A quelque 50 km de Dakar, l’Académie Génération Foot a inauguré, samedi, de nouvelles structures pour permettre à ses jeunes élèves,triés sur le volet, de concilier sport et études. Le modèle est calqué sur celui du FC Metz, partenaire exclusif. Visite guidée d’un autre monde.
Dans un endroit reculé de l’Ouest sénégalais, il n’est pas rare de croiser, comme de délicieux anachronismes, des maillots grenat de Meyrieu ou Boffin sur des petits corps ébène. Ils s’ébattent derrière des grilles, sur trois terrains d’un vert engageant,
à l’ombre de bâtiments blancs. Ces derniers sont flambant neufs, sortis du sable et de la terre ocre qui tapissent ce petit désert dans la région du Lac Rose. A l’entrée du site : le logo à la Croix de Lorraine. Ici c’est Metz. Fraîchement déménagé de la apitale, le centre Amara Touré de l’académie Génération Foot a installé ses nouveaux quartiers à Déni Biram Ndao, dans la grande banlieue de Dakar. Cette antenne méconnue du FC Metz lui a déjà offert d’éminents éléments. Papiss Cissé et Sadio
Mané hier ; Diafra Sakho aujourd’hui. Plus de 30 joueurs ont fréquenté l’endroit et sont devenus professionnels. Les nouveaux attendent leur tour. « L’an dernier, on a évalué 20 joueurs pour en garder 75 (de 13 à 18 ans), explique le directeur sportif Dominique D’Onofrio. Des gamins ont fait 800 km pour venir ici. Pour l’étape suivante, on va ratisser plus large. L’Idéal à terme serait d’amener aussi deux Togolais, deux Ivoiriens, deux Burkinabés... »
Vocation sociale Cette passerelle entre Moselle et Sénégal s’active depuis 2005. Les meilleurs espoirs du pays sont là, dans ce tunnel de confort, à rêver de la lumière professionnelle qu’ils aperçoivent au bout. Témoin El Hadj, un attaquant arrivé en 2009, à 14 ans. « Je rêve de venir en Europe comme mon idole Babacar Gueye, dit-il. Je jouais dans la rue et Mady (Touré, le président de l’académie) m’a repéré. En quatre ans, on m’a aidé à progresser et à avoir tous les acquis intellectuels. »
La dernière précision a son importance. Ce centre de formation a aussi une vocation sociale. Les gamins sont entièrement pris en charge et se partagent entre foot et école. Par exemple, des cours d’informatique seront dispensés ici. Pour beaucoup d’enfants, c’est une chance inespérée.
« Avant, seulement 5 ou 10 % étaient scolarisés, précise Bernard Serin. Maintenant, ils sont 50 %. Peu d’entre eux pourront rejoindre Metz ou un club européen. Les autres resteront pour trouver un métier ou aider le football sénégalais à entrer dans une autre dimension. Le sport de haut niveau ce n’est pas un terrain de village, c’est un jeu tactique, à une touche de balle, avec des exigences. Ces jeunes sortiront d’ici avec ce bagage ». L’arrivée d’Olivier Perrin a été pensée en ce sens. Le nouveau directeur s’applique aujourd’hui à calquer le modèle messin sur sa base sénégalaise. Quitte à concéder de menus énagements : « J’ai dû freiner un peu sur les entraînements au début, dit-il. En dix jours, j’avais déjà treize blessés. » Autre terre, autre climat, autres moeurs...
Partenaire exclusif, le club a investi 1,7 M € sur les trois millions nécessaires à la création de cette structure.
Les enfants sont logés dans des bâtiments appelés trèfles, financés en partie par des pros comme Gueye ou Mané qui ont aussi donné leurs noms à ces dortoirs. A côté trône en voisin le restaurant Youssou N’Dour. Le chanteur et ministre-conseiller est le parrain de l’académie. « Ma participation se limite à dix climatiseurs, rigole l’intéressé dans un humble mensonge. C’est aussi mon projet parce que j’aime et je vis avec le football et je m’en ferai l’avocat au plus haut niveau de l’Etat. Je vais ’accompagner pour qu’il devienne un vrai modèle. Cette dynamique doit créer une émulation au Sénégal. »
Dans ce pays où le foot coule dans les biberons, Metz a posé un tamis pour trier les rares pépites qui le rejoindront à leur majorité. Un élu par an, deux au mieux. Beaucoup rêvent d’une telle destinée. Pour quitter la misère et la débrouille dont parlent tous les Sénégalais. Un jour, les portes de Génération Foot s’ouvriront peut-être devant eux. « Inch Allah », disent-ils. Si Dieu le veut
Serin le Sénégalais
L’image fut aussi grande que le détour, c’est dire si elle le valait bien. Bernard Serin, chauffeur de salle à ciel ouvert, dans une posture présidentielle et... un boubou du plus
bel effet. VIP d’un jour et VRP de Génération Foot, l’homme-fort du FC Metz n’a pas encaissé le choc culturel.
