
Yeni Ngbakoto s’élève plus haut que tout le monde mais ne trouvera toutefois pas l’ouverture. La lutte s’est révélée acharnée dans les deux surfaces. Photo Anthony PICORÉ
En plein cœur ! Un coup de Lens qui fait mal. Hier après-midi, le leader messin a rendu les armes pour la première fois de la saison à Saint-Symphorien. Une forteresse jusqu’ici imprenable (10 victoires, 3 nuls) qui a cédé sur une tête bien ficelée de Tisserand à vingt minutes du terme de la rencontre. Le premier but chez les professionnels du jeune défenseur lensois (69e ).
Un scénario loin d’être cousu de fil blanc, mais qui fait la fierté de l’entraîneur du RC Lens, désormais seul dauphin des Lorrains avec trois petits points de retard. « Faire tomber le leader pour la première sur son terrain, c’est un très gros coup », souriait Antoine Kombouaré quelques instants après cette prise de la Bastille.
S’il ne fut pas question de révolution, les Messins sont, par contre, tombés sur une formation lensoise plus réaliste. Car elle n’a jamais fait le siège de la défense lorraine. Par contre, elle est parvenue à porter le danger sur chacun de ses contres et surtout sur les coups de pied arrêtés comme en atteste le but, sur corner, de Tisserand. Le tout en imposant un gros défi physique à un adversaire plutôt réputé dans ce domaine. A l’image de Yahia, impressionnant dans ses duels avec Diafra Sakho, les Sangs et Or ont su, principalement en première période, contenir les offensives messines.
Pour autant, le FC Metz n’a certainement pas fait de la figuration et n’a jamais fait preuve d’un quelconque relâchement après l’euphorie suscitée par la victoire à Nancy la semaine dernière. Les hommes d’Albert Cartier ont régulièrement créé le danger devant les buts de Riou. Dès la deuxième minute, Bussmann servait ainsi Eduardo dont le coup tête passait de peu à côté. Le Brésilien était ensuite un brin trop court sur un service de Sakho (11e ) avant que sa reprise, à l’issue d’un nouveau beau mouvement avec l’attaquant sénégalais, ne flirte avec le montant gauche du gardien lensois (21e ).
Bien en place, le RC Lens ne cédait pas à la panique. Bien au contraire. Sa vivacité autour du 4-3-3 concocté par Antoine Kombouaré, lui permettait de rééquilibrer les débats et surtout de menacer Carrasso. Nomenjanahary plaçait ainsi une frappe croisée dans la surface de réparation (30e ), avant que Coulibaly n’ouvre la marque sur un énième corner. Un but refusé pour une faute du Lensois sur Jérémy Choplin (33e ).
Sakho sur le poteau
Malgré la sortie prématurée de Sylvain Marchal, victime d’une contracture au quadriceps (17e ), la défense messine tenait bon et Yeni Ngbakoto trouvait même le poteau de Riou (38e ). Le symbole de ce qui aura manqué au leader hier : l’efficacité.
Car la seconde période fut autrement plus compliquée pour les Lensois. En insistant dans le dos de la défense, Romain Rocchi (contrée sur une remise de Sakho, 46e ) et ses partenaires déployaient des armes plus tranchantes en déplaçant le débat un brin plus haut : Ngbakoto plaçait une puissante frappe qui passait de peu à côté (51e ) pendant que Bussmann tentait une reprise acrobatique (56e ). Las, Tisserand passait par là (0-1, 69e ) alors que les Messins semblaient avoir toutes les clés en main. Ces derniers ne renonçaient toutefois pas et, sur la remise en jeu, ils étaient tout proches de l’égalisation : le centre de Ngbakoto trouvait la tête d’Eduardo que Riou écartait sur Sakho dont la reprise échouait sur… le poteau (70e ). Rageant.
Les Messins poussaient encore. Sakho offrait ainsi une opportunité à Sido dont la tête était trop tendre (81e ), alors que Ngbakoto perdait son duel avec Riou en écrasant une frappe qui passait juste à côté (90e +2).
Incapable de frapper au cœur malgré ces multiples offensives, l’armée messine cédait donc après un coup de Lens dont il faudra vite panser les blessures.
Jean-Sébastien GALLOIS.
Une tête des mauvais jours

Diafra Sakho est tombé sur un sacré client en la personne d’Alaeddine Yahia. Photo Anthony PICORÉ
Le leader messin a cédé sur un corner lensois au cœur de la seconde période.
- CARRASSO. Le gardien messin a passé un après-midi frustrant. Il n’a pas eu énormément d’interventions à accomplir, mais il a fini par aller chercher le ballon au fond de ses filets une fois. Une fois de trop. Après l’ouverture du score, il s’est fait une frayeur en manquant une sortie aérienne qui a failli profiter à Yahia (74e ).
