Le FC Metz défie le quatrième de National demain. Un adversaire à écarter du podium.
Il flotte un léger parfum de Moselle sur le club des Sports Réunis de Colmar. La venue du FC Metz, demain, aura en effet une saveur particulière pour deux figures de l’équipe alsacienne. Son président, Christophe Gryczka, est un enfant de Merlebach, biberonné au sirop grenat. Et son meilleur buteur, Frédéric Marques (4 réalisations en douze apparitions), est un natif de la Fensch qui s’est épanoui dans son sport du côté d’Amnéville…
Au-delà de la note sentimentale, les Alsaciens devinent aisément la valeur de cette échéance. Car ils sont actuellement quatrièmes du classement de National et situés à trois points d’un podium squatté sans interruption par les Mosellans depuis le début de saison. Pour caresser l’espoir d’une montée, les SRC ont l’occasion de réaliser un grand coup face à un adversaire qui dormira mieux en sachant ce concurrent direct à distance raisonnable.
Colmar a d’ailleurs quelques arguments à faire valoir. Cette équipe revendique aujourd’hui la meilleure défense du championnat, forte d’un total de huit buts encaissés. En revanche, ce club qui gagne aussi souvent qu’il partage les points (5 victoires, 5 nuls, 2 défaites) affiche de cruelles lacunes en attaque avec un bilan famélique de douze réalisations.
Pour le reste, le contexte de derby qui entoure cette rencontre risque fort de bousculer les certitudes statistiques. Devant une belle affluence, Colmar aura naturellement à cœur d’épingler son illustre voisin au moment où Metz tentera de se refaire une santé à l’extérieur devant quelque 500 supporters mosellans.
Colmar en bref
Département : Haut-Rhin (Région Alsace).
Nombre d’habitants : 67 214.
Club : Sports réunis Colmar (SRC).
Date de création : 1920.
Stade : Colmar Stadium (7000 places).
Président : Christophe Gryczka (44 ans), chef d’entreprise dans le domaine pharmaceutique, depuis cette saison.
Entraîneur : Damien Ott (47 ans) depuis 2008.
Budget : 1,9 M€.
La saison dernière : 8e de National.
Palmarès : vice-champion de France de Deuxième division (1948) ; demi-finaliste de la Coupe de France (1948) ; pensionnaire de Première division (1948-1949) ; champion de France amateur (2010).
Un tirage plutôt conciliant

Les Verts de l’ES Metz devront battre Haguenau. Photo Pascal BROCARD.
Si le FC Metz hérite d’un déplacement en Alsace, ses voisins amateurs sont plutôt épargnés par le tirage au sort qui leur garantit une sortie à domicile et aucun adversaire hiérarchiquement supérieur.
La tendance est unanime : « C’est du 50-50 ». Les clubs amateurs mosellans ont accueilli le tirage du septième tour de la Coupe de France avec un sentiment aussi partagé que leurs pronostics. Pourtant, tous ont hérité d’un adversaire de rang inférieur ou similaire, et tous auront l’avantage d’évoluer à domicile pour le week-end des 17 et 18 novembre.
L’ES Metz (DH) comme Marly (PH) voulaient « un club plus petit, sinon le FC Metzou une Ligue 2 ». Raté pour les premiers qui vont recevoir Haguenau, une autre formation de DH. « C ’est abordable, estime l’entraîneur David Spir. Cet adversaire est premier de son groupe, il a un budget supérieur au nôtre et il est habitué à jouer en CFA 2. Bref, c’est sans doute meilleur que nous mais comme on les reçoit… »
Marly a été plus verni. Il se frottera au FC Vitry, un pensionnaire de première division de district. Comme son hôte mosellan, il s’est hissé pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition. « On va se défendre, prévoit Franck Marchal, le président marlien. Et on va essayer de faire ça bien. »
Biesheim pour Metz
De son côté, Amnéville (CFA) ne souhaitait pas croiser le FC Metz. Laurent Fanzel a été en partie comblé : le CSOA devra écarter Epernay, actuel leader de son groupe en CFA 2. « Ce ne sera pas facile, c’est sûr, imagine le président. C’est une équipe qu’on avait déjà croisée. On était à la lutte pour monter en CFA et ce sont eux qui étaient montés. Quel que soit le niveau, de toute façon, il faudra se bouger. On est à deux matches des 32 e de finale et cela doit suffire à motiver les joueurs. »
Les autres clubs lorrains ont été relativement gâtés par ce tirage au sort, à l’exception des Vosgiens du FC Sainte-Marguerite qui devront composer avec un adversaire supérieur, à déterminer entre l’AS Audincourt et l’AS Belfort Sud. Quant au FC Metz, il poursuivra sa ronde des amateurs avec un déplacement en Alsace, sur le terrain de Biesheim (DH) qui devrait prochainement recevoir la visite d’Albert Cartier, superviseur de luxe. Rien d’insurmontable a priori mais il conviendra de montrer un autre visage qu’à Sorcy où les Grenats étaient péniblement venus à bout d’un club de PH (0-1).
Pour résumer, ce tirage ne réserve aucune affiche épicée ou affriolante et c’est peut-être une chance pour les amateurs. Car la qualification au huitième tour ramènerait une prime de 6 000 euros dans les caisses de ces clubs et le montant, à ce stade de la compétition, n’est plus anodin. « Cela nous éviterait un peu de courir après les sponsors », remarque Franck Marchal. Même son de cloche du côté de l’ES Metz : « Comparé à d’autres clubs de DH, nous n’avons pas d’argent, indique le président Camel Tounsi. Chez nous, tous les joueurs paient leurs cotisations. Alors oui, la qualification serait importante. » C’est une source de revenus et de motivation supplémentaire.
Ch. J.