Romain Rocchi, très solide durant toute la partie hier soir, a eu une occasion de tuer le match à un quart d’heure du terme. Mais Dupé, le gardien nantais, veillait au grain. Photo Pascal BROCARD
Malgré l’ouverture rapide du score de Nantes, le FC Metz a obtenu un point pour son premier match en Ligue 1 au stade Saint-Symphorien (1-1).
Tout à sa joie de revoir un match de Ligue 1, Saint-Symphorien n’a jamais cessé de chanter. Ses deux kops se sont même amusés à se répondre, hier, en fin de soirée. Le FC Metz s’en doutait un peu avant et il peut en être sûr maintenant : son équipe sera soutenue cette année. Même un but très précoce des Nantais n’a pas réussi à interrompre le disque des supporters. Aussi prévisible soit-il, cet engouement est une bonne nouvelle, car les hommes d’Albert Cartier ont aussi vérifié en ce premier samedi à la maison que rien ne serait vraiment simple cette saison. D’autres oiseaux, autrement plus remplumés que ces Canaris, pourraient venir ici, pour causer quelques soucis.
Cet adversaire, en tout cas, a déjà réussi là où Lille avait échoué une semaine plus tôt. Trois minutes à peine lui ont suffi pour tromper Johann Carrasso sur un coup franc repoussé du bout du pied par Rocchi et finalement converti en but, du gauche, par Veretout (0-1, 3e ). Fâcheuse entame. Metz, pourtant, l’a digérée rapidement. Un bon décalage de Sarr et une faute de Djilobdji sur Falcon, dans la surface, lui ont offert rapidement la possibilité d’une réparation et Ngbakoto a remis tout le monde sur un pied d’égalité en convertissant son penalty (1-1, 12e ).
Renfort demandé…
Comme un symbole : le premier but mosellan en L1 a été inscrit sur coup de pied arrêté, une spécialité de la maison. Las, ce fut aussi la révélation d’un manque, ou du moins d’une carence du moment, car il faudra encore attendre au moins une journée avant d’apprécier une réalisation dans le jeu de Lejeune et ses coéquipiers.
Il faut admettre que le FC Metz s’est montré plus entreprenant chez lui que dans le Nord mais, à l’image d’un mercato contrarié sur le plan offensif, il a témoigné de batteries limitées en attaque. Le constat a surtout valu en première mi-temps. Sarr, par exemple, a dû se créer une occasion tout seul, sans trouver la mire (45e ), et Bussmann n’a pas cadré davantage, à l’issue d’une rare action collective bien amenée devant le but de Dupé (17e ). Quant à Falcon, il a encore peiné à se présenter en situation favorable dans la surface adverse, sinon sur ce centre de Bussmann dégagé en corner par Djilobodji (61e ), au milieu d’une seconde période un brin plus convaincante. Au final, le public retiendra surtout ce KO manqué par un Rocchi très solide hier, mais contrarié dans sa tentative par le gardien nantais (73e ).
Les deux dernières semaines du mercato serviront à densifier cette attaque. Pourtant, il serait ingrat de résumer la deuxième sortie messine à cette seule discrétion offensive. Car les Grenats ont regardé une formation de Ligue 1 dans les yeux, tenu une ligne défensive globalement cohérente et gratté un deuxième point qui prolonge leur petite marche en avant à ce niveau. Ces garçons ne sauront évidemment se satisfaire de ce résultat à domicile mais ils apprendront vite qu’il n’y a pas de petits profits dans ce championnat. Et il ne faut pas oublier l’essentiel : Metz voit aujourd’hui une majorité de ses joueurs en situation d’apprentissage. Pour l’heure, ils ont évité les fausses notes.
Christian JOUGLEUX.
Il en faudra plus
Juan Falcon, qui a provoqué un penalty bienvenu, prend encore ses marques au sein de l’attaque messine. Photo Pascal BROCARD
Seul un penalty a permis aux Messins de trouver le chemin des filets face à Nantes. Insuffisant pour faire régner la loi à Saint-Symphorien.
A moins de deux semaines de la clôture du marché estival des transferts, les dirigeants messins demeurent en quête d’un attaquant susceptible de renforcer le secteur offensif de l’effectif d’Albert Cartier. L’entraîneur lorrain en a émis le vœu au cœur de la préparation d’avant-saison, souhaitant deux joueurs. L’Argentin Federico Andrada, prêté par River Plate, est le premier. Qui sera le suivant ?
Muette à Lille (0-0) pour ses débuts dans l’élite depuis six longues années, l’attaque des Grenats ne l’est pas restée longtemps hier soir. Un mouvement mené par Bouna Sarr et Juan Falcon a débouché sur un penalty obtenu par la recrue vénézuélienne, après une faute de Papy Djilobodji, et transformé par Yeni Ngbakoto. Une égalisation bienvenue après seulement douze minutes de jeu. Il a donc fallu un coup de pied arrêté aux Messins pour marquer leur retour au sommet du football français. Une bonne habitude héritée de l’étage inférieur.
Les supporters de Saint-Symphorien, parmi lesquels Diafra Sakho présent dans les tribunes, ont fait connaissance avec Juan Falcon, l’attaquant appelé à prendre la relève du Sénégalais, meilleur buteur du club mosellan ces deux dernières saisons, si précieux dans le redressement du FC Metz après la plongée en National en 2012. L’international vénézuélien (1 sélection), buteur n°1 de son championnat domestique, prend logiquement ses marques au sein du groupe lorrain.
