La signature de Sylvain Wiltord, fin janvier 2009, a été le principal fait d’arme du jeune président Bernard Serin. Photo Pascal BROCARD
Depuis juin 2009, le FC Metz se découvre un nouveau président. Aux antipodes de son prédécesseur, Bernard Serin cultive l’image d’un dirigeant de caractère, aux contours encore insaisissables.
Je ne me comporte pas pour renvoyer une image. Je suis arrivé dans le football professionnel avec les connaissances qui étaient les miennes dans ce domaine et avec, surtout, une expérience de chef d’entreprise. Est-ce celle-là que je renvoie ? Je ne sais pas. J’espère surtout que c’est l’image du sérieux, de la rigueur et de la détermination. » Bernard Serin dans le texte.
Les mots sortent du four. Ils datent d’avant-hier, soit d’un an et un jour après l’arrivée de ce patron de la sidérurgie à la tête du club à la Croix de Lorraine. Croix élimée, c’est le moins que l’on puisse dire : le constat offre ici une rampe solide, loin d’être inutile à tous ceux qui cherchent à percer le voile de la personnalité présidentielle. En prenant les rênes du FC Metz, abandonnées par Carlo Molinari au sortir de la saison passée, Bernard Serin a en effet dévoilé un premier trait de caractère : « La détermination ».
A son arrivée au sommet de la hiérarchie, le 9 juin 2009, le club vient de se prendre la porte de l’ascenseur en pleine face, pour la deuxième fois d’affilée. Le chantier de relevage s’annonce compliqué. Et la question qui accompagne Serin jusqu’à son nouveau fauteuil n’est pas faite pour faciliter sa tache : Yvon Pouliquen sera-t-il, oui ou non, maintenu dans ses fonctions d’entraîneur pour la saison 2009-2010 ? Les réponses bretonnes à ce sujet font écho à celles, lorraines, du président. Celui-ci choisit rapidement la voix du silence, donnant ainsi un avant-goût de son attitude à l’approche des "grandes décisions" qu’il sera amené à prendre par la suite : Bernard Serin s’éloigne des micros et prend son temps, quitte à susciter l’interrogation et à entretenir le flou aux abords de Saint-Symphorien. Le 12 juin 2009, il fait annuler la conférence de presse destinée à confirmer Pouliquen à trois heures du rendez-vous fixé.
« Pas de déclarations tapageuses »
Ce penchant pour l’isolement et le travail dans l’ombre s’est encore matérialisé récemment, dans la gestion du dossier du nouvel entraîneur. Les trois noms des techniciens avancés par le président tout au long de sa réflexion sont restés au fond du chapeau. Au profit, on le sait maintenant, de Dominique Bijotat. Loin de la bonhomie de son prédécesseur, Bernard Serin n’en aime pas moins l’effet de surprise…
Insaisissable, comme l’an dernier : en décidant d’aller jusqu’au bout de sa collaboration avec Yvon Pouliquen, lequel restait sur un échec flagrant dans sa mission de reconduire l’équipe parmi l’élite, le président avait sans doute obéi à des contraintes financières, mais il a toujours eu la délicatesse de ne jamais le signaler… A l’inverse, la nécessité économique lui avait permis de justifier le transfert de Papiss Cissé, meilleur buteur messin, fin décembre 2009. On ne lui a pas connu de successeur.
La communication est un art maîtrisé par le chef d’entreprise. Autre exemple au jour de sa nomination à la présidence : « Trois ans, c’est le temps que nous nous donnons pour retrouver la Ligue 1, même si nous ferons tout pour remonter plus rapidement. Mais ne faisons pas de déclarations tapageuses en parlant d’objectif immédiat. »
Wiltord, le coup du président
Depuis, l’issue du dernier exercice est venue conforter la prudence de Bernard Serin dans ses propos. De là à dire qu’il est venu justifier son choix à l’aube de la saison passée, il y a un pas que nous ne franchirons pas.
L’erreur, son erreur, Bernard Serin l’a d’ailleurs reconnue, après coup, estimant il y a quelques semaines, après une nouvelle désillusion, qu’il avait sans doute surestimé la capacité de « remise en cause » de ses troupes, et donc, celle du duo Pouliquen-Mattiello. Celui-ci avait pourtant été remercié… à cinq matches de la fin du championnat, après plusieurs semaines d’expectative durant lesquelles on savait la tête de l’entraîneur menacée. Dans un souci rigoureux de ne pas agir dans la précipitation, le président s’était élevé contre la critique nourrie par les résultats de son équipe. « Nous, nous regardons devant nous », déclarait-il le 25 mars dans nos colonnes, en réponse au parallèle dressé avec la fin de saison 2008-2009. Il aurait aussi fallu regarder derrière.
Auteur d’un gros coup médiatique, avec la signature de Sylvain Wiltord fin janvier, Bernard Serin a découvert en une saison un panel étoffé de la difficulté attenante à sa mission. S’ouvre aujourd’hui un deuxième chapitre, qui ne sera assurément pas de trop pour émettre un jugement sur sa capacité à mener une entreprise visant à « permettre au club de connaître de nouvelles heures glorieuses. C’est le moment de repartir », disait-il le 9 juin 2009. Un an après, la phrase est toujours d’actualité.
Cédric BROUT.
Publié le 12/06/2010
Un œil sur Buengo…
Attaquant de Châteauroux, sous le maillot duquel il a inscrit treize buts en vingt-sept matches cette saison, Titi Buengo, 30 ans, fait partie de la liste des joueurs sur lesquels le FC Metz s’est renseigné. Mais à quelques jours du passage du dossier messin devant la Direction nationale de contrôle de gestion, la perspective de voir débarquer l’Angolais à Saint-Symphorien est encore très éloignée du domaine de la certitude. En revanche, Joël Muller a indiqué que la signature du jeune défenseur Romain Métanire, arrivé en fin de contrat, était imminente. « Ce n’est plus qu’une question de jours. » Le cas de Gaétan Bussmann, lui, sera traité ultérieurement. « Il est encore sous contrat stagiaire, rien ne presse », explique le directeur sportif. Le défenseur manquera d’ailleurs à l’appel de la reprise de l’entraînement, le 23 juin prochain : il a en effet été appelé en équipe de France pour disputer le championnat d’Europe des moins de 19 ans.
Jordan Faucher à Tours
Dans la foulée de son père, Jean-Robert, ancien entraîneur des moins de 17 ans messins nommé à la direction du Pôle espoirs d’Essey-lès-Nancy, Jordan Faucher quitte lui aussi le centre de formation du FC Metz. L’attaquant, vainqueur de la Coupe Gambardella, a signé un contrat stagiaire avec le FC Tours (Ligue 2).
C. B.
, faire 7 ou 8 matchs sans victoires on voit qu'il y a un problème 
