Messagepar Juanito57 » 08 mai 2014, 13:34
« Ce qui nous arrive est inespéré, presque miraculeux. » Voilà comment Dominique D’Onofrio, le directeur sportif liégeois du FC Metz, parle du titre remporté mardi soir et de l’aventure qu’il a vécue ces deux dernières saisons en Lorraine aux côtés du Vosgien Albert Cartier, l’ancien entraîneur de La Louvière, Mons, Eupen et du Brussels. Les deux hommes nous ont reçus dans les bureaux du club messin pour parler passé, présent et avenir.
> La montée de Metz en Ligue 1, c’est avant tout une belle aventure humaine. Ce qui est rafraîchissant dans un monde du foot où on ne parle plus que d’argent ou presque. Vous succédez d’ailleurs à Monaco au palmarès de la L2...
Albert Cartier : Tout à fait. Metz, c’est une équipe de jeunes avec quelques anciens pour les encadrer. Quand on est arrivé, le club venait de tomber en National, avait perdu 23 pros et il ne restait que huit joueurs dans le vestiaire. Huit gamins de la CFA (NDLR : la deuxième équipe).
« Faire venir les joueurs belges chez nous, ce n’est pas simple. »
J.C. : Et si on laisse tomber les trois ou quatre ténors belges, cette Ligue 2 est souvent bien plus attractive que ce qu’on voit chez nous. En termes d’intensité, de qualité de jeu...
A.C. : Même les équipes du bas de tableau sont de qualité. Elles sont très difficiles à manier, même si elle pèche forcément dans un domaine.
D.D. : Je dirais entre la cinquième et la huitième ou neuvième place. Pas plus bas.
> Le niveau d’un Lokeren ou d’un Courtrai donc...
D.D. : Oui, même si ces équipes ont plus d’expérience que nous. Lokeren joue avec la même base depuis un certain temps, la même animation.
Dominique D’Onofrio songe à quitter Metz
Un Belge directeur sportif d’un club de Ligue 1, cela n’a pas dû arriver souvent, voire jamais. L’ancien entraîneur, T2 ou directeur technique du Standard, Dominique D’Onofrio pourrait donc devenir un précurseur la saison prochaine.
« Si je reste à Metz en 2014-2015 ? Sincèrement, je ne sais pas. Ma convention se termine le 30 juin et je n’ai pas encore pris ma décision pour le futur. Mais d’ici là, je compte continuer à travailler à notre recrutement » glisse « DD ». « La montée en Ligue 1 serait une bonne raison de rester ? Je regarde à plus long terme. Et puis, j’ai déjà vécu de grands moments avec le club.»
Albert Cartier négocie une prolongation de contrat.
D.D. : Standard par le passé : des titres, une Coupe, la Champions League, l’Europa League... Après, c’est vrai que la L1, c’est beau. Mais c’est encore plus beau quand on est sur le banc comme Albert.
Même s’il ne le dit pas haut et fort, quand on lit bien entre les lignes, on peut penser que la balance penche donc plutôt vers un départ...
Albert Cartier
L’ancien entraîneur de La Louvière, Mons, Brussels et Eupen est, lui, en fin de contrat.
A.C. : J’ai rencontré le président, Bernard Serin, en début de semaine. Il n’y a encore rien de fait, nous sommes en pleine en négociations.
La presse hexagonale a avancé qu’il se serait déjà mis d’accord sur un protocole d’accord pour deux saisons supplémentaires. Ce que le principal intéressé dément. « On ne s’est même pas encore fixé la durée » ajoute-t-il. C’est quand même rare qu’un club montant se sépare de celui qui est à la base de cette accession. Et la Ligue 1, cela signifie quand même entraîner dans un des cinq meilleurs championnats d’Europe...
« Avant de connaître une première fois la Ligue 2 (à Gueugnon) et d’arriver en Belgique, j’ai déjà entraîné deux ans au plus haut niveau français à Metz » répond le Vosgien.
LE CLUB LE PLUS BELGE DE LIGUE 1
D.D. : Je n’ai pas dépensé 100.000 € en transferts.