Il l’a devancé. A quelque 5 500 km de Saint-Symphorien, il est venu parler ballon, école et financements mais il a commencé par capter les foules en ouvrant sa tribune en wolof avant de rendre hommage aux tirailleurs sénégalais.
Face à lui, un millier de personnes et une tripotée de personnalités :
un Carlo Molinari empli de fierté, le fils de Jules-François Bocandé, le chanteur star Youssou N’Dour, un chef de village de 116 ans ou le footballeur El Hadji Diouf. Un griot a régulièrement interrompu l’inauguration pour hurler des louanges. « Bernard, otre cheminement ne fait pas de nous que des partenaires. Nous sommes de la même famille », devait ensuite assurer Mady
Touré, le fondateur de l’académie, avant de remercier... « (ses) femmes ».
Dépaysement garanti.
Le déménagement du centre n’était qu’une étape. Il va évoluer considérablement. Il est question de forage, de transformer le terrain en titre foncier pour sécuriser le projet, d’ajouter une pelouse synthétique, d’autres dortoirs, une zone de maraîchage... D’autres fonds seront nécessaires. « Tout a été fait sans recours à l’argent public, a dit Bernard Serin. Pour
la deuxième phase, on frappera beaucoup de portes européennes et mondiales. »
Dans son rôle de ministre-conseiller, Youssou N’Dour lui a répondu curieusement : « Bernard Serin, foncez avec Mady Touré. Endettez-vous ! »
Curieux ping-pong verbal pour le match du financement.
L’anecdote retiendra enfin une victoire méconnue dans le derby lorrain. Touré s’était aussi tourné vers Nancy mais il n’a pas aimé l’accueil de Jacques Rousselot qui, dit-il, l’aurait « manipulé ». Il a claqué la porte et sonné plus loin.
Perrin : ‘‘Tout n’est pas compatible’’
Promu directeur de l’académie Génération Foot, Olivier Perrin découvre un autre monde depuis juillet. Avec enthousiasme et ambition, malgré un fossé culturel parfois abyssal
Olivier Perrin, quelles sont les raisons de votre mutation au Sénégal ?
« Cela faisait six ans que je m’occupais des 19 ans du FC Metz. Je voulais un nouveau challenge car la routine m’énerve.
Ensuite, je venais ici depuis plusieurs années pour détecter des jeunes et former des cadres.
Comme notre outil commençait à devenir performant, il fallait quelqu’un à temps plein. Il était plus facile de trouver ce que l’on cherche sur place que depuis la France. Maintenant, on va gagner du temps. »
Après six mois de présence, avez-vous l’impression d’avoir fait évoluer les choses ?
« Au niveau du jeu oui. Dans l’apprentissage tactique en général et de la zone en particulier, on commence vraiment à avancer. »
Le FC Metz souhaite calquer son modèle de formation à Génération Foot. Les conditions de travail le permettent-elles ?
« Au niveau de la qualité des joueurs, des infrastructures, il y a un vrai potentiel mais le côté logistique peut poser problème. Des gens viennent travailler en oubliant de faire le plein de carburant par exemple. Pour chaque problème, il faut du temps
et la patience n’est pas ma qualité première. Je découvre une richesse humaine aussi mais les valeurs ne sont pas les mêmes. En France, on donne priorité au travail. Ici, c’est la famille. Souvent, les gens partent pour des fêtes, des cérémonies religieuses pendant plusieurs jours. Ce sont d’autres valeurs et il faut les respecter. »
Quels sont vos objectifs ?
« La montée en Ligue 1, d’ici trois ans (l’équipe de Génération Foot est en D3 sénégalaise). On part de tout en bas et il faudrait monter tout de suite. J’ai essayé de construire une équipe pour ça mais nous laissons déjà partir Habib Diallo à Metz,
l’attaquant qui met tous nos buts. En fait, tout n’est pas compatible car on doit vendre plus de joueurs en Europe pour poursuivre l’oeuvre qui a été commencée. C’est la difficulté. »
Comment s’effectue la détection ici ?
