Le FC Metz retrouve la compétition, ce soir à Nantes. Enfin ! Mais de nombreuses interrogations restent en suspens aux yeux de l’entraîneur messin qui compte sur « une forte mobilisation » de son équipe.
« Le mois de mars risque d’être compliqué si nous ne terminons pas février avec quelques points », prévient Dominique Bijotat avant le périlleux déplacement, ce soir, à Nantes. Photo Pascal BROCARD
Vingt-quatre jours. Vingt-quatre jours que les Messins n’ont plus goûté au parfum si particulier d’une rencontre officielle. Une éternité pour n’importe quel sportif professionnel… Particulièrement pour des joueurs dont la dernière sortie, à domicile de surcroît, s’est soldée par une défaite aux arômes insipides.
Ce 27 janvier dernier, face à Sedan (0-2), non seulement le FC Metz a chuté pour la neuvième fois de la saison – la cinquième à Saint-Symphorien – mais il a surtout livré sa prestation la plus décevante pour ne pas dire affligeante. Une voix s’était alors élevée au beau milieu de ce silence de l’amer. Celle de Dominique Bijotat, « un entraîneur en colère ». Depuis, ce dernier a tenté de redonner un semblant d’équilibre à ses troupes engagées, au sens propre comme au figuré, sur un terrain glissant…
• Après une si longue interruption, reprendre le chemin de la compétition à Nantes est un sacré défi ?
« Sur le papier, ce n’est effectivement pas le terrain le plus propice. Les Nantais sont actuellement en pleine confiance, particulièrement à domicile. Avec les résultats de vendredi, ils peuvent sérieusement revoir leurs objectifs à la hausse. Mais un déplacement à Nantes, en dehors de tous ces éléments, reste compliqué. »
• Surtout pour une équipe en manque de repères.
« Ces dernières semaines ont été difficiles à gérer, particulièrement pour les joueurs. Leur moteur, c’est la compétition. C’est donc délicat de maintenir tout un groupe en état d’alerte lorsque vous n’avez pas cette carotte en fin de semaine. Et je ne parle pas des conditions climatiques qui nous ont régulièrement obligés à improviser les séances d’entraînement sur différentes surfaces… De l’extérieur, on ne mesure sans doute pas l’impact qu’une telle interruption peut avoir. Mentalement, notamment, les risques de dispersion existent, surtout pour une équipe comme la nôtre moins bien sportivement depuis le début de l’année. »
• Des craintes sur le plan physique également ?
« Oui. Personne ne peut savoir si nous allons parvenir à répondre présents sur quatre-vingt-dix voire quatre-vingt-quinze minutes. Vendredi, certaines formations n’ayant pas joué "seulement" pendant quinze jours, ont connu des moments difficiles sur le plan physique. Nous avons travaillé cet aspect tant bien que mal, mais nous ne sommes pas à l’abri d’être également touché par ce problème. »
• Autre difficulté : le FC Metz se présente, ce soir à Nantes, avec une équipe remaniée.
( Il coupe) « Le secteur défensif est modifié à 80 % par rapport à ce qu’il était avant la trêve. Cela fait beaucoup, d’autant que nous n’avons disposé que de très peu de temps pour reconstruire et que la pratique sur un terrain normal, outre les deux matches amicaux, a fait défaut. Cela implique donc une forte mobilisation car il est impératif, malgré ces bouleversements, que nous retrouvions au plus vite une véritable solidité défensive. Depuis quelque temps, nous prenons vraiment trop de buts à mon goût. Il faut renverser la tendance ! »
« Pas un endroit quelconque… »
• Vous évoquiez les matches amicaux. Avez-vous trouvé des éléments de satisfaction après le succès face aux Allemands d’Elversberg ?
« Nous avons démontré que lorsque nous étions suffisamment recentrés sur nos valeurs – l’abnégation et la simplicité notamment – nous parvenons à développer un jeu intéressant. Par contre, si on s’éparpille, comme ce fut le cas face à Sedan, cela devient évidemment plus compliqué. »
• Thierry Steimetz va enfin faire ses premiers pas sous ses nouvelles couleurs. Qu’attendez-vous de lui ?
« Qu’il joue sur ses valeurs : la conservation du ballon, sa disponibilité, sa maîtrise technique et son altruisme. Il a un grand pas à franchir. Il va débuter chez les pros à Nantes, dans un grand stade : ce n’est pas un endroit quelconque… L’émotion sera sans doute présente. Mais j’espère qu’il pourra l’évacuer, s’en libérer et ainsi délivrer tout son savoir-faire. »
• Nantes - Metz, un nouveau tournant ?
