Olivier Cassan et les Messins n’ont pas manqué de bonne volonté, mais ça n’a pas suffi... Photo Pascall BROCARD.
Volontaire, parfois séduisant, Metz a tout perdu face au Mans, en cédant en toute fin de rencontre. L’équipe de Dominique Bijotat replonge dans la zone rouge.
Les statistiques la présentaient comme la meilleure équipe du championnat à l’extérieur, les mots prononcés à la veille du match par l’entraîneur messin, offraient la perspective d’observer « la formation la plus complète » de Ligue 2... Or, hier soir, à Saint-Symphorien, Le Mans n’a pas montré le talent sous-entendu par son parcours depuis le coup d’envoi du championnat. Ce matin, pourtant, il pointe provisoirement à la première place du classement. Le juste bénéfice du succès arraché hier en terre messine, dans les derniers instants de la rencontre.
Invaincue sur sa pelouse depuis cinq matches, l’équipe de Dominique Bijotat a longtemps cru donner un coup de vieux supplémentaire à son dernier échec à domicile. Dans une dizaine de jours, celui-ci aurait eu trois mois. Mais la naïveté locale a réduit la perspective de cet anniversaire à néant. Ce n’est pas là la seule note d’amertume laissée par le huitième rendez-vous à domicile des Grenats. La pire se lit sur l’échiquier : ce matin, Metz pointe à la dix-neuvième place et il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Zone rouge, re-bonjour.
Dans un schéma ne présentant qu’un seul homme de pointe, Tenema N’Diaye, les Messins ont replongé après avoir pourtant livré une de leurs meilleures prestations. De nature assez consistante, en tout cas, pour faire trembler un adversaire troisième à l’heure du coup d’envoi. Mais une fois encore, le manque d’efficacité offensive a fini par trahir les intentions, nombreuses, des coéquipiers de Romain Brégerie. Ce dernier avait apporté sa contribution à l’œuvre d’ensemble en sauvant sur sa ligne une tentative du dénommé Helstad (39 e). Jusque-là, les Messins avaient fait bonne figure, ne concédant pratiquement aucune occasion franche. Ludovic Guerriero aurait même pu donner l’avantage à son camp en ajoutant une dose de précision à son coup franc, frappé à l’entrée de la surface mancelle (41 e).
Helstad de l’ombre à la lumière
La suite des débats confirmaient la bonne impression laissée par les Messins tout au long du premier acte. Guerriero, encore lui, puis Fleurival, dans la foulée, donnaient quelques sueurs froides au Mans (67 e). Diafra Sakho, venu prêter main forte à N’Diaye, tentait lui aussi de débloquer le compteur (70 e), mais en vain. La réussite, hier, n’était pas au rendez-vous. Même avec les plus généreux : servi par Mario Mutsch, Yéni N’Gbakoto, auteur d’une apparition rafraîchissante, perdait ainsi son duel face à Ovono (76 e).
Peu après, surgissait Helstad. Invisible jusque-là, l’attaquant manceau sortait de l’ombre à la 83 e minute. A la suite d’un ballon perdu sur le côté droit de la défense messine, Baal le récupérait et l’offrait à son coéquipier norvégien, qui crucifiait Joris Delle, impeccable jusque-là (83 e). Metz n’allait jamais sans remettre.
La révolte engagée dans les derniers instants n’a eu aucun effet. Si ce n’est de chatouiller la sensibilité de quelques supporters appelant à la démission de l’entraîneur messin. Difficile d’abonder dans ce sens. Hier, face à un gros bras de la compétition, Metz a bel et bien montré de la volonté et des capacités. Mais sa fragilité a pris le dessus, soulevant l’idée d’un beau gâchis. Encore une fois. Et ce nouvel accroc qui en a découlé, le troisième à domicile, enfonce l’équipe de Dominique Bijotat dans un doute profond. Difficile de dire de quoi demain sera fait du côté de Saint-Symphorien. Mais une chose est sûre : l’automne va y être long, très long.
Cédric BROUT. Publié le 06/11/2010