
qui sera sur le banc du FC Metz la saison prochaine ? À quelques jours seulement de la reprise, le 24 juin, les dirigeants messins n’ont toujours pas tranché. Hier, Bernard Serin a bien convoqué la presse. Mais il n’était pas question du cas d’Albert Cartier. Non. Le président du club à la Croix de Lorraine s’est fendu d’un crochet intérieur pour prendre tout son petit monde à contre-pied…
Ce dernier a, en effet, annoncé la nomination d’un directeur sportif, un poste, il est vrai, vacant la saison dernière. « Le but est d’avoir un dispositif plus efficace et de renforcer le domaine sportif », explique M. Serin. Le Portugais Carlos Freitas va donc poser ses valises en Lorraine. Cet ancien agent de joueurs a déjà occupé ce poste dans son pays, au Sporting Clube de Portugal (1999-2008 puis 2011-2012) et au Sporting Clube de Braga (2008-2010) ainsi qu’au sein du club grec du Panathinaïkos (2010-2011).
« Il est totalement familiarisé avec cette fonction , avance encore le président messin. Son profil correspond à ce que nous recherchions afin de constituer un effectif pour la saison prochaine, mais également pour valoriser les éléments du centre de formation. » L’homme à qui il a « confié les clés » sera ainsi chargé de définir et d’uniformiser une « philosophie de jeu » qui serait le fil conducteur des équipes de jeunes jusqu’aux pros. Mais pas seulement… Bernard Serin espère également que le réseau de son nouveau directeur sportif puisse aider le FC Metz à « acheter pas cher et à vendre très cher ».
L’intéressé, lui, a déjà adopté le costume, se disant d’emblée, dans un français parfait, « fier d’être grenat ». Une couleur qu’il a d’ailleurs déjà croisée dans sa carrière, puisqu’il officiait au Sporting Clube de Portugal en 1997 lorsque le FC Metz avait éliminé les Portugais en seizièmes de finale de la Coupe de l’UEFA. Mais, ça, c’était avant…
D’Onofrio plus présent à Seraing
Aujourd’hui, après une percée éclair au sein de l’élite, les Lorrains retrouveront la Ligue 2 dans quelques semaines. « Je connais l’histoire du club et j’espère contribuer à sa remontée en Ligue 1 , avance le Portugais qui fêtera ses 49 ans le 22 juin prochain. Le but est également de sortir à nouveau de très bons joueurs. Avec un tel centre de formation mais également avec les structures à Dakar et les différents partenariats (Seraing, River Plate), je crois qu’on peut faire du bon travail à Metz. »
Les premiers contacts entre Bernard Serin et Carlos Freitas ne remontent qu’à « deux mois » et les choses n’ont donc pas traîné. Reste que cette nomination n’implique aucune révolution au sein de l’organigramme messin. Philippe Gaillot conserve ses prérogatives sous la casquette de Directeur général adjoint alors que Dominique D’Onofrio poursuivra « ses missions à l’international » en qualité de conseiller spécial du président.
En outre, le Belge – régulièrement retenu dans son pays par ses activités de consultant télé – sera plus présent à Seraing puisqu’il va entrer au sein du conseil d’administration du club satellite du FC Metz.
Côté cour, les dirigeants messins ont donc décidé d’accélérer le mouvement. Côté jardin, par contre, il est urgent d’attendre. Ou l’art du contre-pied…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Le cas d’Albert Cartier pas encore tranché
« Soyez patients. » C’est en ces termes que Bernard Serin a évacué, hier, le dossier du maintien, ou non, d’Albert Cartier – à qui il reste une année de contrat – sur le banc du FC Metz. « J’ai rencontré tous les joueurs et l’ensemble du staff technique à l’occasion d’entretiens individuels , explique le président messin. J’ai récolté beaucoup de matières qu’il me faut maintenant digérer. » Et, surtout, « partager » avec son nouveau directeur sportif, Carlos Freitas.
« Cela peut prendre un peu de temps avant qu’une décision définitive soit prise , reconnaît-il encore. On n’a vraiment pas envie de se tromper en ce qui concerne l’entraîneur mais également le staff. Car l’objectif est bien entendu de retrouver la Ligue 1 le plus rapidement possible. » Une chose est certaine : Carlos Freitas aura donc son mot à dire dans cet épineux dossier qui devrait trouver son épilogue, selon Bernard Serin, vers « le 15 juin ». Soit dix jours seulement avant la reprise de l’entraînement. Un timing assez curieux, pour ne pas dire risqué…
Des frémissements. Pour ce qui concerne les mouvements, le président messin est également resté très vague. Notamment dans le sens des départs : « Il y a bien quelques frémissements, des marques d’intérêts, mais rien qui ne justifie, pour l’heure, qu’on tende l’oreille ».
Interrogé sur son rôle dans le recrutement à venir, le nouveau directeur sportif portugais a expliqué, de son côté, qu’il était « totalement ouvert pour trouver des joueurs partout et pas seulement au Portugal, même s’il s’agit d’un marché intéressant ». Reste qu’a priori, Carlos Freitas possède un beau carnet d’adresses et un réseau important tissé, notamment, lorsqu’il exerçait les fonctions d’agent de joueurs. À voir…
Deux descentes, deux montées : Bernard Serin agacé. Le 21 mai dernier, la Ligue de football professionnel (LFP) avait frappé un grand coup en annonçant, à l’issue de son conseil d’administration, le principe de deux montées et deux descentes en Ligue 1 et Ligue 2 (au lieu de trois actuellement) à l’issue de la saison prochaine. Une décision qui n’enchante guère le président du FC Metz.
Tout d’abord parce que cela complique évidemment la tâche de son club qui aspire à une remontée immédiate au sein de l’élite. « La dernière fois, nous avons décroché le titre, ce n’est donc pas un problème », ironise Bernard Serin avant de reprendre, plus sérieusement : « Je n’ai pas assisté à cette réunion, mais j’avais délégué mes pouvoirs. Ce qui est certain, c’est qu’il n’était pas du tout prévu que ce sujet soit évoqué. Il n’était tout simplement pas à l’ordre du jour. C’est arrivé comme un cheveu sur la soupe… »
S’il reconnaît que le principe de deux descentes et deux montées accompagnées d’un barrage était dans l’air du temps – "un package" auquel il n’était d’ailleurs « pas opposé » –, le projet adopté et surtout l’accélération du processus décidé par la LFP sont plus de nature à le contrarier. « Bon nombre de mes collègues contestent, comme moi, cette décision , assure Bernard Serin. Une action en justice n’est pas à exclure… »
J.-S. G.