
Les attaquants d’Angers (ici Yattara) comme ceux de Brest, se sont heurtés à Guido Milan. Photo Pascal BROCARD
Le défenseur italio-argentin du FC Metz a déjà fait oublier son entorse au genou et son retour laborieux sur les matches amicaux. Guido Milan est entré en mode compétition.
Guido Milan a bluffé son monde. C’est une constante chez lui. En posant ses valises à Metz, à l’été 2012, le défenseur italo-argentin avait déjà épaté le vestiaire par sa maîtrise rapide du français. Aujourd’hui, il récidive sur un terrain d’expression purement sportif. L’homme qui assure l’intérim de Sylvain Marchal dans l’axe de la défense s’est fondu dans la masse grenat sans bouleverser l’équilibre ni les résultats messins. En deux mots : il a le niveau et fait le boulot. Dans son style, sans fioriture, mais combatif et résolu.
« Une évidence »
Milan revient d’une petite épreuve. Lors des matches de préparation d’avant-saison, il avait déploré une rupture du ménisque externe, « la première blessure de (sa) carrière ». Une opération et à peine trois mois de convalescence plus tard, le défenseur renouait avec l’entraînement avant de pointer sa queue-de-cheval sur les parties amicales d’octobre. Pour laisser une impression inquiétante : pas de rythme, une vitesse défaillante, des fautes…
Une semaine plus tard, son retour aux affaires officielles s’est avéré convaincant. En trois sorties avec la charnière Milan-Choplin, Metz a signé autant de victoires et n’a encaissé qu’un seul but à Istres (1-2). « Je me sens très bien , dit sobrement le natif de Haedo. La confiance qui m’entoure, celle du groupe, du staff, m’a sans doute aidé. J’ai travaillé pour ça aussi. »
Employé à toutes les sauces et à longueur d’interviews, le mot "travail" révèle une autre saveur dans la bouche de l’Argentin. Il est un aiguillon de vie, une conviction culturelle et un atavisme. « Mes parents ont beaucoup travaillé , explique l’intéressé. Ils ont tout donné pour mon frère, ma sœur et moi. Quand je regarde ce qu’ils ont fait et que je vois mes deux enfants aujourd’hui, qui n’ont aucun problème en France, je repense aux efforts de mes parents. Et je me dis qu’il faut continuer à travailler tous les jours. »
Le derby lorrain, qu’il a découvert cette année, lui avait déjà inspiré une réflexion similaire. Milan avait pris la mesure d’« une ambiance exceptionnelle en tribunes » mais il avait aussi saisi un fossé culturel : « En Argentine, précise-t-il, c’était différent. Il y a tant de problèmes économiques ou d’insécurité que les gens attendaient le week-end et le football pour tout lâcher, pour oublier leur semaine de travail. » Façon de traduire combien il mesure sa chance de vivre de sa passion (« Le foot est ma vie ») dans un contexte favorable. D’autant que le défenseur avait quitté sa terre natale quelques mois après la disparition de son père.
Lorsqu’une extension de contrat d’un an s’est présentée à lui cet été, Guido Milan, sans surprise, n’a pas hésité : « On m’a dit : tu restes. J’ai répondu : je signe. Je venais de passer une très belle année ici, ma femme s’est bien adaptée et mes deux enfants parlent français. Maintenant, ma fille a même vécu plus de temps ici qu’en Argentine. Non, je ne me suis pas posé de question. C’était une évidence pour moi et ce sera encore le cas l’été prochain. » Si Metz se décide à prolonger ce garçon souriant et irréprochable sur les deux terrains : le foot et la mentalité.
Christian JOUGLEUX.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement à 13h30. Aujourd’hui : une séance à 13h30. Demain : une séance à 13h30. Vendredi : une séance à 13h30. Samedi : Metz-Dijon à 14h, stade Saint-Symphorien.
D’un match à l’autre. Dernier match : Istres - Metz (13e journée de Ligue 2), vendredi 1er novembre : 1-2. Prochain match : Metz - Dijon (14e journée de Ligue 2), samedi 9 novembre à 14h. À suivre : Amnéville - Metz (7e tour de la Coupe de France), samedi 16 ou dimanche 17 novembre ; CA Bastia - Metz (15e journée de Ligue 2), vendredi 22 novembre à 20h.
À l’infirmerie. Mayoro N’Doye sera indisponible pour une durée estimée à quatre semaines. Le jeune milieu de terrain s’est blessé au genou, sur une mauvaise réception, ce week-end, lors du match de l’équipe réserve. Il souffre d’une fissure du ménisque interne. De son côté, Sylvain Marchal (cheville) poursuit un travail individuel de reprise. Il est déjà forfait pour la venue de Dijon samedi.
Le chiffre : 6. Comme le nombre de passes décisives délivrées par Kévin Lejeune. Seul le Troyen Benjamin Nivet a fait mieux, en Ligue 2, cette saison.