
Diafra Sakho et les Messins, après une première période poussive, ont appuyé sur l’accélérateur dès le début de la seconde. Photo Pascal BROCARD
Le FC Metz a battu son record en épinglant une septième victoire consécutive aux dépens d’une équipe d’Auxerre solide mais surprise à la reprise.
Une mi-temps d’usure, une autre de lumière. Le FC Metz grandit très vite dans cette Ligue 2 qu’il redécouvre et domine plus que jamais de la tête et des épaules. Le promu leader s’est offert sa septième victoire de rang (3-0), hier, en alliant la patience à la maîtrise. Pour ne rien gâcher, les hommes d’Albert Cartier ont battu ce record de succès consécutifs face à un véritable client, solide pour commencer et joueur en permanence. C’est dire si cette leçon collective mérite d’être encadrée dans les chaumières mosellanes.
Incertain à la pause, ce match a été plié cinq minutes après la reprise. C’est l’inévitable Sakho qui a ouvert la voie en convertissant, d’une belle praline, un caviar de Lejeune (1-0, 48e ). Le meilleur buteur de Ligue 2 au bout d’une offrande du meilleur passeur grenat : un grand classique cette saison. Fauvergue a enfoncé Auxerre dans la foulée, en reprenant d’une demi-volée un centre de Métanire (2-0, 50e ). La septième merveille a finalement pris corps sur les premières minutes d’égarement bourguignonnes. Diafra Sakho l’a parachevée d’une inspiration géniale sur une action en trois temps : une relance de Carrasso, un relais parfait de Ngbakoto et le buteur, parti à la limite du hors-jeu, qui trompe Léon en piquant le ballon entre ses jambes (3-0, 68e ). Toutes les maladresses de la première mi-temps devenaient, soudain, de pauvres anecdotes.
Une défense d’acier
Avant ce festival, Metz avait surtout brillé par son travail de sape, dans un registre moins glamour. Les longues courses de Bussmann et Métanire, les interventions de Choplin et Milan ou encore le travail de piston des deux récupérateurs ont permis aux Grenats de se tenir à l’abri. Car Auxerre a laissé planer un danger permanent en première mi-temps, dans la foulée d’un insaisissable Sammaritano qui utilisait chaque couloir comme une piste de slalom et aurait sans doute trouvé récompense à ses efforts avec de meilleurs finisseurs. Ntep s’est, lui aussi, manifesté par moments et sans un retour fulgurant de Métanire dans ses pieds (25e ), l’histoire de ce match s’écrivait autrement.
Il faudra pourtant retenir les maigres occasions bourguignonnes : la première, une tête mal cadrée de Haller (2e ) puis la dernière, un coup franc de NGando joliment dévié par Carrasso (90e +2). Dans l’heure et demi qui a séparé ces deux opportunités, Metz a surtout montré un comportement défensif impressionnant et… quelques têtes mal dosées de Fauvergue (14e , 25e ) et Sakho (16e ) en cette soirée où les coups de pied arrêtés n’ont rien débloqué.
Le score final montre surtout, ce matin, que Metz n’a pas encaissé de but pour sa quatrième sortie consécutive. Ce n’est pas un record mais une autre garantie de survie dans ce championnat et peut-être même, soyons fou, une véritable assurance pour la montée en Ligue 1. Avec sept points d’avance sur le deuxième et dix sur les premiers recalés du podium, cette affaire commence à sentir très bon.
Christian JOUGLEUX.
Métanire : il est fou ce Romain !

Kévin Lejeune a délivré sa septième passe décisive de la saison. Sa septième merveille. Photo Anthony PICORÉ
Auteur d’une prestation collective maîtrisée, le FC Metz peut également compter sur l’éclosion de ses individualités. Dont Romain Métanire.
CARRASSO. Très peu sollicité, le gardien messin a gardé son sang-froid, notamment dans le jeu aérien. Concentré jusqu’au bout, il a gratifié le public de Saint-Symphorien d’une superbe parade sur un coup franc de Ngando (90e +3). Rassurant.
MILAN. Un placement impeccable. Un sens de l’anticipation tout aussi efficace. Et une précieuse présence dans les airs face aux grands gabarits auxerrois. En l’absence de Marchal, l’Italo-argentin s’impose comme le shérif de la défense messine.
CHOPLIN. La seconde lame de la charnière centrale du FC Metz. Une entente parfaite avec son compère Guido Milan. Solide et toujours dans le bon tempo. Précieux.
BUSSMANN. À l’image de l’ensemble de la défense messine hier soir, le Vosgien s’est montré intraitable dans son couloir. Il s’est, en outre, permis quelques incursions bien senties dans le camp auxerrois à l’image de ce centre parfait pour la tête de Fauvergue (25e ). Il aurait même pu inscrire le quatrième but de son équipe (89e ).
