Kévin Lejeune et Yeni Ngbakoto, deux représentants heureux d’une équipe du FC Metz qui retrouve la Ligue. Une joie partagée, ce samedi, avec leurs supporters. Photo Karim SIARI
La nuit a été courte. Malgré tout, sur tous les visages s’affichaient de larges sourires. S’ils ont bien failli se réveiller, hier matin, avec une sacrée gueule de bois aux âcres effluves havrais, les hommes de Philippe Hinschberger, impeccables dans leur costume, ont prolongé l’ivresse avec leurs supporters ce samedi après-midi du côté de la Place d’Armes de Metz.
Invités à fêter leurs héros, plus de 3 000 fans ont fait le déplacement, fumigènes (autorisés) et chants à la gloire du FC Metz en guise de remerciement. Il n’était plus question de s’attarder sur une saison pénible, à rebondissements multiples, ni sur le dernier rendez-vous absolument irrespirable, vendredi, dans l’enfer de Bollaert. Non. Chacun a retrouvé son souffle. À commencer par Kévin Lejeune qui s’est improvisé chauffeur de salle face à la foule. Un rôle taillé sur mesure pour le capitaine messin. Réservé M. Lejeune ? Pas du tout…
Micro à la main, ce dernier a présenté les joueurs un par un. En écho, les supporters les ont acclamés un par un à leur apparition sur l’un des balcons de l’Hôtel de Ville. Et puis est venu le tour de Yeni Ngbakoto, l’un des enfants chéris du peuple grenat. Rapidement, les « Yeni, reste à Metz » ont envahi la place. La clameur a encore enflé lorsque Kévin Lejeune a lui même invité son coéquipier à poursuivre l’aventure en Lorraine : « On ne veut pas qu’il parte ».
L’intéressé, lui, a récemment confirmé qu’il « avait le souhait de partir ». Du coup, quelques instants auparavant, à l’occasion de discours plus solennels, Belkhir Belhaddad, l’adjoint de Dominique Gros, absent et excusé hier, avait déploré ce départ programmé. Derrière lui, Bernard Serin, le président messin, a gentiment, et avec le sourire, secoué la tête et les mains en signe de dénégation. Sans parler des protestations qui ont envahi la salle. Ce sera, à n’en pas douter, l’un des dossiers que les dirigeants messins vont rapidement devoir étudier.
Les filles aussi !
En plus de ceux concernant différents projets dans les cartons depuis de longs mois dont celui de la tribune Sud du stade Saint-Symphorien. « Peut-être que cette montée en Ligue 1 va nous aider à surmonter les dernières inerties , a lâché Bernard Serin. J’espère, en tout cas, que cela donnera un coup d’accélérateur. »
Avant de libérer ses joueurs et de leur offrir une joyeuse communion avec leurs supporters, le président messin a fait un ultime souhait : « Le prochain rendez-vous pour le FC Metz à la mairie ne sera pas pour fêter une montée, mais pour célébrer un trophée ».
En attendant, ce dernier s’est aussi félicité d’un autre retour parmi l’élite : celui des filles de David Fanzel à qui un hommage mérité a été rendu.
D’hommage, il en a également été question pour Dominique D’Onofrio dont l’âme planait, ce samedi, sur ces festivités. Qui se sont poursuivis en soirée avec, au programme, la survie (ou non) d’une moustache présidentielle et d’une guitare pour un entraîneur entraînant…
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC Metz : la montée à l’arrache
Malgré la défaite et le stress, les Messins ont savouré leur délivrance à Lens. Photo Pascal BROCARD
La Ligue 2 a connu une dernière soirée de folie vendredi, entre des Havrais intenables et des Messins fébriles à Lens mais promus en Ligue 1, au terme d’un improbable scénario.
Certains ont parlé de « Dieu » (Doukouré), d’autres de « miracle » (Hinschberger). Beaucoup ont convoqué l’encoprésie aussi, mais en des termes moins scientifiques, moins choisis. « On s’est chié dessus », avouait Kévin Lejeune. Thomas Didillon, plus poète encore : « Mon caleçon était kaki ! »
Le passage au stade Bollaert a laissé des traces mais, au bout d’un long tunnel d’angoisse, le FC Metz a aperçu la lumière à Lens. Les Grenats l’ont reconnu unanimement : ils n’avaient jamais vécu une telle soirée, un scénario si délirant, si anxiogène. « C’est le multiplex qui a dû être content », ironisait Philippe Hinschberger, avec le sourire crispé d’un entraîneur passé à deux doigts de la catastrophe. Car il a imaginé le pire en ce vendredi 13. Et son club a pris date pour nouer un partenariat avec un fabricant de défibrillateurs… Parole de coach : « C’est un truc de malade ».
