L’ancien joueur nantais Sébastien Piocelle est passé de la quatrième division italienne à la Ligue 2 française en rejoignant Arles-Avignon à l’intersaison. Avec succès !Photo Maxppp
L’AC Arles compte un A de plus au bout de son sigle : A comme Avignon. Depuis cette saison, et sa promotion en Ligue 2, l’ACAA se trouve domicilié non plus dans les Bouches-du-Rhône, mais dans le Vaucluse, où il a trouvé un stade aux normes et une cité (papale) d’accueil.
Trente-six kilomètres séparent les deux villes, mais prétendre que tout Arles déménage les soirs de matches s’avérerait un poil exagéré : la moyenne de spectateurs au Parc des Sports d’Avignon s’élève à un peu plus de trois mille par match, ce qui place Arles-Avignon au dix-septième rang des affluences de Ligue 2. Mais ce n’est pas ce classement-là qui interpelle le plus, à propos de ce promu sachant manier les paradoxes : le plus petit budget de Ligue 2 a passé cinq journées sur quinze sur le podium, et n’a jamais été classé en deçà de la huitième place. Etat des lieux…
Un été agité
Troisième de National en mai dernier, Arles devenu Arles-Avignon a pourtant dû attendre le 3 juillet, et le feu vert de la DNCG, le gendarme financier du football français, pour obtenir la certitude de pouvoir effectivement évoluer en Ligue 2. Il fallait ce laps de temps pour trouver les garanties nécessaires et des investisseurs intéressés. En parallèle, la ville d’Avignon a effectué, pour son stade, les travaux que son homologue arlésienne ne pouvait s’offrir, à hauteur d’un million d’euros. C’est dans ce contexte qu’a été préparé le défi de la Ligue 2, avec un effectif enregistrant le total de seize arrivées, malgré des moyens financiers limités. La solution : des prêts, ou l’arrivée de joueurs sans contrat. « Nous avons donc enrôlé des joueurs revanchards, explique Jean-Marc Conrad, le président. Leur premier souci n’était pas l’argent, mais seulement de montrer leur valeur sur le terrain. » Voilà par exemple comment Kaba Diawara, ancien attaquant de Bordeaux, Marseille et Paris SG, trente-trois ans, a été sorti de sa retraite après une saison à Chypre, ou comment l’ancien espoir nantais Sébastien Piocelle a quitté la Juve Stabia, en quatrième division italienne.
Un départ canon
A la manière de Nice qui, en 2002, avait dû patienter jusqu’à la dernière limite avant d’obtenir le droit d’évoluer en Ligue 1, et d’y réussir des débuts brillants, Arles-Avignon a surpris son monde, en août dernier : en enchaînant trois victoires et un nul, le promu provençal occupait même la deuxième place, au matin de sa première défaite, face à Caen, fin août. Une des trois seules défaites enregistrées en championnat par l’équipe de Michel Estevan, entraîneur à succès : artisan du recrutement malin réussi par Arles-Avignon, cet ancien défenseur passé par les deux clubs en tant que joueur a déjà connu sept montées, en tant qu’entraîneur, lors d’un parcours l’ayant conduit à Beaucaire et Martigues, avant de diriger Arles depuis 2005.
Double coup d’arrêt
La trêve internationale aurait-elle freiné l’élan d’Arles-Avignon ? Vainqueurs du Havre, le 6 novembre, les Provençaux pensaient sûrement avoir maintenu leur cadence, pendant l’arrêt de la compétition, en tenant l’Olympique de Marseille en respect (2-2). A la reprise, pourtant, ils ont dû déchanter en s’inclinant face à Luzenac, club de National, à domicile, en Coupe de France, avant de s’incliner lourdement vendredi dernier à Guingamp (4-1). Commentaire de Michel Estevan : « Nous avons été complètement absents. Or, j’espérais plus de présence face à un adversaire convalescent ». L’étonnant promu ne pourra pas en dire autant de Metz, son adversaire demain au Parc des Sports d’Avignon.
S. V.