
Fauvergue et Lejeune, à la lutte avec Lauratet, ont fini par se défaire de l’étau amnévillois. Photo Maury GOLINI
Leaders de Ligue 2, les Messins, avec une équipe remaniée, ont frôlé la correctionnelle hier à Amnéville. Les pensionnaires de CFA2, héroïques, n’ont baissé pavillon qu’à l’issue des tirs au but.
Désormais liés par une convention de collaboration sportive signée par les présidents des deux clubs, Bernard Serin et Laurent Fanzel, qui ont donné le coup d’envoi de la rencontre, le FC Metz et le CSO Amnéville ont semblé ne plus vouloir se quitter hier après-midi, lors de leurs retrouvailles en Coupe de France, deux ans après un 8e tour pour le moins houleux. Dans un tout autre climat, cette fois, la rencontre s’est encore avérée pleine de suspense. Il a même fallu avoir recours aux tirs au but pour départager les deux voisins. Une séance qui a souri aux coéquipiers de Romain Métanire après que le très jeune Lucas Pignatone, 18 ans à peine, eut envoyé sa frappe au-dessus de la barre transversale.
Un scénario cruel pour des Amnévillois, onzièmes en CFA2, qui ont tenu en respect le leader de Ligue 2. Ils l’ont même fait trembler en ouvrant la marque à la sortie du premier quart d’heure grâce à Jonathan Jager, buteur face à son club formateur sur un centre de Valentin Poinsignon. « L’objectif était de tenir le plus longtemps possible et, à la mi-temps, on était même plus proche du 2-0 que du 1-1 », constate Mehdi Martin, le défenseur central amnévillois. Il y a bien eu une tête piquée de Nicolas Fauvergue sur la barre transversale, mais les joueurs de David Fanzel ont parfaitement récité leur football. Un penalty oublié par l’arbitre suite à une main d’un défenseur grenat et un arrêt réflexe d’Anthony M’Fa sur un tir de Jules Diallo les ont empêchés de creuser l’écart à la pause.
Plus entreprenants au retour des vestiaires, les hommes d’Albert Cartier ont eu le brin de chance nécessaire pour égaliser. Réceptionnant un ballon rendu par l’adversaire, Mehdi Martin a glissé le ballon en retrait pour Sami Bibi, qui a été trompé par un faux rebond. « À ce moment-là, j’y vais sans y aller franchement. Je pensais que le gardien allait allonger, mais il a raté le ballon. Je ne pouvais pas ne pas le mettre au fond », explique Nicolas Fauvergue, tout heureux d’avoir relancé le FC Metz de la sorte.
« En plein dans la Coupe »
Les Messins ont ensuite logiquement poussé, mais les Amnévillois, solidaires, n’ont jamais abdiqué. « Les joueurs y ont cru jusqu’au bout », apprécie David Fanzel. Tout au bout des prolongations, ils ont même cru obtenir un penalty sur une faute de Romain Inez éliminé par Lucas Pignatone. « Tout le monde l’a vu sauf lui », lâche Laurent Fanzel, en colère. « Je veux bien me faire éliminer, mais pas comme ça », regrette son entraîneur de frère.
De son côté, Albert Cartier n’est pas dupe. Son équipe a failli connaître sa première grosse désillusion de la saison dans ce derby mosellan. « On était en plein dans la Coupe. On est tombé sur une belle équipe d’Amnéville, qui a fait preuve d’engagement mais avec beaucoup de respect », observe l’entraîneur messin, qui avait largement remanié son équipe pour ce rendez-vous à l’issue duquel il ne retient que l’essentiel : la qualification. Celle qui hante, ce matin, les valeureux Amnévillois.
CSO AMNEVILLE – FC METZ : 1-1 (4-5 aux TAB)
Stade municipal d’Amnéville. Mi-temps : 1-0. Temps froid. Pelouse en mauvais état après le passage de l’équipe de France féminine de rugby. Arbitre : M. Schneider. Spectateurs : 3500 environ. Buts pour Amnéville : Jager (17e ) ; pour Metz : Fauvergue (50e ). Avertissements à Metz : Bamba (35e ), Milan (52e ), Inez (90e +1). Tirs au but réussis pour Amnéville : Poinsignon, Diallo, Martin, Kébé ; pour Metz : Bourgeois, Milan, Ngbakoto, Choplin, Métanire. Tir au but manqué pour Amnéville : Pignatone.
