Messagepar Séb » 23 mars 2010, 13:50
Les dirigeants messins préparent les budgets prévisionnels pour la saison prochaine.
L’essentiel: Quel est votre rôle au sein du club?
Patrick Razurel: Je suis chargé de mettre en place la politique et la stratégie décidées par le club. Ainsi que les projets pour les années à venir. C’est un travail traditionnel de directeur général mais avec le produit particulier qu’est le football. C’est un produit plus vivant qui est soumis aux aléas des résultats.
Depuis combien de temps êtes-vous au club?
Cela fait maintenant 25 ans que je suis directeur du FC Metz. En étant toujours dans l’espoir que les meilleurs moments sont à venir.
Metz est actuellement 3e de Ligue 2. Comment prépare-t-on la saison suivante dans une telle incertitude?
On est en train de préparer les hypothèses budgétaires pour la Ligue 1 et la Ligue 2. Le club est à une période charnière. Dans les deux cas, le mot d’ordre sera «rigueur financière». Celle-ci est indispensable dans le monde du football. Si on part de là, on limite les risques. Si le club veut rester celui qu’il est, il vaut mieux remonter cette année.
Une nouvelle année en Ligue 2 serait-elle catastrophique pour le club?
Si on reste en L2, ce sera la première fois dans l’histoire que Metz vivra trois saisons de suite en deuxième division. Cela voudra dire qu’on s’inscrit en Ligue 2. Et qu’il y aura des changements dans la façon de fonctionner.
Quels types de changements?
Metz deviendrait un club tout à fait normal de Ligue 2. L’économie nous imposera d’être plus humbles dans notre vie sportive et dans nos structures . Il faudra restreindre la qualité d’ensemble du club, du centre de formation à l’équipe professionnelle. L’équipe risquera de s’enfermer dans le ventre mou de Ligue 2 et de manquer de possibilités de monter en L1. Notre ambition sportive sera encore plus limitée.
Mieux vaut remonter…
L’hypothèse de Ligue 1 est en effet plus réjouissante. Mais il ne faut pas penser que la Ligue 1 c’est l’Eldorado. En Ligue 1, ça va aussi être très compliqué pour Metz. Le club disposera du plus petit budget de l’élite, comme Boulogne cette saison. On partira dans l’optique de terminer 17e. Et pour cela il faudra faire une équipe la plus efficace possible avec le moins d’argent possible. Sans droit à l’erreur.
Ça va donc être assez dur de stabiliser le club parmi l’élite…
C’est l’objectif, mais ce sera difficile. D’autres comme Lorient, Valenciennes ou encore Nancy l’ont fait. Donc c’est possible. Il faudra se sublimer dans tous les domaines du club. C’est un challenge intéressant et tout le monde veut réussir.
Le fait que beaucoup de joueurs arrivent en fin de contrat est-t-il un handicap ou un atout dans la préparation de la saison suivante?
Cela est ni bon, ni mauvais. D’abord sur le plan sportif, les joueurs en fin de contrat ont intérêt à briller avec Metz cette saison. Sinon, ils seront en situation d’échec comme le club et cela nuira à leur image. En cas de non-accession, nous serons contraints de baisser la masse salariale et nous ne pourrons pas garder beaucoup de ces joueurs en fin de contrat. Si on monte, tout dépendra du staff technique. Les discussions démarreront lorsqu’on aura davantage de visibilité sur l’avenir.
Où en sont les projets de rénovation du stade?
Il y a toute une procédure administrative à respecter. Les dossiers avancent et nous nous sommes donné un an pour régler l’administratif. En début d’année prochaine, le dossier sera quasiment bouclé.
Comment envisagez-vous l’évolution des rapports avec le Luxembourg?
Le Luxembourg est forcément un axe de développement indiscutable. Lorsque des actionnaires arriveront dans le capital du club, la boucle sera bouclée. Cela ne saurait tarder. La montée en Ligue 1 devrait nous permettre de passer encore un cap.
Philippe Di Filippo