Face à Vannes, les Messins Joris Delle, Romain Brégerie et Olivier Cassan ont goûté à la joie d’un premier succès. Reste maintenant à le faire fructifier... Photo Gilles WIRTZ.
Délivré de la peur du vide par son succès face à Vannes, vendredi, Metz savoure une joie légitime. La précarité de sa situation comptable l’invite cependant à ne pas s’éterniser sur ce qui reste son seul succès de la saison.
Je pensais que nous allions être un peu tendres et crispés. Et au contraire, plus le match est devenu difficile, plus les joueurs se sont affirmés et libérés. J’ai beaucoup aimé le caractère dont ils ont fait preuve et j’ai également observé qu’ils avaient très bien terminé la rencontre. »
GRAND ANGLE
Il a fallu s’armer de patience pour en obtenir un extrait, mais l’extrait en question est bien là, dont l’expression ne date que d’hier, lendemain du premier succès messin de la saison. Jusque-là, Dominique Bijotat avait dû se résoudre à constater les dégâts tout en s’employant à dénicher des sources de satisfactions dans le lot des déceptions de ce début de championnat. Mais la soirée de vendredi et la réception de Vannes sont passées par-là, permettant à l’entraîneur messin de s’attarder sur le plaisir et les motifs d’encouragements puisés dans le scénario du troisième rendez-vous proposé à à son équipe sur la pelouse de Saint-Symphorien.
« A l’exigence et à la discipline »
Un but, un seul, signé Kevin Diaz a offert au camp messin ce après quoi il courrait depuis quatre journées. L’an passé, à pareille époque, Yvon Pouliquen et les siens avançaient un succès de plus, dont le bénéfice se lisait alors dans la neuvième place occupée par les Messins au classement. Leurs successeurs se trouvent aujourd’hui plus bas, bien plus bas, sur la grille de lecture : si leur victoire leur a permis d’abandonner la lanterne rouge, elle n‘a pas été suffisante pour quitter la zone de relégation, où ils figurent à égalité parfaite avec Grenoble. Dominique Bijotat ne manquera sûrement pas de le rappeler à ses troupes, demain, à l’heure de la reprise de l’entraînement.
« On tombe vite dans l’euphorie parfois. Il faut être vigilant, surtout avec les jeunes. Notre situation au classement et le déplacement qui se profile à Ajaccio doivent tout de suite nous ramener à l’exigence et à la discipline. »
« Éveiller tout le monde »
Si besoin est, l’entraîneur messin pourra aussi s’appuyer sur la vidéo du match livré avant-hier par ses ouailles pour appuyer ses dires : conclue par les trois premiers points de cette campagne naissante, la prestation messine est loin d’avoir fourni le nécessaire pour ôter le doute entourant le potentiel réel de cette équipe. Le technicien l’avoue lui-même, clairvoyant : « Il faut rester mesuré. Nous l’avons emporté face à Vannes, en montrant de bonnes choses, mais il ne faut pas oublier que nous sortions d’une mauvaise série et d’un dernier non-match face à Troyes… » Et, autrement dit, qu’il n’était pas difficile de faire mieux.
En attendant, les Messins auraient tort de ne pas s’appuyer sur leur dernière prestation pour préparer la suivante. Les changements opérés par Dominique Bijotat ont en effet abouti à la présentation d’un visage nouveau, caractérisé par l’enthousiasme. C’était d’ailleurs le but recherché. « Ce n’était pas un coup de poker, non, je n’ai pas vu ça comme ça. Certains joueurs montaient en puissance à l’entraînement. Leur donner leur chance, c’était éveiller tout le monde. Et les joueurs ont peut-être senti que nous les encouragions à tenter des choses en ayant décidé d’adopter un schéma tactique un peu plus offensif… »
Reste maintenant à mettre l’ensemble messin à l’épreuve de la confirmation. Vannes, ce n’était qu’une fois…
Cédric BROUT.
Publié le 22/08/2010