drac a écrit :
De temps à autres, ça fait du bien de faire de la prose.
Au fait en parlant de cela, que devient Ambroise Paré pour ceux qui le connaissent ?
Je reste fidèle au poste à défaut d'être fidèle aux posts. Je suis à tous les matches à domicile. Quant à écrire ici, comme l'a dit judicieusement Cactus, que pourrais-je ajouter qui ne soit dit déjà...?
Je partage le coup de gueule d'Amsalem, tant sur le fond que sur la forme. Soyons lucides, tenter de défendre et d'illustrer l'art délicat de la nuance sur un forum, en 2012, et de surcroît sur un forum de foot tient plus que de la gageure, c'est, osons le mot, courageux. Si j'ai pris mes distances avec ce forum que je lis néanmoins tous les jours, c'est justement en raison de la raréfaction d'opinions nuancées, argumentées. Quand on lit par là un sinistre pignouf qui s'insurge qu'on ne puisse le lire de façon intelligible en argumentant qu'on n'est pas ici sur un forum de français, je lui rétorquerais bien que s'il est impossible de faire la différence entre un futur et un conditionnel on imagine à quoi peut se réduire le sens de la nuance. Mais à quoi bon. Les gens sont ici pour projeter leur égo, leur frustration les soirs de défaites, ce qui laisse peu de place à l'échange voire au dialogue.
Pour ce qui est du fond... ben on le touche, le fond. De 1932 à aujourd'hui, la gestion du club a toujours été marquée par le sens de l'économie aux limites de la pingrerie, par la modestie des moyens et l'ambition raisonnable de celui qui s'étonne de durer. Sauf que... Tant qu'on était en ligue 1 le postulat était supportable, et la pérennité du club s'inscrivait dans une médiocrité après tout honorable, quelques coups d'éclats légendaires et un énorme capital sympathie. Je persiste à croire que 1998, que tout le monde a vécu comme une épopée de promesses s'est avérée en réalité le chant de l'apogée, celle qui précède le déclin. La gestion de père de famille, ça fonctionne quand les droits TV sont suffisants pour assurer la survie économique d'un modèle désuet. Notre période d'ascenseur en a démontré la faiblesse, notre installation en ligue 2 nous condamne à devenir ce que tant refusent de voir et d'admettre: un club moyen de ligue 2, une sorte de Châteauroux avec un passé.
Le brave président Serin tente de donner un change auquel personne n'adhère vraiment. Le projet de stade tient lieu au fond de projet sportif pour le club tout entier, il lui faut un coup d'éclat pour quitter l'ombre molinaresque qui certes a fait son temps, mais propose une salle des trophées qui a furieusement de la gueule. Alors on a les rêves qu'on mérite. Nous reste l'ambition de monter comme un voeu pieux, une scansion hésitante, comme un pas de deux entre vitrine rutilante et porte-monnaie plat.
Depuis des années, quatre ou cinq, je finis par ne plus compter, on me berce d'illusions. Il y a toujours une bonne raison pour expliquer qu'on a raté la montée, puis une autre bonne raison pour la saison effrayante qu'on a vécu l'année dernière. Mais, supporter depuis 1971, on ne me la fait plus. Faut admettre, et c'est difficile quant on a été, qu'on ne sera plus. Pas définitivement, non , bien sûr, mais si un jour nous devons retrouver l'élite, ce sera par nos propres moyens, je veux dire par là par l'éclosion d'une génération issue du centre de formation encadrée par de vieux briscards revanchards.
Ne vous bercez pas d'illusion, ayez l'élégance de rester lucide et faite de la fidélité une vertu sans retour sur investissement, cela vous donnera la patience d’espérer. En des jours meilleurs. C'est tout ce qu'un vieux supporter peut dire. Et quand la tête de Bijotat aura roulé dans le panier, qui osera dire que désormais l'avenir est radieux? Soit dit en passant je trouve curieux l'arrivée de D'Onofrio, qui ressemble fort à une succession préparée...
Comme ici on a le droit de dire n'importe quoi, au nom de la liberté d'expression, je demande un entraîneur qui joue en 3/4/3, comme au Barça, un bloc de 5 à 6 joueurs dans la zone offensive en cas de possession de balle, des passes réussies, et sept à huit tirs au but par mi temps.
Supporters, mes petits, je ne voudrais pas vous paraître vieux jeu et encore moins grossier... L'homme du passé, parfois rude, reste toujours courtois... Mais la vérité m'oblige à vous le dire : Deux milieux récupérateurs commencent à me les briser menu!