
Après sept succès d’affilée, Lejeune et Bussmann ont renoué avec la défaite à Tours. Photo Anthony PICORÉ
Le FC Metz a renoué avec la défaite de façon spectaculaire à Tours (4-2), preuve que le leader n’est pas seul en Ligue 2 et qu’il n’est pas à l’abri d’insuffisances. Déçu mais lucide, Albert Cartier appelle au calme.
Une scène cocasse d’abord. Hier, à dix heures, dans un hall de gare à Tours, des touristes asiatiques se relayaient pour se prendre en photo avec les footballeurs messins. Dans leur dos, un champion du monde est passé incognito, dans l’indifférence générale. Emmanuel Petit fait peut-être moins recette que Mayoro N’Doye ou Gaëtan Bussmann en Asie…
Metz a aussi oublié de faire recette cette semaine. Son bilan n’est pas terrible : une élimination en Coupe de France, lundi à Créteil, avec les remplaçants (1-0) et une gifle à Tours, en L2, avec une équipe-type ou presque (4-2), à un Ngbakoto près.
« Plus fort que nous »
Il faut tout de même reconnaître aux Grenats leur authentique sens du spectacle dans la victoire comme dans l’échec. Quand il gagne, Metz ne laisse que des miettes (21 buts marqués, 2 encaissés). Quand il perd, en revanche, il massacre ses statistiques défensives. La preuve : 3 défaites, 10 buts encaissés. Le leader a au moins cette qualité. Avec lui, on ne s’ennuie jamais.
Que s’est-il passé à Tours ? Cette défaite est l’histoire d’un plan qui a marché. « On avait vu que le jeu en profondeur et dans le dos des défenseurs pouvait les gêner » , explique Olivier Pantaloni, le cerveau des opérations tourangelles. Les ailiers ont appliqué la consigne. Ils se sont régalés dans leurs couloirs. « D’habitude, on est capable de gérer ce genre de situation mais ce n’est pas qu’un problème défensif , remarquait Albert Cartier. Notre première ligne n’a pas réussi non plus à filtrer ces premières passes vers l’avant qui ont gêné notre pression offensive. On l’a fait 25 minutes, c’est insuffisant. Et c’est un problème collectif. »
Personne ne peut échapper à la critique après une première mi-temps de si petite facture. Aucun joueur n’a brillé sur la durée et l’entraîneur lui-même a tenté un pari qui n’a pas fonctionné, soit titulariser Nsor à droite, dans un rôle de milieu excentré qui n’est pas le sien. Le garçon a souffert et il fut logiquement remplacé à la pause.
Après sept victoires de rang, il fallait bien que Metz cesse de gagner un jour de toute façon. A la bonne heure, il a buté sur une équipe amputée mais fourmillant aussi de qualités. Le technicien messin l’a reconnu : « On est tombé sur plus fort que nous. » Le Tourangeau Samuel Bouhours l’a dit autrement : « On arrive à se sublimer contre les grosses équipes. On était quand même 4e et, contre le premier, ce n’était pas une montagne infranchissable. Ce n’est pas un exploit mais une grosse performance. Et on ne va pas s’emballer parce qu’on vient de battre Metz à la maison… » « Il faut prendre conscience, conclut Cartier , que nous ne sommes pas les seuls dans cette Ligue 2 à vouloir s’imposer. »
L’entraîneur souhaitait discuter de cet échec avec ses joueurs, « de façon efficace, positive. » « Il y a de la déception, c’est évident, mais il faut rester très calme. » Pourquoi s’énerver ? Après tout, le promu candidat au maintien est toujours leader de Ligue 2.
Christian JOUGLEUX.