Bousculé mais vainqueur contre Clermont, Metz a enchaîné avec une deuxième prestation mitigée à Arles-Avignon. Avec, cette fois, une sanction au bout. Photo Pascal BROCARD
Une défense fragile
La série de huit matches sans défaite avancée par l’équipe d’Yvon Pouliquen, mardi soir, à l’heure du coup d’envoi masquait une réalité. Celle-ci a éclaté au grand jour dans le froid et sous le ciel provençal, amenant à ce constat : la défense messine n’est pas aussi sûre que les récents résultats voulaient bien le laisser croire. Dissimulée, sans doute, par la réussite offensive affichée lors des derniers rendez-vous, la fébrilité de l’arrière-garde a, cette fois, été sanctionnée par le mutisme du collectif grenat.
Le premier but inscrit avant-hier par Kaba Diawara a surligné en gras les soucis actuels de la charnière centrale composée par le Brésilien Matheus Vivian et Stéphane Borbiconi. S’il apparaît encore trop pour déceler les signes d’une baisse de régime concernant le premier nommé – mouillé la semaine passée sur le but clermontois – il est en revanche impossible d’ignorer la mauvaise passe traversée par son coéquipier. De retour à la compétition officielle à l’occasion du 7 e tour de Coupe de France, le 21 novembre, à Jura Dolois, Stéphane Borbiconi n’a pas encore prouvé qu’il avait recouvré l’intégralité de ses moyens. Cela, ajouté au rendement monocorde de Cheikh Gueye, sur le côté droit, pèse indéniablement dans la sérénité de l’ensemble messin.
Un milieu sans vie
Si Yvon Pouliquen avait affirmé que la bonne santé de son équipe ne se résumait pas à la seule présence de Pascal Johansen sur le terrain, il doit aujourd’hui reconnaître que l’absence de ce dernier a néanmoins pesé de tout son poids, avant-hier, au Parc des sports d’Avignon. Sans son milieu de terrain – accessoirement le joueur le plus utilisé par l’entraîneur messin cette saison – Metz s’est lancé dans la bataille de manière décousue, sans ce point d’ancrage capable de faire le lien entre les lignes et de donner de l’air à la production.
Voilà une autre évidence ramenée du Vaucluse : derrière Jérémy Pied et Victor Mendy, qui se sont démenés pour tirer la machine messine vers l’avant, personne ne s’est montré capable de faire vivre le ballon. Mais au fond, pouvait-on attendre mieux d’une formule associant trois joueurs de même profil (Cardy, Frechaut, Rocchi) naturellement plus à l’aise dans le devoir de récupération que dans celui de l’animation ?
Des oublis coupables
Avec le peu de recul qui était le sien, hier, Yvon Pouliquen n’a pas dit autre chose que ce qu’il avait observé aussitôt le match terminé. L’entraîneur messin a balayé d’une main l’hypothèse du coup de fatigue pour expliquer la déconvenue des siens. De l’autre, le contexte : le stade désuet, la faible affluence : « Tout cela n’a pas joué. J’ai senti les joueurs motivés. » Mais alors où situer les causes de l’échec ? « Il y a d’abord eu un non-respect des principes défensifs. Nous n’avons pas concédé beaucoup d’occasions, mais assez pour prendre deux buts. Et puis il y avait un manque évident d’animation offensive. Prendre un but rapidement a contrarié nos plans. Nous avons eu une discussion constructive sur ce match », a indiqué Yvon Pouliquen. L’arrivée imminente du prochain match, demain face à Ajaccio, sera une belle occasion d’en mesurer l’effet. En attendant, Metz a jeté le trouble sur lui.
Cédric BROUT.