Gérard Lopez (LOSC) : « On doit se faire un trésor de guerre »
Le président de Lille confirme l'existence d'un cabinet de crise, indépendant de la Ligue, l'ayant chargé d'étudier les conditions d'un emprunt massif afin de renforcer les structures du football français.
Il est le propriétaire et le président du LOSC depuis janvier 2017. Réputé pour la puissance de son réseau, Gérard Lopez (48 ans) tente de trouver des solutions à la crise économique créée dans le football professionnel par la pandémie du coronavirus. Au moment où nous l'avons joint, ce lundi, en Angleterre, il venait de raccrocher « avec un fonds de pension américain ».
« Vous avez été mandaté par vos pairs pour trouver de l'argent, au cas où Canal + et beIN Sports n'honoreraient pas le paiement des droits télé de la saison 2019-2020. Pouvez-vous en dire plus ?
Il y a dix jours, on s'est réunis avec plusieurs présidents de club. Depuis, on s'appelle tous les jours. On est en compétition toute l'année mais, là, on travaille pour l'intérêt général. Pour trouver des solutions qui, in fine, seront proposées à la Ligue. On s'est répartis les postes : social, salaires des joueurs, calendrier, finances, droits télé.
Confirmez-vous la liste des huit : Nasser al-Khelaïfi (Paris-SG), Jean-Michel Aulas (Lyon), Bernard Caïazzo (Saint-Étienne), Jacques-Henri Eyraud (Marseille), Nicolas Holveck (Rennes), Jean-Pierre Rivère (Nice), Olivier Sadran (Toulouse) et vous ?
Plus Loïc Féry (Lorient, L2), qui nous a rejoints dimanche pour m'apporter sa compétence en matière financière. Il n'y a aucune divergence. On est dans l'entrepreneuriat, on fait valoir nos idées et nos réseaux, de façon moins contraignante.
Une sorte de « cabinet fantôme » ?
Le terme est négatif, un cabinet de crise, plutôt. Je ne siège dans aucune instance, j'ai refusé toutes les invitations car je suis occupé, je ne veux pas faire les choses à moitié et Marc Ingla (directeur général du LOSC) représente le club dans les instances. Mais quand ce cabinet a été créé, j'ai dit OK car il brise les codes. Il est tourné vers l'avenir.
Et vous êtes chargé d'emprunter des centaines de millions d'euros auprès d'investisseurs ?
Cette épidémie peut coûter plusieurs centaines de millions d'euros au foot français, cela peut même aller jusqu'au milliard si les scénarios catastrophes s'enchaînent : Championnats de L1 et de L2 qui n'iraient pas à leur terme, non-paiement des droits télé pour la saison en cours, mercato d'été et reprise du Championnat 2020-2021 décalés, mais aussi paiement des droits télé de la prochaine saison retardés par Mediapro. L'épidémie montre qu'il faudra, à l'avenir, avoir des moyens plus importants pour prévenir ce genre d'événements. Il faut faire face à l'imprévisible. On doit avoir un système de sécurité plus fort, les fonds propres de la Ligue ne sont pas énormes. Un Championnat comme la Premier League a plus de capacités de réaction que nous. Il faut que la Ligue se crée cette capacité à réagir.
L'emprunt servirait à parer l'urgence du moment et à créer un parachute pour l'avenir ?
Un parachute, c'est ça. On doit se faire un trésor de guerre. Mais pas un trésor de guerre dans une banque qu'on n'aurait pas le droit de toucher. Non, une ligne de crédit, de plusieurs centaines de millions d'euros, qu'on pourrait débloquer à l'issue d'un vote effectué par les clubs, dans une situation comparable à celle d'aujourd'hui. Une ligne de crédit qui renforcerait la Ligue et le foot français.
Sur la base de quel montant discutez-vous actuellement avec d'éventuels investisseurs ?
On situe notre demande entre 300 et 500 M€.
La situation sanitaire ne les freine pas ?
Non, cela peut paraître indécent ou décadent, mais le marché est ainsi fait. Même en temps de crise, il y a des gagnants et des perdants, certains font actuellement des retours sur investissement de 40 ou 50 %. La capacité d'investissement est plus forte que lors de la dernière crise, en 2008, qui était inhérente à la dégradation de l'économie. C'était une crise de surendettement, pas cette fois. Il y a quelques jours, il a suffi que le président des États-Unis fasse une annonce économique "positive" pour que le marché américain prenne 17 % à la hausse. Il faut dissocier la crise sanitaire de l'engouement des investisseurs.
À quel taux d'intérêt vous proposent-ils cette somme, allant de 300 à 500 M€ ?