- METANIRE. Le latéral droit a manqué de lucidité en dégageant en touche alors qu’il y avait mieux à faire : sa mauvaise relance a débouché sur le corner qui a permis aux Sang et Or de marquer (69e ). Il a ensuite sauvé une tête de Yahia sur sa ligne de but (74e ) avant de manquer l’égalisation d’une frappe puissante (75e ).
- MARCHAL. Comme au match aller, le capitaine lorrain, touché à la cuisse gauche, a abandonné prématurément ses coéquipiers (17e ). Le défenseur central a cédé sa place à Inez , qui a eu quelques hésitations avant de prendre ses marques.
- CHOPLIN. Face à des attaquants lensois remuants, il a donné de sa personne. Devancé sur un corner par Coulibaly (34e ), il a à nouveau eu chaud face à son vis-à-vis, en seconde période, quand celui-ci lui a chipé un ballon aux abords de la surface messine (52e ). Dans le final, il est monté aux avant-postes pour aider ses attaquants avec son jeu de tête.
- BUSSMANN. Son activité sur le flanc gauche n’a pas été décisive, surtout après la pause quand le bloc messin est remonté d’un cran. Auteur d’un ciseau acrobatique, sur un centre aveugle de Choplin, qui est passé largement au-dessus de la barre transversale (56e ).
- ROCCHI. Le milieu de terrain a beaucoup couru pour récupérer des ballons et s’est efforcé d’être juste dans la première relance. Sido est venu le relayer pour le dernier quart d’heure et essayer de revenir au score. Une égalisation qui aurait pu venir de sa tête piquée sur un centre de Sakho (82e ).
- KASHI. Il a évolué sur un tempo élevé, comme à son habitude, pour ratisser des ballons dans l’entrejeu. Son pressing sur un défenseur lensois, en panique, a été proche de permettre à Ngbakoto de donner l’avantage aux Messins (38e ).
-LEJEUNE. Bien gêné par les Lensois, le meilleur passeur des Grenats n’a pas eu son rayonnement habituel, que ce soit à gauche en première période ou à droite en seconde. Remplacé par Vion (75e ), qui n’a pas eu l’occasion de se mettre en évidence.
- NGBAKOTO. Il a touché beaucoup de ballons, mais il a manqué de réussite. D’abord sur sa reprise écrasée qui a heurté le poteau gauche de Riou (38e ), puis sur une frappe de l’angle droit de la surface lensoise (51e ) et, enfin, dans le temps additionnel, son tir n’a pas attrapé le cadre.
-SAKHO. Le meilleur buteur messin est resté muet. Mais il a failli se muer en passeur décisif pour Eduardo (21e ) et Sido (82e ), a touché le poteau (70e ) et raté l’ultime occasion, un coup franc à 25 mètres, juste avant le coup de sifflet final. C’est lui qui est battu de la tête par Tisserand sur le but lensois (68e ).
L’HOMME CLÉ
- EDUARDO. L’ancien attaquant lensois s’est montré disponible et sa complicité naissante avec Sakho est intéressante. Le Brésilien a failli jouer un vilain tour à son ancien club, mais sa reprise de volée, sur un centre de Sakho, n’a trouvé que le petit filet extérieur (21e ). D’une tête, il a été tout près d’égaliser (70e ) et ses services pour Métanire (75e ) puis Ngbakoto (90e +4) n’ont pas été exploités.
« Les joueurs ont tout donné »
- Albert Cartier (entraîneur de Metz). « Je ne suis pas frustré. Déçu évidemment, mais les joueurs ont tout donné, ils ont tenté des choses et au final, cela ne se joue à pas grand-chose. Cela prouve que pour venir gagner à Saint-Symphorien, il ne suffit pas de faire un gros match. Il faut réaliser un très gros match. Avec un peu plus de réalisme et d’efficacité, nous aurions pu obtenir un tout autre résultat. »
- Yeni Ngbakoto (milieu de Metz). « Nous sommes très déçus du résultat mais surtout d’avoir perdu pour la première fois à Saint-Symphorien. D’autant que Lens ne nous a pas beaucoup mis en danger. Les Lensois ont su gérer, à l’expérience, après l’ouverture du score. Ce résultat prouve que ce championnat est difficile et qu’il faut que nous restions concentrés jusqu’au bout. »
- Romain Rocchi (milieu de Metz). « On a rencontré une grosse équipe de Lens qui nous a imposé un gros impact physique, ce qui est habituellement notre force. On a tout de même eu du répondant. Les Lensois marquent lors de notre temps fort, c’est rageant… »
- Antoine Kombouaré (entraîneur de Lens). « Cette victoire a été acquise dans la douleur au cours d’une seconde période où l’on a été souvent en difficulté. Mais je suis très fier de la performance de mes joueurs et de la cohésion collective dont ils ont fait preuve. Cela prouve qu’on est capable de repousser nos limites même face au leader. »
Maxime RODHAIN.