R.L. 01/10 : Metz, le show et le froid
Publié : 01 oct. 2013, 07:57
Metz, le show et le froid
Diafra Sakho, grâce à un superbe contrôle en pleine course, avait réussi à ouvrir la marque pour les Messins. Photo MAXPPP
Battus sur la pelouse de Lens (3-2), après avoir ouvert le score, les Messins, handicapés par la sortie prématurée de Sylvain Marchal, ont laissé échapper l’opportunité de s’installer sur le podium.
Il avait évoqué des changements possibles. Finalement, Albert Cartier avait reconduit, hier soir sur la pelouse de Félix-Bollaert, l’équipe vainqueur de la première manche du derby mardi dernier. Un pari audacieux dans la mesure où le RC Lens, englué au milieu de tableau avant le coup d’envoi, avait l’obligation de briller (et de s’imposer) devant son public.
Les premières minutes ont donné raison à l’entraîneur messin dont l’équipe, parfaitement organisée, ne s’est pas contentée de faire de la résistance. Bien au contraire. En témoigne la rapide ouverture du score signée Diafra Sakho, idéalement servi dans la profondeur par Nicolas Fauvergue (0-1, 8e ) ou ce gros travail de Kévin Lejeune annihilé par Aréola (23e ). Une entame de match idéale pour des Messins concentrés, explosifs et solidaires. Mais en perdant leur capitaine, touché à la cheville après un duel avec Valdivia (29e ), les Lorrains ont en même temps perdu leur cohésion collective qui avait jusqu’alors totalement asphyxié leur adversaire, exception faite de cette frappe de Touzghar dès la vingt-deuxième seconde. La sortie de Sylvain Marchal, remplacé par Karim Lancina, a ainsi semblé anesthésier le FC Metz et réveiller le patient lensois.
Le RC Lens a alors sorti le scalpel afin d’ouvrir des brèches dans une défense messine fébrile. Par deux fois, cette dernière s’en remettait à Johann Carrasso pour cautériser les plaies. Le gardien du FC Metz s’interposait ainsi magistralement sur une tête smashée de Ljuboja (32e ) avant de détourner en corner la frappe puissante de l’ancien attaquant du PSG (33e ). Dans la minute suivante, Touzghar ne profitait pas de la mésentente entre Karim Lancina et Jérémy Choplin, un duo clairement en manque de repères (34e ). Autant de frappes chirurgicales qui finissaient par atteindre leur cible lorsque Touzghar filait dans le dos de la charnière messine pour égaliser (1-1, 37e ).
Bussmann touche la barre
La fluidité aperçue en début de rencontre avait alors laissé place à un excès de précipitation, même si, en contre, Diafra Sakho offrait l’occasion à Nicolas Fauvergue et Yeni Ngbakoto de doubler la mise. Mais le premier était trop court, alors que le second, en bout de course, voyait sa frappe passer au-dessus du but d’Aréola (45e +1).
Lens aurait même pu avoir le dernier mot sans une nouvelle intervention de Johann Carrasso sur une tête signée Le Moigne (45e +3).
Finalement, à la reprise, il ne fallait que quatre petites minutes aux Lensois pour concrétiser leur domination. Le coup franc de Sally transperçait la défense messine, permettant à Gbamin d’ajuster un Johann Carrasso abandonné à son triste sort (2-1, 49e ). Le pressing était alors devenu l’apanage de Lensois qui se ruaient sur le but messin, mais Romain Métanire contrait les tentatives de Ljuboja avant que Gaëtan Bussmann ne sauve sur sa ligne (55e ). A l’origine de cette triple occasion, une énorme bévue de Karim Lancina, peu à son aise hier soir.
Pour autant, les Lorrains ne baissaient pas la tête et Bussmann livrait un centre parfait, au second poteau, à Kévin Lejeune qui ajustait de la tête Aréola (2-2, 61e ). La joie messine était toutefois de courte durée. Le pilonnage lensois finissait par faire mouche sur une frappe contrée par Bussmann qui prenait Carrasso à contre-pied (3-2, 69e ).
Malheureux sur ce coup-là, le défenseur messin l’était encore quelques instants plus tard lorsque sa reprise de la tête terminait sa course sur la barre lensoise (73e ). Diafra Sakho, lui aussi, aurait pu permettre à son équipe de repartir du Pas-de-Calais avec un point, mais la frappe de l’attaquant sénégalais n’était pas cadrée. Rageant…
De notre envoyé spécial à Lens Jean-Sébastien GALLOIS.