« Nous avons fait des opérations dans la presse et je me suis déjà déplacé dans toutes les régions. C’est un truc de fou parfois. Il m’est arrivé de faire deux heures de 4x4 et une heure de pirogue pour aller voir des joueurs. On veille aussi à avoir
des correspondants partout car le foot n’est pas organisé ici. Il y a des clubs, des championnats non-officiels et beaucoup de joueurs dans la rue. On a besoin d’un gros maillage. »
Avez-vous beaucoup de sollicitations ?
« Tout le temps. Je ne sais même plus comment organiser la détection tellement on refuse du monde. »
Combien de temps allez-vous rester au Sénégal ?
« Je suis sous contrat, payé par le FC Metz mais je me suis déjà fixé un an. Je ferai un bilan, je verrai où j’en suis, si les objectifs sont atteints, si je ne suis pas usé, si l’enthousiasme est intact et si je n’ai pas rencontré trop de freins. Je n’ai jamais fait de plan de carrière de toute façon. Je vais prendre les choses comme elles viennent. »
Rien ne vous manque en France ?
« Je trouve presque tout ici mais pas de munster. Pour un Vosgien, c’est dur. » ■
Un jeu en triangle
Metz dispose déjà de plusieurs réservoirs avec son propre centre mosellan et son académie sénégalaise, mais il a aussi tendu une passerelle vers la Belgique afin de consacrer son maillage pour tous sur l’autel de la formation. La récente reprise du RFC Seraing complète ce triangle entre France et Afrique pour ouvrir un circuit qui permettra aux jeunes éléments de s’aguerrir
avant, éventuellement, de renforcer prioritairement le FC Metz ou un autre club.
A l’heure de la mise en place de cette structure se posent encore plusieurs préalables sportifs pour optimiser le circuit. Au Sénégal, l’équipe première de Génération Foot doit se hisser d’ici trois ans en première division. En Belgique, il faut que Seraing s’invite rapidement en D2 et ce club de division provinciale pourrait y parvenir dès l’an prochain.
Car, pour vulgariser, les montées peuvent se monnayer en Belgique. Il suffit de racheter le matricule d’un club qui évolue déjà à l’étage souhaité pour prendre sa place. Le futur repris sera vraisemblablement Boussu-Dour.
Cerise sur le gâteau grenat : ce club pourrait accéder à la première division la saison prochaine !
Clin d’oeil de l’histoire, un homme incarne le trait d’union de cette vaste opération. Jules-François Bocandé était sénégalais et il a joué à Seraing avant d’exploser à Metz. Le speaker l’a rappelé lors de l’inauguration à Dakar : « Dans l’esprit des sénégalais,
le FC Metz restera lié à jamais à Bocandé. Il a tout donné, jusqu’à sa vie à Metz. Nous ne l’oublierons jamais. » Le fiston n’était pas loin en tribune. « Mon père aurait été super fier », a-t-apprécié.
Sur les traces de Diafra Sakho
Que fait Diafra Sakho lorsqu’il retourne à Dakar ? Il se donne tout entier à sa famille et retrouve ses habitudes de toujours : le foot dans la rue, le thé à la maison et son rôle de grand frère.
En France, je pense foot. Ici, je pense famille. » Le commandement suprême de Diafra Sakho est celui de tout Sénégalais. Après Dieu, personne n’est plus grand que la famille. La suite hiérarchique est tout aussi codifiée. Les anciens sont les plus respectés.
Dans le foyer du meilleur buteur de L2, un oncle incarne l’autorité spirituelle, un autre, « le Général », est l’autorité tout court. Diafra se positionne derrière, aîné de quatre enfants et leader de caractère. « Je n’ai pas eu de grand frère et ça m’a manqué, dit-il. C’est pour ça que j’essaie de tenir ce rôle. » Une réalité accrue depuis deux ans et la disparition de son père.
Avec une générosité toute sénégalaise, l’attaquant messin a accepté de retracer le chemin d’une adolescence à Dakar, la capitale qu’il a ralliée en 2002 (à 11 ans) « pour aller à l’école », après une enfance au milieu des rivières et des forêts du Sud en Casamance et avant d’intégrer Génération Foot. Il a été éduqué et initié à la menuiserie à l’initiative de son grand-père. Il devait construire des tables, pas devenir joueur.