On rembobine. Il ne fallait pas encaisser de but rapidement ? Metz et son armée de paralysés l’ont fait (8e minute). Il ne fallait pas que Le Havre explose Bourg-en-Bresse ? Le stade Océane a vu cinq pions (5-0). Il en manquait un pour combler les Normands de bonheur et cela s’est joué à rien, un poteau, un gardien, une maladresse. Le destin peut-être…
Le lieu, Lens, portait déjà une symbolique incroyable. Du président au gardien messins, tous ont pensé au titre de champion de France barboté par les Sang et Or en 1998. L’histoire, cette fois, a servi un autre plat. Vu d’ici, un meilleur plat.
30 M€ pour la Ligue 1
Ce dernier match, dixit Cheick Doukouré, « est à l’image de la saison, très difficile ». Cette partie a surtout concentré le pire de Metz en L2 : une absence de maîtrise, un contrôle suspect des émotions et une vulnérabilité folle. « On a fait peur à tout le monde », convenait le milieu de terrain. Avant de nuancer : « Mais on n’a rien volé. Dans les matches-clés, on a su engranger des points. »
L’histoire retiendra donc que Metz est remonté à l’arrache au terme d’une saison un peu tordue. Ce qui vaudra autant récompense, pour les efforts consentis par ce groupe, qu’avertissement. Car sans un recrutement pertinent, Metz risque fort de poursuivre sa pratique assidue de l’ascenseur. Cet effectif surpeuplé sera, de toute façon, soumis à des bouleversements.
Le président Serin a déjà commencé ses entretiens avec les joueurs et ces réunions vont se poursuivre ces jours-ci. En attendant, le patron a souhaité savourer cette délivrance obtenue dans la souffrance.
Le soulagement n’était pas difficile à lire sur les visages messins vendredi soir. Avant de chanter ou danser derrière des ambianceurs comme Jonathan Rivierez, David Oberhauser ou Hugo Cabouret, Metz a tremblé. « C’est notre meilleure défaite », rigolaient les Grenats. Le président a même « doublé les primes » pour l’occasion. La prime de défaite, c’est du jamais-vu aussi.
Christian JOUGLEUX.
Hors jeu
Philippe Hinschberger. Photo Karim SIARI
Staff
Le travail collectif n’est pas un vain mot pour Philippe Hinschberger. L’entraîneur du FC Metz a tenu à présenter aux supporters tous les membres de son staff (technique et médical), ce samedi, lors de la réception organisée Place d’Armes. Et tous ont eu droit à leur ovation.
Souvenirs
Entre le public messin et Philippe Hinschberger, c’est une longue histoire. L’ancien joueur devenu entraîneur a ainsi lancé, ce samedi, aux supporters massés devant l’Hôtel de Ville de Metz que « cette ambiance m’a rappelé l’époque 1984-1988 ».
Passeur
Un bonheur n’arrivant jamais seul, Yeni Ngbakoto a non seulement célébré la remontée en Ligue 1 du FC Metz, vendredi soir à Lens, mais il a aussi reçu le trophée de meilleur passeur décisif (11) du championnat de Ligue 2. Là aussi, le suspense aura duré jusqu’au bout mais le Lorrain a finalement remporté son duel avec l’Auxerrois Gaëtan Courtet.
Paroles d’ex : « Je suis très fier
Ils ont porté le maillot grenat et tous se réjouissent du retour du FC Metz en Ligue 1.
Les messages de félicitations n’ont cessé d’affluer depuis vendredi soir et l’officialisation du retour du FC Metz en Ligue 1. Principalement via les réseaux sociaux où de nombreux joueurs ayant défendu plus ou moins récemment les couleurs messines y sont allés de leur petit commentaire.
Le Marseillais Bouna Sarr s’est ainsi exclamé « Yeeaah ! » avant de donner rendez-vous à son club formateur : « À bientôt » sur les pelouses de l’élite. Autre produit du centre de formation lorrain, Gaëtan Bussmann – qui a débuté la saison en Moselle avant de rejoindre Mayence – a, lui aussi, adressé ses « félicitations au FC Metz », ajoutant, avec un brin d’humour : « Une ligne de plus à mon palmarès ».
Malgré un passage éclair du côté de Saint-Symphorien, la saison dernière, Florent Malouda a également complimenté sur Twitter les hommes de Philippe Hinschberger, partageant, au passage, une vidéo de ces derniers laissant éclater leur joie sur la pelouse du stade Bollaert. Autre joueur ayant connu la Ligue 1 avec le maillot grenat, Romain Rocchi s’est exprimé sur Facebook. Heureux, mais prévoyant : « Bravo au FC Metz !!!!!! Mais c’était chaud… Maintenant, il faut construire une équipe pour la L1 ».