Rocchi, l’homme-orchestre
L’homme clé. Dans la continuité de ses récentes sorties, Romain Rocchi a donné le la à son équipe. Appliqué dans ses transmissions et hyper-combatif, le milieu de terrain a remporté de nombreux duels tout en faisant preuve de clairvoyance à la relance.
En vue. S’il a encaissé trois buts, hier soir, Johann Carrasso n’a pas grand-chose à se reprocher. Bien au contraire. Le gardien messin a longtemps retardé l’échéance en première mi-temps, notamment, écœurant tour à tour Ljuboja et Le Moigne.
La tuile. Victime d’une entorse externe de la cheville à la suite d’un duel avec Valdivia peu avant la demi-heure de jeu, Sylvain Marchal manquera la réception de Châteauroux vendredi. Des examens supplémentaires seront effectués aujourd’hui, mais Albert Cartier craignait, hier soir, de devoir se passer des services de son défenseur et capitaine durant « au moins trois semaines ».
Délicat. Il n’est jamais évident de rentrer en jeu précipitamment dans un antre aussi bouillant que Félix-Bollaert. Karim Lancina l’a appris à ses dépens hier soir. Le défenseur nigérien, appelé à suppléer Sylvain Marchal, a mis de longues minutes à trouver ses repères. Sans vraiment y parvenir. « Ce n’est évident pour personne », a commenté, magnanime, son entraîneur.
Paroles, paroles. Antoine Kombouaré (entraîneur de Lens) : « Je veux bien vivre des matches aussi bizarres que celui-là tous les week-end… Car on a été capable de bouger l’une des meilleures défenses du championnat, de renverser la situation et de jouer. Même si on est encore fragile, comme en témoignent les deux buts encaissés. »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « En première période, deux éléments nous ont été défavorables : la blessure de Sylvain Marchal qui a déséquilibré la défense, et l’occasion manquée par Yeni Ngbakoto juste avant la pause. Au final, on repart de Lens forcément déçu car on aurait pu espérer prendre un point. Nous ne sommes pas récompensés à l’issue d’un match sérieux dans l’ensemble face au grand favori à la montée. »
J.-S. G.
Diafra Sakho, grâce à un superbe contrôle en pleine course, avait réussi à ouvrir la marque pour les Messins. Photo MAXPPP
Battus sur la pelouse de Lens (3-2), après avoir ouvert le score, les Messins, handicapés par la sortie prématurée de Sylvain Marchal, ont laissé échapper l’opportunité de s’installer sur le podium.
Il avait évoqué des changements possibles. Finalement, Albert Cartier avait reconduit, hier soir sur la pelouse de Félix-Bollaert, l’équipe vainqueur de la première manche du derby mardi dernier. Un pari audacieux dans la mesure où le RC Lens, englué au milieu de tableau avant le coup d’envoi, avait l’obligation de briller (et de s’imposer) devant son public.
Les premières minutes ont donné raison à l’entraîneur messin dont l’équipe, parfaitement organisée, ne s’est pas contentée de faire de la résistance. Bien au contraire. En témoigne la rapide ouverture du score signée Diafra Sakho, idéalement servi dans la profondeur par Nicolas Fauvergue (0-1, 8e ) ou ce gros travail de Kévin Lejeune annihilé par Aréola (23e ). Une entame de match idéale pour des Messins concentrés, explosifs et solidaires. Mais en perdant leur capitaine, touché à la cheville après un duel avec Valdivia (29e ), les Lorrains ont en même temps perdu leur cohésion collective qui avait jusqu’alors totalement asphyxié leur adversaire, exception faite de cette frappe de Touzghar dès la vingt-deuxième seconde. La sortie de Sylvain Marchal, remplacé par Karim Lancina, a ainsi semblé anesthésier le FC Metz et réveiller le patient lensois.
Le RC Lens a alors sorti le scalpel afin d’ouvrir des brèches dans une défense messine fébrile. Par deux fois, cette dernière s’en remettait à Johann Carrasso pour cautériser les plaies. Le gardien du FC Metz s’interposait ainsi magistralement sur une tête smashée de Ljuboja (32e ) avant de détourner en corner la frappe puissante de l’ancien attaquant du PSG (33e ). Dans la minute suivante, Touzghar ne profitait pas de la mésentente entre Karim Lancina et Jérémy Choplin, un duo clairement en manque de repères (34e ). Autant de frappes chirurgicales qui finissaient par atteindre leur cible lorsque Touzghar filait dans le dos de la charnière messine pour égaliser (1-1, 37e ).