1. La gestion sportive de D’Onofrio : « Chavarria, c’était impayable. Quand tu as beaucoup d’argent, c’est assez facile de constituer un bon noyau » glisse Dominique D’Onofrio. « Mais ici, tu ne peux pas, et ne dois pas, te tromper. Vous savez, en deux ans, j’ai fait dépenser 100.000 euros en transfert de club à club à mon président. Et malgré ça, nous sommes aujourd’hui en Ligue1 ! Il faut bien regarder les joueurs libres qui peuvent apporter une plus-value. À l’instar de garçons comme l’Argentin Milan ou le médian Kashi. Et à côté, on doit dégoter des éléments plus âgés qui peuvent apporter un plus sur deux ou trois saisons. »
Et l’ancien T1 du Standard évoque un exemple concret. « J’aurais voulu acquérir l’Argentin d’Anderlecht Pablo Chavarria. Mais Lens a mis une grosse somme sur la table et lui a offert un salaire ... supérieur à ce qu’il avait chez les Mauves. Que voulez- vous faire ? On doit travailler malin. »
« Un Christian Brüls, ce ne serait pas mal pour un club comme nous. C’est un joueur complet, un beau profil... »
2. Diafra Sakho, l’attaquant qui a été cité à Anderlecht.
Le joueur le plus en vue cette saison au stade Saint-Symphorien se nomme Diafra Sakho. Agé de 24 ans, pour sa première saison en Ligue 2, il a planté jusqu’à présent 19 buts.
« Notre attaquant a émis le désir de partir. À partir de là, on va voir si on reçoit des propositions. Mais jusqu’à présent, je n’ai aucune offre sur le bureau » glisse D’Onofrio.
Le nom d’Anderlecht a été associté à celui du Sénégalais voici quelques semaines, comme ceux de Marseille, Wolfsburg... « Les Bruxellois ne se sont pas manifestés. Par contre, le FC Bruges a téléphoné pour se renseigner sur lui. C’était lors du dernier mercato, en janvier, et les Brugeois avaient absolument besoin d’un attaquant. Mais quand je leur ai annoncé le prix, ils ont dit « Au revoir et merci. » C’était trop cher pour eux et ils ont pris le Chilien Castillo (pour un peu plus de 3 millions d’euros).
Combien coûte Sakho ? «Je ne parle pas de ça dans les journaux. » La presse française évoque quatre millions... « C’est un minimum... » sourit le Liégeois. La vérité doit plutôt se situer trois ou quatre millions plus haut...
3. Y a-t-il des pépites dans le centre de formation messin ?
Si Metz retrouvera la L1 la saison prochaine, c’est au moins en partie grâce à ses jeunes et son centre de formation. Ce dernier est un des plus performants de l’Hexagone depuis des décennies.
« Cette saison, nous sommes classés sixièmes dans la hiérarchie française » explique Dominique D’Onofrio. Et parmi ces espoirs, certains sont-ils capables de rejoindre le plus haut niveau européen comme un certain Miralem Pjanic voici quelques années ? « Des « géants » comme le Real ou Barcelone ne viennent pas chercher des gamins chez nous. Ce sont plutôt des clubs du sub-top continental. Mais certains de nos jeunes possèdent une grosse marge de progression. Le plus fort est cependant déjà parti. Il s’agit du Sénégalais Sadio Mané (NDLR: qui a croisé le Standard en Europa League cette saison), que le Red Bull Salzbourg a acquis pour 4 millions d’euros. Lui, c’est une bombe ! Il a choisi une étape intermédiaire en allant en Autriche (où il est devenu la coqueluche) mais aujourd’hui, de très grosses équipes sont sur lui. »
4. Le FC Seraing: «On ne va pas mettre onze Messins »
Le club de Metz a repris celui de Seraing (P1 liégeoise), avant de racheter le matricule de l’équipe de D2 de Boussu-Dour. C’est donc à ce niveau que les Sérésiens évolueront la saison prochaine. Mais avec quelle équipe et quels moyens ?
D.D. : Tout est à reconstruire, tu repars de zéro ! Quel sera le budget ? Je ne sais pas.
La suite. Bon des fois, j'ai du coupé car les phrases n'étaient pas complètes et ne ressemblaient à rien.