garçonne de café qui réunit tout le bled et l'autre pingouin renifle à tout va tous les gens qu'il rencontre.

Une course de garçonne de café ?

Je ne sais pas comment intituler çà, ya une fille, elle monte à cheval, on lui file un plateau avec 2 chopes de bière, elle pique des deux (ça veut dire elle démarre à fond la caisse), va jusqu'au bout de la main street qui doit faire pas loin de 123 m de long, fait demi-tour, revient (toujours à fond), descend de cheval et c'est là que Bowie la renverse, alors qu'elle allait réussir son pari.

Mais quel pari ?

T'es bouché ou quoi ? Revenir avec les chopes intactes et pas culbutées, tous les gens du bled sont réunis là, ça doit être l'attraction annuelle, dis toi bien que TF1 n'existait pas en ce temps là.

C'est la première rencontre entre Bowie et l'actrice principale du film jouée par Maureen O'Hara, on en a déjà parlé plus haut dans le topic, cette actrice rousse flamboyante, aux yeux verts, spécialiste des personnages soupe-au lait, qui va se rappeler qu'elle a été aussi chanteuse, puisqu'elle va interpréter une chanson dans son saloon, parce que elle et son frère possèdent le saloon (forcément une bagarre générale avec les danseuses qui continuent, imperturbables, de montrer leur culotte) et la banque, ce qui fait qu'elle va refuser à Bowie de lui échanger de l'argent (contre un chèque) dans chacun de ces 2 établissements.

Mais c'est cousu de fil blanc, seul un aveugle ne verrait pas qu'elle va succomber à son charme (rappelle toi, Bern et Bayrou...), on pressent également que le frère n'est pas aussi franc du collier qu'il n'y parait et devine de qui est le parfum ?

Evidemment, Maureen va vite basculer du côté du bien, elle va aider le héros pour qu'il y ait un happy end, j'abrège, c'est déjà pas terrible à regarder, alors à raconter...

Ah si un truc à relater : la bataille finale. Comme dans x westerns, il ya une bataille finale entre les indiens de prime abord désarmés (à part les arcs et les couteaux Bowie) et les méchants blancs qui veulent les chasser de leurs terres ancestrales . Auparavant, on aura appris un mot de comanche, le chef prononce un truc du genre "Ignotii" et figure-toi que ça signifie "les femmes et les enfants, vous prenez vos affaires et vous allez vous cacher dans la montagne », c’est super ramassé comme langue.
Ensuite les white men attaquent avec des fusils, les indiens se planquent derrière des buissons certainement imperméables aux balles, puisque pas un n’est touché (par contre, leurs flèches font mouche à tout coup), pris d’un doute, le chef indien demande à ses guerriers d’attaquer un par un avec une lance les assaillants, là ils sont tous dégommés, conclusion, les buissons ça protège quand même bien !
Après Maureen intervient, Bowie poursuit le frangin, chute dans un ravin et baiser final, tu m’en veux pas, j’ai sauté plein de passage, c’était le 5ème western de la semaine !

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 11 avr. 2012, 12:37

Dis donc, j'ai pris du retard dans mes livraisons, va falloir mettre les bouchées doubles en expédiant les films vus il y a bientôt 2 semaines :

Commencons par le plus facile à chroniquer, "Chisum" de Andrew Mc Lagern (1970). Si vous avez parcouru ce topic, vous devez donc savoir que si c'est Andrew Mc Lagern le director, forcément John Wayne n'est pas loin et en effet la machine tourne à plein régime, avec tous les acteur habituels dont JW aime s'entourer.
JW, c'est évidemment Chisum, un de ces types qui ont contribué à la légende de l'Ouest : si on en croit le film, Chisum est un self made man quasi parfait, vous connaissez l'histoire, il arrive à 20 ans dans un coin paumé (en l'occurrence le Nouveau-Mexique) avec juste son baluchon, et puis après avoir combattu les indiens, les mexicains etc., 30 ans plus tard, ses troupeaux paturent sur la moitié de l'état.
Là déboule un homme d'affiaires forcément véreux qui cherche à lui piquer ses terres, en éliminant d'abord tous les plus petits propriétaires, puis ensuite les associés de Chisum et finalement engage une bande de tueurs pour arriver à ses fins, bien sûr, il a pris la précaution d'acheter le shériff, heureusement, grâce à sa droiture et sa loyauté qui lui assure le concours de beaucoup de monde, y compris de l'aide d'un personnage douteux comme Billy the Kid, Chisum va gagner la partie et reprendre sa place favorite, celle qui consiste à regarder/surveiller, sur une hauteur, à cheval, immobile pendant des plombes, les pauvres types qui triment sur son domaine.