L’ancien milieu de terrain messin, Pierre Bouby, devenu Roi de Twitter, a profité de l’occasion pour adresser un message personnel : « Félicitations les mecs, la bise à Tuss (Romain Métanire) et aux autres ». Tout comme Romain Inez, aujourd’hui en Roumanie : « Le plus important est là… La Ligue 1 pour la team FC Metz. Content pour les potos, les supporters et le club. La Lorraine est GRENAT ».
Pires, Adebayor et les autres…
C’est d’Allemagne, où il est actuellement prêté à Preußen Münster (3e div.), que le Luxembourgeois a lancé ce fameux cri de ralliement né lors de la montée en Ligue 1 en 2014 : « We are back ! »
Le jeune Olivier Kemen, qui défend désormais les couleurs de l’Olympique Lyonnais, n’a pas oublié qu’il a été formé à Metz : « Ça a été très difficile mais la maison grenat est en Ligue 1. Rendez-vous la saison prochaine ». Même son de cloche chez le Niçois Jérémy Pied qui a visiblement suivi cette sacrée soirée : « Que c’était chaud mais bravooo… » Un mot qui est aussi revenu dans le message signé par l’emblématique Robert Pires – « Bravo au FC Metz officiel pour la montée en Ligue 1 » – et celui posté par le gardien Ludovic Butelle : « Bravo ! »
Franck Signorino a également pris part à ce concert de louanges – « Félicitations au FCMetz pour cette remontée en ligue 1 ! » – alors qu’Emmanuel Adebayor s’est rappelé au bon souvenir du peuple messin en accompagnant son commentaire – « Je suis très fier de vous les gars ! » – d’une photo sur laquelle il porte la tunique grenat…
J.-S. G.
José Palomino : « Le moment est venu de partir »
José Palomino était arrivé en 2014 à Metz. Photo Pascal BROCARD
Le défenseur argentin ne jouera plus avec Metz. En fin de contrat, José Palomino veut tenter une nouvelle expérience.
José Palomino, pouvez-vous confirmer votre départ du FC Metz puisque vous êtes en fin de contrat ? « Oui. Pour moi, le moment est venu de partir. J’avais la possibilité de prolonger au club, mais j’ai fait un autre choix. C’est le football, vous savez, mais les choses changent tout le temps dans ce sport. Un jour, peut-être, je reviendrai ici. Ce n’est pas impossible. En attendant, je suis vraiment content pour le club. On a accompli l’objectif et j’espère que Metz restera longtemps en Ligue 1. »
« Merci pour tout »
• Connaissez-vous votre future destination ? « Non. Pour l’instant, je ne sais pas. On doit encore réfléchir avec mon agent. »
• Envisagez-vous de rester en France ou, plutôt, de découvrir un nouveau championnat ? « On recherche un club qui me permettra encore d’apprendre. Un endroit où je jouerai plus aussi, parce qu’un joueur a toujours besoin de ça. On verra bien les opportunités qui se présentent. »
• Avez-vous aimé votre passage en Lorraine ? « Bien sûr. J’ai senti beaucoup d’amour de la part des supporters, j’ai apprécié mes partenaires et je dois dire merci pour tout à Metz et à son club. Je lui souhaite le meilleur. »
Ch. J.
Pour Bekamenga, il faut négocier
L’aventure messine de Christian Bekamenga a également pris fin avec ce dernier match à Lens. Prêté par Troyes, l’attaquant camerounais est toujours lié au club de l’Aube, mais il ne souhaite pas retourner en Ligue 2 et n’est pas opposé à l’idée de retrouver la Ligue 1 avec les Grenats. D’autant que Philippe Hinschberger s’est, lui aussi, dit favorable à l’idée de conserver cet attaquant qu’il avait déjà entraîné à Laval et qui a inscrit huit buts sous les couleurs messines, depuis janvier. « Il faut négocier maintenant », admet l’avant-centre. Les différentes parties du dossier en sont là.
Balliu, homme du match
Il semble difficile d’extraire un joueur messin du match à Lens, tant les Grenats, de leur propre aveu, ont rivalisé de médiocrité dans cette partie perdue sur le score de 1-0.
Les internautes ont toutefois accordé une petite préférence à Ivan Balliu à l’issue de cette rencontre, en le désignant « homme du match » sur le site du Républicain Lorrain. Le défenseur latéral espagnol a, en effet, recueilli 26 % des suffrages (sur un total de 267 votants). Il devance ainsi légèrement Thomas Didillon, un gardien de but gratifié de 22 % des votes, puis Yeni Ngbakoto, nanti de 14 %.