Marge de progression
La nouvelle pointe messine n’évolue pas dans le même registre que son prédécesseur à qui Falcon a été associé pendant les matches amicaux de juillet. Si Sakho aimait prendre la profondeur, le Vénézuélien, lui, apprécie d’être servi dans les pieds. Les automatismes viennent petit à petit. Mais il faut laisser du temps au Sud-Américain qui vit sa première expérience en Europe. Après le 4-4-1-1 tenté au stade Pierre-Mauroy huit jours plus tôt, il a vu Sarr monter d’un cran à ses côtés face à Nantes, sans pour autant connaître plus de réussite. Moussa Gueye est également venu l’épauler au cours de la seconde période. En vain.
Attendus au tournant après avoir bravement résisté dans le Nord, les Messins ont une belle marge de progression dans l’animation offensive. Le système a légèrement évolué, les hommes aussi (Kévin Lejeune à la place de Fadil Sido), cela n’a pas suffi pour faire la loi à domicile. Il en faudra donc plus pour signer un premier succès en Ligue 1.
Maxime RODHAIN.
Nantes a frappé tôt
Nantes n’a pas traîné, hier soir, pour fragiliser des Messins fébriles. Dès la troisième minute, Jordan Veretout a trouvé la faille dans la défense lorraine, d’un tir du gauche bien senti (3e ). Plus tard, Maxime Dupé , le gardien des Canaris, consistant lui aussi, s’est couché du bon côté face au penalty de Ngbakoto mais le Mosellan a eu le dernier mot. À ressortir également dans les rangs nantais la prestation très solide de Hansen , finalement aligné en défense, ainsi que la partition propre et inspirée du capitaine Olivier Veigneau. À l’opposé, Lucas Deaux n’a pas connu le rayonnement habituel et Cissokho , sur le côté droit, n’a pas toujours eu la décision juste.
Albert Cartier : « Encourageant »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « Pour une jeune équipe, nous n’avons pas manqué de sang-froid après un début de match difficile. On avait dit qu’il fallait quelque chose de plus, après la rencontre de Lille, pour gagner et on a tenté de le faire. C’est un match encourageant pour la suite, le résultat me paraît logique. Globalement, on a ajouté quelque chose de plus par rapport au dernier match et on va continuer dans ce sens. »
Sylvain Marchal (capitaine de Metz) : « On aurait aimé prendre deux points de plus. Mais on a fait une mauvaise entame, on a senti qu’on était un peu crispé. On a eu dix minutes compliquées durant lesquelles on a fait un peu le dos rond, mais on a eu le mérite d’égaliser. La première mi-temps a été un peu poussive, mais on a été plus entreprenant en deuxième, même si Nantes a été dangereux en contre. Il aurait fallu plus de justesse technique pour être plus efficace, mais on va se contenter de ce point-là. »
Michel der Zakarian (entraîneur de Nantes) : « On a fait une bonne entame de match face à une équipe fébrile. C’est dommage de ne pas avoir gardé cette avance plus longtemps. Je trouve le penalty de Metz généreux même si on a connu trop de déchets techniques pour espérer gagner. C’était un match assez pauvre techniquement mais ça reste un bon nul à l’extérieur pour un début de saison. »
Yeni Ngbakoto (milieu de Metz) : « Je pense qu’on a livré un match cohérent. On prend un but à cause d’un manque de concentration mais on a bien réagi. On a essayé de développer notre jeu en attaque mais sans être efficace. Il faut bien sûr que l’on peaufine nos automatismes mais Falcon s’intègre de mieux en mieux. C’est une très bonne recrue et il va encore progresser. On ne perd pas, c’est l’essentiel. Tous les points compteront à la fin du championnat. »
Romain Rocchi (milieu de Metz) : « Contre Lille, on avait d’abord essayé d’être costaud défensivement. Là, on voulait être un peu plus porté vers l’avant et ça va se mettre en place petit à petit. Je crois que le score reflète bien la physionomie du match. On a voulu bien rentrer dans la partie mais, après avoir pris ce but très tôt, on s’est repris et ça, c’est bien. Il ne faut pas oublier que, pour certains, c’était le premier ou le deuxième match en Ligue 1 ce soir. »
Metz : le grand départ (CFA)
L’euphorie de la remontée en CFA passée, Metz entame son championnat en recevant Jura Sud. Pour réussir son départ dans la compétition.
Le match. FC Metz (2), la saison dernière : 1er en CFA 2 (Groupe C). Jura Sud, la saison dernière : 15e en CFA (Groupe B).
L’enjeu. Championne de CFA 2 la saison passée, la réserve du FC Metz redécouvre le championnat de France amateur cet après-midi en défiant Jura Sud, 15e du dernier exercice. Pour autant, il ne s’agit pas d’un démarrage en douceur pour un onze grenat qui devra tenter de bousculer son adversaire franc-comtois afin de réussir son entrée en lice dans la compétition.
L’avis de l’entraîneur messin, José Pinot : « On a hâte de débuter cette nouvelle aventure. On ne peut pas parler d’un démarrage en douceur car, face à Jura Sud, c’est toujours compliqué. On les a déjà joués, ce sont toujours des matches durs. En plus, je connais bien l’entraîneur. Cette 15e place, beaucoup d’équipes la convoitent, on espère bien rivaliser en étant investis à 120 %. Si on ne commet pas d’erreur, on sera récompensé. »
L’effectif. Privé de Joubert et Millimono, blessés, José Pinot a convoqué, hier, un groupe de 12 joueurs, qu’il complétera dans la matinée avec quatre nouveaux éléments. À noter que les professionnels David Oberhauser, Jonathan Rivierez, Médéric Deher, Ali Bamba, Mayoro N’Doye, Habib Diallo et Maxwel Cornet sont à la disposition de l’entraîneur messin. Le groupe : Schwenck – Donval, Udol, Toussaint, Rivierez, Pierrot, Bur, Nouvier, Hein, Hadji, Bozok, Diallo.
FC Metz - Jura Sud (15 h) stade du Haut de Blémont
A. S.