En fait, ce film retrace un épisode véridique de l'Ouest américain, la guerre du comté de Lincoln (1878) qui a opposé 2 clans qui voulaient avoir le monopole du commerce en général, d'un côté Chisum et ses potes qui veulent ouvrir un magasin, de l'autre 2 businessman Murphy et Dolan qui ne veulent aucune concurrence.
Un truc typique capitaliste quoi, difficile de distinguer les bons et les méchants au départ, mais l'histoire (ou la légende) a choisi, Chisum est définitivement du côté des good guys.
Après d'autres personnages qui ont réellement existé déboulent, Billy the Kid, dans ce film, plutôt un type un peu entier, qui n'a pas supporté que son patron soit assassiné, Pat Garret, dans le rôle du mec qui passe là par hasard et qui va se mettre au service de Chisum, un avocat qui va passer d'un camp à l'autre (dans le film, c'est parce qu'il est honnête...), apparement tous les américains connaissent ces types et JW nous en donne une version euh très enjolivée.

Si vous voulez un truc un peu plus, sinon réaliste, du moins polémique, regardez plutôt "Pat Garrett et Billy the Kid" de Peckinpah (la version longue), vous aurez une vision un peu moins rose bonbon de la guerre du comté de Lincoln, même si dans "Chisum" figurent tous les ingrédients habituels, par exemple la bagarre finale qui "reproduit" la "Lincoln battle".

A signaler une actrice insipide dans le rôle de la nièce de Chisum (elle fait partie aussi de la légende et a droit à sa statue à côté du grand homme) et la beautiful Lynda Day dans un petit rôle, Lynda Day qui a été une des actrices de la série Mission impossible pendnat 1 ou 2 saisons et dont j'avais beaucoup regretté le départ...

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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 30 mai 2012, 12:20

Faut reconnaitre que je commence à me lasser de rédiger quelques notes sur les westerns que je continue de regarder, histoire de rentabiliser mon abonnement Canal, j'en ai d'ailleurs revu des excellents, "Red River" ou "She Wore a yellow ribbon" ("la charge héroïque"...), les 2 de John Ford, avec la sublissime Joanne Dru, mais là, ce mardi soir sur Classic, y avait du lourd, du très lourd !

Soyons honnêtes, à 20h40, quand ça commençait, on était à 5/2 pour Razzano dans le 3ème set, du coup, j'ai zappé (tout en maudissant intérieurement Eva Asderaki )entre la 3 et la 106 pendant un bon moment, les 20 à 25 secondes entre les échanges étant largement respectés, mais bon, je ne crois pas avoir loupé quelque chose d'essentiel dans l'intrigue du film.

P*tain, mais quel film ?

Hé ben, "The Deadly Trackers" soit "le shérif ne pardonne jamais" en Vf

Tu vas quand même pas nous refiler un vulgaire western spaghetti, c'est trop facile !

Mieux que ça, un western US, tourné au Mexique comme ceux du grand Peckinpah, avec des acteurs US, dont une star de l'époque, Richard Harris.

Tu parles de quelle époque ?

De 1973, justement la pleine période du spaghetti et du coup un obscur metteur en scène, plutôt spécialisé dans les séries télévisées a été chargé de faire un truc mieux que les Ritals et c'est vrai que sur un certain plan, ça va plus loin.

Oui, mais où ?

Tu vois l'avertissement situé à la toute fin du générique comme quoi, jamais au grand jamais un animal n'a été le moins du moins maltraité dans ce film, même si tu as vu 55 canassons se fracasser les naseaux dans la poussière et ici en l'occurrence un scorpion écrasé sous une botte.

Oui, oui, et alors ?

Et bien, à part les animaux tout le reste a été maltraité et ce dans les moindres détails à commencer par le générique du début, là, c'est sûr, on n'avait plus fait ça depuis le début du muet, un générique composé d'une image figée avec le son (et les sous-titres) qui lui fonctionne, un peu comme quand comme tu as des microcoupures de faisceau lors d’ un match de tennis, que des images figées et b*rdel où est la balle ?Pour le générique de fin, on a eu l'idée astucieuse d'employer un lettrage rouge vif totalement éblouissant et impossible à décrypter.

Et entre les 2, ya quelque chose quand même ?

