A son avantage contre Dijon, Diafra Sakho souhaite s’illustrer en Isère sous les yeux d’un certain Yvon Pouliquen. Photo Pascal BROCARD
Ténéma N’Diaye suspendu, Diafra Sakho s’escrimera encore seul à la pointe de l’attaque messine en Isère. Cet isolement n’est pas pour déplaire à ce boulimique d’espaces, buteur « libéré » face à Dijon.
Avant Dijon, votre dernier but remontait à la réception lointaine de Nantes (1-1, 6 e journée). Le temps commençait-il à être long ? « Oui, très long même. Depuis Nantes, je n’avais qu’une obsession : celle de confirmer en récidivant. Parfois par manque de chance, d’autres fois par maladresse, je n’ai pas trouvé le chemin des filets. Au final, ce but est une libération. Je suis comme l’équipe, sur la bonne voie… »
• Contre les Bourguignons, vous vous êtes retrouvé seul en attaque. Ce schéma vous convient-il ? « Oui, à choisir, je préfère évoluer en position d’avant-centre. Je me sens plus libre de mes mouvements. A deux devants, tu te déplaces par rapport à l’autre. »
• Mais isolé, la tâche est plus éprouvante… « Pas dans mon cas. Mon moteur, c’est la répétition des efforts et des courses. J’aime dévorer l’espace, c’est mon profil. Par contre, il peut m’arriver de perdre de la lucidité devant le but au fil du match. Sur ce point, je dois encore progresser. »
• La suspension de Ténéma N’Diaye, qui prendra fin après ce déplacement à Grenoble, vous offre une belle exposition. Avez-vous le sentiment d’avoir déjà marqué des points ? « Oui, je pense que c’est le cas. Maintenant, il ne faut pas que cette performance demeure isolée. Je dois enchaîner à Grenoble. Pour moi et surtout, chose plus importante, pour le bien de l’équipe. »
• Appréhendez-vous la concurrence prochaine de N’Diaye ? « Absolument pas, pour la simple et bonne raison que le terme de concurrence ne doit pas s’appliquer à mes partenaires. Je ne suis pas dans la position d’un joueur qui doit conserver son statut. Je suis un jeune joueur à l’écoute. J’apprends beaucoup de Ténéma à l’entraînement. Si après Grenoble, je dois retourner sur le banc, je m’y plierai sans broncher. »
« Yvon Pouliquen ? Je le remercierai »
• Souffreteuse en début de saison, l’attaque messine a retrouvé des couleurs en inscrivant cinq buts lors des deux derniers matches. Comment expliquer ce retour en grâce ? « Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Déjà, nous nous sommes tous remis en cause avant le déplacement à Tours. Les mots du coach ont également été rassurants durant notre passage à vide. Enfin, je pense que la réussite a tourné en notre faveur. Avant Tours, nous nous procurions beaucoup d’occasions sans les mettre au fond. Actuellement, on en a moins mais nous nous montrons plus efficaces. »
• Le point du nul glané à Tours ( 2-2, 9 e journée) revient sans cesse dans votre discours. Peut-on parler de déclic ? « On pourra peut-être parler de déclic dans quelques semaines. Du moins si nous confirmons sur la durée cette bonne prestation en Touraine. Pour le moment, c’est simplement notre match référence. Rien de plus… »
• Comment abordez-vous ce déplacement à Grenoble. Avec confiance ? « Non, avec méfiance. Cette équipe éprouve actuellement des difficultés mais c’était notre cas aussi récemment. Comme Grenoble, nous venons du bas du classement. »
• En Isère, vous allez recroiser la route d’Yvon Pouliquen… « Oui, et quand je le verrai, je le remercierai. C’est lui, le premier, qui m’a fait confiance en me lançant dans le monde professionnel la saison dernière. En plus à Gerland, contre Lyon en Coupe de la Ligue. Je suis reconnaissant de ce qu’il m’a apporté. »
Jean-Michel CAVALLI.
Publié le 19/10/2010