Autour de 8 %. Sur une durée de trois à cinq ans, cela coûterait 3 à 4 M€ à chaque club de L1 par an. Compte tenu de l'urgence, c'est acceptable. On discute avec les investisseurs. La Ligue, elle aussi, avait pris des contacts de son côté. Mais, encore une fois, on cherche des solutions, et c'est la Ligue qui dira si elle veut emprunter zéro ou quelque chose.
Et si Canal + et beIN Sports décidaient d'honorer leurs engagements ?
Tout est envisageable. Le montage financier peut se faire en deux étages, avec le même partenaire, et je pense qu'il serait intelligent pour le foot français d'avoir cette facilité d'action financière, quoiqu'il arrive.
Les investisseurs ne redoutent-ils pas la baisse du prix du joueur sur le marché des transferts, estimée par certains experts à 28 %, alors que de nombreux clubs de L1 vivent de ces reventes ?
Le prêt serait garanti par le contrat des droits télé (en l'occurrence, celui de Mediapro, allant de 2020 à 2024), pas sur les transferts. Et puis, franchement, à long terme, je ne crois pas à cette baisse sur le marché des transferts. On risque de repartir avec des prix plus bas, mais il y aura aussi des salaires plus bas, si c'est le cas. Il faudra un marché pour s'adapter, mais le truc va s'équilibrer rapidement. Il y a des fonds d'investissement qui sont intéressés pour se positionner comme partenaires de la Ligue.
Quelle est votre position sur la suite qui devrait être donnée au Championnat ?
Je suis favorable à ce qu'on le termine et je n'y vois aucune indécence. Il y a 300 familles qui vivent du LOSC et m'occuper de leur job, c'est m'occuper de faire rentrer de l'argent. Or, si le Championnat s'arrête, il n'y a quasiment aucune chance que beIN Sports et Canal + honorent les contrats. Et si on arrête, on s'arrête où ? Chacun défendra son cas et on ira devant les tribunaux. L'UEFA aimerait que les Championnats se terminent le 3 août, notre staff dit qu'il faut trois semaines pour préparer l'équipe : si on reprend l'entraînement vers le 25 mai, on peut reprendre le Championnat mi-juin, finir la saison le 3 août et enchaîner sur la suivante. Mais, de toute façon, le calendrier international régente tout, la FIFA et l'UEFA trancheront. »
https://www.lequipe.fr/Football/Article ... re/1125456
Actufoot : vers une fin de saison anticipée
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
Les clubs de Ligue 1 n’auront pas de dérogation pour s’entraîner
Invité de Bourdin Direct dans la Matinale de RMC, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a indiqué que les clubs de Ligue 1, et plus généralement les athlètes de haut niveau, n’auront pas le droit à une dérogation aux règles de confinement afin de pouvoir s’entraîner.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/cor ... 90488.html
Invité de Bourdin Direct dans la Matinale de RMC, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, a indiqué que les clubs de Ligue 1, et plus généralement les athlètes de haut niveau, n’auront pas le droit à une dérogation aux règles de confinement afin de pouvoir s’entraîner.
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- patrick57
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
On reprend le championnat....euhhh ..tout le monde veut qu'on reprenne ok. si on dégringole au classement et qu'on descend j'imagine les retours de veste de fallait pas que.y avait qu'à.on aurait dû .bonne soirée
- Nono54
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
Gerard Lopez chargé d'aller négocier un financement... C'est pas le pitch du prochain Francis Veber ?
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
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- Babacar_G
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
Il faudra peut-être penser à sacrifier la coupe de France 2020-2021 pour alléger le calendrier.
Aussi, il semble très difficile d'organiser les coupes d'Europe telles qu'on les organise habituellement dans ce contexte.
Ça laissera de la place pour le championnat.
Aussi, il semble très difficile d'organiser les coupes d'Europe telles qu'on les organise habituellement dans ce contexte.
Ça laissera de la place pour le championnat.
- Przemysl.
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
Sacrifier la coupe de France c'est sacrifier le foot amateur. Les petits clubs vont être très durement touchés par cette crise. Sans les droits TV de cette coupe la FFF distribuera moins de subventions et les clubs qui avaient la chance de tomber contre un club pro auront moins de recettes. Et pour les coupes d'Europe c'est encore pire car l'UEFA a des contrats TV de plus de 5 milliards d'euros. Inutile de te préciser qu'ils feront pression pour la jouer comme d'habitude. Les solutions ne seront pas évidentes à trouver.Babacar_G a écrit : Il faudra peut-être penser à sacrifier la coupe de France 2020-2021 pour alléger le calendrier.
Aussi, il semble très difficile d'organiser les coupes d'Europe telles qu'on les organise habituellement dans ce contexte.
Ça laissera de la place pour le championnat.
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
Il y a la coupe de la Ligue qui n'est plus dans le calendrier. Ça dégage déjà quelques dates.
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Re: Actufoot : vers une fin de saison anticipée
En attendant, la pelouse en prend un sacré coup !