
Face à Dijon, samedi, Nicolas Fauvergue a réalisé une prestation de premier ordre dans un registre qui n’est a priori pas le sien… Photo Pascal BROCARD
Depuis son arrivée au FC Metz, l’attaquant prêté par Reims a laissé de côté son instinct de buteur pour se mettre au service de la cause collective. Un nouveau rôle qui n’est pas étranger aux bonnes performances du leader messin.
Le FC Metz est un club familial, sain et où la rigueur et le travail ne sont pas de vains mots. À l’image du coach, je suis très attaché à ces valeurs. » Samedi 3 août 2013, Nicolas Fauvergue vient de s’engager pour une saison, sous la forme d’un prêt, avec le club à la Croix de Lorraine. Un peu plus de quatre mois plus tard, l’attaquant messin a démontré que ces mots n’étaient pas qu’une simple déclaration d’intention dont regorge le très formaté petit monde du ballon rond.
Titularisé à neuf reprises depuis son arrivée sur les bords de la Moselle, auteur de deux buts (à Caen et face à Nîmes) et de deux passes décisives, l’ex-Rémois a troqué, depuis quelques semaines, ses habits de lumière pour la panoplie de travailleur de l’ombre. Les deux costumes ne sont pas forcément incompatibles. Mais si Diafra Sakho et Yeni Ngbakoto ont brillé, samedi dernier face à Dijon (2-0), Nicolas Fauvergue n’y est pas étranger. Bien au contraire. Parce que ce dernier est impliqué sur les deux buts de ses petits camarades. Mais surtout parce qu’il s’est donné sans compter dans le repli défensif, harcelant sans relâche la défense dijonnaise.
Un nouveau rôle que l’intéressé n’avait pas forcément envisagé lorsqu’il a débuté sa carrière professionnelle. « C’est vrai que j’étais un autre mec sur le terrain , confesse l’ex-buteur de Sedan. Ma place était plutôt dans la surface à chasser les buts. Mais aujourd’hui, à Metz, Diaf (Sakho) fait ça très bien. Pour ma part, je tente d’appliquer ce que le coach me demande : le travail défensif. » Un rôle contre-nature ? « Au début, c’était un peu compliqué, notamment physiquement puisque je n’ai pas effectué la préparation. Mais je progresse… »
Son nouveau statut, « au sein du collectif », précise-t-il, se révèle déterminant match après match. « Mais surtout, il devient un joueur qui prend plaisir dans ce rôle , affirme Albert Cartier. Défendre est devenu naturel chez lui car il sait que c’est utile à l’équipe et que cela influence le résultat. »
« Bien faire mon travail »
Pour autant, l’instinct du buteur reste clairement inscrit dans le patrimoine génétique de Nicolas Fauvergue. « Il est évident que ça me manque de ne pas marquer. Mais ce qui m’importe avant tout c’est de bien faire mon travail. Et si cela doit passer par ce rôle de travailleur de l’ombre, ça me va. D’autant que je ne suis pas le seul à le faire. Toute l’équipe est concernée. Devant, Diaf (Sakho) fait énormément de boulot aussi. C’est l’une de nos forces cette saison . Et cela ne l’empêche pas d’être le meilleur buteur de Ligue 2… »
« Inscrire des buts, il sait le faire, poursuit son entraîneur. Il faut qu’il patiente un peu. Il est évident que cela va revenir, et sans doute plus vite qu’il ne le pense. »
En attendant, Nicolas Fauvergue, bien qu’en prêt, a démontré qu’il était totalement impliqué dans le projet du FC Metz. Il a su imposer son puissant physique dans le paysage de Saint-Symphorien mais surtout dans les surfaces adverses. Un attaquant devenu avocat de la défense. Et inversement…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Fc Metz express
Tableau de bord. Hier : repos. Aujourd’hui : deux séances d’entraînement à 9h30 et 15h30. Demain : une séance à 10h. Jeudi : repos. Vendredi : une séance à 15h30. Samedi : une séance à 15h30.
