En s’inclinant à Istres (1-0), vendredi, le FC Metz a enregistré sa dixième défaite de la saison et, une fois encore, fait preuve de naïveté défensive combinée à une cruelle inefficacité devant les buts.
Ce cliché date du 16 décembre 2011. Mathieu Duhamel vient d’inscrire, face à Lens, ce qui demeure le dernier but en L2 du meilleur artilleur messin. Depuis, l’attaque messine ne décolle plus... Photo P. BROCARD
Vendredi soir, alors que Pierre Schoeller recevait l’Oscar du meilleur scénario pour l’Exercice de l’État sur la scène du théâtre du Châtelet à Paris, beaucoup plus au Sud, le FC Metz, lui, a cruellement manqué d’inspiration sur la pelouse du stade Parsemain de Fos-sur-Mer. Car si les Messins ont réussi, par instants, à griffonner quelques idées au brouillon, ils ne sont pas parvenus à atteindre leur but. En tout cas, pas celui de l’ex-gardien de la maison grenat, Michaël Ménétrier, intouchable avant-hier.
Dans les Bouches-du-Rhône, les hommes de Dominique Bijotat ont donc conforté leur statut de pire attaque de Ligue 2 avec dix-sept petits buts seulement. Et pourtant, l’entraîneur lorrain avait décidé de revoir son casting au milieu du terrain pour tenter de bousculer les gens du jardin de Parsemain, véritables artistes, eux, dans ce domaine avec la bagatelle de trente-cinq réalisations.
Metz est resté muet. Et rien n’y a fait. Pas même la première titularisation d’Andy Delort… dans les couloirs. Volontaire, bagarreur, le joueur prêté par Ajaccio n’est toutefois pas parvenu à exprimer son talent dans un registre qui n’est tout simplement pas le sien. « Cette position sur l’aile oblige à beaucoup défendre, surtout à l’extérieur, confie le jeune attaquant à l’accent chantant. Or, cette notion de défense, je ne la maîtrise pas parfaitement. Je me suis senti mieux en prenant position juste derrière Mathieu (Duhamel). »
« Trop de déchets techniques »
Même excentré, ce dernier s’est toutefois créé deux des six grosses opportunités messines vendredi, la plus nette revenant à Yohan Betsch, contrarié dans ses plans, peu après la reprise, par la barre transversale de Ménétrier (le deuxième montant trouvé par les Messins en moins d’une semaine après le coup franc sur le poteau de Pierre Bouby à Nantes). D’aucuns avanceront la thèse de la malchance. On y souscrira volontiers car, comme l’ont indiqué, à juste titre, Dominique Bijotat et David Fleurival, si cette frappe de Yohan Betsch avait atteint sa cible « la suite du match aurait été tout autre ». Et l’entraîneur messin de préciser : « A ce moment de la partie, nous avions repris le jeu à notre compte en parvenant à construire quelque chose. En égalisant, on aurait sans doute mis un coup derrière la tête des Istréens. »
Sans aucun doute. Mais les Messins n’y sont pas parvenus, la faute, notamment, aux « trop nombreux déchets techniques » mis en avant par Dominique Bijotat. La faute aussi à des automatismes loin d’être l’arme principale des Lorrains, d’autant que les nombreux bouleversements censés permettre « d’embêter Istres » ont produit l’effet totalement inverse avec des joueurs n’évoluant pas à leur poste habituel et donc en déficit de repères.
Au final, le FC Metz a arboré, à Istres, une attaque en berne (les Messins n’ont plus inscrit le moindre but depuis maintenant 270 minutes et l’égalisation de Yohan Betsch à Châteauroux dans le temps additionnel). Un milieu de terrain expérimental avec ce même Yohan Betsch au centre de la scène, un rôle de composition, et Thierry Steimetz sur le banc. Beaucoup de maladresse devant les buts. Et une défense plutôt solide dans le jeu, mais incapable de faire la police sur les coups de pied arrêtés. « Il y a des règles à respecter, peste David Fleurival. On ne l’a pas fait et, du coup, notre marge de manœuvre se réduit. »
En effet, plus que jamais, les Messins (14 es avec seulement quatre points d’avance sur le premier relégable) ont le regard tourné vers le bas du classement. L’Exercice du maintien est aujourd’hui le scénario le plus crédible pour une équipe n’ayant toujours pas trouvé la bonne formule et qui peine donc à acquérir des automatismes. Inquiétant, car le temps presse.
Jean-Sébastien GALLOIS.
FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : décrassage pour les joueurs d’Istres - Metz. Aujourd’hui : repos. Demain : deux séances à 9h30 et 15h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Istres - Metz (25 e journée de Ligue 2), vendredi 24 février : 1-0. Prochain match : Metz - Clermont (26 e journée de Ligue 2), vendredi 2 mars à 20h. À suivre : Laval - Metz (match en retard de la 22 e journée de Ligue 2), mardi 6 mars à 19h ; Le Havre - Metz (27 e journée de Ligue 2), vendredi 9 mars à 20h.
À l’infirmerie. L’IRM passée par Mahamane Traoré en fin de semaine s’est avérée rassurante. L’international malien devrait reprendre l’entraînement collectif dès demain. Il en va de même pour Yéni N’Gbakoto (cheville) et Alexander Ødegaard (dos). Seuls Joris Delle (genou) et Thibaut Bourgeois (genou) fréquentent actuellement l’infirmerie messine.
Suspendu. Kalidou Koulibaly, averti à Nantes pour la troisième fois en moins de dix rencontres, a écopé d’un match ferme de suspension. Le défenseur messin manquera donc la réception de Clermont vendredi.
