
Les occasions de sourire sont rares, question football, ces temps-ci pour Noël Le Graët.
« J’ai moi aussi mes responsabilités », affirme le patron de Guingamp
pour expliquer le maintien en poste de Victor Zvunka. Photo AFP
Président historique de l’En Avant Guingamp, mal classé en Ligue 2, dirigeant influent du football français, Noël Le Graët vient de maintenir sa confiance à Victor Zvunka avant la venue de Metz, demain. Voici pourquoi…
De Guingamp, il a beaucoup été question, en 2009. Il en a même énormément été question s’agissant d’une bourgade costarmoricaine de moins de 8000 habitants : en mai, victoire en Coupe de France ; en octobre, accueil de l’équipe de France au Roudourou, le temps d’un bon bol d’air marin et de passer cinq buts aux Iles Féroé. A ces deux événements, un artisan commun : Noël Le Graët, patron d’un groupe agroalimentaire, ancien maire (socialiste) de la ville, numéro deux de la Fédération française de football et président d’En Avant Guingamp, actuel dix-huitième du classement de Ligue 2, sous la ligne de flottaison donc, à dix journées de la fin…
• Vous avez, y compris récemment, connu des moments plus agréables qu’aujourd’hui… « Il s’agit en effet de moments très, très difficiles, dans une saison qui n’a été agréable qu’au mois d’août, c’est loin derrière nous… »
• Le plus difficile n’est-il pas de passer, en quelques mois, de l’euphorie d’une victoire en Coupe de France à la crainte d’une relégation en troisième division ? « Ce qui est acquis est acquis, et la victoire en Coupe de France restera à jamais comme un moment extraordinaire dans l’histoire de la ville de Guingamp. Le championnat, c’est autre chose, mais il est certain que l’on ne s’attendait pas à être si mal classés, aussi longtemps. »
• Quels sont, sinon vos explications, au moins les éléments d’explications ? « Beaucoup de blessures, une mayonnaise qui ne prend pas, et tout s’enraye. Mais je n’ai pas d’explication véritable, sans quoi j’aurais déjà agi en conséquence. »
• Après la dernière défaite, à Dijon, vous auriez pu remplacer l’entraîneur. Pourquoi ne vous y êtes-vous pas résolu ? « Parce qu’il ne s’agit pas toujours de la bonne solution ! Tout le monde au club travaille à améliorer la situation, c’est la méthode privilégiée, et tout le monde est très uni. »
« Tous dans le même sac »
• Comment avez-vous senti vos joueurs, que vous avez rencontrés au retour de Dijon ? « Mais je vais les voir tous les jours ! Ils sont remplis de bonne volonté, il n’y a aucun reproche à formuler sur leur comportement et je dois même dire qu’humainement, je les aime bien. »
• Maintenir votre confiance à Victor Zvunka, soutenir ainsi les joueurs, ce sont des messages forts… « Si j’estimais qu’il ne s’agissait pas de la bonne méthode, j’en adopterais une autre. Il me paraît important de ne pas tomber dans la sinistrose, et de ne pas perdre de vue que nous sommes tous dans le même sac. J’ai moi aussi mes responsabilités. J’ai signé les contrats de tous ceux qui sont là aujourd’hui : désigner des coupables aurait quelque chose d’indécent. »
• Quelles seraient les conséquences d’une relégation, pour le club et pour vous, personnellement ? « Les conséquences économiques, tout le monde les connaît. Le reste ne regarde que moi. »
• Le choc psychologique, finalement, ce serait de renouer avec la victoire vendredi contre Metz ? « Il nous faut des points, mais ça ne suffit pas : il faut se rassurer dans le jeu et il nous faut surtout marquer (le dernier but de Guingamp remonte au 5 février, soit une inefficacité de 601 minutes). Mais il reste dix matches, nous ne sommes jamais vraiment en grosse difficulté. Guingamp n’est pas à la rue. »
• Metz, ça évoque quoi ou plutôt qui, pour vous ? « J’aime beaucoup Carlo ( Molinari), que je connais depuis longtemps, vous l’imaginez bien. J’ai aussi beaucoup d’estime pour Yvon Pouliquen. Je serai content pour eux si Metz remonte, ce qui me semble quasiment fait. »
• Comment inverser la dynamique, vendredi, entre une équipe qui n’a plus gagné en championnat depuis la 16 e journée, et une autre invaincue depuis sept matches ? « Ainsi formulé, cela semble difficile. Mais qui aurait parié sur une victoire de Guingamp en Coupe de France ? En football, rien n’est jamais définitif. »
Sylvain VILLAUME.
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FC METZ EXPRESS
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement. Aujourd’hui : séance à 10 h.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Nantes (28 e journée de Ligue 2) lundi 15 mars : 0-0. Prochain match : Guingamp - Metz (29 e journée) vendredi 19 mars (20h30). A suivre : Châteauroux - Metz (30 e journée) vendredi 26 mars (20h30).
A l’infirmerie. Victime d’une contracture à la cuisse, Nuno Frechaut se trouvait toujours à l’arrêt, hier matin : une décision sera prise aujourd’hui quant à sa présence dans le groupe pour Guingamp - Metz.
Suspendu. Aucun.
L’info. Une semaine après avoir renoué avec l’entraînement collectif, parfaitement rétabli d’une déchirure musculaire à la cuisse droite, Stéphane Borbiconi est à présent apte à reprendre la compétition. Ce qui tombe très bien, compte tenu de la possible indisponibilité de Nuno Frechaut, qui a complété la charnière centrale auprès de Matheus Vivian en l’absence de Borbiconi.
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Metz a le dernier mot
BESANÇON - METZ : 1-3 (1-1)
Stade Malcombe 4. Terrain synthétique. Arbitre : M. Gatouillat. Buts pour Besançon : Hakkar (3 e) ; pour Metz : Bekhadda (44 e), Mielczarek (76 e), Nya Ngatcha (82 e). Bonne opération pour les protégés d’Olivier Perrin, hier après-midi. En match en retard à Besançon, les Messins se sont rapprochés de la place de dauphin. C’était pourtant mal embarqué quand Hakkar ouvrait la marque sur un dégagement de Jeannin, le portier bisontin (3 e ). Si les Lorrains avaient du mal à revenir, l’égalisation, juste avant la pause, de Bekhadda (44 e ) changeait la donne. La seconde mi-temps était plus aboutie. Logiquement, les Mosellans faisaient la différence grâce à Mielczarek (76 e ) et Nya Ngatcha (82 e ).