
En bousculant le FC Istres, Kévin Lejeune et les Messins conservent leur fauteuil de leader. Photo MAXPPP
Encore vainqueur et toujours leader. Contre le mal classé istréen, le FC Metz a épinglé un quatrième succès consécutif hier (1-2), non sans frayeurs.
À ce rythme-là, le maintien sera une affaire entendue à la trêve d’hiver. Le FC Metz poursuit inexorablement sa marche en avant en Ligue 2 et se rapproche à pas de géants de son objectif officiel. Il rencontrera vraisemblablement des oppositions plus contrariantes que celle des Istréens hier, mais force est d’avouer que le costume de leader n’est ni trop grand, ni euphorisant pour les protégés d’Albert Cartier. Car ces garçons ont encore fait le métier avec leurs armes habituelles : la discipline et la solidarité. Pour s’offrir un quatrième succès d’affilée.
La couronne de lauriers n’exclut pas quelques bémols. Les Lorrains, cette fois, n’ont pas gardé leur cage inviolée. La défense avait été prise à revers une première fois en première mi-temps mais elle avait alors été sauvée par un double arrêt de Carrasso devant Allart et Ba (13e ). En deuxième mi-temps, les coéquipiers de Romain Métanire se sont exposés une nouvelle fois et l’intervention du gardien mosellan devant le même Allart n’a servi à rien puisque Malfleury récupérait un ballon dans le trafic et réduisait la marque (1-2, 58e ). Sans un relâchement coupable des Mosellans, Istres ne connaissait jamais ce temps fort…
Carrasso décisif
Auparavant, Metz avait eu le bon goût d’emmagasiner une petite avance à des moments clés. Après une tête de Fauvergue (9e ), un autre coup de casque de Sakho (33e ) et une frappe tendue de Ngbakoto (34e ), ce dernier réceptionnait un centre de Kévin Lejeune dans l’axe pour fusiller Romain Lejeune avant la pause (0-1, 41e ). L’autre Lejeune encore, celui de Grenat vêtu, profitait ensuite d’un retour des vestiaires conquérant pour déposer un corner sur la tête de Bussmann et refroidir le très aéré stade Parsemain (0-2, 55e ). L’affaire semblait alors pliée mais le Mistral a doucement tourné.
Une demi-heure durant, le pressing messin a perdu de son efficacité, de son mordant, pour autoriser aux hommes de José Pasqualetti toutes les incursions qu’ils n’avaient pas connues jusqu’ici. Le vétéran Jérôme Leroy s’est régalé. Il a multiplié les centres dans son couloir et sur coups de pied arrêtés mais il se trouvait toujours un Jérémy Choplin ou un Gaëtan Bussmann pour éloigner le danger. Or, si Metz cherche où se terrent ses futurs progrès, il les trouvera sans trop creuser dans cette deuxième période plus frileuse et moins incisive. Histoire de conserver son résultat, Albert Cartier a d’ailleurs jugé bon de densifier son milieu avec l’entrée d’Inez (90e ). Carrasso, de toute façon, était dans un bon jour : sa dernière intervention devant Tardieu (90e +2) a permis de conserver trois points hier.
Metz a donc souffert mais il saura s’en servir. Il est bon aussi, parfois, de se voir rappeler que cette saison ne sera pas un long fleuve tranquille. Si Istres l’a montré avec des moyens limités, d’autres vendront leur peau plus chèrement encore. Le leader devra donc prouver qu’il en a l’étoffe sur la durée. Il y a des défis moins réjouissants.
Christian JOUGLEUX.
Lejeune, Monsieur caviar
Le milieu offensif a délivré deux passes décisives. C’en devient une habitude.