Sakho est un Soninké, issu du peuple mandingue et donc musulman. A bord de sa voiture, dans la frénésie du trafic dakarois, le Coran vient parfois interrompre les chansons de Tiken Jah Fakoly ou Bob Marley. Dehors : des autoroutes encombrées, des routes poussiéreuses, des carrioles et de la vie partout, humaine ou animale.
Dans l’habitacle : le calme et le respect de la parole divine.
Sa maison grenat
Plus jeune, Sakho a connu la richesse puis la pauvreté, en fonction de la réussite commerciale d’un oncle « qui vendait du ciment, du riz, du sucre, des noix de cajou... ». Etapephare : le quartier populaire de la Médina, à deux virages d’un marché dont les étals vomissent des produits volés.
Au pied d’un immeuble, un cyber-café ouvert par son cousin Cheikh Omar qui bricole des ordinateurs sur le toit. Dans les cinq étages, sa famille, très nombreuse, s’affaire en cuisine, se délasse sur des matelas à même le sol ou devant la télé. Le Messin montre le carrefour, en bas : « Je jouais au foot ici. On barrait la route avec des poubelles et on mettait des buts. Je le fais toujours. Je n’ai changé aucune habitude. » Il courait aussi. « Toujours seul, sur la plage, dans la rue, pour le plaisir. Tous les soirs, je faisais 25 fois les cinq étages pour m’entraîner. »
Dans la rue, les gens l’interpellent, le congratulent.
« Je commence à être connu », sourit Diaf’. Dans son foyer, autour du thé, la parole est pudique, réservée face à nous.
Tous parlent d’un homme « têtu » et d’un enfant « bagarreur ». « Dès qu’on touchait à quelqu’un de la famille, il nous
défendait », explique le cousin Moussa. « Quand il avait une idée en tête, il fonçait », remarque son ami Cherif Bachir.
On parle aussi de l’inévitable « fierté ». « Ils ont toujours eu cette confiance en moi, explique Sakho. Ils savent que je fais les
efforts pour réussir mais ils disent que je n’ai encore rien fait.
C’est vrai. J’ai encore beaucoup à prouver. »
En janvier, son petit monde va déménager vers un quartier plus calme, plus huppé. Au milieu des façades et des fondations blanches, déjà sales, une maison contraste, flambant neuve et... puissamment grenat ! « Ma mère n’a jamais eu de maison à elle, alors j’en ai fait construire une ».
Le résumé d’une vie : un pied à Dakar et l’autre à Metz, la tête à la famille et un coeur grenat. Au Sénégal, Sakho
n’écume pas les discothèques comme une star (« Je n’y vais jamais »), il se love dans un cocon d’amour à qui il
veut tout rendre. C’est l’autre vertu clef d’un Sénégalais :
la solidarité. ■
La permission de Dakar
Diafra Sakho fonctionne toujours par objectif. Le Messin a justement obtenu, du président Bernard Serin, la permission
de venir voir sa famille au Sénégal, la semaine dernière, parce qu’il s’est acquitté de la mission convenue entre les deux parties : inscrire huit buts.
La sélection plus tard
Diafra Sakho aime le Sénégal mais sa sélection n’est pas une priorité aujourd’hui. « Ce n’est pas le moment, dit-il. Je
dois encore prouver. Surtout, je veux d’abord remplir mon objectif avec Metz. Il est hors de question que je donne de l’argent pour défendre mon pays. Ce n’est pas comme ça que ça marche. J’aimerais que les joueurs qui entrent en sélection soient ceux qui le méritent, les meilleurs. »
Un frère à l’Acad émie
Un frère de Sakho est en formation à Génération Foot. Un milieu de terrain. L’avis de l’aîné ? « Physiquement, il a moins de qualités que moi à l’époque mais techniquement, il est déjà bon. »
Habib Dialo, le petit nouveau
Un pensionnaire de l’académie sénégalaise va rejoindre Denis Schaeffer et le FC Metz cette semaine pour honorer son premier contrat stagiaire. Il s’agit de l’attaquant Habib Diallo, 18 ans. « Il a le même profil que Diafra (Sakho) au niveau de la puissance et de la vitesse, selon Olivier Perrin. La différence, c’est que Diaf était moins performant devant le but à son âge car il est venu au foot plus tard. Sur un plan tactique et au niveau des déplacements, il est déjà bon. Il promet. »
Le chiffre : 6
A ce jour, six pensionnaires de l’Académie fréquentent le FC Metz : trois pros (Diafra Sakho, Mayoro N’Doye, Abdallah N’Dour) et trois stagiaires (l’attaquant Desire Segbé et les milieux Samba Gueye et Ame Sylla). Au total, trente joueurs ont quitté Génération Foot pour devenir professionnels. Sega N’Diaye a ouvert le bal en 2001 avant d’être imité par Papiss Cissé (revendu 1,6 M € à Fribourg), Babacar Gueye ou Sadio Mané (transféré pour 4 M € à Salzbourg). D’autres n’ont pas rejoint Metz. Landry NGuémo a fait les beaux jours de Nancy et Moustapha Bayal Sall joue aujourd’hui à Saint-Etienne.