D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Dijon (14e journée de Ligue 2), samedi 9 novembre : 2-0. Prochain match : Amnéville - Metz (7e tour de la Coupe de France), dimanche 17 novembre à 16h. À suivre : CA Bastia - Metz (15e journée de Ligue 2), vendredi 22 novembre à 20h.
À l’infirmerie. Sylvain Marchal (cheville) et Bouna Sarr (cheville) devraient reprendre l’entraînement collectif cette semaine. Victime d’une légère élongation aux adducteurs, samedi face à Dijon, Romain Rocchi sera indisponible environ huit jours. Enfin, Mayoro N’Doye (genou) et Moussa Gueye (cheville) sont à l’arrêt.
Suspendu. Aucun.
Buteurs. En Ligue 2 : Sakho ( 8 buts ) ; Nbakoto ( 4 ) ; Lejeune ( 3 ) ; Bussmann, Fauvergue, Nsor ( 2 ) ; Choplin, Sarr ( 1 ).
Des buts en or pour le Rêve de Clara

Le chanteur Grégoire (à droite) n’a pas eu le dernier mot face à la rigueur du Président Laurent Blanc. Un match dans le match… Mais le tout dans la bonne humeur. Photo Pascal BROCARD
La rencontre organisée par les époux Pires en faveur de l’association Rêve de Clara, a réuni 2 714 personnes, hier, dans les tribunes du stade Saint-Symphorien. Pour la bonne cause.
Regardez-moi bien dans les yeux ! Ce n’est pas une blague : si aujourd’hui je reprenais le foot, je serais l’un des meilleurs joueurs au monde. On ne parlerait pas de Franck Ribéry pour le Ballon d’Or, mais de moi ! »
Cette tirade, teintée d’une immense humilité mâtinée de modestie, est signée Malik Bentalha. L’humoriste se la raconte comme le souligne le titre de son dernier spectacle. Il manquera d’ailleurs les deux prochains matches de l’équipe de France face à l’Ukraine pour cause de représentation. Par contre, l’ancien disciple du Jamel Comedy Club n’aurait manqué pour rien au monde la rencontre d’hier après-midi sur la pelouse de Saint-Symphorien.
Il en a d’ailleurs été l’un des principaux animateurs avec deux buts à son actif dont un superbe lob sur l’ouverture du score en faveur de l’équipe de Robert Pires. Car si l’humoriste est passé en Lorraine avec ses gros sabots (et un certain talent pour la balle ronde), c’était pour la bonne cause. À l’initiative de l’ancien milieu de terrain international du FC Metz, tout ce petit monde a bravé le froid et le brouillard afin d’amasser des fonds en faveur de l’association de Jessica Pires, l’épouse de l’ex-Gunner, Rêve de Clara , qui vient en aide aux enfants malades sur les îles de l’Océan Indien.
La jeune fille de treize ans, amputée d’une jambe à la suite d’un cancer, a d’ailleurs donné le coup d’envoi de cette rencontre caritative et sympathique qui opposait les amis de Robert Pires à l’association hagondangeoise de Jean-Marc Zilli, Chanter le foot. Parmi eux, un certain Grégoire qui a réinterprété, ballon au pied, sa célèbre chanson Toi + Moi en duo avec un champion du monde nommé Laurent Blanc… Le chanteur a tout tenté pour tromper l’ex-gardien messin Philippe Flucklinger. En vain… « Cet après-midi, Grégoire était un footballeur comme un autre », a commenté après-coup, dans un sourire taquin, l’entraîneur du PSG. Autrement dit, match de gala ou pas, on ne passe pas !