KASHI. Au milieu de terrain, centre névralgique des débats hier soir, le franco-algérien a été, une fois encore, à la hauteur de sa réputation : il a récupéré un nombre incalculable de ballons, harcelé sans relâche ses adversaires. Et perdu très peu de ballons. Du très bon Kashi.
ROCCHI. De la justesse technique conjuguée à un engagement de tous les instants. Le capitaine messin a dirigé son orchestre avec maestria.
NGBAKOTO. Malgré une grosse détermination en première période, le jeu du milieu de terrain messin a souffert de quelques déchets techniques et d’un certain manque de fluidité. Il s’est parfaitement repris après la pause, offrant, au passage, la balle du troisième but à Sakho (68e ).
LEJEUNE. Un pressing incessant et quelques accélérations rageuses. Cerise sur le gâteau, Kévin Lejeune a délivré sa septième passe décisive de la saison… de la poitrine (48e ). Un match plein. Remplacé par Bouna Sarr (75e ).
FAUVERGUE. Son travail de l’ombre, encore parfait hier, a été récompensé. Après plusieurs occasions manquées en première période, Nicolas Fauvergue a de nouveau enfilé une panoplie de buteur qui lui va comme un gant (50e ). Remplacé par Kwame Nsor (72e ).
SAKHO. Comme à son habitude, il s’est démené sur le front de l’attaque, n’hésitant pas, par instants, à prendre le couloir. S’il a manqué de façon assez inexplicable l’ouverture du score en début de rencontre (16e ), le Sénégalais s’est offert ensuite un doublé amplement mérité. L’arme fatale du FC Metz. Remplacé par Maxwel Cornet (85e ).
Jean-Sébastien GALLOIS.
L’HOMME CLÉ

Photo Anthony PICORÉ
Romain Métanire. Il n’a pas marqué hier soir. Mais sa prestation aurait presque valeur de but. Un vent de folie a soufflé dans la courte chevelure du défenseur messin. Au four et au moulin. Le poison nommé Ntep ne lui aura échappé qu’une seule fois en tout début de partie. C’est tout. Le reste, à l’image de son équipe, a été parfaitement maîtrisé. Efficace défensivement, Romain Métanire a également été actif en attaque, multipliant les centres. Il a ainsi offert le deuxième but à Nicolas Fauvergue (50e ). Un match de fou !
Cartier : « De l’appétit et de l’estomac »
Bernard Casoni (entraîneur d’Auxerre) : « On se fait punir sur deux contre-attaques après deux coups francs pour nous. Nous étions prévenus. Nous avons réalisé une première mi-temps cohérente, mais il aurait fallu être vigilant jusqu’au bout. Il y a de la puissance et de la vitesse dans cette équipe messine. C’est simple et efficace. On ne peut que leur dire bravo. »
Nicolas Fauvergue (attaquant de Metz) : « Le record ( sept victoires d’affilée ) était un peu anecdotique, mais finalement on en passe trois à cette belle et vaillante équipe d’Auxerre. On continue notre petit bonhomme de chemin et c’est tant mieux. On garde néanmoins les pieds sur terre, même si on est très heureux d’être en haut. »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « Pour faire un bon match, il faut deux équipes. Finalement, si nous sommes parvenus à nous imposer, c’est parce que nous avons su garder cette intensité jusqu’au bout. Ce soir ( hier soir ), mes joueurs ont eu de l’appétit, mais également de l’estomac. C’est ce petit supplément d’âme qui nous permet d’être présents, même dans les moments difficiles. »
Romain Métanire (défenseur de Metz) : « Cette belle victoire et ce record de sept victoires font du bien au moral. Mais ne précipitons pas les choses. On fera le point après la trêve. »
J.-S. G.
Soutien à Thibaut Bourgeois
Lors de l’échauffement, hier soir, tous les joueurs messins avaient revêtu un T-shirt où apparaissait le message « Ici c’est Metz », mais surtout frappé du numéro huit. Celui de Thibaut Bourgeois, opéré du genou droit (rupture des ligaments croisés) vendredi dernier. Un beau message de soutien à l’endroit du jeune attaquant du FC Metz dont la saison est terminée. Ce dernier était d’ailleurs présent dans les tribunes de Saint-Symphorien pour encourager ses solidaires partenaires.
Deux cents Amnévillois invités
Le partenariat entre Metz et Amnéville est en plein renouveau… Pour ne pas faillir à la tradition qui a consisté, dans un passé récent, à inviter les clubs lorrains éliminés par son équipe en Coupe de France, le FC Metz a invité en effet deux cents Amnévillois, président Laurent Fanzel en tête, à assister à la rencontre d’hier soir face à Auxerre. Et en Business Club, s’il vous plaît ! Les Messins ont même affrété un bus à leurs frais. Une invitation très appréciée, on s’en doute. Dont les Messins n’ont fait du reste aucune publicité puisque l’information est venue d’Amnéville…