Gaëtan Bussmann : « Des duels d’hommes »
Pour la première fois de sa carrière professionnelle, Gaëtan Bussmann a expérimenté la double peine : penalty et expulsion dans la foulée contre Créteil (1-1). Le défenseur messin revient sur ce petit événement.

Gaëtan Bussmann, le jour de la première expulsion directe de sa carrière. Photo Pascal BROCARD
G aëtan Bussmann, vous avez expérimenté la double peine face à Créteil. Avec le recul, que pensez-vous de ce penalty et de votre expulsion ? « Penalty ou pas, l’arbitre a sifflé, alors… »
• Pouvez-vous décrypter cette intervention défensive sur Marcel Essombé ? « Je passe la jambe en premier devant lui pour toucher le ballon et il me déséquilibre. C’est en tombant que je lui fais un croche-pied, mais la première faute est pour lui. »
• Comment réagissez-vous quand l’arbitre siffle ? « A la base, je pensais qu’il sifflait faute contre Créteil ! Ensuite, je vois qu’il désigne le point de penalty et je me doute qu’il va sortir le carton rouge dans la foulée. »
• Dans votre esprit, que se passe-t-il alors ? « C’était dur de laisser les collègues à dix sur le terrain alors qu’il restait quarante minutes à jouer. On était en difficulté depuis la 20e minute et on était déjà moins agressif… Forcément, c’est embêtant. »
• Curieusement, vos coéquipiers ont semblé reprendre le dessus ensuite, comme si votre sortie avait eu l’effet d’un détonateur… « C’est vrai, on a retrouvé nos valeurs. Mais je me dis surtout qu’on aurait pu aller chercher autre chose qu’un match nul à onze contre onze. »
• Vous sembliez surnager dans cette partie, non ? « J’avais de bonnes jambes oui, mais le terrain gras n’aidait pas vraiment… »
« C’est compliqué tous les week-ends »
• Pourquoi cette équipe de Créteil vous pose-t-elle autant de problèmes ? « C’est une belle équipe, très bien organisée avec ses deux lignes de quatre très compactes. On avait beaucoup de mal à passer par les côtés, à se projeter vers l’avant. Leur milieu offensif, Andriatsima, jouait presque arrière droit pour nous bloquer ! C’est une équipe qui est très physique aussi, mais à la régulière. Il y avait des duels d’hommes. On a bien su prendre cet adversaire pendant vingt minutes, en restant patient et puis on a commencé à jeter la balle et à se mettre en danger. »
• Auriez-vous pu perdre ce match ? « Oui, mais on aurait très bien pu le gagner aussi. »
• Comment appréciez vos deux matches nuls de rentrée ? « Ce n’est ni bon ni mauvais. A chaque fois, on aurait pu prendre trois points, mais ce n’est pas alarmant non plus. Cela doit nous pousser à continuer à travailler mais, une fois encore, je vois quand même qu’on a gardé nos valeurs. »
• Pensez-vous que l’attitude de vos adversaires commence à changer ? « Maintenant, toutes les équipes nous attendent et vont vouloir nous rentrer dedans. Elles veulent battre le leader et plus la fin de saison approchera, plus ça deviendra compliqué car des équipes vont aussi tout faire pour se sauver. »
• Créteil a-t-il été l’un des matches les plus difficiles du FC Metz cette saison ? « C’est compliqué tous les week-ends, vous savez. »
Christian JOUGLEUX.
D'hier à aujourd’hui
Serge Mularoni : « Les jeunes ont été ma raison de vivre »
Il a consacré sa vie au football lorrain qu’il a servi avec passion et qu’il ne quitte pas tout à fait. Jeune retraité, le conseiller technique Serge Mularoni donnera maintenant un coup de main au FC Metz.

Une page du football lorrain se tourne avec le départ du patron de l’équipe technique régionale. hoto Karim SIARI
De la voix, du caractère bien trempé, du coup d’œil d’expert. Serge Mularoni, qui fait partie des meubles du football lorrain depuis trente ans, est devenue une armoire de style incontournable !
On n’utilisera pas l’imparfait pour séparer l’être et l’avoir été, tant le mode ne lui convient guère, étant donné la tâche accomplie avec une franche réussite, même si ce personnage des crampons a décidé de ne pas se cramponner à son terrain favori de conseiller technique : « J’avais été prolongé jusqu’en 2015 mais j’ai fait mon temps » , glisse celui qui était en poste depuis 1987.