L’ HOMME-CLÉ. À l’origine du premier but, pour son décalage vers Lejeune, et toujours aussi actif, Diafra Sakho aurait pu figurer dans cette rubrique, au même titre que Johann Carrasso qui a pesé de tout son poids dans cette victoire, grâce à des arrêts décisifs. Mais Kévin Lejeune s’est posé là lui aussi. Très agressif en première période, le garçon est surtout le distributeur officiel de caviar à Metz cette saison. Son centre, plein axe, pour Ngbakoto, puis son corner pour Bussmann, lui ont permis de délivrer ses cinquième et sixième passes décisives de la saison. Hommage de José Pasqualetti : « Ce garçon a du ballon, ça se voit ».
LE CHIFFRE. 2. José Pasqualetti, l’entraîneur d’Istres, a aligné deux joueurs de l’équipe réserve, hier, au coup d’envoi. Michaël Bosqui et Kaled Kehiha jouent habituellement en DHR, soit le septième niveau français. Le gardien, Romain Lejeune, a connu, lui, sa première titularisation. Il jouait en CFA 2, à Calvi, la saison dernière.
LE CADRE. Pour atteindre le stade Parsemain, à Fos-sur-Mer, il faut suivre le panneau… déchetterie. Selon un joueur messin, qui a déjà fréquenté les lieux, ce voisinage est un enfer en été : « Tu ressors d’ici criblé de piqûres de moustiques ». Quand ce ne sont pas les bestioles qui piquent, c’est le froid, car cette enceinte est ouverte aux quatre vents avec ses deux seules tribunes abritées, ses gradins latéraux constellés de fientes et la butte de terre derrière le tableau d’affichage. Pour consacrer l’endroit, L’Equipe Magazine l’a d’ailleurs inscrit, en 2006, au « palmarès des équipements sportifs de l’inutile ».
L’AFFLUENCE. Maigrelette l’affluence, mais dopée par un sympathique contingent messin. Une belle centaine de supporters des Grenats est venue donner de la voix au stade Parsemain. Une pancarte « Pays Haut » trônait d’ailleurs fièrement derrière les buts.
PAROLES, PAROLES. Albert Cartier, entraîneur du FC Metz : « On s’est rendu le match difficile en manquant parfois de simplicité ou en faisant des mauvais choix devant le but. Je suis heureux quand même. Des matches comme ça, on en connaîtra quatre ou cinq dans la saison et on ne prendra pas nécessairement des points. »
José Pasqualetti, entraîneur d’Istres : « Je suis déçu pour les joueurs mais j’ai entrevu des choses intéressantes. Il ne faut pas oublier non plus qu’il y avait un adversaire de qualité en face. Cette équipe de Metz mérite d’être là où elle est. On ne joue pas dans la même catégorie mais on a été capable, par moments, de l’inquiéter. »
Ch. J.
Metz : rebondir ! (CFA 2)
Le match. Morteau : 14e avec 10 pts (1 victoire, 1 nul, 4 défaites) ; dernier match : défaite à Sarreguemines (3-1). FC Metz : 3e avec 19 pts (4 victoires, 1 nul, 1 défaite) ; dernier match : défaite face à Belfort (0-1).
L’enjeu. La série d’invincibilité messine a pris fin contre Belfort (0-1). Les grenats, qui restent à égalité de points de Troyes et Nancy, premier et deuxième, vont donc tenter de rebondir et montrer que cette défaite n’était qu’un accident. Pour ce faire, ils se rendent à Morteau qui occupe actuellement la dernière place et reste sur une quatrième défaite à Sarreguemines (3-1).
L’effectif. Pour ce déplacement à Morteau, José Pinot dispose d’un groupe de seize joueurs dans lequel plusieurs professionnels prendront place. Ainsi, Bamba, Lancina, Teixeira, N’Doye, Moussa Gueye, Cornet, Angani et Bourgeois, non retenus par Albert Cartier, seront du voyage dans le Doubs.
Le groupe : Didillon, Barret – Deher, N’Dour, O’Shaughnessy, Bamba – Quemener, Saliu, Lancina, Teixeira, N’Doye – Pierrot, M. Gueye, Cornet, Angani, Bourgeois.
Morteau Montlebon - FC Metz, ce soir (18h)