PPR a écrit :
Enfin, Chevalin, entre nous, tu es aussi dans l'excès inverse: tu voues un culte (et tout culte est par définition forcément discutable) à des entraîneurs étrangers que tu considères comme incontournables, en dénigrant systématiquement ce qui est autre. Parce que c'est ta posture.
A mes yeux, le travail des Haise, des Guion, des Dall'Ogglio, des Moulin, des Galtier, avec les moyens qui sont les leurs, sont tout aussi valorisables que ce qui peut se faire ailleurs.
Hein ? En quoi je leur voue un culte ? J'ai déjà tenu ce type de propos ?
Je pense que tu manques la partie où on parle vraiment d'idées de jeu. Hormis Haise et Dall'Ogglio, les entraîneurs que tu me cites sont certes bons, mais il n'y a pas vraiment d'idées derrière.
Ce sont des entraîneurs de la débrouille, ils sont très forts pour tirer du bon de leur groupe même si celui-ci a ses limites. Mais encore une fois peut-on parler d'idées de jeu, de réflexion de fond ? C'est ça la question qui est posée.
Ces entraîneurs sont valorisables évidemment ! Mais autant que certains entraîneurs anglais qui ne réussissent qu'en Angleterre et ne peuvent réussir qu'en Angleterre (Moyes, Allardyce...). Ce ne sont pas des projets de jeu qui peuvent s'exporter, qui ont vocation à influencer d'autres entraîneurs, à participer aux réflexions générales qui se tiennent sur les tactiques et les visions de jeu dans le foot.
Haise j'attends de voir, il semble qu'il y ait quelque chose. Dall'Ogglio aussi pourquoi pas même si je ne pense pas.
Galtier est dans la lignée des entraîneurs la débrouille, mais il n'y a aucun vrai projet derrière, au secours. On parle de l'entraîneur qui a délibérément choisi de lâcher l'Europa League pour jouer le titre. C'est la défaite française symbolisée.
Ce n'est pas vouer un culte aux entraîneurs étrangers que de dire ça. Mais on voit bien qu'il y a en ce moment des idées qui s'exportent et d'autres non. La France est la seule à être dans ce cas là dans les « grands championnats ».
Hormis Zidane que l'on sort à toutes les sauces pour contrer Longoria, alors qu'il est bien plus issu de la pensée espagnole que du football français, qui peut-on citer ?
Des pays qui ont senti des difficultés ont entamé des remises en question sans avoir atteint le quart de notre situation. L'Italie par exemple a entamé une réflexion de fond en le déclarant publiquement via certaines figures ou instances. Des profils émergent, comme Gasperini ou De Zerbi, alors qu'elle avait déjà Conte, Ancelotti, Mancini... C'est ça la grande différence.
L'école allemande elle est l'école à la mode par excellence. Ses entraîneurs sont partout.
L'école espagnole est un peu moins exportée que l'allemande, mais elle est très influente dans les principes de jeu, et c'est de cela qu'on parle.
L'école anglaise c'est particulier, car le championnat n'a plus grand chose d'anglais, la PL est le championnat cosmopolite par excellence.
Est-ce vouer un culte aux entraîneurs étrangers que faire ces constats ? Non. Mais en France on vit dans une bulle, à l'écart des débats, de la circulation des idées qui se fait dans le monde du foot. On est complètement à la ramasse, ce n'est pas être dans l'excès que de le dire. On se rend pas compte du temps qu'on perd. Mais changer cela nécessiterait de changer les personnels des institutions du foot en France, d'installer des types qui engageraient une vraie réflexion... Ce sont des questions qui n'ont pas besoin de se poser dans les autres pays que j'ai cités, tout simplement parce qu'à un moment donné, les constats se font tout seuls. Ça évolue naturellement, sans besoin d'intervenir outre-mesure. Je ne sais pas pourquoi il y a cet immobilisme chez nous. Certains disent qu'on n'est pas un pays de foot - peut-être au niveau de ces idées, je ne sais pas.
(on peut aussi se réfugier derrière le sempiternel argument du manque d'argent et de dotations TV pour ne rien faire, on est passé maîtres là-dedans)