Emmenée par la fougue de neuf joueurs issus du centre de formation mosellan, le FC Metz a remporté hier soir sa première victoire de la saison face à l’US Boulogne (2-1) lors de la 1ère journée de National.

Ce qui était programmé comme un choc a tenu toutes ces promesses. Metz contre Boulogne. Une affiche qui ne fait guère rêver, sauf si l’on se situe au niveau du troisième échelon français. Car suite aux déboires sportifs qu’ont connu les deux formations l’année passée en Ligue 2, c’est bien cette réalité que ces derniers auront à affronter quotidiennement lors de cette nouvelle saison qui s’est ouverte hier soir. Mais pas-de-calaisiens comme mosellans auront à cœur de redorer leur blason durant cet exercice et ainsi s’extirper de l’oubli. Le message du club de supporters du club à la Croix de Lorraine, Génération Grenat, en disait d’ailleurs long sur l’objectif que tâcheront d’accomplir les troupes d’Albert Cartier : « 38 finales pour une médaille ». Un seul et unique but : la remontée immédiate en Ligue 2.
Et pour assouvir le souhait de ses plus fervents supporters, il était obligatoire pour les coéquipiers de Gregory Proment, venu à la rescousse de son club formateur, de bien négocier le premier tournant de la saison. L’entame de match, complètement ratée, laissait toutefois penser le contraire. Le club lorrain, qui a quasiment perdu tous ses habituels titulaires de la saison passée, a renoué avec ses vieux démons en encaissant un premier but précoce. Dès la deuxième minute de jeu, Alexis Allart est venu crucifier Johan Carrasso suite à une frappe de Chadili mal repoussée par le portier grenat. La défense n’est également pas exempte de tout reproche. Inexpérimentée, sa moyenne d’âge n’était que de 21,5 ans sur la pelouse hier soir. Romain Inez, 24 ans, y faisait même figure de vieux briscard ! Mais voilà, malgré un coup de massue reçu dès les premiers instants, cette équipe a grandement changé grâce à l’arrivée d’Albert Cartier aux commandes, qui lui a notamment inculqué la valeur de la gagne et qui a su discipliner son groupe. Cela s’est de suite ressenti après la remise en jeu. La jeunesse fleurissante messine se ruait aux avant-postes, ne rechignant sur aucun effort. Et cela est bien connu, les efforts finissent toujours par payer. Après avoir récupéré une balle mal dégagée par Boulanger, Yéni N’Gbakoto saisit sa chance aux vingt mètres et s’est offrert le privilège de marquer le premier but des grenats en National d’une frappe limpide (8’). Un luxe.
Et Keita surgit…
De l’envie, de l’allant, de la motivation, du rythme, mais aussi du plaisir, tant de facteurs visibles hier dans la jeune garde du président Serin. Ce qui commençait à se faire rare est en train de retrouver vie, à l’image de ces nombreuses tentatives opportunistes de Diafra Sakho (12’, 24’, 28’) ou de cette tête de Bussmann (25’) sauvée sur sa ligne par un défenseur boulonnais. Les occasions pleuvaient, les buts moins. Il fallut cependant attendre la très belle ouverture de Bouna Sarr en direction d’Alhassane Keita pour voir les grenats prendre le match à leur compte (36’). La pépite guinéenne du FC Metz se présenta devant Gurtner et, plein d’altruisme, ajusta parfaitement l’ancien gardien strasbourgeois. Les spectres de la saison passée pouvaient alors s’effacer, à condition de rester vigilent ou de faire le break. Cette dernière condition n’a pas été respectée. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé. Lors du second acte, les locaux se sont procuré une foule d’occasions de but, qui ne sont restées au final que des occasions. Le duo Sakho-Keita, très à son avantage, a parfois manqué de lucidité, mais surtout de réalisme. Alors que le premier a trop tergiversé devant Gurtner (54’), a vu sa talonnade être contrée de justesse (57’) et a placé une frappe puissante à ras de terre (62’), le second a idéalement décalé N’Gbakoto au point de penalty, dont la frappe fut, miraculeusement, stoppée par le gardien rouge et noir (61’). Tandis que les grenats auraient pu bénéficier de deux penalties en fin de rencontre (pour des fautes sur Sarr puis sur N’Gbakoto), ils ont été proches de se faire punir sans un très bel arrêt de Yohann Carrasso dans les derniers instants. Le club mosellan repart donc de sa première sortie avec une victoire méritée qui ne fait que récompenser les efforts d’une jeune formation qui a osé, tenté, et pris plaisir à jouer ensemble. Tant d’éléments indispensables qui auraient du être respectés un an auparavant. L’ombre planant sur Saint Symphorien depuis mai dernier semble bel et bien se dissiper.
G. STANGRET
Les + :
Les automatismes offensifs : Il n’y a pas à s’y tromper, le tandem Sakho-Keita a déjà de nombreux matchs derrière lui en CFA. Et cela s’est ressentit hier soir où les deux hommes se sont distingués. De même pour les milieux Sarr et N’Gbakoto.
Le pressing au milieu du terrain : N’Doye-Proment, tel est le tandem de récupérateurs qui ont exercé un pressing sans relâche auprès de l’avant-garde boulonnaise, avec en prime, beaucoup de balles récupérées.
Les - :
Le manque de réalisme : Les occasions ont plu, mais seulement deux d’entre elles sont rentrées au fond des filets. Cela est dommage car il y avait largement la place.
L’entame de match : La défense a déchanté dès les premiers instants de la rencontre. Pire, elle semblait même dépassée par les évènements. Mais heureusement, elle a réussit à se ressaisir au fur et à mesure de la rencontre.