Thibaut Bourgeois a permis au FC Metz de redresser une situation compromise face à Laval. Photo Pascal BROCARD
C’est une ritournelle chère à la famille messine. Une ritournelle qui revient inlassablement à l’évocation d’un nom : celui de Thibaut Bourgeois. Son contenu tient en quelques mots, dont l’intéressé à l’élégance de reconnaître la véracité : « Oui, c’est vrai, je suis quelqu’un de plutôt timide ».
GRAND ANGLE
D’aucuns ont souvent associé ce trait de caractère à un lourd inconvénient. Ils auront peut-être revu leur préjugé à l’issue de la soirée de vendredi : en l’espace de quatre-vingt-dix minutes, l’attaquant messin est venu démontrer que sa réserve naturelle, assumée, n’enlevait rien à ses qualités ballon au pied. En atteste ce doublé renversant – le premier de sa jeune carrière professionnelle –, venu bousiller le moral lavallois. Enchaînement contrôle pied gauche - frappe, premier but. Coup franc aux vingt-cinq mètres, second but. Pascal Johansen n’a plus eu qu’à parachever le travail.
« J’avais envie de jouer »
Au cœur du succès inespéré remporté avant-hier par l’équipe d’Yvon Pouliquen, Thibaut Bourgeois a marqué son territoire. Tout autant, disons-le, que les esprits. A dix-neuf ans passés de neuf mois, le Messin a su profiter de sa troisième titularisation, la deuxième seulement en championnat, pour rappeler à ceux qui pouvaient l’avoir oubliée, l’essence même du métier d’attaquant : marquer des buts.
Il s’était déjà employé à pareil dessein, le 27 août dernier, face à Tours, signant le premier but de la qualification messine pour le troisième tour de la Coupe de la Ligue. Avait-il été trop discret dans sa façon de célébrer sa réalisation ? Toujours est-il qu’il avait débuté la rencontre suivante, à Nîmes, sur le banc des remplaçants, cadre de villégiature frustrant qu’il n’avait pas quitté au cours des quatre premières journées de Ligue 2. « C’est vrai, se risque-t-il aujourd’hui, je commençais à m’impatienter un peu, j’avais envie de jouer, de montrer que j’avais ma place dans cette équipe. » Son entraîneur, qui le trouve parfois un peu trop « respectueux, c’est le seul reproche que je puisse lui faire », appréciera sans doute l’aveu teinté d’ambition.
Sacré champion de France, en juin 2007, avec les moins de seize ans messins, aux côtés de Joris Delle ou encore Miralem Pjanic, auteur d’un premier but lors de sa première apparition chez les pros, il y a à peine un an, à Troyes, Thibaut Bourgeois sait maintenant devoir s’inscrire dans la régularité. Sa dernière prestation, marquée par ces deux buts inscrits en quasiment autant d’occasions, tient lieu de solide argument pour avoir la possibilité de le faire dans une quinzaine de jours, du côté de Nantes. Mais ça, ce n’est pas lui qui le dit.
Cédric BROUT.