CSO AMNEVILLE : Bibi – Borger, Martin, Kébé (cap.), Anton (puis Marras, 106e ) – Lahoussine, Lauratet – Diallo, Jager (puis Faletti, 89e ), Poinsignon – Moscato (puis Pignatone, 76e ).
FC METZ : M’Fa – Métanire (cap.), Inez, Milan, Bamba (puis Ngbakoto, 56e ) – Bourgeois, Choplin, Teixeira (puis Saliu, 56e ), Lejeune (puis Bussmann, 99e ) – Fauvergue, N’Sor.
Maxime RODHAIN.
« Ça se joue vraiment à rien »
Jonathan Jager (milieu d’Amnéville) : « C’est vraiment difficile de perdre comme ça après le match héroïque qu’on a livré. Je suis, bien sûr, aussi un peu amer du dénouement. On va essayer de retenir qu’on a tenu tête au leader de Ligue 2. »
Fodé Kébé (capitaine d’Amnéville) : « Ça se joue vraiment à rien… Je pense qu’en première mi-temps on est plus proche du 2-0 que du 1-1. Après, on leur offre l’égalisation alors qu’on était bien en place. On a des regrets mais aussi des raisons de positiver pour la suite. »
Lucas Pignatone (attaquant d’Amnéville) : « Je suis dégoûté. C’est moi qui manque le tir au but. Juste avant je pense qu’il y a penalty car le défenseur me prend le pied d’appui alors que j’ai fait la différence. »
Sami Bibi (gardien d’Amnéville) : « C’est un sacré baptême du feu ! Dommage de n’avoir pas été décisif dans l’épreuve des tirs aux buts mais ils ont bien frappé à chaque fois. »
Romain Métanire (capitaine de Metz) : « On est mal rentré dans la partie à cause de cette équipe d’Amnéville qui a marqué très tôt. Mais, de toute façon, on savait que ça allait être dur. L’essentiel, c’était de se qualifier. »
Nicolas Fauvergue (attaquant de Metz) : « C’était important de rester sur une bonne dynamique avant le déplacement à Bastia. »
Metz à l’heure sénégalaise

Youssou N’Dour, le parrain du centre, et Bernard Serin (un peu plus loin) ont inauguré le centre. Photo Karim SIARI (envoyé spécial)
Le centre de formation rénové Amara Touré, dont sont déjà sortis Papiss Cissé ou Diafra Sakho, a été inauguré samedi.
Le FC Metz a inauguré, samedi, ses nouvelles installations sénégalaises, sur le site de Deni Biram Ndao. Après six années de travaux, le centre de formation Amara Touré, qui accueille les jeunes footballeurs de l’académie Génération Foot, s’est structuré pour mener à bien deux missions sportive et sociale: former des joueurs de 13 à 18 ans et transmettre à ces jeunes Sénégalais des bases scolaires solides. A terme, les meilleurs seront par exemple amenés à rejoindre Metz ou un autre club professionnel, tandis que les autres disposeront d’un bagage pour rejoindre le monde du travail. Le chanteur Youssou N’Dour, parrain du centre et le président du club grenat Bernard Serin ont officialisé le tournant de cette nouvelle aventure lancée en 2000 par Mady Traoré. Il appartiendra en particulier au directeur messin Olivier Perrin d’optimiser ce site qui a déjà permis à des éléments comme Sadio Mané, Papiss Cissé ou Diafra Sakho de devenir des joueurs d’envergure.
Le festival messin (U17)
FC METZ - AMNÉVILLE : 5-0 (3-0)
Arbitre M. Barenton. Les buts : Larrière (2e ), Amehi (17e ), Fournier (29e ), Gonzalez (72e ), Poncelet (90e ). Avertissement à Amnéville : Erlinger (60e ).
Dès la 2e minute, Larrière plaçait le ballon au ras du poteau de Frisch et ouvrait le score pour les Messins (1-0). Le second but grenat arrivait rapidement. Amehi était à la réception d'une passe de Meddour et allait défier Frisch qui se couchait et lui permettait de mettre le ballon au fond des filets (2-0, 17e ). La troisième réalisation messine était plus controversée, le tir de Fournier étant repoussé par la défense amnévilloise mais après avoir franchi la ligne selon l'arbitre (3-0, 29e ). Les joueurs de Christophe Walter continuaient sur leur lancée même si Fournier ratait l'immanquable (40e ). Alors qu'Amehi avait lui aussi gâché une occasion (51e ), Gonzalez s'y reprenait à deux fois mais trompait Frisch (4-0, 72e ). Le spectacle s'achevait sur une tête victorieuse de Poncelet (5-0, 90e ).