Maître Gims en tribunes
Au final, les représentants du Rêve de Clara se sont imposés sur le score fleuve de 6 buts à 3 grâce à un doublé de Malik Bentalha donc, et des réalisations de l’ancien Interiste Olivier Dacourt, de Robert Pires, Sylvain Wiltord et d’Aziz, l’assistant de l’ancien membre de Sexion d’Assaut, Maître Gims, qui est resté sagement en tribunes pour remporter les suffrages de l’applaudimètre. Les répliques des Rouges de Chanter le foot ont été signées par Tony Vairelles et l’ancien milieu de terrain amnévillois Didier Chaillou, auteur, lui aussi, d’un doublé.
Si Claude Makelele, Habid Beye Ousman Dabo et le très remuant Stéphane Borbiconi ont démontré qu’ils possédaient encore quelques beaux restes, le show a été complet grâce aux débordements (potaches) et au toucher de balle (approximatif) d’Arnaud Tsamère…
Jean-Sébastien GALLOIS.
Pires : « Content et fier »
Robert Pires, gentil organisateur : « Merci au public messin d’être venu assister à cette rencontre. Il faisait froid mais c’était pour la bonne cause, pour Le Rêve de Clara. Globalement, je suis très content et fier de revenir sur cette pelouse. Les Blancs ont gagné 6-3, ça s’est bien passé. L’essentiel était de se faire plaisir et je suis content que mes potes aient répondu présent. Dans le foot, tout est possible. Tony ( Vairelles ), qui a joué à Nancy, a même été applaudi à Saint-Symphorien. »
Laurent Blanc, ancien sélectionneur de l’équipe de France dont il ne faut pas parler : « Comme moi, mon jeu a pris quelques années mais bon, l’essentiel était de répondre à la demande de Robert, d’être là et de s’amuser. Si j’ai embêté Grégoire ? Ce n’est pas de ma faute, il était souvent dans ma zone. »
Malik Benthala, humoriste qui veut bien parler de l’équipe de France : « C’est très important que l’équipe de France se qualifie pour le Mondial. Sinon, pour qui on va se lever ? Une Coupe du monde sans les Bleus, c’est comme une tarte aux fraises sans fraises. »
Claude Makelele, milieu souriant : fume mais ne s’exprime pas.
Sylvain Wiltord, attaquant fuyant : file et ne s’exprime pas.
Ch. J.
Tsamère : « Tout à revoir »
Sélectionné dans la formation du Rêve de Clara, Arnaud Tsamère est humoriste dans le civil mais également consultant pour L’Equipe 21. Il livre son analyse du match.
• Arnaud Tsamère, la tradition de l’émission L’Equipe du soir suppose d’élire trois tops et trois flops sur le match. Quelle est votre sélection ? « Alors, ça va être simple. Dans les tops, je mettrais tout le monde sauf moi. Dans les flops, on restera sur moi et aucun autre. »
• Comment gérer la température ? « On a joué dans des conditions extrêmes, les chaussures étaient imbibées dès les premières foulées. C’est un peu un avant-goût d’Ukraine-France en fait. »
• Votre entente avec vos coéquipiers n’a pas toujours semblé évidente… « C’était un peu surréaliste pour moi de jouer avec des champions du monde. On oublie vite le froid. Bon, j’ai pu étaler ma technique quand même, mais c’est fou comme ces mecs ont su garder le geste juste. Ils ont perdu un peu de vitesse mais il y a toujours du ballon. Laurent Blanc, par exemple, est très impressionnant. Il en a gardé sous le coude. »
• Moralité : les artistes ont-ils prouvé qu’ils n’étaient pas faits pour un autre métier, du genre footballeur ? « Je pense que ce n’est pas un hasard en effet. (L’humoriste) Malik (Benthala) a quand même marqué de beaux buts et (le chanteur) Grégoire a un bon niveau aussi. »
• Comme vous, Grégoire a failli dans la finition. Est-ce un problème mental, comme Javier Pastore ? « En ce qui me concerne, le problème c’est la tête, les jambes, le reste du corps et tout le niveau de jeu. Je crois que j’ai tout à revoir. »
Ch. J.