« Le mois de mars risque d’être délicat si nous ne terminons pas février avec quelques points. Cela passe donc par un résultat positif à la Beaujoire, d’autant que nous comptons deux voire trois matches de retard sur certaines équipes et que notre marge de manœuvre avec le premier relégable s’est sérieusement amoindrie. Nous avons donc besoin de points et de retrouver confiance et sérénité afin d’aborder le marathon de sept matches qui nous attend le mois prochain. »
Jean-Sébastien GALLOIS.
Rendez-vous en terre inconnue
Très peu de repères. Une équipe remaniée. De nouvelles têtes. Le FC Metz a pris la direction de Nantes avec de nombreuses incertitudes.
Sadio Mané devrait apporter sa fraîcheur, ce soir, sur la pelouse de la Beaujoire. Photo Pascal BROCARD
ce so ir, à Nantes, les Messins ont rendez-vous en terre inconnue. Car s’ils piaffent tous d’impatience à l’idée de renouer avec la compétition, c’est avec un bon lot d’incertitudes dans leurs valises qu’ils ont entrepris leur voyage. Et ce, pour diverses raisons. Tout d’abord parce que ce FC Metz version 2011-2012 est imprévisible. Ensuite, parce que Ludovic Guerriero et ses partenaires restent sur plus de trois semaines sans le moindre match officiel et donc sans repères. Et enfin, parce que l’équipe alignée, aujourd’hui à la Beaujoire, a subi un important lifting.
En effet, les blessures des uns et les suspensions des autres contraignent, une fois de plus, Dominique Bijotat à revoir sa copie. Et le secteur le plus touché, mais également le plus sensible – Metz a encaissé au moins un but à chaque match depuis le début de l’année –, est la défense. Deux joueurs devraient ainsi effectuer leurs grands débuts en Ligue 2 : Hamadi Ayari sur le côté droit et le néo-Messin Stéphane Besle. Ce dernier sera associé à Kalidou Koulibaly, alors que le flanc gauche, en l’absence d’Adama Tamboura suspendu, reviendra à Pierre Bouby.
Devant ce quatuor, Ludovic Guerriero retrouvera son poste de prédilection aux côtés de Yohan Bestch, David Fleurival faisant sans doute les frais du jeu de la concurrence.
Steimetz aux manettes
Au milieu, Thierry Steimetz effectuera son grand baptême du feu chez les pros avec la lourde tache d’être le dépositaire du jeu messin, Alexander Ødegaard n’ayant pas été retenu, alors que Mahamane Traoré est toujours en délicatesse avec son mollet. Aux côtés de l’ex-Amnévillois, Dominique Bijotat devrait privilégier la technique et l’enthousiasme du jeune Sadio Mané et l’expérience de Kévin Diaz, alors que Mathieu Duhamel occupera, seul, le front de l’attaque. Ce dernier pourrait – selon le scenario de la rencontre – recevoir le soutien d’Andy Delort.
« J’espère sincèrement que cette longue période sans compétition ne sera pas préjudiciable, confie Kalidou Koulibaly. En tout cas, c’est un grand soulagement de pouvoir enfin jouer ! On a tous vraiment hâte d’y être. »
J.-S. G.
STATS
L’arbitre
Bartolomeu Varela. Cette saison, l’arbitre de la Ligue de Bretagne, trente-huit ans, a essentiellement officié sur les pelouses de l’élite (10 matches) et seulement à deux reprises en Ligue 2 (17 avertissements, 2 exclusions). Si en championnat Bartolomeu Varela n’a pas encore croisé la route des Messins et des Nantais, il a, par contre, dirigé le FC Nantes en seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue. Une rencontre qui s’était soldée par une défaite des Canaris sur la pelouse de Sedan (2-0).
Le chiffre
2. Comme le nombre d’équipes qui se sont imposées à la Beaujoire cette saison. En effet, en onze rencontres sur leur pelouse, le FC Nantes n’a cédé que deux fois : face à Bastia (0-2, 2 e journée) et Laval (2-3, 17 e journée). Avant d’accueillir Metz, ce soir, les Nantais avancent le troisième meilleur bilan de Ligue 2 à domicile avec huit victoires, un nul (face au Mans, 1-1 ; 6 e journée) et deux défaites. Ils y ont inscrit vingt et un buts pour seulement huit encaissés.