C'est assez simple, une bande d'affreux attaque une banque dans une petite ville, face à la résistance des autochtones, le chef prend un gosse en otage, tout le monde arrive à s’enfuir, laissant sur le carreau une femme et son gosse, cad toute la famille du sheriff, qui va se mettre en chasse pour tuer, plutôt exécuter un à un les outlaws et en dernier of course le chef infâme.

Dit comme çà, c'est juste de l’habituel, ya des tas de westerns réputés classiques dont tu nous rabats les oreilles à longueur de posts qui n'ont pas fait mieux.


Sans doute, mais il n'y avait pas Richard Harris laissé totalement libre de faire ce qu'il veut.

Moi, tu sais, Richard Harris...

C'était tout de même un acteur reconnu dans les seventies, il a même joué dans un western innovant pour l'époque (et qui a terriblement mal vieilli) "Un homme nommé Cheval", mais là, il joue comme...

Comme ?

Marlon Brando, mais en pire, cad environ 17 fois plus maniéré, en plus avec le look du début des seventies, tout le monde a les cheveux longs, mais bon, ça ne va pas à tout le monde…

Et les autres acteurs ?

Rod Taylor, le jeune premier des « Oiseaux » de Hitchcock, mais avec 10 ans de plus, Neville Brand, un habitué des rôles de désaxé (là, il porte un bout de rail en guise de prothèse à une main…), Al Lettieri aperçu dans « the Godfather », rien que du second couteau.

Tu affirmes que tout est naze, mais je ne vois pas là-dedans…

Tu ne vois jamais rien de toute façon. Effectivement, si on en était resté là, rien de bien dramatique, sauf que, on est en 1973, il n’est pas question de faire un produit de pure consommation, on va introduire là-dedans un peu de réflexion, s’agit de faire réfléchir le public.

Réfléchir, mais sur quoi ?

Sur le thème de la vengeance, c’est pas bien, la vengeance, le paisible sheriff du départ devient aussi sauvage et inhumain que le chef des bandits et puis tiens, on va parler justice, elle est pas juste, la justice, si t’as pas un témoin de vivant, tu es obligé de relâcher le coupable, le tout souligné à grand renfort de grimaces, de mimiques et d’yeux levés au ciel de Richard Harris, bref on sent bien la ligne de conduite du scénario, on la sent même de loin, on pourrait même affirmer qu’elle pue un peu.
Inversement, il y a un black dans l’histoire, alors que c’est également un criminel de la pire espèce, on s’attache à le rendre victime d’un certain racisme, voire même sympa, en 73, quand t’as les cheveux longs, un brother, c’est forcément un pote.

La vache, tu t’emballes là !

Et c’est pas tout, le scénariste s’est cru obligé d’ajouter une petite touche non pas personnelle, puisqu’elle est directement empruntée à Jules Verne en introduisant un épisode dans lequel Richard Harris simule d’être aveugle, tel Michel Strogoff, alors là, je te laisse imaginer la tête qui dodeline, les quinquets dans le vague, sans oublier les effets visuels, puisqu’en 1973, on appréciait particulièrement les filtres divers, les ralentis et les zooms, là, c’est un festival, et puis la caméra est tenue à l’épaule, monsieur, ça fait un peu beaucoup comme quand c’est l’oncle Henri qui tient la caméra à la communion du petit après 3 apéros et 2 boutanches de rouge…

Pff, ben dis donc..Restent les paysages, non ?

Non, non, ce serait trop simple, la plupart du temps, le réalisateur a souvent placé la caméra derrière de la végétation, sans doute histoire de donner dans l’originalité et de gâcher un peu plus.

En fait, ça se rapproche terriblement des pires westerns spaghetti, non ?

C’est au-delà, dans la plupart des films de ce genre, il y a un minimum d’humour, énormément de dérision, voire de recul, là on reste dans le premier degré, témoin ce personnage avec un bout de rail à la place de la main. Tiens pour une fois, je suis persuadé qu’en vf, ça doit apporter la petite touche qui permet de vraiment prendre son pied, si, bien sûr, auparavant tu as la pris la précaution d’inviter 3 ou 4 potes, d’avoir acheté un tonnelet de 10 litres de Guiness et de faire livrer 3 pizzas (chacun).

Sinon, la semaine dernière, j'ai vu "Pat Garrett et Billy the Kid" de Peckinpah, mais la version courte, à éviter, vaut mieux attendre de visionner la version longue qui est celle préconisée par le réalisateur.

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Palinodie
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Re: Le monde du Western

Messagepar Palinodie » 20 juin 2012, 10:19

Le foot mène à tout, à condition d'appuyer au bon moment sur le bouton de la télécommande.