Une deuxième tranche en 2017
Installé depuis septembre à Déni Biram Ndao, le centre de formation a intégré deux blocs d’hébergement supplémentaires (cinq au total), un restaurant Youssou N’Dour, un bloc sportif et trois terrains. La prochaine tranche devra être achevée en 2017. Elle comprendra deux autres dortoirs, un terrain synthétique, une tribune autour du terrain de compétition, un espace d’accueil VIP et une piscine, un city stade, un bloc administratif avec des salles de cours et des bureaux pour l’administration.
La phrase : ‘‘Je ne l’imaginais pas ’’
« Quand on a lancé ce projet, on savait qu’il y aurait des débouchés importants mais on était loin de penser qu’il prendrait cette ampleur. Sur le plan sportif, je m’en doutais. Sur le plan immobilier, je ne l’imaginais pas. Il faut rendre hommage à Bernard Serin qui a voulu continuer alors que Metz a traversé des situations difficiles économiquement. » De Carlo Molinari, l’autre « papa » de Jules-François Bocandé, qui avait cru lui aussi en Génération Foot lorsque Mady Touré a lancé le projet en 2000. Metz est devenu son partenaire exclusif
en 2003.
quelques Touches lorraines
Au-delà des innombrables maillots et équipements du FC Metz, la Lorraine est représentée d’une autre façon dans ce centre de formation. Le restaurant utilise par exemple un mobilier de cuisine qui vient de Rombas. Les élèves profiteront de manuels scolaires du collège messin Philippe de Vigneulles et seront assis sur des chaises du lycée Colbert de Thionville
N’DOYE une vie de foot
Issu aussi de l’Académie, le discret Mayoro N’Doye est une célébrité dans son quartier. Où le foot est partout. Coup de coeur
Bienvenue à Thiaroye-sur-Mer, dans l’arrondissement de Pikine. « Mayo », 22 ans, a grandi là, entre les foots sur la plage
et dans la rue. Ici, il existe des fan-clubs du petit milieu de terrain. Un frère de Sakho en fait même partie !
Terreur du baby-foot Un salon de coiffure bricolé, en tôle bleue, jouxte la maison familiale. Dans la petite cour, le perroquet de Mayoro fait la conversation aux *******, dans le dos des tontons postés à l’entrée qui regardent, placides et goguenards, l’incessant va-et-vient des enfants. Le petit « Robinho N’Doye » (rapport à son idole) était la terreur du quartier... sur le baby-foot
qui prend l’air dans la rue. « On jouait de l’argent, même avec le vrai foot, se souvient- il. Je voulais toujours gagner. Pas pour
l’argent, parce que j’aime le foot. » Ce sport encombre peu sa chambre pourtant : un petit carré meublé d’un simple matelas et
de rares posters. Sur la porte, un écriteau « Interdiction de fumer » fleure bon la récup’.
Il existe deux Mayoro N’Doye, voire trois puisqu’un oncle porte le même prénom. Le public voit le garçon timide et réservé, qui semblerait presque s’excuser d’exister. D’autres connaissent son coeur battant et son caractère trempé. « A l’Académie ou à Metz, il est le patron des jeunes Sénégalais », remarque Denis Schaeffer, le directeur du centre de formation mosellan. N’Doye
est un passionné, un déterminé. Il a planté l’école pour son sport mais il avait peur de le dire. « Alors je suis allé à pied, onze
kilomètres, jusqu’à l’entraînement parce que j’avais honte de demander de l’argent à mon père... »
Chez lui aussi, la famille est la valeur étalon. S’il ne joue plus, « c’est que Dieu l’a voulu ». S’il en souffre, il n’en dit rien.