Partir pour mieux revenir ? Serge Mularoni ne restera pas inactif très longtemps. « Je ne remercierai jamais assez le président du FC Metz Bernard Serin et Denis Schaeffer de me permettre de rejoindre la cellule de recrutement du centre de formation. Je leur apporterai mon carnet d’adresses, mes relations avec les nombreux éducateurs et clubs, mes connaissances aussi, un petit peu… »
Car l’homme a toujours fonctionné en mode majeur chez les mineurs, les moins de 18 ans. La marque de fabrique de Serge Mularoni. Avec ses douze demi-finales, ses six finales et ses deux triomphes en sélections régionales (16 et 17 ans), cet ancien attaquant de talent a largement et longuement prouvé sa capacité à détecter, à former : « Le cœur de mon métier. Les jeunes ont été ma raison de vivre. Alors cette proposition de Metz me convient parfaitement et me permet de rester dans ce milieu qui m’a apporté tant de plaisir. »
Direction grenat
Serge Mularoni n’est donc pas rancunier ni chagrin de l’évolution sociétale. « Oui, beaucoup de choses ont changé. Avant, quand on disait aux parents, votre enfant doit faire des études, ils acceptaient. Maintenant, ils ont des exigences et voient leurs gamins différemment de nous. De même, la mentalité des jeunes n’est plus la même. Avant, quand on sortait un joueur à la mi-temps, il respectait la décision. Aujourd’hui, on entend : pourquoi voulez-vous me casser ? » Le sens de la diplomatie du fils spirituel du regretté Robert Pérussel (éminent président de Ligue) a souvent fait le reste.
Le FC Metz ? Un choix courageux étant donné le contexte des tensions en Lorraine. On imagine aisément les commentaires acerbes : pourquoi la Moselle et pas la Lorraine-Sud ? Depuis quand, un conseiller technique affiche-t-il ses préférences ? Serge Mularoni réfute ce procès d’intentions : « En trente ans, je n’ai jamais favorisé l’un ou l’autre, l’ASNL ou le FC Metz. J’ai travaillé pour les deux. Et ce problème de rivalité n’est pas bon parce qu’il n’est pas réel. Il existe une concurrence sportive logique avec les pros, mais au sein de l’équipe technique, nous avons toujours œuvré ensemble. Jamais, on a choisi un jeune sur l’insistance de tel ou tel dirigeant. »
Bienvenue, donc, dans ce monde grenat qui se rapproche de ses convictions profondes en matière d’éducation : « Ne jamais oublier le scolaire – mais je suis peut-être vieux jeu en prétendant cela – et mettre en avant l’épanouissement de l’enfant. Le savoir est aussi nécessaire que des qualités de footballeur. »
Une longue marche parfois, qui n’a jamais effrayé cet avaleur de kilomètres montagnards. « Un métier merveilleux au contact des jeunes, de leurs parents, des dirigeants, des éducateurs, des bénévoles. Franchement, ce relationnel est passionnant. » Et pour ce football régional, qui a bien besoin d’hommes de terrain compétents, c’est plutôt rassurant de voir Serge Mularoni poursuivre sa randonnée au milieu du blé qui lève.
Alain THIÉBAUT.
« Lent mais pas à l’arrêt »
- Les joueurs messins se satisfaisaient, à l’unanimité, du point gratté face à une solide équipe de Créteil lundi soir (1-1). Tous dressaient d’ailleurs le même constat : le leader a bien joué durant vingt minutes, sur un terrain gras compliqué, puis il a perdu le fil avant de réagir sur le tard, à dix contre onze. « On s’est fait recadrer à la mi-temps , a reconnu le buteur, Nicolas Fauvergue. Ensuite, il y a ce fait de match (penalty et exclusion de Bussmann) qui nous pénalise mais nous avons su rester soudés, vaillants. » « On a été moins bon (lundi) soir , prolongeait Sylvain Marchal, et quand on est moins bon, il faut savoir prendre un point. »
Après Le Havre (2-2) et Créteil donc (1-1), le FC Metz n’a toujours pas gagné dans ce championnat de Ligue 2 en 2014, mais il ne se trouvait personne à Saint-Symphorien pour s’en formaliser lundi. « On pourrait se plaindre d’être lent, mais nous ne sommes pas à l’arrêt, relevait Albert Cartier. Cela montre bien que chemin est encore long et qu’il y aura des matches difficiles. »
Ch. J.
FC METZ Express:
Tableau de bord. Hier : une séance d’entraînement en matinée. Aujourd’hui : une séance à 11h. Demain : une séance à 15 h. Vendredi : déplacement à Avignon. Samedi : repos. Dimanche : repos.
- D’un match à l’autre. Dernier match : Metz - Créteil (20e journée de Ligue 2), lundi 21 janvier : 1-1. Prochain match : Arles/Avignon - Metz (21e journée de L2), vendredi 24 janvier à 20 h. À suivre : Niort - Metz (22e journée de Ligue 2), vendredi 31 janvier à 20h puis Metz - Caen (23e journée de Ligue 2), vendredi 7 février à 20 h.
- À l’infirmerie. Opéré du ménisque mercredi, Kwame Nsor est à l’arrêt pour une période estimée entre cinq et sept semaines. Chris Philipps (ischio-jambiers), lui, reprend la course aujourd’hui et sera à disposition du groupe la semaine prochaine. Enfin, Thibaut Bourgeois poursuit la rééducation de son genou opéré en novembre.
- Suspendu : Expulsé face à Créteil, Gaëtan Bussmann sera suspendu contre Arles/Avignon vendredi.