Je m'explique : comme certainement pas mal de monde ici, j'ai commencé de regarder France/Suède last night et à la mi-temps, sur une dernière lamentation de Jean Mimi, quasiment par reflexe, j'ai zappé sur Ciné-Classic et je suis tombé sur "Four Faces West", un western de 1948, apparemment jamais sorti en France, ce qui fait le titre n'a pas été massacré à la traduction, quoique je serai bien incapable de vous expliquer la signification profonde de cet intitulé, étant donné que j'ai loupé une bonne moitié du film.

En tout cas, au moment où je prends l'antenne, un cow-boy, qui vient de commettre un hold-up dans une banque, est en fuite, pourchassé par Pat Garrett himself (voir quelques posts plus haut) et un acolyte. Ca s'annonce mal pour lui, vu qu'on est dans une plaine et que les traces de son cheval indiquent la piste à suivre à ses poursuivants.

Jusque là, rien de bien passionnant, ça permet juste d'éviter les pubs à base de footballeurs nettement plus dynamiques que sur le rectangle vert, sauf que surgit un élément jamais vu (à ma connaissance) dans ce genre relativement codifié qu'est le western.

Notre héros (sur le coup, il l'est plus que Nasri ou Ben Arfa), au hasard de ses pérégrinations, croise la route d'un troupeau de bovins apparemment sans surveillance.
Ni une, ni deux (comme dans le match en fait...), il capture un taureau, lui met une selle, le dompte après quelques figures genre rodéo et les voilà partis en direction du désert tout proche, laissant là aussi de belles traces, mais qui n'alerteront pas ses poursuivants qui eux cherchent des sabots de cheval.

Bon, effectivement, c'est surprenant, allez vite, un petit coup sur la touche "retour", ah, 1/0 pour la Suède, ça n'a pas l'air d'avoir un effet quelconque sur la productivité et l'activité des bleus, on repart sur Ciné Classic, notre attelage homme/bovin déboule dans un ranch misérable, ingrat, le cow-boy échange sa bête à corne contre un cheval et s'apprête à s'enfuir de nouveau, lorsque le ranchero, un mex(es ? ) tout ce qu'il y a de dépenaillé et qui n'a pas l'air au meilleur de sa forme sort de sa masure et supplie le senor de rester et sauver sa famille de "l'étrangleuse".

L'étrangleuse ? Quesaco ? Virerait-on vers le film d'horreur après avoir plus que frolé la parodie ?
Que nenni, il s'agit en l'occurence de la diphtérie qui a couché tous les membres de la famille, maladie qui peut provoquer l’asphyxie en obstruant les voies respiratoires.

Le fugitif devient alors infirmier, soigne avec dévouement tous les malades, puis se rendant compte que ses efforts risquent de rester vains, fait un feu pour alerter d’éventuels voyageurs et of course, rappliquent les poursuivants, dont Garett, qui fait semblant dans un premier temps de ne pas reconnaître le voleur.

Ensuite déboulent, dans l’ordre, un mystérieux personnage, mexicain lui aussi , enfin mystérieux parce que je n’ai pas vu le début du film, il a du être impliqué quelque part , puis un médecin et une infirmière qui, elle aussi, a croisé la route de notre héros.

La fin est inéluctable (comme la défaite des tricolores), le bon Pat Garett coince un peu plus loin le cow-boy, mais lui propose de se rendre, de restituer l’argent volé, puis lui assure que le juge tiendra compte de son attitude envers les malades.

Le mystérieux mexicain lui, a arrangé un rencart entre l’infirmière et l’ex-infirmier, les 2 se jurent amour éternel et bizarrement échangent un timide baiser, alors que dans la vraie vie, ils sont mari et femme depuis 15 ans, c’est Joël McCrea et Frances Dee, 2 acteurs réputés pour la longévité de leur couple, ainsi que pour leur vie à l’écart des fastes d’Hollywood.
La frugalité, pour ne pas dire l’avarice de McCrea était même légendaire, sans doute qu’il a voulu quelque part justifier son patronyme d’origine écossais, en tout cas, c’était également un véritable outdoorman, à part sans doute la séquence du taureau, il n’a pas du être doublé dans les séquences de monte à cheval.

Recoup de zapette, 2/0, j’ai bien fait de rester jusqu’au générique de fin du film…
Dernière modification par Palinodie le 20 juin 2012, 14:29, modifié 1 fois.

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Re: Le monde du Western

Messagepar DCD » 20 juin 2012, 10:37

Sympa comme toujours. L'analogie avec le match est bien vue.


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