Meilleur passeur décisif messin, Victor Mendy semble avoir tourné la page d’un début de saison inégal. PhotoPascal BROCARD
Il a démarré doucement. Beaucoup l’ont constaté et personne ne dit le contraire. Ni son entraîneur, qui reconnaît sans peine que son poulain a eu besoin d’un certain temps pour se mettre dans le sens de la marche, ni l’intéressé. « C’est vrai, j’ai eu l’impression de traverser un petit passage à vide en début de saison. Je ne me sentais pas au mieux. » L’imparfait a vécu.
Auteur, à ce jour, de treize matches pour dix titularisations, Victor Mendy semble avoir épousé la courbe de son équipe. Molasson et inégal, comme elle, sur les premières longueurs de son parcours, le Sénégalais a donné l’impression d’avoir attendu le mois d’octobre pour passer la seconde. « J’ai eu une conversation avec le coach qui m’a servi de déclic. Il m’a expliqué qu’il attendait plus de moi, qu’il trouvait que je ne faisais pas assez d’efforts, que je me montrais trop peu disponible pour mes coéquipiers. »
Seize minutes qui changent tout
Remplaçant le 19 octobre à Nantes – fait assez rare jusque-là pour être souligné – Victor Mendy l’est à nouveau quelques jours plus tard, pour la réception de Guingamp. Aux yeux de l’extérieur, le choix d’Yvon Pouliquen ressemble à s’y méprendre à un avertissement, pour ne pas dire à une sanction. La réaction intervient face aux troupes de Victor Zvunka : entré en jeu à seize minutes du coup de sifflet final, ce soir-là, l’attaquant messin est d’abord à l’origine du penalty qui permet à son camp de sortir du marasme. Dans la foulée, il signe une passe décisive qui permet à Papiss Cissé de clôturer les débats. Depuis, Victor Mendy, vingt-sept ans, n’a plus eu à s’asseoir sur le banc. Et force est de reconnaître que Metz y puise une partie de sa bonne santé actuelle.
« Ils font peur»
Passeur décisif à Châteauroux le 27 octobre (victoire messine 2-1), le natif de Dakar a récidivé dans cet exercice sur le terrain miné de Sedan (1-1). « Depuis cinq ou six matches, Victor se montre davantage », souligne son entraîneur. Il lui reste maintenant à trouver le chemin des filets pour étendre son importance au sein du système grenat. Buteur à neuf reprises la saison passée, Mendy ne l’a été qu’une seule fois cette année en championnat. Face à Tours, il avait permis à son équipe de limiter la casse (1-1, 6 e journée).
« Je suis souvent à la dernière passe, remarque le joueur. Le système de jeu fait que je me retrouve rarement en position de marquer. » Attaquant axial lorsqu’il évoluait à Villemomble ou au Paris FC, Mendy a dû partir à la découverte d’un autre secteur de jeu depuis son arrivée en Moselle. Aujourd’hui, et depuis l’an passé, son entraîneur l’emploie, en effet, dans son couloir droit. « C’est un poste qui correspond à ses qualités. Sa vitesse de percussion, sa générosité dans l’effort usent les défenses. Avec Papiss, ils font peur. »
Les deux Lions de la Teranga devraient avoir l’occasion de le prouver dès après-demain, face à Clermont, où Mendy avait été prêté par Metz il y a de cela deux ans. Le plaisir des retrouvailles ne jouera visiblement pas dans l’esprit de Mendy : « On est invaincu depuis sept matches, ce serait bien que cela continue comme ça jusqu’à la trêve. »
Cédric BROUT.