L’ASNL s’est fait marcher dessus par une équipe messine à la hauteur de l’événement. La leçon est terrible.
Cuvillier et les Nancéiens ont été submergés d’entrée par l’engagement des Messins. Photos Alexandre MARCHI
Metz. Disputé dans un climat volcanique en tribune, avec de multiples incidents, et très engagé mais correct sur l’herbe, ce derby entretiendra le folklore. Mais au rayon football, on ne peut pas écrire que l’on a été gâté. Ce fut donc un match qui valut surtout par son engagement physique et son intensité dramatique, des domaines qui furent l’apanage des Messins. Dès lors, la victoire est conforme à la réalité, même si le scénario connut deux périodes bien distinctes.
Mais tout commença de façon effrayante. On jouait depuis moins de trois minutes quand M. Millot dut déjà arrêter le match : des fumigènes, des pétards, des drapeaux jonchaient alors le coin de corner, proche de l’enclos où étaient parqués les supporters nancéiens et où Lejeune était censé frapper. L’arbitre estima que c’était trop dangereux, il renvoya tout le monde méditer huit minutes aux vestiaires et le speaker appela au calme. Si la suite put se dérouler à peu près normalement, les débordements restèrent quasi permanents.
Mal concentrée, en retard dans tous les contacts, minable sur chaque duel, l’ASNL s’est fait couper la gorge d’entrée. Un carnage qui dura d’abord une bonne demi-heure, passée à l’agonie avec une défense submergée par l’impact mis en face. L’équipe messine avait parfaitement préparé son coup. Elle réussit le KO au bout d’un quart d’heure, au milieu d’un néfaste concours de circonstances. Un coup franc excentré de Lejeune détourné maladroitement sur le montrant par Amadou : Ngbakoto était tout heureux de jaillir de la mêlée pour placer une tête plongeante victorieuse (15’).
L’ASNL ressemblait alors à une colonie de petits garçons devant un commando de Marines US. Le petit football à la baballe ne rimait pas à grand-chose devant la furia des Mosellans, dont le jeu direct mettait en panique une équipe sans réaction. Metz utilisait surtout les coups de pied arrêtés pour installer le danger. Nancy souffrait, avait bien du mal à passer le milieu. Le second but n’était pas loin sur un tir croisé de Ngbakoto (11’), puis Bussmann marquait mais la balle était sortie (16’), avant que Nardi ne sauve devant Fauvergue (27’).
Une fin également catastrophique
Il fallut que Metz souffle un peu et lâche cette emprise pour que Nancy existe enfin. Et que son jeu de passes puisse lui donner quelques occasions d’aller voir en face. En fin de première période, le jeu sembla même s’équilibrer. Jeannot par deux fois (37’et 38’) secoua la sérénité adverse. Cette tendance se confirma et s’accentua même par la suite. Metz était moins disponible du point de vue énergétique et semblait surtout préoccupé par l’occupation de son camp. L’ASNL put alors tenter quelques virées, mais rien de très folichon. Peu d’occasions franches, en tout cas, mais des tentatives de Cuffaut (47’et 62’), ainsi qu’un coup franc de Karaboué (49’). Metz n’avait plus rien d’une machine de guerre, mais se contentait de vivre sur son petit pactole.
Mais avec du sang frais, Metz retrouva cependant des forces pour enfoncer le clou. Avec des contres dont un, signé Saar, termina sur le poteau (74’). Sakho, lui, rata le plus facile (82’). Le troisième fut le bon : Saar s’en alla tout seul mystifier des Nancéiens partis à l’abordage (84’). Nsor, au milieu d’une défense apathique, donna même au score des proportions très douloureuses. 3-0, la leçon est impitoyable ! L’ASNL terminait piteusement. Saint-Symphorien pouvait chanter et chambrer !
Metz bat ASNL : 3-0
Metz. Mi-temps : 1-0. Spectateurs : 23.506 (guichets fermés).
Arbitre : M. Millot.
Les buts _ Ngbakoto (7’), Saar (82’), Nsor (86’).
Avertissements_ Metz : Kashi (28’), Lejeune (37’) ; ASNL : Cuffaut (56’).
METZ : Carrasso, Metanire, Choplin, Marchal, Bussmann, Rocchi (Lancina, 78’), Kashi, Lejeune (Saar, 68’) , Ngbakoto, Fauvergue (Nsor, 64’), Sakho.
ASNL : Nardi, Cuffaut, Sami, Bellugou, Amadou, Muratori, Walter, Ayasse, Karaboué (Louis, 77’), Cuvillier (Mangani, 90’), Jeannot.
Christian FRICHET
Nombreuses autres photos ici : http://www.estrepublicain.fr/sport/2013 ... C374BFA6E2
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