La phrase
« Il nous faut une série ». « Nous profitons du report du match au Mans pour jouer une troisième rencontre à domicile et donc tenter de gagner trois matches consécutifs. Il nous faut une série. Pour l’instant on a été incapables d’en réaliser une. Si on veut avoir une belle surprise en fin de saison, cela passe par un parcours sans faute à la Beaujoire. Metz ? C’est justement une équipe de séries, mais on est dans l’inconnu car les Messins n’ont pas joué depuis longtemps et nous n’avons pas pu voir à l’œuvre leurs recrues du mercato hivernal. » Landry Chauvin, l’entraîneur du FC Nantes, compte profiter de la venue des Messins à la Beaujoire pour enclencher une bonne série et ainsi envisager mieux que la cinquième place actuellement occupée par son équipe.
L’info
Tamboura de retour mais suspendu. Héros malheureux de la dernière édition de la Coupe d’Afrique des Nations (le Mali a été éliminé en demi-finale), Adama Tamboura, a effectué son retour sur les bords de la Moselle hier matin. L’international malien, très en vue avec sa sélection lors de cette CAN 2012, devrait bénéficier d’un programme spécifique dans les jours à venir. Le défenseur messin doit, de toute façon, encore purger deux matches de suspension (Nantes et Istres). Il pourrait faire son retour pour la venue de Clermont, le 2 mars prochain. Par contre, son compatriote, Oumar Sissoko, profitera du déplacement de son équipe à Nantes, ce soir, pour solder les comptes. Le gardien malien pourra donc postuler au sein du groupe qui se rendra à Istres ce vendredi.
J.-S. G.
CFA : Metz pris au piège
Défaite assez cruelle des réservistes messins à Lyon, où une erreur d’inattention les a privés d’un résultat positif. Leur adversaire du jour en profite pour les distancer…
Les Lyonnais ont réalisé une excellente opération en s’imposant à domicile (2-1) face au FC Metz. Ils repoussent leur adversaire à onze points, un concurrent direct dans la course à la qualification pour les phases finales des réserves professionnelles. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que la tournure des événements ne soit pas aussi profitable au champion en titre. Pour faire court, on peut rappeler que le ballon de la victoire lyonnaise signé Tafer n’est dû qu’à un mauvais renvoi défensif des Grenats. Jusqu’à ce fait de jeu, les Lorrains maîtrisaient en grande partie la situation. Autre constat : la présence impressionnante de Lopes dans le but de l’OL. À lui seul, le jeune portier international espoir portugais a écœuré les Ngbakoto, Vinko puis Fawi, évitant à ses couleurs de se faire surprendre.
En vérité, le FC Metz ne pouvait plus mal démarrer la rencontre : Aly Touncara posté aux vingt mètres récupérait un ballon à l’entrée de la surface et tentait une frappe instantanée… le portier Cappa ne pouvait que constater les dégâts (9 e). Et dire que ce sont les Messins qui jusque-là avaient fait la meilleure impression, à l’image de ce service de Ngbakoto pour Kehli (frappe hors cadre). Mais grand aura été le mérite des protégés de José Finot qui ne cessaient de prendre des risques, obligeant les Olympiens à subir. Les frappes de Waque (10 e), puis N’Doye (11 e) illustraient le bon vouloir d’une formation décomplexée…
Poker menteur
L’égalisation obtenue avant la pause ne sera finalement que justice : sur un mauvais renvoi de la défense olympienne, un centre dans la zone de vérité des Gones profitait à Bouna Sarr qui ne laissait aucune chance à Anthony Lopes (38 e). Comme évoqué par ailleurs, les Messins multipliaient les offensives, comme sur ce centre menaçant de Kehli juste avant la pause, Zeffane dégageait in extremis. Il y aura ensuite cette errance messine peu après la reprise. Sur un débordement de Pléa, un ballon renvoyé à l’emporte-pièce atterrissait dans les pieds de Tafer qui ne se posait guère de question. Une seconde plus tard, le ballon était au fond des filets de Cappa (56 e). Tour à tour les deux formations allaient se lancer dans une partie de poker menteur : jeu en contre éclair pour l’OL et actions tous azimuts pour les Messins. Certes, l’OL se faisait menaçant sur une demi-volée de Chavalerin (62 e), une frappe puissante de Zeffane (63 e), un sauvetage de Waque devant Guezzal suivi d’une tête de ce dernier, mais que dire des perforations messines ? Mais ni la reprise de la tête de Waque (73 e), ni le slalom de Sarr (82 e) ou sa frappe cadrée mais repoussée par Lopes (85 e) ne parvenaient à bon port. L’OL conservait son précieux avantage, Metz aurait mérité mieux.