Bussmann touche la barre
La fluidité aperçue en début de rencontre avait alors laissé place à un excès de précipitation, même si, en contre, Diafra Sakho offrait l’occasion à Nicolas Fauvergue et Yeni Ngbakoto de doubler la mise. Mais le premier était trop court, alors que le second, en bout de course, voyait sa frappe passer au-dessus du but d’Aréola (45e +1).
Lens aurait même pu avoir le dernier mot sans une nouvelle intervention de Johann Carrasso sur une tête signée Le Moigne (45e +3).
Finalement, à la reprise, il ne fallait que quatre petites minutes aux Lensois pour concrétiser leur domination. Le coup franc de Sally transperçait la défense messine, permettant à Gbamin d’ajuster un Johann Carrasso abandonné à son triste sort (2-1, 49e ). Le pressing était alors devenu l’apanage de Lensois qui se ruaient sur le but messin, mais Romain Métanire contrait les tentatives de Ljuboja avant que Gaëtan Bussmann ne sauve sur sa ligne (55e ). A l’origine de cette triple occasion, une énorme bévue de Karim Lancina, peu à son aise hier soir.
Pour autant, les Lorrains ne baissaient pas la tête et Bussmann livrait un centre parfait, au second poteau, à Kévin Lejeune qui ajustait de la tête Aréola (2-2, 61e ). La joie messine était toutefois de courte durée. Le pilonnage lensois finissait par faire mouche sur une frappe contrée par Bussmann qui prenait Carrasso à contre-pied (3-2, 69e ).
Malheureux sur ce coup-là, le défenseur messin l’était encore quelques instants plus tard lorsque sa reprise de la tête terminait sa course sur la barre lensoise (73e ). Diafra Sakho, lui aussi, aurait pu permettre à son équipe de repartir du Pas-de-Calais avec un point, mais la frappe de l’attaquant sénégalais n’était pas cadrée. Rageant…
De notre envoyé spécial à Lens Jean-Sébastien GALLOIS.
Rocchi, l’homme-orchestre
L’homme clé. Dans la continuité de ses récentes sorties, Romain Rocchi a donné le la à son équipe. Appliqué dans ses transmissions et hyper-combatif, le milieu de terrain a remporté de nombreux duels tout en faisant preuve de clairvoyance à la relance.
En vue. S’il a encaissé trois buts, hier soir, Johann Carrasso n’a pas grand-chose à se reprocher. Bien au contraire. Le gardien messin a longtemps retardé l’échéance en première mi-temps, notamment, écœurant tour à tour Ljuboja et Le Moigne.
La tuile. Victime d’une entorse externe de la cheville à la suite d’un duel avec Valdivia peu avant la demi-heure de jeu, Sylvain Marchal manquera la réception de Châteauroux vendredi. Des examens supplémentaires seront effectués aujourd’hui, mais Albert Cartier craignait, hier soir, de devoir se passer des services de son défenseur et capitaine durant « au moins trois semaines ».
Délicat. Il n’est jamais évident de rentrer en jeu précipitamment dans un antre aussi bouillant que Félix-Bollaert. Karim Lancina l’a appris à ses dépens hier soir. Le défenseur nigérien, appelé à suppléer Sylvain Marchal, a mis de longues minutes à trouver ses repères. Sans vraiment y parvenir. « Ce n’est évident pour personne », a commenté, magnanime, son entraîneur.
Paroles, paroles. Antoine Kombouaré (entraîneur de Lens) : « Je veux bien vivre des matches aussi bizarres que celui-là tous les week-end… Car on a été capable de bouger l’une des meilleures défenses du championnat, de renverser la situation et de jouer. Même si on est encore fragile, comme en témoignent les deux buts encaissés. »
Albert Cartier (entraîneur de Metz) : « En première période, deux éléments nous ont été défavorables : la blessure de Sylvain Marchal qui a déséquilibré la défense, et l’occasion manquée par Yeni Ngbakoto juste avant la pause. Au final, on repart de Lens forcément déçu car on aurait pu espérer prendre un point. Nous ne sommes pas récompensés à l’issue d’un match sérieux dans l’ensemble face au grand favori à la montée. »
J.-S. G.
