Bussmann et Metz poursuivent leur bonhomme de chemin. Photo Pascal BROCARD
La série de quatre victoires consécutives ne doit pas faire illusion : Metz a toujours certaines fragilités, le match à Istres l’a prouvé. Sans prêter à conséquence.
Après une démonstration flamboyante à Brest (0-3) et un renversement de leader, tout en contrôle, face à Angers (1-0), Metz a poursuivi à Istres, vendredi, son parcours de père peinard en Ligue 2 (1-2). La victoire était encore au rendez-vous mais l’impression d’ensemble a changé cette fois. Point de leçon de football à l’horizon et encore moins de maîtrise. Si la série de quatre victoires consécutives suggère un rythme de machine, les Lorrains ont aussi envoyé des signes de fragilité. Ces gens-là sont humains…
Le changement de visage messin était parfaitement inattendu vendredi. Après une heure de jeu, tout se passait pour le mieux. Les coéquipiers de Romain Rocchi avaient inscrit deux buts à des moments clés (avant et après la mi-temps), tenu leur adversaire à distance raisonnable des cages de Carrasso et globalement démontré leur mainmise sur les événements. Jusqu’à la réduction du score istréenne qui a tout bouleversé. « On prend un but et on panique , relevait Gaëtan Bussmann. D’un coup, on s’est mis en difficulté tous seuls. » Albert Cartier situait le mal un peu plus tôt dans cette partie : « Dès qu’on a marqué le deuxième but, on s’est un peu relâché. Je crois que les joueurs pensaient avoir fait le plus dur. »
Certaines habitudes ne varient guère en revanche. Ce groupe est soudé et il n’a de cesse de le montrer. Il a commis la faute de jouer plus bas, de libérer des espaces mais il a aussi fait valoir ses vertus dans ce repli sur soi. Bussmann le disait ainsi : « On a su faire le dos rond pour préserver notre but d’avance. On a gardé nos valeurs. Chacun a fait les efforts pour les autres. » Diagnostic du docteur Cartier : « Cela prouve que rien n’est acquis. On est revenu dans le match avec de l’énergie, de la solidarité mais on n’est pas obligé non plus de se faire peur. C’est un problème de concentration. »
Cartier : « Montrer autre chose »
L’entraîneur a écarté d’emblée l’idée d’une pression relative au costume de leader. A priori, le sujet n’est même pas une préoccupation du vestiaire : « Il n’y a pas de statut à assumer, pas encore. On n’a cette pression (de la première place) que depuis une semaine, ça va. On n’en parle pas entre nous parce que ça reste, pour le moment, très éphémère. C’est l’état d’esprit qui est important. Pour rester dans les trois premiers, il faut montrer autre chose, mieux maîtriser le jeu de l’adversaire. On ne peut pas avoir des objectifs aussi élevés quand on souffre comme ça face au 17e du championnat. » Pas faux.
Certains signes ne trompent pas pourtant. Le banc par exemple. L’absence de Marchal était redoutée mais l’intérim de Milan a rassuré tout le monde. Les coups de pieds arrêtés se posent là aussi. Metz les travaille et il a inscrit son 10e but de la saison sur cette phase de jeu. « C’est une arme en Ligue 2 », apprécie encore Bussmann. Reste enfin cet esprit de corps qui ne touche pas seulement les joueurs. Quelque chose se passe autour de ce club depuis qu’il s’est arraché aux limbes du National. Une belle centaine de supporters a parcouru le chemin jusqu’au stade Parsemain pour voir les Grenats dans leurs nouvelles œuvres. Et tout le monde ne venait pas de Lorraine. Il y avait même un supporter vosgien qui est aujourd’hui travailleur… au Gabon. Décidément, le renouveau messin porte loin.
Christian JOUGLEUX.
Des Messins efficaces (CFA 2)
Avec son escouade de jeunes joueurs professionnels ou en passe de l’être, la réserve messine a causé bien des soucis à Morteau.
Les locaux se procuraient la première occasion grâce à Tournoux qui se jetait au deuxième poteau sur un ballon dévié de la tête par Wailo (3e ), mais un homme allait leur faire passer un mauvais quart d’heure. La première tentative d’Anganikayiba, de la tête, passait au-dessus (5e ) mais la suivante était la bonne. Bien lancé en profondeur par N’Doye, il trompait Maille sans soucis (0-1, 8e ). Peu après, sur un corner joué en deux temps, Anganikayiba se retrouvait seul au deuxième poteau et pouvait doubler la mise de la tête (0-2, 12e ).
Mais Morteau Montlebon ne sombrait pas et se montrait dangereux à plusieurs reprises.
Dès la reprise, les Mortuaciens repartaient pied au plancher mais sans parvenir à tromper le gardien de l’équipe de France U18. Le découragement n’était cependant pas à l’ordre du jour. Et ça finissait par payer. Sur un coup franc, c’était la panique devant le but messin et Wailo se trouvait à point nommé pour expédier la balle dans le but ! (1-2, 77e ).
L’espoir d’une égalisation envahissait le stade Schaller. Mais repartait bien vite lorsque, sur un contre très rapide, Metz exploitait au mieux sa supériorité numérique (quatre contre trois) avec, pour conclure, Gueye (1-3, 86e ).
Les Mortuaciens n’avaient pas démérité, affichant même de réels progrès, mais achevaient encore le match avec des regrets.
MORTEAU - METZ (2) : 1-3 (0-2)
Stade Henri-Schaller. Arbitre : M. Boyer. 400 spectateurs environ. Buts pour Morteau Montlebon : Wailo (77e ) ; pour Metz : Anganikayiba (8e , 12e ), Gueye (86e ). Avertissements à Metz : Bamba (76e ).
MORTEAU. Maille, M. Glangine, T. Glangine, Moureau (Beuque, 85e ), Frossard, Mignot, Chapit, Benchagra (Mainier, 85e ), Wailo, Chopard, Tournoux (Pellaton, 41e ).
METZ. Didillon, Bamba, N’Dour, O’Shaughnessy, Lancina (Deher, 62e ), Ndoye, Anganikayiba (Pierrot, 79e ), Mendes (Saliu, 62e ), Gueye, Bourgeois, Cornet.