Pour les autres joueurs du club à la Croix de Lorraine, les votes ne dépassent pas 8 %, une barre atteinte par Kévin Lejeune et Guido Milan. Ont également été cités Georges Mandjeck (6 %),Daniel Candeias (6 %), Matthieu Udol (5 %), Habib Diallo (2%), Christian Bekamenga (2 %), Nuno Reis (1 %) et Jonathan Rivierez (1 %). L’essentiel, de toute façon, était ailleurs ce vendredi soir. Dans une promotion collective évidemment.
La phrase : « Prémonitoire »
« La soirée de vendredi, à Lens, a été insoutenable. Notre montée, même si nous l’avons construite tout au long de la saison, ressemble à un petit miracle. Peut-être est-ce prémonitoire ? La dernière fois que le FC Metz a eu recourt à un miracle, c’était en 1966. Derrière, le club est resté trente-six ans parmi l’élite. » De Bernard Serin , le président messin, en référence à la montée en D1 obtenue en 1966 alors qu’à trois journées de la fin du championnat, le FC Metz perdait un match crucial face à Chaumont, qui le privait de montée. Mais les Lorrains, s’apercevant que le gardien chaumontais n’était pas qualifié pour jouer, avait porté réclamation et obtenu le droit de rejoindre la Première division.
Sarreguemines a du répondant (CFA 2)
La jeunesse messine a fait douter les Sarregueminois. Photo RL
Face à la jeunesse messine, Sarreguemines a eu le mérite de revenir à deux reprises au score grâce un doublé de Saïd Idazza. Les Messins de leur côté ont raté de nombreuses opportunités.
Pas de round d’observation dans ce derby mosellan. Les Grenats ouvrent rapidement la marque sur une ouverture de Toussaint vers Seydi, ce dernier remporte son duel face à Trimborn le portier local (0-1, 7e ). Réplique immédiate de Sarreguemines, la frappe de M’Barki passe de très peu à côté de la cage gardée par Haidora (8e ).
Metz pose son jeu et donne du fil à retordre aux Sarregueminois. Trimborn se couche sur le tir de Hadji (15e ) puis il détourne en corner la tentative de Seydi bien servi par Sacras (20e ). Timide réaction des locaux par M’Barki, Haïdora capte tranquillement son tir (21e ). Metz repart à l’attaque et Trimborn est une nouvelle fois à la parade sur la frappe de Hadji (26e ). Sarreguemines souffre et Trimborn est sur la trajectoire du coup franc frappé par Texeira (31e ).
Les locaux profitent de la moindre faille et sur l’une d’entre elles, Miceli sert idéalement Idazza dans les 16 mètres, sa frappe fait mouche (1-1, 33e ). Sarreguemines presse et le coup de boule de M’Barki passe de peu à côté (37e ). La seconde période sera quasiment identique avec des Messins menaçant et des Sarregueminois très volontaires. Hadji ne profite pas de la maladresse de la défense locale, il rate son face à face devant le gardien (49e ), puis la tête de Larrière donne des frayeurs à Trimborn (52e ). M’Barki, en solo, se fait bousculer dans la surface de vérité mais l’homme de loi reste de marbre (57e ).
La balle du KO pour Hein
Quatre minutes plus tard, superbe occasion pour Sarreguemines amorcée par Hassli qui donne à Idazza mais sa reprise est contrée par une forêt de jambes messines. Le ballon revient sur M’Barki qui trouve la transversale (61e ). Les locaux poussent et Dekoun rate l’immanquable à six mètres du but (65e ). La jeunesse messine remet un coup d’accélérateur et le tir de Larrière est repoussé par Trimborn dans les pieds de Hadji qui redonne l’avantage aux Grenats (1-2, 72e ). Deux minutes plus tard, Hein à la balle de KO mais son tir croisé est repoussé par le montant droit de Trimborn (74e ).
Sarreguemines ne lâche rien et Hassli, dans un trou de souris, lance Idazza pour l’égalisation (2-2, 78e). Dans les derniers instants, Sarreguemines et Metz vont encore se créer de belles opportunités sans pouvoir les concrétiser. Un derby mosellan sans vainqueur mais très intéressant. Personne ne s’est ennuyé hier à la Blies.
J. N.
« J’avais espéré mieux »
Sébastien Meyer (entraîneur de Sarreguemines) : « J’avais espéré mieux avant le match. La première période est à l’actif des Grenats. On a eu le mérite de revenir au score. Par contre, dans la seconde, on a été bien meilleur avec les occasions que l’on s’est créées. »
José Pinot (entraîneur de Metz) : « On a fait beaucoup de jeu et on s’est créé de nombreuses occasions, on avait la balle de 2 à 0 et l’on se fait rejoindre. En seconde période, c’est la même chose avec une balle de 3-1 repoussée par le poteau et face à une équipe de Sarreguemines volontaire, on se fait de nouveau rejoindre. »
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