« Quand ça ne va pas pour moi en France, ça ne va pas non plus pour eux au Sénégal, conclut-il. Comme à Metz. Si on perd,
les supporters et les gens du club sont tristes. Alors je n’ai pas envie de décevoir les gens qui m’attendent à la maison. »
Avant de quitter la famille, la tata chambreuse nous a glissé une seule phrase à l’oreille : « Prenez soin de lui. »
R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
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R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
Dernière modification par rf57 le 21 nov. 2013, 11:31, modifié 5 fois.
- Chris
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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école
Article sympa. Olivier Perrin a l'air de bien se marrer! je trouve que c'est vraiment une bonne chose Generation Foot, a tous les niveaux 

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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
Diaf méritait bien ce retour aux sources.
C'est super que BS et CM l'ait amené avec eux.
C'est super que BS et CM l'ait amené avec eux.
- drac
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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
Ce reportage a le mérite de nous remettre les pieds sur terre.
- champ d'or
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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
On connaît maintenant le nom du prochain espoir à surveiller de près : Habib Diallo.
C'est super important ce que fait le club parce que, mine de rien, sortir 1 ou 2 pros par ans du partenariat Metz-Moselle ou du Génération Foot permet de constituer une base d'équipe. Il suffit de regarder notre groupe de 16 qui domine la L2 pour constater que les éléments les plus importants sont des produits "maison" (même après un retour, cf Marchal).
Et un jeune qui passe pro après 4 ou 5 ans de formation + scolarité chez nous est toujours plus facile à cerner que le 1er pimpin recruté sur vidéo.
C'est super important ce que fait le club parce que, mine de rien, sortir 1 ou 2 pros par ans du partenariat Metz-Moselle ou du Génération Foot permet de constituer une base d'équipe. Il suffit de regarder notre groupe de 16 qui domine la L2 pour constater que les éléments les plus importants sont des produits "maison" (même après un retour, cf Marchal).
Et un jeune qui passe pro après 4 ou 5 ans de formation + scolarité chez nous est toujours plus facile à cerner que le 1er pimpin recruté sur vidéo.
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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
à propos de?drac a écrit :Ce reportage a le mérite de nous remettre les pieds sur terre.
- drac
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- Localisation : Metz Queuleu avec vue sur mon église du Sablon
Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
La vie des africains en général, faites de démerde, pour lesquels la famille passe au premier plan par rapport à la majorité d'entre nous qui nous faisons souvent du mouron pour des conneries.rf57 a écrit :à propos de?drac a écrit :Ce reportage a le mérite de nous remettre les pieds sur terre.
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- Localisation : Madagascar/Tananarive
Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
C'est clair que le décalage entre l'Europe et L'Afrique est immense.
J'ai toujours pensé qu'on devrait envoyer les jeunes Français quelques mois en Afrique. ça changerait complètement leur vision du monde. Leurs cités après ça, ils n'y penseraient même plus
C'est la force des Mormons. Ils envoient leurs jeunes évangéliser partout dans le monde et c'est plus que formateur. A Madagascar on en voit souvent, par paires, chemises blanches, cravates en train d'arpenter les coins les plus pauvres d'Antananarivo ...
J'ai toujours pensé qu'on devrait envoyer les jeunes Français quelques mois en Afrique. ça changerait complètement leur vision du monde. Leurs cités après ça, ils n'y penseraient même plus
C'est la force des Mormons. Ils envoient leurs jeunes évangéliser partout dans le monde et c'est plus que formateur. A Madagascar on en voit souvent, par paires, chemises blanches, cravates en train d'arpenter les coins les plus pauvres d'Antananarivo ...
- drac
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- Inscription : 27 août 2009, 00:03
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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
Ah les mormons, déjà qu'avec une femme, c'est compliqué, avec plusieurs, ça doit être l'enfer sur terre !ztem a écrit :C'est clair que le décalage entre l'Europe et L'Afrique est immense.
J'ai toujours pensé qu'on devrait envoyer les jeunes Français quelques mois en Afrique. ça changerait complètement leur vision du monde. Leurs cités après ça, ils n'y penseraient même plus
C'est la force des Mormons. Ils envoient leurs jeunes évangéliser partout dans le monde et c'est plus que formateur. A Madagascar on en voit souvent, par paires, chemises blanches, cravates en train d'arpenter les coins les plus pauvres d'Antananarivo ...
- chevaliergrenat
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Re: R.L. 20/11: Le FC Metz fait école au Sénégal
a condition que les meilleurs signent chez nous et non pas a NANCY comme NGUEMO ou a ST ETIENNE comme SALL !
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